Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Marseille] Verdict du procès du 16 novembre après la manifestation du 8 août devant le CRA du Canet

Dans la soirée du mercredi 8 août 2012, des pétards sont lancés devant le CRA du Canet à Marseille. Deux personnes sont arrêtées. Après 40h de garde à vue, elles ont été déférées devant le procureur et le juge des libertés et de la détention. Elles en sortent avec un contrôle judiciaire hebdomadaire et une interdiction de s’approcher des centres de rétention.
Ces deux personnes passaient devant le Tribunal d’Instance de Marseille ce vendredi 16 novembre 2012. Elles étaient accusés de « mise en danger d’autrui ».
Le procureur a demandé 800 euros pour l’une, 1 500 euros pour l’autre.
Après la plaidoirie de l’avocat qui a argumenté contre l’accusation de « mise en danger d’autrui », les deux personnes accusées ont été condamnées à 400 euros chacune.

[De nombreuses personnes sont venues soutenir les deux inculpés – une bonne cinquantaine à l’intérieur et tout autant qui n’ont pas pu entrer.]

Récit de la manifestation du 16 Nov 2012 pas-trop-trop loin du cra de Vincennes

Récit de la manifestation du 16 Nov 2012 pas-trop-trop loin du cra de Vincennes

Rendez-vous était donné à 18 heures au RER de Joinville-Le-Pont pour une manifestation “nocturne et sonore” visant à s’approcher au plus près du centre de rétention de Vincennes. Une petite centaine de personnes avait répondu à l’appel non déposé en préfecture..

Le cortège démarre une demie-heure plus tard, encadré par deux banderoles. Sur celle de tête, renforcée, est écrit “Contre les frontières et les centres de rétention”. Sur celle de derrière, “Liberté pour tou-te-s avec ou sans papiers”. On se met à crier et on se dirige vers l’arrière du centre, côté autoroute. Sur le chemin on se retrouve vite bloqués par des cordons de gendarmes mobiles. Deux fumis sont craqués et ont fait demi-tour suivis par les flics, pour passer d’un autre côté, par l’entrée du centre. On arrive au niveau du parking de l’hippodrome, bloqué par des barrières, des camions et des gendarmes. Un gros spot lumineux est braqué sur le cortège.

On reste là en continuant à crier des slogans, de plus en plus fort pour essayer de se faire entendre des retenus. “Pierre par pierre et mur par mur nous détruirons toutes les prisons”, “liberté pour tous, avec ou sans papiers”, “non non non aux expulsions, libération de tous les prisonniers”, ”feu feu feu aux centres de rétention”, “ni matons ni prisons n’arrêteront nos rebellions”. Des pétards, des fusées et quelques feux d’artifices sont lancés, les sifflets et les casseroles se mêlent aux cris de “liberté !”.

A l’intérieur, des retenus crient et manifestent aussi. Dans le centre 1, le feu est mis à des poubelles, des retenus tentent d’escalader les grillages, déclenchant les alarmes. Une soixantaine de CRS entrent à l’intérieur du centre pour mater la rébellion. Hier déjà, dans le centre 2, suite à une énième tentative de suicide, des retenus ont cassé du mobilier, des caméras, des néons et ont tenté d’allumer des feux, les CRS étaient alors également intervenus.

Dehors, au bout d’une bonne demie-heure, on décide de repartir vers le RER, encadrés par les flics, au chant de “on est trente en manif et on promène la police !” Arrivés sur le quai, toujours encadrés des CRS, on prend le train. Il n’y aura aucune arrestation. Des civils nous suivent, ils seront virés quelques stations plus loin à coup de slogans outrageants.

Continuons la lutte contre les centres de rétention et les frontières !

Solidarité avec les enfermé-e-s !

Quelques participant-e-s

Trouvé sur indymedia nantes

[Australie] Affiche en solidarité avec les prisonniers de Nauru

Affiche en solidarité avec les prisonniers du camp de rétention de Nauru.

« Solidarité avec les gens enfermés à Nauru et ailleurs.
Le franchissement des frontières est une résistance à tous les contrôles qu’on nous impose.
Nous avons plus en commun avec les personnes enfermées pour avoir franchi les frontières qu’avec les patrons et les politiciens qui renforcent les frontières.

Nous avons plus en commun avec les personnes qui se battent pour leur liberté qu’avec celles qui alimentent la haine raciste pour nous maintenir dans le système.

La mort et la souffrance causées par les frontières ne nous apporteront pas plus de liberté.

Les gens qui  veulent circuler ne devraient jamais être enfermés.

Le silence est complicité. La solidarité est notre arme ».

(Traduction imparfaite par nos soins)

Affiche trouvée sur : dissacords

Paroles de retenus – 7 au 14 novembre 2012

Pour exprimer notre solidarité envers les retenus de Vincennes et d’ailleurs, manifestation devant le CRA de Vincennes le vendredi 16 novembre, RDV à 18h dans la gare RER A de Joinville-Le-Pont. Amenez votre gilet fluo pour être visibles !

Paroles de retenus récoltées du 7 au 14 novembre

07-11-12 -Vincennes 1

1re personne

« Avec la police c’est toujours le bordel ici, tout le monde est stressé, y’a des provocations, c’est ça hein. Mais quand même ça se passe. C’est comme dans une prison, c’est pareil. Tu peux pas manger, tu peux pas dormir bien. Le matin ils vont chercher une personne, ils vont réveiller tout le monde avec le micro, en tapant sur la porte. Y’a pas de play pour jouer là, y’a pas de ballons, y’a rien. Tu peux pas manger, même la nourriture tu peux pas manger. C’est la merde, tu peux pas manger. Le médecin il va donner à tout le monde des médicaments pour éviter les bagarres. Mais quand vous êtes malades… on va mourir ici ! »

2e personne

« Franchement ici c’est pas un centre, c’est un hôpital psychiatrique presque. Ca je te le garantis. Parce que l’infirmière elle donne des médicaments à tout le monde, elle donne des cachets chelous à tout le monde wallah. Quand les gens rentrent ils sont normaux, et quand ils sortent ils sont fous. C’est pas qu’elle les oblige, mais y’a des gens ils ont jamais pris de cachets déjà, tu vois ce que je veux dire. Ca veut dire ils viennent de temps en temps, elle leur donne des cachets. Les cachets tu les prends un premier jour, un deuxième jour, après c’est bon ça devient un manque, tu vois. Si tu les prends pas… Elle les oblige pas, mais c’est pas bien, ça veut dire elle joue sur le moral. Elle sait que les gens ici ils sont pas bien. Elle demande « ouais, t’arrives pas à dormir ? Viens je te donne des cachets… », je sais pas quoi… Laisse tomber. Moi j’en prends pas, heureusement je résiste un peu moi. Mais presque tout le monde en prend, c’est pour ça que je dis qu’on dirait un hôpital psychiatrique. C’est bizarre, normalement les trucs ça se donne pas comme ça, normalement il faut bien regarder si… C’est pas lui il dit « moi je veux » et tu donnes. Parce qu’ici y’a des gens qui sont pas biens, ils arrivent pas à dormir, c’est normal qu’ils soient pas à l’aise. Ca veut dire, elle elle va proposer ça, il va le prendre direct. Elle va dire « vas-y, ça va te mettre très bien, tu vas être tranquille, tu vas dormir ». Il le prend. Et après avec le temps il va plus arriver à arrêter, même il va sortir d’ici il va le prendre après, ailleurs.

On te calme, mais à part ça le reste c’est tranquille. Ca fait pas longtemps que je suis ici, ça fait cinq jours là. La police c’est tranquille. Y’a des provocations mais c’est pas qu’ici, c’est tout le temps, c’est partout. J’ai trop l’habitude pour ça. Tout le temps ils vont te chercher, comme ça. C’est normal de partir en garde-à-vue. Eux ils vont te chercher, ils te parlent mal, ils font des trucs chelous comme ça, c’est pour te chercher. Et après toi tu vas être con, tu vas faire un truc chelou, tu vas les pousser, tu vas les taper, ils vont te sauter.

Mon jugement ça c’est passé comme d’hab, 20 jours. L’avocat il m’a dit « si tu me vois dehors, moi j’ai rien fait, c’est mon travail ». C’est un commis d’office, il sert à rien. Même lui il m’a dit « je peux rien faire pour toi », parce que mon arrestation elle était bien faite, tu vois. Si tu payes pas, il va pas casser sa tête.

Franchement le seul truc abusé c’est les médicaments. C’est le truc pas sain, ça fait mal quand tu vois des gens qui rentrent normaux… Y’a des petits aussi tu vois, de 18 ans, 19 ans, 20 ans. Tu vois le mec il rentre normal après il sort comme un fou. En plus chaque fois que tu la vois [l’infirmière], elle te propose tout le temps ça, on dirait que c’est exprès. Même moi je suis passé la voir la dernière fois, parce que les produits pour le rasage ici c’est pas bien. Je me suis rasé après ça me gratte un truc de ouf. Je suis parti la voir, moi je parle avec elle, je lui dis « ça me gratte donne-moi un truc », elle elle me sort des médicaments. Je lui ai dit « arrête c’est pas la fête, tu m’as proposé 5000 fois le même truc ». Ca c’est le seul truc abusé, tout le reste ça passe, c’est bon. Mais juste les médicaments c’est pas bon. »

12-11-12 Vincennes 3

« Il y a beaucoup d’arrivants, vraiment beaucoup, on est deux par chambre et il y a des sortants aussi. On nous confisque nos portables qui ont des caméras et appareils photos. Y’a l’ASSFAM qui aide les gens qui viennent d’arriver pour les aider dans leurs droits, le problème c’est qu’au tribunal on est tous rejeté.

Moi ça fait 22 ans que j’suis en France, ils m’ont rejeté, on m’avait arrêté le vendredi, ils m’ont amené ici un samedi et le mardi je suis passé au tribunal, donc j’avais pas les preuves qui montraient que j’étais depuis 22 ans en France… J’ai donc téléphoné à l’association Charonne dans le 15e arrondissement, qui s’occupe de mon dossier et ils m’ont faxé tous les papiers dont j’avais besoin. J’ai un suivi médical aussi à l’hôpital, eux aussi m’ont faxé un papier comme quoi je suis suivi là-bas depuis 7 ans, j’ai des problèmes de tension artérielle, même le médecin ici l’a remarqué. Maintenant j’ai presque tous les papiers qui peuvent me représenter et je dois retourner au tribunal dans 20 jours.

J’avais un avocat commis d’office, tout le monde s’en plaint de ces avocats parce qu’ils nous défendent pas vraiment bien, ils survolent nos dossiers comme ça, comme disait l’autre « c’est un abattoir ». J’étais au tribunal administratif j’ai pas eu le droit de parler, j’ai pas pu dire même un mot, c’est juste mon avocat qui a parlé et l’autre avocat qui représentait le ministère de l’intérieur. Après je suis allé chez le Juge des Libertés et de la Détention et c’est là-bas que j’ai pu parler un tout petit peu mais ils m’ont demandé des preuves. Je les ai rassemblées et je compte les amener là-bas dans 20 jours… »

Vincennes 1

1e personne « Quand je viens et que je dors ici vingt jours, après ça me gratte partout, pareil mon pote il se gratte partout. On a vu les infirmières elles nous ont donné un produit j’sais pas quoi mais c’est rien en fait, ça marche pas. Il y a beaucoup de gens qui ont le même problème parce qu’ici c’est pas propre. Même ici ce qu’on mange c’est…Ou si tu demandes le ballon pour faire une partie de foot ils disent « vas-y il y a pas » ou j’sais pas quoi, les briquets c’est interdit ici quand je demande un briquet on me dit « vas-y il y a pas de briquet… ». Les flics y’en a qui sont gentils, y’en a c’est des chiens wallah. Des bagarres y’en a toujours. Tous les jours deux trois bagarres, minimum. On est en stress. Il y deux semaines y’a une une bagarre avec les flics, c’est le hagra c’est le bordel tu vois… »

2e personne « Ici y’a des choses qui passent et y’a des choses qui passent pas, tu vois ? Y’a des flics qui sont gentils, y’a des flics qui sont pas gentils, ils sont…laisse tomber ! La vérité quand je viens ici, je dors 5 jours après je me gratte partout. J’ai vu le médecin il m’a donné un produit : « tiens, prends une douche », j’ai fais le produit, ça marche pas. En fait ici y’a pas de médecin, y’a pas un vrai médecin, il a rien fait le médecin, c’est pas un médecin ça, alors que y’a peut-être six ou sept gens qui se grattent de ouf, laisse tomber.

La première fois que j’ai vu le juge, il m’a dit « bonjour, vingt jours ! », donc après la deuxième fois je suis pas retourné chez le juge. Je savais la première fois il m’a donné vingt jours, donc après je le revois c’est quarante-cinq jours, donc j’y suis pas allé. Y’a des policiers ils sont agressifs, y’en a ils s’en foutent quand je demande du feu. Regarde, quand j’suis parti au parloir il a trouvé un briquet sur moi, il m’a dit « le briquet c’est interdit », après quand je demande un briquet pour allumer une clope il me dit « vas-y attends », j’attends cinq minutes, dix minutes, c’est fait exprès, ils jouent avec le moral tu vois. Quand tu demandes du feu et que t’attends cinq, dix minutes, c’est obligé tu dis « vas-y nique ta mère » j’sais pas quoi tu vois, après c’est moi qui suis dans la merde tu vois, les flics ils jouent avec le moral ici, de ouf. Moi je suis toujours froid, froid de ouf tu vois, genre « merci… » parce que je sais très bien…

Avant y’avait la playstation, tout le monde était calme. J’sais pas l’ASSFAM ou je sais pas qui ils ont enlevé toutes les play, y’a rien à faire maintenant, obligé de se bagarrer tu vois… »

13-11-12 Vincennes 2

« On a eu la visite de monsieur le ministre de l’intérieur [Manuel Valls] dernièrement. Il était là avec le préfet de police, avec beaucoup de monde. Il est pas resté longtemps on a même pas eu l’occasion de parler avec lui. Il a vérifié comment ça se passe ici, dix minutes et après il est reparti.

Ca se passe mal, c’est le stress. Moi ça fait 22 ans que j’suis là, j’aime trop ici. Y’a beaucoup de cas ici, dernièrement un monsieur qui est français il avait oublié sa carte, ils l’ont ramené ici, y’a l’ASSFAM ils ont contacté sa famille pour ramener sa carte après il a été libéré.

J’sais pas comment ça se passe, s’ils ramènent beaucoup de monde. Y’a des gens qui sont sympas, y’a des gens qui sont pas biens, y’a des gens qui provoquent, c’est comme dehors, donc on fait avec quoi. Le médecin c’est vite fait, les infirmiers ils s’entendent pas parce qu’apparemment c’est lui qui a le traitement et qui décide mais apparemment y’a beaucoup de gens qui sont en manque. Ils donnent des médicaments pour les calmer un peu. Pour résister la première fois ça va, la deuxième ou troisième c’est un peu plus musclé quoi, avec force, ils utilisent la force. »

14-11-12 Vincennes 2

« Franchement ici entre guillemets y’a un peu de racisme. On est comme des détenus. Par exemple comme aujourd’hui y’a trois vols, et dans les chambre y’a la fouille, c’est comme dans 90 minutes enquête, c’est comme ça que ça se passe « vas-y bouges toi… », « vas-y… ». Tu vois t’es avec une cigarette on te dit « vas-y éteins ta cigarette », on dirait t’as pas le droit de fumer carrément.

J’suis passé devant le juge, le problème avec l’avocat là-bas directement il m’a dit, dès que j’suis arrivé il m’a dit « le 28/11 tu vas partir, on va te donner un vol » moi j’ai dit « tu vas me donner un vol alors que j’ai même pas vu mon consulat ? ». J’ai même pas vu un consul il m’a dit « ok, ok, on va vous donner vingt jours après on va voir. » Ils jouent sur le moral hein, c’est comme ça. Normalement la date limite c’est quarante-cinq jours, dès que t’es à 44 jours ils disent « peut-être qu’on va te faire un vol, il faut pas être heureux hein, peut-être que demain tu rentres chez toi ! ».

On dirait on a fait un crime. Si on a débarqué ici, c’est qu’on n’est pas là par hasard. Jusqu’au bout, même quand t’as pu que trois heures avant de sortir ils jouent sur le moral. Ils m’ont demandé « tu veux un avocat ? » j’ai dit « oui, c’est bon ». Il m’a même pas défendu, il est avec eux en fait, il travaille avec eux. Effectivement c’est l’avocat qui m’a dit « on va te faire un vol », avant d’entrer devant le juge. Le juge il était gentil avec moi. Mais l’avocat il voulait, s’il avait les moyens il me donnait un vol directement. Dès que j’suis arrivé au palais de justice s’il avait les moyens il me donnait un vol.

Franchement c’est abusé, ils jouent sur le moral, ils font des trucs c’est pas bien comme ça, on est sous pression. Jusqu’à maintenant j’ai pas vu le consul moi. Y’a pas que moi y’en a plein qui ont pas vu le consul. J’espère qu’on va sortir et qu’on va pas rester ici quand même. Tout le monde travaille. S’ils vont chercher les sans-papiers tout Barbès ils vont rentrer chez eux hein, tout le monde est sans papiers ici. Si on gagne de l’argent on va dépenser de l’argent aussi, on est comme ceux qui ont des papiers sauf qu’on peut pas rentrer chez nous, t’façon on va dépenser de l’argent ici, on va acheter des trucs, sans papiers c’est pas un handicap quand même. »

Pour exprimer notre solidarité envers les retenus de Vincennes et d’ailleurs, manifestation devant le CRA de Vincennes le vendredi 16 novembre, RDV à 18h dans la gare RER A de Joinville-Le-Pont. Amenez votre gilet fluo pour être visibles ! 

[Australie] Trois sur le toit de Villawood – 15 novembre 2012

Lundi 12 novembre, trois demandeurs d’asile, deux hommes et une femme, sont montés sur le toit du centre de rétention de Villawood (Sydney) où ils sont enfermés dans l’attente de leur expulsion vers Fidji.

Hier (14/11), l’un d’entre-eux est redescendu. Tandis que des négociateurs tentent de les faire descendre et installent des matelas autour du bâtiment, le service de l’immigration a déclaré qu’il ne ferai pas de concessions.

À Nauru, mardi, plus de deux cent personnes enfermées au camp de rétention (les clients, comme les appellent le ministère de l’intérieur!!!) auraient cessé leur grève de la faim, qu’ils menaient depuis plus d’un mois pour certains.

 

À (re-)lire : « La grève sans fin des travailleurs sans papiers » [4p, pdf]

Ce texte est extrait du troisième numéro de Étrangers de partout, bulletin contre les centres de rétention et leur monde, avril 2010

Télécharger le pdf (4 pages) ici

 

[Belgique] C’est la crise, il y a plus de sous pour les expulsions – 14 novembre 2012

L’Office des étrangers a annulé deux expulsions collectives (9 personnes vers l’Albanie, et 9 autres vers la Grande Bretagne) qui devaient avoir lieu aujourd’hui car il n’y a plus d’argent dans les caisses et que le gouvernement a gelé toutes les dépenses. Au passage, un petit déj’ de l’armée belge a également été annulé pour les mêmes raisons.

 

Nouveau blog « Feu au centre de rétention janvier – juin 2008 »

« Les textes ci-contre sont des morceaux de conversations avec les retenus du centre de rétention de Vincennes, qui racontent 6 mois de luttes collectives et de révoltes ainsi que la solidarité qui s’exprimait à l’extérieur.
Suite à l’incendie le 22 juin 2008, ils ont été compilés dans un livre « Feu au centre de rétention, des sans-papiers témoignent » dont les bénéfices ont été reversés aux retenus inculpés (avocats, mandats…). »

https://feuaucentrederetention.noblogs.org/

Manifestons devant le centre de rétention de Vincennes le 16 novembre

MANIFESTONS DEVANT LE CENTRE DE RÉTENTION LE VENDREDI 16 NOVEMBRE

Nouveau gouvernement, nouvelle année, nouvelles mesures.

Une énième loi concernant l’immigration est en train d’être votée. Elle va instaurer, entre autre, une retenue-contrôle d’identité de 16 heures pour les étrangers, permettant de palier à l’interdiction de la garde-à-vue pour défaut de papiers. Le ministre de l’intérieur quant à lui multiplie les effets d’annonce : il y aura encore plus d’expulsions en 2012 que les années précédentes (33 000 en 2011) et il envisage la fermeture de quelques centres de rétention pour rentabiliser leur fonctionnement et faire des économies. Bref, enfermer plus, pour expulser plus, plus vite. Depuis cet été, des dizaines de squats et campements rroms ont été expulsés et détruits par la police, tandis qu’à Marseille c’est une milice populaire qui s’en est chargée. Aux frontières de l’Europe, les contrôles se resserrent chaque jour un peu plus : les accords de coopération entre les deux rives de la méditerranée sont signés et re-signés, les murs montent, les camps s’ouvrent et les corps de celles et ceux qui meurent pendant la traversée s’entassent. Mais, malgré leurs patrouilles en mers, leurs barrières électroniques et leurs barbelés toujours plus tranchant, des personnes réussissent à franchir les frontières, à Melilla, Lampedusa où en Grèce.

Bons et mauvais.

La chasse aux indésirables se fait de plus en plus tenace, tandis que la misère progresse. Il devient pour tout à chacun plus difficile de trouver de l’argent, de se nourrir, de se loger… Le pouvoir joue la division entre bon français qui galère et mauvais étranger pré-terroriste ; entre bon immigré venu avec un VISA de travail ou de recherche et mauvais immigré venu illégalement pour profiter de l’État social. Chacun pour soi et tous contre tous afin d’éviter l’entr’aide et que ça ne lui pète à la gueule. Mais l’objectif de l’État n’est pas d’expulser tous les sans papiers. Les exploiter par milliers permet d’avoir une main d’œuvre flexible que les patrons peuvent employer au coup par coup, pour des missions précises, au même titre que les intérimaires, ceux qu’on fait travailler au black ou à coup de contrats précaires. L’enfermement et l’expulsion d’une partie d’entre-eux est un moyen d’apprendre la peur et la résignation à tous. À partir de ce contrôle de l’immigration, c’est aussi un contrôle généralisé de la population qui s’impose. Pour voyager, se déplacer, se soigner il faut avoir ses papiers ; à chaque coin de rue, dans chaque institution, n’importe qui peut se retrouver à devoir justifier son identité. À ce dispositif s’ajoute les caméras de vidéosurveillance de plus en plus nombreuses, la généralisation des cartes à puce, visas biométriques, etc.

Lutte et solidarité.

Les luttes auto-organisées de sans papiers peinent à exister tandis que les centrales syndicales et leurs amis demandent des critères de régularisation par le travail, faisant le jeu de l’immigration choisie et de la division, excluant par là une partie des sans papiers. Dans les centres de rétention l’heure est globalement à la résignation et aux actes individuels de résistance ou de désespoir (auto-mutilation, etc.). Cependant, ici ou là des révoltes et résistances éclatent. Cet été à Marseille, les retenus du centre de rétention du Canet ont multiplié refus de manger, bordel, refus d’embarquement, incendies, tandis que les flics pratiquaient intimidations, tabassages en règle et gavages aux médocs. À l’extérieur, des personnes se sont bougées pour rompre l’isolement et exprimer leur solidarité : prises de contacts avec les retenus, diffusion d’informations sur la situation, aide juridique, actions à l’aéroport et occupation d’un bateau pour empêcher des expulsions, parloirs sauvages, rassemblements… Plusieurs retenus qui se sont révoltés ont été libérés tandis que d’autres ont été expulsés. Le soir du 8 août, des pétards sont lancés devant le centre. Deux personnes sont arrêtées et placées sous contrôle judiciaire en attente de leur procès qui aura lieu le 16 novembre. Elles sont accusées, entre autre, de « mise en danger d’autrui ». Quelques semaines plus tard, le 1er septembre, le feu prend dans une partie du centre. Un retenu est arrêté et condamné, en comparution immédiate, à 8 mois de prison ferme et 1600 euros d’amende. D’un côté comme de l’autre des murs des ces camps, depuis plusieurs années, l’État cherche à réprimer les actes de résistance. La solidarité réciproque entre le dedans et le dehors est plus que nécessaire pour tenter d’enrayer la machine à expulser.

Pour cela, et pour poursuivre la lutte contre les centres de rétention et la machine à expulser, manifestons vers le centre de rétention de Vincennes le vendredi 16 novembre 2012. Rendez-vous à 18 heure au RER joinville le pont (rer A).

Solidarité avec les deux de Marseille qui passent en procès le 16 novembre !

Non aux centres de rétention !

Des papiers pour tous ou plus de papiers du tout !

Liberté de circulation et d’installation !

source : indymedia nantes

[Australie] Grève de la faim à Nauru – 7 novembre 2012

Depuis le 1er novembre 2012, plusieurs centaines de demandeurs d’asile enfermés dans le centre de Nauru sont en grève de la faim pour protester contre leurs conditions de vie et d’enfermement.

Depuis sa réouverture, ce camp vit au fil des protestations et révoltes.

Un représentant des service de l’immigration est venu les rencontrer pour « trouver une solution », mais les grévistes de la faim se sont déclarés « plus déterminés que jamais » à poursuivre leur grève de la faim.

Le ministre de l’Immigration, Chris Bowen, a clairement indiqué que les demandeurs d’asile devront rester à Nauru plusieurs années… Le temps que leur demande d’asile soit traitée.

On apprend également que 2 personnes enfermées dans le camp vont être jugés dans le courant du mois, accusés d’avoir endommagé des tentes et du matériel électrique pour protester contre leurs conditions de détention.

Un porte-parole du gouvernement de Nauru se plaint que « les demandeurs d’asile refusent de coopérer avec la police ».