Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Calais] La police expulse et rafle. Protestation au port.

8 février 2014

Depuis la grande vague d’expulsion de l’automne 2013, la plupart des migrants sont forcés de dormir dans des tentes malgré les intempéries. Dimanche 2 Février, la police a fermé et saccagé un des derniers squats de Calais. Cinq personnes avaient trouvé refuge dans cette maison qui était vide depuis des mois. La police est arrivée dans l’après-midi, alors que certains des habitants étaient sortis. Sans le moindre avertissement, la police a défoncé la porte et est rentrée dans les lieux. Les habitants présents ont expliqué à la police qu’ils étaient malades et qu’ils ne pouvaient pas vivre dehors. Mais la police n’était pas intéressée par un dialogue et a obligé les habitants à quitter les lieux sur le champ sans leurs affaires.
Quand les expulsés sont repassés plus tard dans la journée pour récupérer leurs vêtements, couvertures et nourriture, ils ont vu que la police avait tout saccagé à l’intérieur, recouvrant de gaz lacrymogènes leurs vêtements et couvertures, jetant de l’huile de cuisine sur le sol. La police est aussi coupable de vol, les radiateurs éléctriques, le tabac et des sacs ayant disparus.

Adapté de https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/2014/02/06/police-close-and-destroy-syrian-squat/

Vague de protestations au port de Calais

Les décès successifs d’ un migrant iranien de 17 ans, tombé du camion dans lequel il se cachait pour tenter de rejoindre l’Angleterre le 30 janvier et d’ un migrant assassiné d’une balle dans le thorax le 2 fevrier provoquent une vague de protestation.

Le 4 février, une trentaine de migrants, en grande majoritee Syriens et Egyptiens ont marché en direction du port afin de faire un sitting pour demontrer leur colère face aux décès reguliers de migrants et face à des conditions de vie proprement inhumaines a Calais.

Quatre camions de Crs et quelques voitures de police n’ont pas tardé à arriver au bout du port et ont controlé un par un les migrants avec mepris et insultes. Les Crs ont filmés le controle, en faisant un zoom sur chaque migrant et activiste presents.

Les violences policières sont systématiques à Calais, la vidéo prise par nous hier est un infime témoignage du traitement des flics aux migrants: insultes, provocations, contrôles de papiers récurrents et mauvais traitements sont le lot quotidien ici.

La réalité est qu’aucune structure d’acceuil n’est prevue, les migrants s’agglutinent sur des terrains, glannant couvertures et baches pour se proteger du froid, du vent et de la pluie qui envahie les tentes. Les conditions de vie des migrants sont indignes, chaque jour de nouveaux migrants arrivent et chaque jour il est plus difficile de trouver des couvertures et des habits pour eux, les tentes se font de plus en plus rares et les quelques maisons occupées sont régulièrement expulsées illégalement et détruites ainsi que les tentes régulierement arrachées et cassées par les flics.

Adapté de https://calaismigrantsolidarity.wordpress.com/2014/02/04/vague-de-protestations-au-port-de-calais/

2014-02-07_Calais_rafle_du_matin_au_campement_rue_Lamy
Rafle du Matin (jeudi 6 Février)

Ce matin avant 9h, nouveau déploiement de policiers autour du campement rue Lamy, face au lieu de distribution des repas : une dizaine de fourgons de police, PAF et CRS, pour arrêter au final deux personnes. Harcèlement qui insécurise les habitants du campement, et mise en scène à grand spectacle qui les désigne à la population comme des criminels au moins potentiels.
Cette mise en scène se répète plusieurs fois par semaine, parfois plusieurs fois au cours de la même matinée. La compagnie de CRS installée à demeure de manière permanente par le ministre de l’intérieur a d’ailleurs cette fonction à longueur de temps : se montrer, quitte à donner à Calais l’aspect d’une ville sous occupation.

2014-02-07_Calais_rafle_du_matin_au_campement_rue_Lamy_
Rafle du matin – Encore (vendredi 7 Février)

Nouvelle rafle policière ce matin au campement de la rue Lamy, face au lieu de distribution des repas. Huit fourgons et une fourgonnette de police, PAF (Police aux frontières) et CRS.
D’après les habitants du campement, la police vient maintenant chaque jour arrêter quelques personnes, y compris des demandeurs d’asile porteurs d’un document attestant de leur identité.
Les deux personnes arrêtées hier matin auraient été placées en rétention.

Publié sur https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/02/06/rafle-du-matin/ et
https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2014/02/07/rafle-du-matin-encore/

Repris quasi tel quel de squat.net

[Melilla] Nouvel assaut et citoyens poukave

15 janvier 2014

Suite à un nouvel assaut de la frontière de barbelés qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Melilla, une vingtaine de migrants ont réussi à passer discrètement, sans être repérés par la guardia civil. Seulement, arrivés au centre ville de Melilla, au moment de se disperser, ils ont été balancés par des habitants à la police qui est venue les arrêter. Si certains ont réussi à se cacher, d’autres ont été arrêtés et quelques-uns blessés.

Les flics les ont embarqué et emmené directement dans le no man’s land au milieux des deux rangées de clôtures où les attendaient la police marocaine. Cette « initiative » des flics espagnols a provoqué un petit scandale dans la presse puisque cette opération « illégale » a été filmée et dénoncée par une ONG locale.

Note : pas besoin de préciser que l’on s’en fout que ces expulsions, comme les autres, soient légales ou illégales du point de vue de la loi et que cette précision est apportée uniquement en vue de la compréhension de la situation.

[Mayotte] Trois évasions du centre de rétention de Pamandzi

De l’air, de l’air ! – 5 février 2014

Trois sans papiers enfermés au centre de rétention de Pamandzi se sont évadés dans la nuit de mardi à mercredi en se faufilant dans les tuyaux d’aération. On leur souhaite bon vent !

En novembre 2010 22 personnes s’étaient déjà envolées du centre en déboulonnant une partie du toit, tandis que la ministre déléguée à l’Outre-mer était en visite sur l’île.

D’après la presse

 

[Turin] Croix-Rouge. Résignation. Ou pas ?

4 février 2014. Vers 19h la Croix Rouge donne sa première leçon de premier secours à son siège de Moncalieri. Tandis que les quelques participants sont encore à la caisse pour payer leur admission, une quinzaine d’ennemis des frontières et de l’exploitation se retrouve sur place. Durant quelques minutes ils expliquent aux clients ignorants le rôle moins connu des personnages qu’ils sont là à écouter. On parle de la gestion des CIE, de la complicité avec les privations et les mauvais traitements envers les retenus, des matraquages, des tabassages et des clefs des cellules, que la croix rouge a souvent et volontiers dans la poche. Peu de mots, mais plutôt durs… Le fait d’avoir couvert l’inspecteur de police qui a tenté de violer Joy, dans le CIE de Milan, la mort d’Hassan en 2008 pour manque de soin. Dans les premiers rangs certains regards se font tristes et impuissants, tandis que beaucoup sont surpris et en fin de compte, il n’y aucune réaction de colère. La résignation et l’habitude du pire ne laissent personne indemne. Ou quasi, peut-être que dans quelques têtes et quelques cœurs, le dégoût pour ceux qui s’engraissent sur un camp de concentration peut encore créer des brèches.

traduit de macerie

[Athènes, Grèce] Manifestation contre les camps de rétention

Le samedi 11 Janvier 2014, des personnes ont effectué une manifestation dans les quartiers du centre d’Athènes contre les centres de rétention pour migrants et l’opération de rafle d’Etat  » Xenios Zeus ». La manifestation était organisée par plusieurs collectifs qui sont actifs dans le centre-ville (à partir des quartiers de Aghios Nikolaos, Kypseli et Patissia, des antifascistes des quartiers du centre d’Athènes, de Kypseli – action antifasciste Patissia, l’ensemble de NoLager), et a été soutenue par d’autres groupes et individus du centre-ville, mais aussi de la banlieue ouest, est, nord et sud d’Athènes. Il y avait également la présence importante des migrants qui ont participé à la manifestation depuis le début, ou ont rejoint la manif spontanément. Près de 800 manifestants ont marché de la place Amerikis à travers les rues de Mythimnis, d’Attique, de Skiathou, d’Epidamnou, de Sifnou et de Patission, et sont retournés à la place Amerikis.

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Au cours de la marche, des centaines de dépliants ont été distribués dans sept langues différentes, des milliers de tracts ont été jetés, et les manifestants ont tagué des slogans et des pochoirs le long de la route. Il n’y a pas eu de problème, et la manifestation a été très chaleureusement accueillie par les résidents migrants. Entre autres, les slogans suivants ont été criés :

Les migrants sont nos frères et sœurs de classe / Pas de camps de concentration, jamais et nulle part

Les camps de concentration, les pogroms et Manolada / C’est la Grèce si vous êtes un migrant
[référence aux travailleurs agricoles migrants, qui ont protesté contre l’esclavage imposé par les propriétaires de fraises, et qui ont été frappés par des contremaîtres à Manolada, dans le Péloponnèse]

Laissez les professeurs être albanais, nos enseignants roms, et nos camarades de Téhéran

Le terrorisme c’est la recherche d’emploi, ayant pas d’assurance santé, et vivre sans-papiers

C’est ça, des papiers pour les migrants, des coups de pied aux patrons

Flics d’Aube dorée/ patriotes nationalistes / nous sommes les traîtres de l’unité nationale

"Contre les pogroms raciste de la police/de l'Etat - Jusqu'à la libération du dernier migrant des camps de concentration modernes"

« Contre les pogroms raciste de la police/de l’Etat – Jusqu’à la libération

du dernier migrant des camps de concentration modernes »

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"Démolissons les camps de concentration"

« Démolissons les camps de concentration »

[Caltanissetta] évasion

4 février 2014

Évasion réussie, cette nuit, du CIE de Pian del Lago, à Caltanissetta. En silence et à la faveur des ténèbres, les quatre ont escaladé le mur d’enceinte pour prendre leurs jambes à leur cou  ; après les clôtures ils se sont trouvés en face de deux militaires qui n’ont pas réussi à les retenir. Comme vous le savez, après les grands incendies qui à la fin 2009 en avait déterminé la fermeture et la restructuration, maintenant ce centre est le seul à fonctionner à plein régime en Italie.

Traduit de macerie.

[Turin] Feu aux CIE

Feu aux CIE

Après les images de Lampedusa – où les “hôtes” du CPSA (centre de premier accueil) sont mis en rang, nus, pour être désinfectés.

Après les images de Rome – où les “hôtes” du CIE ( centre d’internement et d’expulsion) ont eu à se coudre la bouche au fil et à l’aiguille pour faire entendre leur voix à Noël puis il y a quelques jours. Après les incendies des dernieres semaines dans le CIE de Turin, aujourd’hui détruit aux trois quart.
Après les déclarations, les enquêtes, les plaintes de ce dernier mois, personne ne peut plus ignorer que dans les centres pour sans papiers les “hôtes” ne sont pas hôtes mais prisonniers et que l’accueil qui s’y pratique est celui d’un lager. Personne, encore moins ceux qui savaient déjà et ont haussé les épaules, impuissants, ceux qui regardaient du balcon en souriant…

Ceux qui ont inventé , agrandi et soutenu les centres, qui ont flairé la bonne affaire et en ont profité font, en revanche, comme si de rien n’était. Ils feignent de n’être pas responsables de l’existence des centres en Italie, pour éviter d’être traités comme ils devraient l’être : Giorgio Napolitano et Livia Turco, Umberto Bossi et Gianfranco Fini, avec leurs amis d’hier et d’aujourd’hui ; La croix-rouge, Les Coopératives blanches ou rouge comme Auxilum et Connecting People, les Miséricordes. Même la poste Italienne, qui avec la compagnie aérienne mistral air a le monopole des transferts internes et des explusions vers l’afrique du nord.

Avant même que ne s’allument sur eux les projecteurs, les prisonniers des CIE ont su faire ce qui devait être fait : se révolter, s’échapper, détruire les cages dans lesquelles ils étaient retenus. Et c’est seulement grâce à eux qu’il ne reste sur pied que cinq CIE, elles-mêmes endommagées, brûlées et à fonctionnement réduit.

Les prisonniers, à l’intérieur, ont fait leur part, à nous, dehors, de faire la nôtre : les soutenir lorsqu’ils luttent, mais aussi ne pas laisser de répit à ceux qui ont inventé les CIE, à ceux qui les ont reformés, à ceux qui en ont fait un métier, à ceux qui s’enrichissent dessus. Sans attendre de voir quelles seront les promesses des parlementaires et des ministres, sans attendre les larmes de crocodole de quelques conseillers municipaux. Aujourd’hui plus que jamais, c’est le moment – dedans et dehors – de donner le coup de grâce pour qu’il ne reste des CIE qu’un tas de gravats.
Avant que, les projecteurs éteints, tous oublient les centres et ce qu’il se passe dedans.
Avant que tout ne redevienne comme avant.

Samedi 8 février – 16 heures
Rassemblement au cie
Corso Brunelleschi angle via Monginevro

traduit de macerie

[Rome] Sous l’eau

31 janvier 2014

Au beau milieu du déluge à Rome jetons un œil à ceux qui sont enfermés. Les « hôtes » du CARA (centre de demandeurs d’asile, ndt) de Castelnuovo de Proto qui, selon un direct sur  Radio Onda Rossa, ont été laissés et enfermés à l’intérieur tandis que l’eau montait et ont été contraints de chercher à fuir sur les toits.  Le centre – construit sur une plaine alluviale du Tevere – est complètement inondé tandis qu’un ouvrier est gravement blessé à cause d’un court circuit. Bien que la situation soit aussi critique dans la zone de Ponte Galeria, les cages restent fermées. Ce matin, cependant, il y a eu une protestation. Le centre étant privé d’eau chaude depuis trois jours et les soldats ne voulant pas distribuer le petit déjeuner à ceux qui ne font pas la grève de la faim ; les prisonniers ont amassé pas mal de mobilier en face de la cafétéria et ont allumé un petit incendie. Une fois l’incendie éteint, la bouffe est arrivée subito.

traduit de macerie