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Contre les frontières et leurs prisons

[Paris] A Barbès, les flics tabassent à l’ombre de la RATP

23 avril 2015

En mars dernier Ali avait témoigné des violences qu’il avait subi par des flics de la goutte d’or. Alors qu’il tentait de s’interposer à
l’interpellation d’un jeune mineur, 3 policiers l’avait tabassé lui ouvrant le crâne à deux endroits avant de le placer en garde à vue durant 48 heures puis de l’envoyer au Centre de rétention où il passera finalement une semaine. Depuis il est victime du harcèlement quotidien de la part de ces mêmes flics.

Les habitant-e-s de Barbès subissent régulièrement harcèlement et agressions de la part de la police. Jeudi 23 avril un passant a ainsi assisté à une scène de violences policières malheureusement ordinaire à Barbès.

Alors qu’il sortait de la station de métro, il croise cinq six flics qui descendent dans la station avec un jeune homme qu’ils tiennent par une clé de bras. Le chef flic va voir le personnel de la RATP pour qu’il lui ouvre le local poubelle de la station. Celui-ci lui ouvre et les policiers y entrent avec le jeune homme.  Quasiment immédiatement des bruits, cris, coups étouffés, claques provenant du local poubelle commencent à se faire entendre. Le passant croise alors un employé de Chalancin et lui demande s’il n’entend pas lui-même ces bruits.
Celui-ci s’approche de la porte et dit qu’ « il faut voir avec le personnel de la RATP ». Le passant va donc se renseigner auprès de la cheffe de station en lui disant que des personnes sont en train d’en frapper une autre dans le local poubelle, qu’elle peut elle-même entendre les cris et les bruits de coups. Devant sa sourde impassibilité, un deuxième agent de la RATP, celui qui avait ouvert le local poubelle, dit au passant qu’il n’entend rien mais que c’est la police qui exécute sa mission de maintien de l’ordre. Le passant insiste car les coups et les cris continuent. L’agent de la RATP, après avoir regarder sur un écran, demande au passant s’il a vu porter des coups et lui propose de porter plainte au commissariat mais que s’il n’a rien vu cela ne sert à rien. Alors que les bruits de coups continuent, le passant insiste à nouveau en disant que cela se passe dans les locaux de la RATP et que celle-ci ne peut fermer les yeux.
C’est alors qu’un troisième individu en civil vient le voir, exhibant une carte d’assermentation et demande ce qui se passe. Le passant
propose à cet agent assermenté de venir plus près de la porte du local poubelle. Celui-ci se rapproche et propose au passant de frapper à la porte et d’intervenir s’il croit qu’il se passe quelque chose, lui même n’entend rien et le fait remarquer bien fort devant la porte.
A ce moment sortent trois flics du local qui demandent ce qui se passe. Voyant le passant, ils assurent que la personne qui est avec eux va être relâchée. Ils lui demandent s’il veut rentrer pour s’assurer que le jeune homme va bien. Le passant préfère rester sur le seuil mais peut voir le jeune homme qui se plaint qu’il a mal. Sur ce, les flics retournent dans le local poubelle alors que l’un d’eux reste en faction devant la porte fermée. Trois minutes plus tard le groupe de flics ressort du local poubelle emmenant le jeune homme toujours avec une clé de bras hors de la station jusqu’au commissariat de la Goutte d’or.

Un petit quart plus tard le même groupe de policier continue sa chasse à l’homme dans le quartier et contrôle deux nouvelles personnes dont une sera à son tour interpellée.

 

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Category: Brèves des frontières

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