Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Tract/Paris] Comme presque tous les jours à Barbès

Comme presque tous les jours à Barbès

Samedi 12 avril, comme tous les jours, les flics étaient présents en nombre à Barbès et faisaient leur sale boulot : plusieurs fourgons de crs garés dans le coin et des patrouilles de 3-4 qui quadrillent le quartier et contrôlent au faciès. Comme presque tous les jours depuis que le quartier est passé en ZSP (Zone de Sécurité Prioritaire). L’occupation policière est un des rouages de la restructuration du quartier, en cours depuis déjà pas mal d’années. Rafler les sans papiers, harceler les vendeurs et vendeuses à la sauvette, vider les rues des personnes qui les occupent, est nécessaire pour que les nouveaux habitants friqués installés dans les immeubles tout neufs puissent se rendre au cinéma ou dans un nouveau bar chic sans avoir à contourner des pauvres sur le trottoir.

Samedi 12 avril, comme tous les jours donc, les flics faisaient leur boulot d’intimidation et de répression de la pauvreté pour le compte de l’Etat et des investisseurs. Deux premières personnes sont contrôlées parce qu’elles semblent vendre des bricoles. Puis c’est le tour de deux jeunes du quartier. Cette fois les flics sont violents et en attrapent un à la gorge, ce qui déclenche des cris de protestation parmi les gens qui assistent à l’arrestation, attroupés autour de la voiture de police. Une réaction de peu d’ampleur, qui n’empêchera pas l’arrestation, mais une réaction tout de même, ce qui n’est pas pour plaire aux policiers qui aimeraient bien pouvoir arrêter des gens en paix – c’est eux les chefs quand même – et répondent par des menaces.

Un peu plus tard, troisième arrestation. Cette fois c’est l’une d’entre nous qui est visée. Nous on a posé notre table de presse sur la place, comme tous les samedis, justement pour parler de la pression policière, de la rénovation urbaine, des arrestations de sans papiers dans le quartier et de solidarité entre celles et ceux qui subissent tout ça. C’est déjà arrivé plusieurs fois que des patrouilles nous emmerdent, mais sans aller plus loin que quelques tracts et brochures volés, des contrôles dans la rue et des menaces de garde-à-vue. Cette fois c’est la BST (Brigade Spécialisée de Terrain), fraîchement débarquée dans le quartier, qui embarque l’une d’entre nous qui a craché par terre pour une vérification d’identité au poste qui se transforme rapidement en garde-à-vue pour outrage et rébellion. Coups, menaces, provocations, les nouveaux chiens de garde de Barbès cherchent à asseoir leur pouvoir tout récent et à lui faire payer de diffuser des tracts contre les larbins dans leur genre. Elle sortira avec un rappel à la loi après 24 heures de GAV dans le 11e arrondissement et 20 heures de dépôt au TGI (Tribunal de Grande Instance) de Cité.

Leurs tentatives d’intimidation ne nous empêcheront pas de continuer à porter nos idées dans le quartier. Que les flics, et notamment les gros bras de la BST, ne souffrent pas que leurs parades dans le quartier et leur autorité soient remises en question de quelque manière que ce soit nous conforte dans notre désir de ne pas nous laisser faire et d’apporter notre solidarité à celles et ceux qui leur opposent résistance.

Flics hors de nos vies !

bezbarricade@riseup.net

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Category: Brèves des frontières, Tracts, Textes & Affiches

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