Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Australie : grève de la faim au centre de rétention de Christmas Island – 27 août 2012

Australie : grève de la faim au centre de rétention de Christmas Island – 27 août 2012

Des centaines d’immigrés enfermés au centre de rétention sur l’île de Christmas Island en Australie sont en grève de la faim contre la (ré)ouverture, décidée par le gouvernement australien, de centres de rétention dans des îles du Pacifique.

L’une des personnes en grève de la faim a déclaré : « Nous ne voulons pas aller à Nauru comme ceux qui sont arrivés avant nous et dont les dossiers ont mis des années à être traités. Et qui sont restés là-bas  de 6 à 8 ans avant de devenir fous. Ils sont devenus mentalement malades et nous ne voulons pas de ça. »

Le gouvernement (centre-gauche) et le sénat australiens ont voté mi-août un texte autorisant l’enfermement des migrants arrivant par bateau dans des centres de rétention en Papouasie-Nouvelle Guinée (Manus) et sur l’île de Nauru. Ces centres existaient déjà pour la plupart et avaient été fermés pour des raisons humanitaires. Ce texte prévoit également une durée de rétention illimitée (les écologistes de gauche avaient déposé un amendement pour limiter la durée d’enfermement à 1 ans…). En contre partie, le texte prévoit de donner 20 000 demandes d’asile par an.

Ce texte est le résultat du « travail » d’un « groupe d’expert » composé de chefs militaires et d’universitaires qui recommande au gouvernement un retour à la « Pacific solution » mise en place par le précédent gouvernement (de 2001 à 2008) qui consiste à enfermer les migrants dans des centres de rétention extra-territoriaux, moyennant une contre partie financière pour les États insulaires de Nauru et Manus.

« Ne rien faire serait inacceptable, nous avons donc proposé une nouvelle approche, intégrée et équitable. Nous pensons que nos recommandations sont conformes aux normes de raison, d’équité, et d’humanité » a déclaré un des membres de ce groupe.

En avril 2011 déjà, contre l’augmentation de la durée d’enfermement et la multiplication des cas de troubles psychologiques et d’automutilations, plusieurs personnes enfermées dans les centres de Christmas Island et Villawood (banlieue de Sydney) étaient montées sur les toits pendant plusieurs jours. Le 21 avril, après une nuit d’émeute, une grande partie du centre de Villawood avait été incendié.

Marseille : nouvelles du canet – 20 août 2012

Marseille : nouvelles du canet – 20 août 2012

« C’est pire que la prison. »

« Ils font des trucs de fous pour pas y aller (se faire expulser) les tunisiens, s’ils veulent pas monter, ils sont tabassés, scocthés (tout autour du corps, les mains, la bouche) »

« On est ensemble, entre nous on est solidaire comme on peut »

« On pense à se lamer, se mettre la corde »

« J’arrive pas à dormir, je sais pas où je suis, je vais faire  la guerre »

« Comme la prison dans le centre, si quelqu’un coopère pas avec eux, ils le défoncent.
Ils s’en battent les couilles, ils savent que dans les chambres y’a pas de caméra »

Vendredi 17 août
Un retenu se pend dans la salle commune du centre de rétention. Ce sont les autres retenus qui l’aident : le portent, le décrochent et crient pour que les secours viennent. Les flics n’interviennent qu’une fois les pompiers arrivés.
Le retenu est amené sur brancard jusqu’à l’ambulance et part pour l’hôpital.
Une semaine plus tard il n’y a  toujours pas de nouvelle…

Samedi 18 août
Audience du JLD. Deux retenus sortent

Dimanche 19 août
Audience du JLD. Neuf retenus. Le premier est relâché pour des vices de procédure, sont permis de conduire a disparu aux mains des flics !
Une dizaine de personnes étaient présentes pour soutenir un retenu, celui-ci passe en deuxième à la demande des flics. Dés le début de l’audience la juge se montre arrogante. Une fois les vices de forme et la nullité de la garde à vue rejetés, les personnes présentent en soutien manifestent leur colère. D’autant plus que dans la salle se trouve un flic clairement identifié comme étant un des tabasseurs. Une altercation a lieu avec les flics, la salle est vidée non sans heurt .
Le retenu est ramené dans le bureau de la commandante du centre. Là comme à son arrivée il subit des pressions. Les  parloirs lui sont refusés dans l’après-midi, les flics vont jusqu’à lui refuser l’accès au greffe afin de faire appel, l’avocat présent aux audiences  devra intervenir à l’intérieur du centre.

Lundi 20 août
Deux retenus qui avaient déjà refusé l’expulsion vers l’Algérie, sont ligotés au Scotch, ballonnés et expulsés de force.
A 14h, les flics fouillent toutes les cellules et tabassent les retenus au passage.

Libye : protestations et assassinats dans un camp d’enfermement à Homs – 24 août 2012

Libye : protestations et assassinats dans un camp d’enfermement à Homs – 24 août 2012

Des personnes enfermées dans le camp d’enfermement de Homs ont protesté contre leur enfermement et les conditions de vies qui leur sont faites. Les militaires qui gardent le camp ont alors tiré et tué trois personnes.

Ce camp est géré par le gouvernement libyen dans le cadre des accords passés entre le conseil national de transition, l’Italie et l’Europe sur l’immigration et la gestion des frontières.  Une centaine de demandeurs d’asile et de réfugiés y sont enfermés.

Marseille : Rassemblement devant le centre de rétention, samedi 8 septembre à 18h

[Grèce] Manifestation contre les rafles et les pogroms fasciste – 21 août 2012

Grèce : manifestation contre les rafles et les pogroms fasciste – 21 août 2012

Des actions antifascistes ont été tenues dans plusieurs villes grecques depuis que l’opération de police massive contre les immigrés/réfugiés a débutée début août et surtout après qu’un homme ait été poignardé à mort dans le centre d’Athènes, vraisemblablement par des nationalistes.

(*le 12 août un homme d’origine irakienne a été tué par des fascistes qui avaient auparavant attaqué deux autres immigrés)

Le mardi 21 août vers midi, environ 150 compagnons sont allés dans les rues centrales d’Athènes, dans les zones d’Omonia, de Monastiraki et de Thissio, pour manifester contre le terrorisme étatique/fasciste.

Cette intervention dans la rue était une première réponse minimum aux attaques meurtrières et aux pogroms contre les immigrés. Partant de Monastiraki, les antifascistes ont collé des affiches, distribué des textes en plusieurs langues aux passants et marché dans les rues Athinas, Sophocleous, Sapphous, Sarri, Asomaton et Adrianou.

Les compagnons ont protesté exactement là où à l’aube du 12 août des brutes fascistes ont assassiné un immigré après leur tentative d’en attaquer deux autres. Ils sont intervenus avec un discours anarchiste dans les quartiers du centre où de nombreux immigrés et réfugiés vivent, travaillent et sortent malgré le fait que les contrôles d’identité et les arrestations sont toujours fréquents pendant la journée.

L’affiche en arabe, anglais et français :

Italie : Révolte et évasion à Pozzallo (Sicile) – 19 août 2012

Révolte et évasion à Pozzallo (Sicile) – 19 août 2012

Dimanche dernier les prisonniers du Centre de « premier secours et d’assistance » de Pozzallo (province de Raguse, au sud de la Sicile), une centaine de tunisiens tout juste transférés de Lampedusa où ils avaient débarqués quelques jours auparavant, se sont révoltés contre la menace imminente d’un rapatriement. Les liste des dégâts est vraiment impressionnante : système de vidéo-surveillance détruit, portes arrachées, vitres internes et externes défoncées, bureaux inondés à la lance anti-incendie, armoires d’uniformes de la Protection Civile détruites, matériel informatique et ordinateurs de la Police détruits, extincteurs, éclats de verre, morceaux de portes, pieds de lits, briques, chaussures et robinets utilisés comme arme contre la police, câbles du système électrique arrachés et utilisés pour descendre du toit où les révoltés s’étaient barricadés. Au final, 70 prisonniers réussirent à s’enfuir, 30 ont été rattrapés immédiatement, 14 arrêtés et inculpés*. Quelques policiers ont été blessés et plusieurs parties du bâtiment sont impraticables.

*les inculpations sont : dévastation, résistances et coups et blessures aggravées (sur personne dépositaires de la loi). Les personnes inculpées sont incarcérées à la prison de Raguse ou au centre pénitentiaire de Modica.

http://www.autistici.org/macerie/?p=29214

quelques photos :

http://www.autistici.org/macerie/wp-content/uploads/pozz3.jpg

http://www.autistici.org/macerie/wp-content/uploads/pozz2.jpg

http://www.autistici.org/macerie/wp-content/uploads/pozz1.jpg

et une vidéo sur la conférence de presse de la police :

http://www.dailymotion.com/video/xkojiv_arrestati-13-migranti-in-fuga-le-menti-della-rivolta-a-pozzallo-dal-cps-nel-ragusano-erano-fuggiti-6_news

Marseille l’été… Son soleil, ses plages… et son centre de rétention ! – Bis

BROCHURE MISE À JOUR

Brochure 12 pages à télécharger, imprimer et diffuser : ici

– PETITE CHRONOLOGIE NON EXHAUSTIVE DES ÉVÉNEMENTS DES DERNIERS JOURS

– RÉCIT DE L’OCCUPATION DU RADAR DU “ CARTHAGE ”

– LUTTE DE CRASSE

– SOLIDARITÉ AVEC LES INCULPÉS DE L’INCENDIE DU CRA DU CANET !

 

Marseille : ! Lutte de CRAsse !

! Lutte de CRAsse !

Les migrations – et les politiques migratoires – sont une question de travail autant que le travail est une question de migrations .

 Pour les patrons, l’exploitation des travailleurs migrants est une réponse efficace (et pas chère) aux exigences actuelles du mode de production de la marchandise, de la valeur et du profit .

En effet, le capitalisme tire en partie sa dynamique de la circulation. Plus la circulation de la marchandise s’intensifie, plus elle prend de la valeur et plus elle rapporte de l’argent. Par circulation de la marchandise, il faut entendre aussi bien circulation financière, de l’information, des biens de production et de consommation … mais aussi des travailleurs ! La mobilité s’impose aujourd’hui comme faisant partie intégrante de la condition du travailleur. Autrement dit, pour survivre, il va falloir se rendre mobile. « Ici », d’un petit boulot de merde à l’autre ; « là-bas », d’un continent de merde à l’autre.

Les travailleurs migrants sont une main-d’œuvre flexible que les patrons peuvent employer au coup par coup, pour des missions précises (une saison, un chantier), au même titre que les intérimaires, ceux qu’on fait travailler au black ou à coup de contrats précaires . Les sans-papiers forment ainsi les régiments de prolos qui permettent pour nombre de secteurs d’effectuer une confortable « délocalisation-sur-place » (BTP, restauration, services, agriculture…). Cela permet aux patrons d’exercer une pression sur le marché du travail et de niveler les salaires vers le bas pour l’ensemble des travailleurs.

Ainsi, le but des politiques migratoires, ce n’est pas que le territoire devienne un bunker ni même une « forteresse », mais bien de se doter des moyens de trier les migrants en fonction de leurs profils et des besoins spécifiques du marché du travail (l’immigration choisie : tout est là!).

Dans ce monde de la mobilité obligatoire, dans cette société à grande vitesse, c’est par la multiplication des frontières dans notre quotidien que les dominants entendent nous tenir à l’œil et au boulot!

Plus la mobilité des personnes et des marchandises s’accroît, moins leur contrôle est évident. Et qui dit moins de contrôle dit moins d’argent. Pour y remédier, il faut disséminer la frontière dans l’espace, afin de créer les conditions d’un contrôle omniprésent et permanent.

De ce point de vue, le contrôle des migrants est un terrain d’expérimentation autant qu’un bon révélateur des pratiques de contrôle généralisé de la population. La traque quotidienne des sans-papiers accompagne la banalisation des pratiques de contrôle policier. Le contrôle de papier sert aussi de prétexte au contrôle tout court, le fichage administratif précède l’extension du fichage policier et les dispositifs d’arrestation de sans-papiers, en particulier les rafles, renforcent l’occupation policière de nos quartiers. La frontière est bel et bien un mode généralisé de gestion de la population, et pas seulement une conséquence de l’ordre économique de ce monde. Des grilles du centre de rétention aux bornes biométriques des cantines scolaires, des portiques du supermarché aux caméras « intelligentes » dans les gares, les aéroports et la rue, du fichage ADN au fichage Base-élèves pour les mineurs scolarisés, les dispositifs de contrôle sont devenus notre quotidien. On sent que la frontière est diffuse tout autour de nous, et qu’elle peut se matérialiser à tout moment pour nous radier, nous arrêter, nous enfermer…

Les migrants, avec ou sans papiers, nous rappellent sans cesse que ce ne sont pas nous qui traversons les frontières, mais bel et bien les frontières qui nous traversent, nous isolent et nous divisent…

Alors que la précarité devient la condition sociale la plus généralisée et tandis que nos marges de débrouilles pour survivre individuellement se réduisent, la tendance est plutôt au replis identitaire et à l’atomisation. Le climat de peur et de solitude face à la répression est le meilleur effet de l’éclatement de la frontière.

Aussi, nous ne pouvons que saluer les tentatives qui battent en brèche la résignation quotidienne et nous solidariser de ces résistances .

Lorsque les habitants d’un quartier résistent contre les expulsions locatives, lorsque des passants dans la rue s’opposent à des interpellations, lorsque des révoltes éclatent dans les centres de rétention, nous pensons qu’il est important de ne pas les laisser isolées. Agir en solidarité est aussi un moyen de renforcer le rapport de force. La solidarité est une arme pour briser certaines de nos frontières.

Nous ne sommes pas solidaires de la misère, mais de la vigueur avec laquelle les hommes et les femmes ne la supportent pas.

Nous ne nous battons pas seulement contre les frontières et les centres de rétention mais contre le système qui les produit.

Marseille : chronologie des derniers jours au centre de rétention du Canet

Marseille : chronologie des derniers jours au centre de rétention du Canet

Mardi 14
Un retenu qui était sorti après vingt-cinq jours est de retour au centre deux semaines après. À son arrivée, les flics l’amènent dans un bureau. Ils l’accusent d’être le lien vers l’extérieur. Ils lui montrent des photos du rassemblement  et lui disent qu’ils savent tout.

Deux refus d’embarquement vers l’Algérie par avion. Les retenus se sont
opposés physiquement au keufs, ils ont été ramené au centre.

Mercredi 15
Un des deux retenus qui a refusé l’embarquement le veille se plaint de maux de ventre. Il tombe dans les pommes. Il demande à voir le médecin, une infirmière lui propose des cachets pour la tête, il les refuse sachant bien qu’il s’agit de tranquillisant. Les flics le ramène dans sa cellule. Il demande à aller à l’hôpital, pour seul réponse les flics lui donnent une « patate dans la tête ».
En réaction, tous les retenus du bloc entassent leurs matelas et menacent de les faire cramer. Un autre bloc fait de même. La police n’intervient pas et attend un retour au calme.
« ils font les gentils pour qu’on se calme, pour les flics les sans-papiers c’est comme les moustiques, ils nous écrasent »

jeudi 16
Un retenu refuse l’expulsion vers l’Afghanistan, c’est son quatrième refus !

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 3 août 2012

Émission diffusée le 3 août 2012 sur radio Fréquence Paris Plurielle (106.3)

Pour télécharger l’émission, il suffit de cliquer sur l’image ci-dessous (ou clique droit « enregistrer la cible du lien sous »)

 


SOMMAIRE :

– Brèves Malte, Indonésie, Italie (témoignages), Mayotte…

– Actualité juridique Fin de la garde à vue pour les sans papiers.

– Rafles Discussion avec un habitant de 4 Chemins sur les rafles et le harcèlement policier quotidien dans ce quartier.

 Télécharger l’émission de août 2012

Merci à l’émission Au fond près du radiateur d’héberger les émissions sur son blog

Sans Papiers Ni Frontières est une émission contre les frontières et leurs prisons, enregistrée et diffusée le premier vendredi de chaque mois sur la radio Fréquence Paris Plurielle (106.3) de 19h à 20h (rediffusée le mardi suivant de 8h à 9h30)

Télécharger l’affiche de présentation de l’émission ici.