Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Chalon] 250 lycéen.ne.s dans la rue contre l’expulsion de deux d’entre-eux

1er avril 2014. 250 lycéen.ne.s du lycée Du Gast à Chalon ont manifesté dans les rues de la ville contre l’expulsion de deux d’entre-eux, Maka et Sergo, menacés par une obligation de quitter le territoire. Parti.e.s du lycée, ils/elles se sont rendu.e.s devant la sous préfecture de Chalon.

[Etats-Unis] Grèves de la faim dans les centres de rétention et solidarité à l’extérieur

Mars 2014. Les sans-papiers enfermés en centres de rétention sont en lutte depuis début mars aux Etats-Unis.

Selon les organisations des droits de l’homme, près de 1200 retenus du centre de Tacoma*, dans l’Etat de Washington, sont entrés en grève de la faim contre les conditions de détention et la bouffe dégueulasse qui leur est servi. (voir aussi ici)

Les gestionnaires de ce centre fermé privé** ont tout de suite menacé d’avoir recours à l’alimentation forcée si les retenus continuaient leur grève de la faim, tandis que les services US des douanes et de l’immigration (Immigration and Customs Enforcement – ICE) tentaient de minimiser l’ampleur de la lutte. Plusieurs sans-papiers sont actuellement dans un état de santé critique et ont été placés sous assistance médicale. Fin mars, 70 autres retenus ont rejoint la lutte en se mettant en grève de la faim.

Les sans-papiers d’un centre de rétention au Texas, qui est géré par la même société**, sont depuis peu en lutte et refusent de s’alimenter contre leur enfermement et les expulsions menées par le gouvernement américain (qui atteignent des chiffres records sous la présidence Obama).

Avant cette lutte de l’intérieur, de nombreuses manifs et actions ont été menées à l’extérieur en février, notamment devant Tacoma et en Arizona, contre les expulsions et l’existence même de ces prisons pour sans-papiers.

À noter qu’au petit matin du 28 mars à Seattle, une banque Wells Fargo a été attaquée à coups de pierres à Madison Park en solidarité avec la lutte des sans-papiers du centre de rétention de Tacoma.

reformulé de leur presse US via anarchistnews, et traduit en français par Le chat noir émeutier

Notes :

* Le centre de Tacoma enferme près de 1.300 sans-papiers en attente d’expulsion.

**L’entreprise GEO Group est spécialisée dans l’enfermement (des mineurs, des sans-papiers, etc…) à travers les Etats-Unis, en Angleterre et en Australie. Elle gère également des hôpitaux psychiatriques.

[Rennes] Communiqué à propos de l’agitation et des actions contre les expulsions de sans-papiers

Apeuré et dos au mur : « la gauche unie » face à sa politique raciste

« Tout est français, c’est-à-dire haïssable au suprême degré. » Arthur Rimbaud, mai 1871

Aly Touré, étudiant à Rennes, assigné à résidence depuis janvier, a été incarcéré en Centre de Rétention Administrative lundi dernier. Son expulsion était prévue jeudi. Grâce au rapport de force que nous avons réussi à imposer en ces trois jours de lutte, Aly est libéré.

Mercredi, à l’annonce de son expulsion imminente, des étudiants se sont réunis et ont organisé les débrayages de Rennes 2 et du lycée Coëtlogon. L’objectif était d’occuper la préfecture de Beauregard pour exiger la libération et la régularisation immédiate d’Aly. Elle fut investie au cri de « Des papiers pour tous ou pas de papiers du tout », et le mobilier réorganisé afin d’y tenir une AG. Une banderole « Contre l’Etat policier » a été accrochée au plafond, celle-là même qui avait été brandie par les lycéens lors du mouvement contre les expulsions de l’automne dernier. Comme on pouvait s’y attendre, les Brigade d’Intervention et Brigade Anti-Criminalité finirent par nous repousser violemment à l’extérieur, non sans résistance de notre part.

Déterminés à ne pas en rester là, nous avons alors décidé d’amener le débat politique là où il n’est pas ; c’est-à-dire dans le simulacre de débat qui devait se tenir entre Appéré et Chavanat organisé à l’Institut d’Etudes Politiques. A une centaine, nous avons empêché ce récital électoral, consensuel dans son soutien aux expulsions et au racisme d’Etat, en scandant « Libérez Aly ». Un camarade saisit l’occasion pour interpeller Appéré et lui demander de se positionner. En vain. L’agitation a persisté jusqu’à l’annulation du « débat ».

C’était décidément une sale journée pour Appéré ! Nous imaginons son visage se décomposer lorsque, plus tard dans la soirée, elle a appris que 200 personnes avaient forcé les portes d’entrée de son meeting Salle de la Cité, pour exiger l’arrêt de toutes expulsions et la destruction de tous les centres de rétention. En effet, notre camarade Aly n’est que l’un des 30 000 immigrés expulsés chaque année par les pouvoirs de droite comme de gauche. Pendant plus d’une heure, nous avons tenu la tribune, empêchant les carriéristes de la pseudo-gauche –Front de Gauche, EELV, PS et compagnie – de tenir leurs discours électoralistes. « Vous êtes de gauche, prouvez-le ! », criait-on à la salle pendant que quelques militants dépassés essayaient désespérément d’atteindre le micro. Finalement, Edmond Hervé, ancien maire de Rennes, protégé par des notables s’improvisant gros bras pour l’occasion, tentait un discours pathétique en insistant sur la supposée absence de crédibilité de notre action. Et ce alors même que la crédibilité de la gauche locale a été définitivement écornée lorsque nous avons révélé la parfaite hypocrisie de leur communication électorale ! Une fois de plus, la Gauche-Unie-de-Rennes nous accusait de faire le jeu de la droite et du FN, alors même que le gouvernement actuel se vante d’avoir expulsé d’avantage d’immigrés que son prédécesseur.

Nous affirmons au contraire que le FN n’est pas une verrue sur le beau visage de la République, mais la déclinaison la plus autoritaire et réactionnaire de l’ordre républicain. Quant à ceux qui pleurnichent sur notre peu de respect « du droit » et de « la démocratie », nous leur répondons que l’Etat de droit et la démocratie libérale se définissent précisément en établissant une extériorité dans laquelle sont rejetées les personnes jugées indigne d’avoir des droits. Nous n’avons aucune leçon à recevoir de partis qui se disent proches des travailleurs tout en permettant la surexploitation des ouvriers sans papiers. Nous méprisons aussi leurs discours incantatoires à propos de « la citoyenneté », alors qu’ils n’ont même pas été capables en plus de trente ans de tenir leur promesse misérable de « donner aux étrangers le droit de voter aux élections locales ».

La constante augmentation de l’abstention prouve que, depuis longtemps, beaucoup ne croient plus aux promesses de cette fantomatique « gauche unie » ou à l’espoir d’un « front républicain ». En empêchant leur meeting d’union sacrée, il s’agissait pour nous de rappeler que ce soi-disant rempart contre la montée du FN n’est que la façade de leur politique de défense du capitalisme « en crise », et de sa nécessaire composante sécuritaire.

Malgré le chantage d’Appéré proposant un hypothétique rendez-vous en échange de notre départ, nous avons décidé de poursuivre la lutte jusqu’à la libération et régularisation effectives d’Aly, refusant de participer aux stratégies politiques habituelles. Face à notre détermination, contraints et forcés, ils ont quitté la salle. Le meeting fut annulé : Pas de négociation avec les expulseurs !

Jeudi, décidant de continuer la stratégie d’occupation des lieux de pouvoir, nous avons tenté de rentrer dans la mairie. Trouvant porte close, nous avons occupé son annexe. L’action fut animée par des discussions sur les perspectives de la lutte, sur la légitimité de nos moyens d’action et sur la condition quotidienne des sans-papiers.

Vendredi, le tribunal administratif statuait sur le cas d’Aly : il allait être libéré ! Un rassemblement regroupant une centaine de personnes s’était tenu devant un tribunal protégé par un important dispositif policier.

Ces trois jours ont une nouvelle fois montrée qu’il n’y a rien à attendre d’hypothétiques négociations avec les politicards en place. Seule la lutte paie.

Attendez-vous à de nouvelles actions tant que les expulsions continueront !

Etudiant-e-s, Lycéen-ne-s, Chômeurs/euses, Travailleurs/euses en lutte contre toutes les expulsions

Repris du Chat noir émeutier

[Trapani Milo] Quand la police frappe, la Croix Rouge arrive

31 mars 2014. Encore des tensions au CIE de Trapani Milo. Comme ils l’ont déjà fait il y a peu, les retenus ont escaladé la première rangée de grillage pour exiger des produits de première nécessité qui ne sont plus disponibles depuis que la coopérative Oasis, qui gérait le centre, est partie. S’en suit un affrontement avec la police durant lequel un flic en tenue anti-émeute assène un coup de boule à un retenu, lui cassant le nez. L’affrontement s’arrête lorsque le directeur des matons du centre se ramène et promet de « faire un rapport sur ce qui s’est passé » et que pour ce qui est de la gestion du centre « demain arrive la Croix-Rouge ». Ce n’est pas un poisson d’avril mais un mandat direct du préfet Falco, confirmé par quelques journaux locaux.

Traduit de Macerie