Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Barcelone] Mort d’un retenu et grève de la faim – 5 décembre 2013

Un retenu enfermé au CIE de Zona Franca – Barcelone a été retrouvé mort dans une cellule d’isolement mardi 3 décembre au matin. Alik était enfermé au CIE depuis 12 jours et placé à l’isolement. La veille, selon d’autres retenus, il avait été tabassé par les matons et étranglé avec les lacets de ses chaussures. Il avait ensuite passé une partie de la nuit à crier. Aujourd’hui, le 5 novembre, 30 retenus se sont mis en grève de la faim pour dénoncer sa mort et les conditions qui y ont conduit.

[Caltanissetta] Évasion déjouée – 5 décembre 2013

 La nuit dernière, il semble qu’une tentative d’évasion ait été déjouée au centre de rétention de Pian del Lago, à Caltanissetta. Les journaux rapportent que les retenus du centre avaient préparé des matelas et différents objets pour y mettre le feu et profiter de la confusion pour s’échapper. Malheureusement, après quelques heures de tension, les flics auraient réussi à reprendre le dessus sur la situation. On leur souhaite une prochaine tentative plus réussie.

On apprend également que dans les jours précédents retenus et solidaires que les journaux qualifient « d’extra-communautaires » avaient protesté contre les conditions d’enfermement des deux côtés des murs du centre.

Repris de Macerie

[France] Évasions awards 2012

Le nombre d’évasions centre par centre pour l’année 2012 (il est fort possible qu’il en manque quelques-unes, et on ne sait pas combien ont été retrouvés par les flics ensuite)

Mesnil-Amelot : 10 évasions – Rouen-Oissel : 9 évasions – Metz : 8 évasions – Vincennes : 7 évasions – Palaiseau : 4 évasions – Marseille : 4 évasions – Plaisir : 3 évasions – Nîmes : 3 évasions – Strasbourg : 2 évasions – Coquelles : 2 évasions – Lille : 1 évasion – Guyane : 1 évasion – Toulouse : 1 évasion – Nice : 1 évasion – Perpignan : 1 évasion – Rennes : 1 évasion

Soit un total de 58 évasions pour l’année 2012 !

Source : rapport 2013 des associations intervenant dans les centres de rétention.

[Italie] Bari brûle ! – 5 décembre 2013

Aujourd’hui en fin de matinée, un incendie s’est déclenché au Centre de rétention de Bari Palese. Il semble que l’étincelle qui a fait exploser les protestations ait été la non-libération d’un retenu, qui s’était lourdement tailladé hier soir. Après un bref passage à l’hôpital, il a été raccompagné dans le centre, où ses compagnons de réclusion ont tout de suite commencé à protester. Quand l’incendie s’est déclenché, la police à fait sortir les retenus des chambres, réussissant péniblement à éteindre les flammes. Dans la confusion un retenu a été pris les flics et séparé des autres, probablement pour être incarcéré. Pour le moment, l’étendue des dégâts n’est pas encore claire, mais il semble qu’un pavillon entier soit hors d’usage. En attendant des nouvelles, il vaut la peine de rappeler que le Centre de Bari Palese, géré par la coopératice Connecting People (ceux-là même qui géraient Gradisca jusqu’à sa totale destruction il y a un mois), était déjà fortement endommagé et il restait seulement une centaine de places sur les deux cents prévues.

Traduit de Macerie

 

Ibrahim, retour à la case départ – 4 décembre 2013

Ibrahim, retour à la case départ

Incarcéré suite à l’évasion du centre de rétention de Palaiseau le 16 décembre 2012, Ibrahim avait été condamné à 1 an de prison ferme par la cour d’appel de Paris le 2 avril 2013. Aujourd’hui, mercredi 4 décembre il arrivait en fin de peine et devait être libéré.

Malheureusement il n’est pas sorti seul de la prison de Fleury Mérogis, mais sous escorte de la PAF pour être transféré au centre de rétention du Mesnil Amelot. Il avait déjà été condamné à une Interdiction du Territoire Français de trois ans le 5 novembre 2012.
À Fleury Mérogis, une brigade spéciale de flics est chargée de veiller à ce que les sans papiers incarcérés soient expulsés ou enfermés en centre de rétention à l’issue de leur peine.

Lundi il devrait passer devant le JLD, situé dans la nouvelle cité judiciaire qui jouxte le centre du Mesnil Amelot, dans l’anonymat de la zone aéroportuaire Roissy Charles de Gaulle. Soyons nombreux et nombreuses pour le soutenir (heure à confirmer, mise à jour ici).

Reçu par mail

[Trapani Milo] Nouvelle évasion – 1er décembre 2013

À moins de moins de vingt-quatre heures de la dernière, hier soir il y a eu une autre évasion au centre de rétention de Trapani Milo. Dans la nuit de samedi (30) à dimanche (1er), profitant d’une panne d’électricité qui a causé un blackout temporaire, beaucoup ont tenté de s’enfuir. Cette fois aussi quelques-uns ont été capturés tout de suite à l’extérieur du centre, mais il semble vraiment que beaucoup aient réussi. Dans le centre, pendant ce temps là, sont encore retenus les soixante dix sans papiers débarqués il y deux jours sur les côtes trapanaises, tous en cages […] contraints à rester dans des petits pièces sans chauffage avec des matelas jetés au sol.

Pour une description détaillée de ce qui se passe dans le centre sicilien, vous pouvez écouter les paroles d’un retenu (en italien) interviewé ce matin par radio Blackout. La nourriture immangeable, les visites inutiles des parlementaires et les nombreuses évasions : « chaque jour cinq ou six s’échappent, en se mettant d’accord pour essayer en masse : à l’heure préfixée tous sautent et qui réussit, c’est bien, qui ne réussit pas retourne en arrière« . Prêt à réessayer à la prochaine occasion.

Mise à jour le 2 décembre. La nouvelle de l’évasion a été reprise par des quotidiens locaux, qui ne manquent pas de donner un peu d’espace aux habituelles lamentations des syndicalistes en uniforme. Cette fois c’est au tour du syndicaliste de la CGIL Pietro Amodeo, évidemment préoccupé par « la sécurité des forces de l’ordre« .

Traduit depuis Macerie

[Italie] Les chiffres du ministère de l’intérieur – 26 novembre 2013

Après des semaines de silence, le ministere de l’intérieur a décider de lâcher les chiffres. Selon ce que rapportent les agences de presse et quelques journaux, ils se seraient mis à faire les comptes pour expliquer en détails de ce qui reste des treize centres éparpillés dans le pays. Rien de particulièrement nouveau : que la machine à expulser soit à moitié détruite et proche de l’effondrement on le sait depuis quelque temps, et n’y avait pas besoin d’attendre les chiffres d’un fonctionnaire ministériel.

Mais à bien y regarder, il y a une donnée significative concernant le Cie de Ponte Galeria à Rome, où il semble qu’il reste à peine plus de deux cent postes. Si les données contenues dans le rapport de mars 2013 (316 places) et celles sorties ces derniers jours (222 places) sont correctes, ce signifierait qu’en neuf mois, un tiers du centre soit parti en fumé. Sans faire la Une, dans un silence assourdissant, les retenus se sont révoltés, dans l’indifférence de tous les estimateurs de la gestion estampillée Auxilium.

À signaler aussi le retour sur la scène des syndicats de police. Nicola Tanzi, secretaire général du Syndicat Autonome de Police, qui se déclare « contraire au délit d’immigration clandestine » et arrive à définir « inconscients » ces politiciens qui ont décidé de rallonger le temps de rétention à dix-huit mois. Comme tout bon syndicaliste en uniforme, il avance aussi ses revendications, et en particulier les « règles d’engagement appropriées » pour tenir en respect les immigrants illégaux.

macerie @ Novembre 26, 2013

[Trapani] Grande évasion et nouvelles arrivées – 30 novembre 2013

Nouvelle grande évasion à Trapani Milo, rebaptisé depuis longtemps le CIE des évasions : de ce que racontent certains retenus il semble qu’ils aient  été beaucoup à essayer dans la nuit de vendredi à samedi, au final une cinquantaine d’entre eux se sont fait la belle. Comme souvent les policiers et les militaires de garde ont été pris de cours et se sont lancés à la recherche des évadés tardivement, ne parvenant à capturer que peu de personnes. Tous les autres, beaucoup de ceux transférés après la révolte de Gradisca d’il y a quelques semaines,  ont finalement réussi à reconquérir la liberté. Malheureusement, vu que la machine à expulser n’est pas encore entièrement détruite, les places laissées vides par les évadés ont été immédiatement comblées.

Hier toujours, dans la nuit sur les côtes Trapanaise ont débarqué 80 sans papiers qui on été transférés immédiatement au Centre de Trapani Milo. Les nouveaux arrivés ne vont pas bien et il semble que parmi eux des mineurs, quasi enfants soient présents. La presse locale et nationale ne relaie aucune nouvelle de l’évasion et préfère en revanche laisser un peu d’espace à la nouvelle des débarqués « sauvés » par les garde côtes.

 macerie @ Novembre 30, 2013