Juin 15, 2014
[Rome] Révolte et charges au CARA de Castelnuovo
10 juin 2014. Moins d’un mois depuis la dernière fois, les demandeurs d’asile du CARA de Castelnuovo di Porto (Rome) ont une nouvelle fois entamé une protestation. A 7 heures du matin, heure de pointe pour les travailleurs qui se rendent dans la capitale, ils ont bloqué la Via Tiberina, empêchant la circulation et ont affiché des panneaux expliquant pourquoi ils ont pris les rues.
Ce qui a déclenché la colère, c’est le non paiement de l’indemnité journalière de 2,50 euros par jour, aboli depuis le 7 avril quand la gestion du centre est passée des mains de l’entreprise GESPA à celles de la coopérative Auxilium. Cette indemnité devait être remplacée par une carte prépayée, mais elle n’a jamais été délivrée aux demandeurs d’asile. En outre, les manifestants réclamaient « à être traités comme des êtres humains. »
Après environ deux heures, la police est intervenue aidée d’un contingent de l’armée. Ils ont essayé de déplacer les manifestants, mais rapidement l’atmosphère s’est échauffée et les flics et les militaires ont chargé. Les demandeurs d’asile se sont alors enfuis, certains à l’intérieur du CARA, d’autres à travers les champs, pourchassés par la police. Certains ont réussi à empêcher les opérateurs de la coopérative d’accéder au centre.
S’en est suivit une valse de déclarations.
Le directeur du CARA, Vincent Lutrell, a tenté de minimiser l’incident, « les forces de police ont résolu la situation de via Tiberina, où il y avait un groupe de personnes, je ne sais pas s’il y a eu des affrontements. Au moment où les migrants ont été renvoyés dans la structure, ils ont bloqué l’entrée de la porte principale. »
Le député du Parti démocratique Khalid Chaouki, dans une tentative de ménager chèvre et choux, a demandé sur sa page facebook « l’intervention du ministère de l’Intérieur pour la protection des demandeurs d’asile et des travailleurs. »
Ensuite, le parlementaire est allé avec mon collègue Ileana Piazzoni du parti Sinistra Ecologia Libertà, calmer les esprits au CARA concluant avec le baratin habituel que nous avons entendu tant de fois au cours des dernières années: « si une action rapide pour la prise en charge conditions de vie des habitants du CARA doit avoir lieu sans délai, nous restons fermement convaincus de la nécessité d’un examen approfondi du système de l’accueil des réfugiés « .
La coopérative Auxilium, qui, en plus du CARA de Castelnuovo, gère également le CARA de Bari et les centres de rétention de Rome et de Caltanissetta, a préféré ne pas faire de commentaire.
traduit de Macerie