MANIFESTONS DEVANT LE CENTRE DE RÉTENTION LE VENDREDI 16 NOVEMBRE
Nouveau gouvernement, nouvelle année, nouvelles mesures.
Une énième loi concernant l’immigration est en train d’être votée. Elle va instaurer, entre autre, une retenue-contrôle d’identité de 16 heures pour les étrangers, permettant de palier à l’interdiction de la garde-à-vue pour défaut de papiers. Le ministre de l’intérieur quant à lui multiplie les effets d’annonce : il y aura encore plus d’expulsions en 2012 que les années précédentes (33 000 en 2011) et il envisage la fermeture de quelques centres de rétention pour rentabiliser leur fonctionnement et faire des économies. Bref, enfermer plus, pour expulser plus, plus vite. Depuis cet été, des dizaines de squats et campements rroms ont été expulsés et détruits par la police, tandis qu’à Marseille c’est une milice populaire qui s’en est chargée. Aux frontières de l’Europe, les contrôles se resserrent chaque jour un peu plus : les accords de coopération entre les deux rives de la méditerranée sont signés et re-signés, les murs montent, les camps s’ouvrent et les corps de celles et ceux qui meurent pendant la traversée s’entassent. Mais, malgré leurs patrouilles en mers, leurs barrières électroniques et leurs barbelés toujours plus tranchant, des personnes réussissent à franchir les frontières, à Melilla, Lampedusa où en Grèce.
Bons et mauvais.
La chasse aux indésirables se fait de plus en plus tenace, tandis que la misère progresse. Il devient pour tout à chacun plus difficile de trouver de l’argent, de se nourrir, de se loger… Le pouvoir joue la division entre bon français qui galère et mauvais étranger pré-terroriste ; entre bon immigré venu avec un VISA de travail ou de recherche et mauvais immigré venu illégalement pour profiter de l’État social. Chacun pour soi et tous contre tous afin d’éviter l’entr’aide et que ça ne lui pète à la gueule. Mais l’objectif de l’État n’est pas d’expulser tous les sans papiers. Les exploiter par milliers permet d’avoir une main d’œuvre flexible que les patrons peuvent employer au coup par coup, pour des missions précises, au même titre que les intérimaires, ceux qu’on fait travailler au black ou à coup de contrats précaires. L’enfermement et l’expulsion d’une partie d’entre-eux est un moyen d’apprendre la peur et la résignation à tous. À partir de ce contrôle de l’immigration, c’est aussi un contrôle généralisé de la population qui s’impose. Pour voyager, se déplacer, se soigner il faut avoir ses papiers ; à chaque coin de rue, dans chaque institution, n’importe qui peut se retrouver à devoir justifier son identité. À ce dispositif s’ajoute les caméras de vidéosurveillance de plus en plus nombreuses, la généralisation des cartes à puce, visas biométriques, etc.
Lutte et solidarité.
Les luttes auto-organisées de sans papiers peinent à exister tandis que les centrales syndicales et leurs amis demandent des critères de régularisation par le travail, faisant le jeu de l’immigration choisie et de la division, excluant par là une partie des sans papiers. Dans les centres de rétention l’heure est globalement à la résignation et aux actes individuels de résistance ou de désespoir (auto-mutilation, etc.). Cependant, ici ou là des révoltes et résistances éclatent. Cet été à Marseille, les retenus du centre de rétention du Canet ont multiplié refus de manger, bordel, refus d’embarquement, incendies, tandis que les flics pratiquaient intimidations, tabassages en règle et gavages aux médocs. À l’extérieur, des personnes se sont bougées pour rompre l’isolement et exprimer leur solidarité : prises de contacts avec les retenus, diffusion d’informations sur la situation, aide juridique, actions à l’aéroport et occupation d’un bateau pour empêcher des expulsions, parloirs sauvages, rassemblements… Plusieurs retenus qui se sont révoltés ont été libérés tandis que d’autres ont été expulsés. Le soir du 8 août, des pétards sont lancés devant le centre. Deux personnes sont arrêtées et placées sous contrôle judiciaire en attente de leur procès qui aura lieu le 16 novembre. Elles sont accusées, entre autre, de « mise en danger d’autrui ». Quelques semaines plus tard, le 1er septembre, le feu prend dans une partie du centre. Un retenu est arrêté et condamné, en comparution immédiate, à 8 mois de prison ferme et 1600 euros d’amende. D’un côté comme de l’autre des murs des ces camps, depuis plusieurs années, l’État cherche à réprimer les actes de résistance. La solidarité réciproque entre le dedans et le dehors est plus que nécessaire pour tenter d’enrayer la machine à expulser.
Pour cela, et pour poursuivre la lutte contre les centres de rétention et la machine à expulser, manifestons vers le centre de rétention de Vincennes le vendredi 16 novembre 2012. Rendez-vous à 18 heure au RER joinville le pont (rer A).
Solidarité avec les deux de Marseille qui passent en procès le 16 novembre !
Non aux centres de rétention !
Des papiers pour tous ou plus de papiers du tout !
Liberté de circulation et d’installation !
source : indymedia nantes