Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Belgique] Évasions en série

Après les 12 évasions du 7 janvier 2015, d’autres ont à nouveau essayé de s’évader du centre fermé de Bruges.

Lundi 2 février 2015, un groupe de cinq sont passés par la fenêtre en soirée. Deux d’entre eux ont réussi à retrouver la liberté. Les trois autres ont eu moins de chance et se sont fait rattraper.

Jeudi 5 février, une personne à réussi a profiter d’une fausse manœuvre des gardiens en se faufilant par le portail qu’ils ont ouvert par erreur. Il s’est malheureusement fait rattraper par la police.Et le 6 février, une évasion au centre fermé 127bis !

LIBERTÉ POUR TOU.TES !!
Ni frontières, ni prisons !

D’après Getting the voice out

[Calais] le centre Jules Ferry : un autre pas vers la ségrégation

Texte publié sur le blog Calais Migrant Solidarity qui livre une longue et très intéressante analyse sur l’ouverture du centre d’accueil de jour pour les migrant-e-s à Calais et des conséquences que cela va impliquer sur la vie des migrant-e-s à Calais, sur les solidarité existantes et sur les luttes.

Le 15 Janvier, le Centre Jules Ferry, un nouveau centre de jour pour Calais a été partiellement ouvert pour la première fois. Quand il sera fini, vers le début d’Avril, le centre de jour fournira prétendument des douches, un repas par jour, des lieux pour recharger les téléphones et un lieu de couchage pour les femmes et les enfants pour une capacité de 100 personnes.

Pour certaines personnes, cela est considéré comme une étape positive pour la situation à Calais. Après tout, l’État à finalement fournit quelque chose pour la population migrante de Calais et montre ainsi une certaine forme de responsabilité humanitaire. Mais nous devons être prudents-es et bien contextualiser l’arrivée de ce nouveau centre. Car il n ‘arrive pas grâce à un élan compassionnel de la part du gouvernement. Il est livré dans le cadre d’un nouveau programme de sécurité convenu avec le Royaume-Uni pour renforcer la frontière et ainsi rendre le passage vers le Royaume-Uni plus difficile. Le centre de jour fait partie de la même stratégie qui a vu le Royaume-Uni et la France mettre 15 millions € en financement supplémentaire pour la police, augmentant ainsi le niveau de violence et d’intimidation (venant de la police) contre les migrants-es, et la nouvelle barrière de sécurité. L’intention est de rendre la traversée de la frontière presque impossible, et en même temps de rendre la vie des migrants-es à Calais minutieusement gérée et contrôlée, ou bien insupportable. Le nouveau centre de jour est là pour faire face à l’échec cauchemardesque de cette politique et fournir un baume humanitaire pour les blessures racistes infligées par la frontière. Mais il est important de ne pas oublier que ce centre est d’abord et avant tout partie prenante d’un ensemble répressif conçu pour surveiller, contrôler et expulser la population migrante.

Le nouveau centre n’est pas axé sur la protection mais le maintien de l’ordre, non sur l’aide aux réfugiés-es, mais la ségrégation raciale. Situé à 6 km du centre de Calais, tous les services fournis par des associations dans ou à proximité de la ville devront maintenant se limiter à cet endroit reculé. Pour celles et ceux qui vivent de l’autre côté de Calais, au camp de « leader price »  ou au squat Galloo, le centre est pratiquement hors de portée. Alors que la mairesse, a indiqué que les camps seront tolérés dans l’étendue désertique entourant le centre (parsemée de bunkers de la seconde guerre mondiale, de chasseurs occasionnels et autres marécages), ils seront démolis de force ailleurs dans Calais, et tous les squats seront expulsés. Bouchart (la mairesse) a également déclaré que la fourniture de nourriture aux migrants-es n’importe où en dehors de ce centre sera désormais illégale. Les gens disent que les autorités commenceront avec une approche «d’expulsion en douceur», encourageant les gens à déménager avec la promesse de services et de sécurité contre le harcèlement de la police. Mais forcer les gens à déménager par l’utilisation de la famine et de menaces de violence policières semble tout sauf «doux».

Ce que nous voyons ici est la création d’un ghetto racial sous couvert d’un souci humanitario- libérale. Mais la logique de ségrégation en jeu est clair: vous serez libre et à l’abri de la persécution, muni d’équipements de base et des conseils juridiques, tant que vous restez dans le ghetto. Si vous vous écartez de cette prison à ciel ouvert, si vous suivez vos propres objectifs, vous serez traqués par la police et persécutés par les autorités. Même si nous acceptons que fournir une aide offerte par le centre soit une bonne chose, cela renforce encore l’idée que les migrants ne peuvent pas être aidés ici, ils et elles n’appartiennent pas a ici, qu’ils et elles doivent être maintenues à distance et «faire avec». Loin des yeux, loin du cœur. Tout le monde dans «sa propre » case. La puanteur du racisme est nauséabonde.

Pour nous cette stratégie n’est pas seulement une réponse cynique aux pleurs des racistes locaux mais aussi une tentative évidente de couper les liens et les rapports avec les gens de Calais qui se sont développés au fil des ans et d’isoler d´avantage les communautés de migrants-es. Depuis la fermeture de Sangatte en 2001, la vie à Calais pour les sans-papiers a été une lutte constante pour se faire une place, trouver des endroits chauds, secs et sûrs pour dormir, être capable de rester en public sans crainte de harcèlement de la police. Cela tout en renforçant de plus en plus les relations avec la communauté et les habitants de Calais. Nous avons vu quelques progrès ces dernières années, notamment en termes de participation publique avec le squat pour les familles a Victor Hugo et l’ouverture de Galloo, et les liens qui ont été crées continuent de grandir et se renforcer, en contact constant avec les camps plus fort que jamais. Grâce aux efforts soutenus au fil des ans afin d’informer et de sensibiliser la population sur les violence policières, ces connexions entre les communautés ont frustré l’État et ont nui à leur capacité de fliquer en toute impunité, et elles représentent un défi pour les autorités et politiques répressives. Le nouveau centre de jour va perturber ces connexions et liens intimes, cela en limitant (ou peut-être interdisant complètement) l’accès au site aux non-migrant-es. En brisant les liens que nous avons développés au fil des années, les autorités espèrent ainsi pourrir les graines de solidarité et de lutte qui prennent racines, poussent et ne cessent de croître et devenir plus en plus fort.

La mise en place du lieu Jules Ferry est arrivée sans aucune consultation avec les populations migrantes, sans leur demander quels soutiens ils ont besoin et comment ils aimeraient les voir se concrétiser. La participation des associations locales a été minime par rapport aux plans du début, idem pour d’autres œuvres de coopération, par exemple le projet de  « maisons des migrants-es», qui ont été oubliés. Au lieu de cela l’État apporte à une association externe, La Vie active, n’ayant aucune expérience des pratiques ou politiques de Calais ou connaissance des différentes communautés et tous les problèmes ou questions que cela pose pour gérer un tel centre. L’intention est claire: une nouvelle association peut plus facilement être la marionnette de l’État et de ses intérêts car il n’ aura pas l’expertise ou les connexions locales pour être en mesure d’en faire un défi efficace.

Briser la coopération inter-communautaire, mettant un terme au travail existant et projets en cours, et en détruisant toutes les jungles et squats, ce nouveau centre de jour est une tentative de modifier complètement les règles du jeu, de changer la situation concrète de manière qui neutralise tous les défis effectifs entre migrants-es et communautés locales permettant ainsi à l’État d’asseoir son contrôle. Ayant redessiné les cartes, l’État pourra ainsi se positionner comme le principal moteur des développements futurs à Calais.

Alors que certaines personnes envisagent de déménager volontairement au camp près du centre, la majorité des migrants-es refusent de bouger. Beaucoup des jungles ont été largement développées au cours de la dernière moitié de l’année 2014, et tandis que les conditions sont encore difficiles des gens ont pu se tailler un espace autonome et construire quelque chose s’approchant d’une maison pour eux-elles mêmes. Au moins ici, il y a une certaine quantité de liberté, par exemple, d’aller et venir comme et quand les personnes le souhaitent, pour autoriser ou refuser l’entrée à d’autres, marcher en ville, etc. Au centre de jour, la police peut facilement contrôler l’accès au long et étroit chemin d’accès. Et là-bas, loin des regards indiscrets du public, la police sera libre de mener leurs attaques avec encore plus d’enthousiasme. A des kilomètres de la boutique la plus proche, tout le monde sera forcé à une plus grande dépendance à la charité et au centre de jour lui-même pour leur propre survie.

Le centre de jour est une tentative d’isoler les gens dans un désert isolé en dehors de Calais et ainsi entraver leurs efforts pour traverser au Royaume-Uni, et de les garder groupés en un seul endroit, prêtes ainsi à toutes opérations de masse et possibles déportations au grès des changements d’agendas politiques. Jules Ferry sera une prison à ciel ouvert et l’aide fournie sera un maillon des chaînes qui lient les gens à lui.

Au lieu de cela:

Ce qui est nécessaire n’est pas la charité, mais la solidarité. Les communautés de migrants-es sont plus que capables de s’organiser et de s’occuper d’eux et d’elles-mêmes, ils-elles sont juste empêchés d’accéder à la plupart des choses de base de la vie par le racisme de la citoyenneté européenne et la violence de la frontière avec le Royaume-Uni. Ce dont nous avons besoin c´est de se tenir à côté des gens et de les soutenir autant ou aussi peu que dont ils ont besoin dans leurs efforts pour franchir la frontière ou pour réaliser leurs projets quels qu´ils soient ; pas d´un centre de jour destiné à contrôler. Nous devons soutenir ceux qui veulent résister à des expulsions et déplacements forcés et continuent à lutter pour la vie autonome au-delà du contrôle de l’État.

En fin de compte ce qui est nécessaire est un changement politique. Calais est juste un des lieux du projet européen raciste et son contrôle de la migration, tandis que les gens du monde entier continueront à se déplacer. Peu importe comment les conditions hostiles à Calais, peu importe à quelle hauteur ils construisent cette clôture, peu importe dans quels emplacement éloignées et désolés les gens sont forcés de vivre, les raisons qui poussent des personnes à se déplacer à travers le monde sont plus puissantes. Tôt ou tard, quelque chose doit donner. Les gens ne devraient pas être considérés comme un problème. Le problème est de savoir comment les autres réagissent à leur présence. La montée des idéologies racistes et nationalistes dans toute l’Europe n´est pas une question distincte de ce que nous rencontrons à Calais, et notre solidarité doit également impliquer une lutte contre le fascisme. L’État est en mesure de s´en tirer avec sa répression systématique des migrants à Calais et ailleurs grâce à l’appui implicite qu’ils reçoivent de l’électorat haineux et frustré qui de plus en plus se penche vers le fascisme.

Beaucoup de gens ont dit qu’ils n´iront pas au centre, et de nombreux autres qui arriveront à l’avenir ne vont certainement pas de se laisser tout simplement être parqués si loin. La répression policière va sans aucun doute augmenter autour de la ville ainsi que dans les parkings et les embouteillages, et toute tentative de créer un espace autonome de vie est susceptible de rencontrer abus et intimidation de la part des autorités. Nous continuerons à être solidaires avec les migrants à Calais et à résister à la violence de l’État, la police, et le régime de la frontière raciste. Mais nous devons faire plus que de réagir. Avec le nouveau centre de jour, les autorités ont pris l’initiative et vont essayer de prendre l’avantage. Maintenant, il faut de la créativité et de nouvelles idées dans la lutte contre la frontière.

Calais – Douvre, mobilisation antifasciste en solidarité avec les migrant-e-s

Dimanche 25 janvier 2015, une centaine d’antifascistes ont manifesté leur solidarité avec les migrants sur la Place d’Arme et dans les rues de Calais. Le groupuscule néo-nazi « Sauvons Calais » appelait à manifester contre l’ouverture d’un centre d’accueil pour les migrants. La préfecture avait interdit à la fois le rassemblement de Sauvons Calais et le contre-rassemblement organisé par l’Action Antifasciste NP2C. Sauvons Calais avait indiqué qu’il braverait l’interdiction. Ils sont finalement restés cachés bien au chaud.

(source : Lutte en Nord)

De l’autre côté de la Manche, à Douvres, le groupe fasciste Support the Calais Truckers (SCT) était bel et bien présent et a tenté pour la seconde fois de bloquer le port. Ils pensaient rassembler du monde pour soutenir les routiers risquant des amendes en transportant des migrant-e-s à leur insu et surtout contre les « envahisseurs ». En réalité ils ont rassemblé les antifas venus à plus nombreux pour en découdre, et une horde de flics pour protéger la manifestation. Certains des néo-nazis ont dû se réfugier sur le toit du bar qui faisait office de point de rendez-vous, avant de redescendre pour tenter de prendre la rue. Les antifas ont bloqué une première fois la manif, puis une deuxième fois lors de laquelle des pierres ont été jetées, puis la protection des flics n’a plus était suffisante pour empêcher qu’un nazillon soit physiquement malmené. Les fascistes ont essayé de s’enfuir, poursuivis par les antifas, eux-même poursuivis par les flics qui ont fini par les rattraper pour les contenir le temps que SCT fasse sa manif.

Traduction libre de la presse

 

[Espagne] Un an après l’assassinat de Ceuta

26 janvier 2015. Il y a un an, le 6 février 2014, 15 migrant-e-s sont mort-e-s à Ceuta, tué-e-s par la guardia civil espagnole.

Alors qu’ils/elles tentaient de rejoindre par la mer l’enclave espagnole de Ceuta au Maroc, les flics espagnols ont tiré des balles en caoutchouc et des billes en plastique pour crever les bouées auxquelles ils/elles s’étaient accrochés. 15 personnes sont mortes noyées.

En même temps, le gouvernement espagnol vient d’annoncer la construction de trois nouveaux CIE (centros de internamiento para extranjeros, centres de rétention espagnols), qui vont venir s’ajouter aux huit déjà existant : à Madrid, Málaga et Algeciras.

Aux abords de Ceuta et Melilla, la répression bat son plein contre les migrant-e-s qui tentent régulièrement de passer par dessus les rangées de grillages et de barbelés pour atteindre l’Europe. De l’autre côté, quand ce ne sont pas les balles, ce sont les rafles et l’enfermement dans les prisons pour étrangers qui les attend.

Plusieurs initiatives sont organisées en Espagne pour rappeler qu’il n’y a ni oubli ni pardon.

– à lire : Douze morts, par quelques anarchistes

– Un texte du collectif catalan, Te Kedas donde Kieras :

Le 6 février dernier, la garde civile a tué 14 personnes pour les empêcher de traverser la mer en directions des côtes ibériques. Il y a un an, 200 personnes ont tenté de passer la frontière à la nage, ce à quoi la garde civile a répondu avec des balles de caoutchouc, des gaz lacrymogènes et des coups pour couler les flotteurs. La violence a continué à coups de crosse de revolver pour empêcher que les migrant-e-s ne s’accrochent aux rochers de la jetée. 14 d’entre-eux sont morts, huit gravement blessés ou disparus et ceux qui réussiront à arriver seront expulsés illégalement au Maroc grâce aux « devoluciones en caliente » (pratique qui consiste à expulser immédiatement les migrant-e-s passé-e-s en Espagne au Maroc, par les portes des barrières de Ceuta et Melilla, sans aucune base légale, ndlt).

Dans les dix dernières années, plus de 27 000 personnes – et beaucoup plus qui n’ont laissé aucune trace – ont perdu la vie en cherchant à traverser une des nombreuses frontières que les états européens construisent et défendent pour protéger leurs privilèges. Privilèges qu’ils ont obtenus il y a des centaines d’années par le vol et l’assassinat, produits des politiques colonialistes. Aujourd’hui ils protègent avec brutalité ce qu’ils ont pris hier par la violence systémique.

Les routes de la Méditerranée ne seront jamais égales selon qui les emprunte. D’un côté, des navires de croisière chargés de hordes de touristes prêts à consommer les lieux et à détruire des communautés. De l’autre les migrant-e-s qui pour une raison ou une autre décident de se déplacer. Pour les premier-e-s toutes les portes sont bien ouvertes tant que leurs poches, leur classe et leur provenance parlent d’abord. Pour les seconds, les attend dans la majorité des cas un voyage sans fin. Et quelques fois la mort. Comme le 6 février dernier.

Colonialisme, frontières, tourisme, sont les nombreux visages d’un même modèle que nous ne voulons pas accepter. Parce que nous croyons dans la liberté de se déplacer et de décider de sa propre vie.

Opération Mos Maiorum, plus de 19 000 interpellations

25 janvier 2015. L’Union européenne vient de publier son bilan de l’opération Mos Maiorum, gigantesque opération de rafles à travers l’Europe menée du 13 au 26 octobre par 27 pays et coordonnée par Frontex. [Le rapport du conseil de l’Europe est disponible ici (en anglais)]

Au total, 19234 personnes ont été arrêtées, contrôlées et interrogées lors de cette opération dont l’objectif était de collecter diverses informations sur les migrant.e.s et les « nouvelles routes de l’immigration », en vue de renforcer les politiques contre l’immigration. 257 personnes considérées comme « passeurs » ont également été arrêtées.

Plus de 6002 contrôles ont eu lieu lors de ces deux semaines, dont 1538 aux frontières extérieures, amenant à l’arrestation de 9890 personnes et 4464 à l’intérieur du territoire européen lors desquels 9344 personnes ont été arrêtées. Les bons élèves de la guerre aux migrant.e.s sont l’Italie (5954 personnes contrôlées), l’Allemagne (3683 personnes contrôlées), la Hongrie (3075 personnes contrôlées), l’Autriche (1219 personnes contrôlées) et le Royaume-Uni (995 personnes contrôlées). Les pays où il y a eu le moins de contrôle sont la Lettonie, l’Estonie et la Suisse (ce qui ne veut pas dire que ces pays sont plus « accueillant » que les autres).

Le nombre de personnes contrôlées est bien plus important que lors des précédentes opérations : en 2013, lors de l’opération Perkunas (deux semaines en septembre-octobre), 10 459 personnes avaient été arrêtées et en 2012, lors de l’opération Aphrodite, 5 298 personnes.

Une grande partie des personnes arrêtées sont originaires de pays en guerre ou en conflit, pays ou régions où les puissances occidentales ont foutu la merde ces dernières années au nom du capitalisme et de la domination colonialiste : Syrie, Afghanistan, Kosovo, Érythrée, Somalie, etc. Aujourd’hui quelques milliers de réfugiés se retrouvent indésirables en Europe, pourchassés par les flics, vivant dans des conditions pourries.

En France, 958 personnes ont été contrôlées, principalement syriennes, érythréennes et albanaise (371 personnes). À Paris, beaucoup de contrôles se sont fixés sur la Gare du Nord, au départ des trains pour Calais et sa région, zone frontalière avec l’Angleterre où beaucoup de migrant.e.s se rendent dans l’espoir de passer la Manche ou vers le nord de l’Europe.

Plusieurs initiatives à travers l’Europe ont tenté d’informer sur cette opération et parfois de l’empêcher : diffusion de tracts multilingue, collages d’affiches, rassemblements, opposition aux contrôles. Une carte interactive des contrôles a été mise en place, localisant les zones de contrôle à l’échelle européenne.

L’opération Mos Maiorum prenait un caractère exceptionnel par l’ampleur du dispositif mais les rafles sont quotidiennes à travers l’Europe. Pour remplir centres de rétention et charters et empêcher chacun-e d’aller où il.elle veut, surtout lorsqu’on vient de pays pauvres. Espérons que les solidarités construites en réaction à cette opération continueront de se tisser et que nous serons capables d’entraver concrètement la machine à expulser.

[Australie] Grève de la faim, émeute et répression au centre de Manus

22 janvier 2015

Le 16 janvier, alors qu’environ 500 personnes enfermées pour le compte de l’Australie dans le centre de rétention de Manus en Papouasie Nouvelle Guinée entamaient leur quatrième jour de grève de la faim, une centaine de flics et de gardiens sont entrés dans le camp pour repousser tout le monde dans les chambres. Des affrontements ont éclaté et le centre a été entièrement bouclé, empêchant le personnel et notamment les médecins d’entrer dans la zone alors que beaucoup de grévistes de la faim sont mourant-e-s. En revanche flics et gardiens font des descentes chaque soir pour tabasser et arrêter quelques révolté-e-s. Au moins 58 personnes ont déjà été emprisonnées en attendant la réponse à leur demande d’asile, malgré les barricades installées par les détenu-e-s.

Le ministre de l’immigration australien Peter Dutton a craché sur la détermination collective des détenu-e-s en accusant leurs avocat-e-s et certains membres du personnel de les pousser à se mettre en grève de la faim et à s’auto-mutiler. En réalité c’est sa décision de ne transférer personne sur le territoire australien et de relâcher les gens directement en Papouasie qui est en grande partie à l’origine de la révolte comme des actes désespérés des détenu-e-s. Certain-e-s trouvent encore la force de crier « Qu’est-ce que nous voulons ? La liberté ! »

Au dernière nouvelle la grève de la faim s’était étendue et était suivie par  700 détenu-e-s.

 

d’après la presse

 

 

 

 

 

[Calais] Entre coups de matraque et coups de feu

Samedi 17 janvier 2015 au soir, un campement de réfugiés syriens à été attaqué à coup de pistolet à bille. Une camionnette s’est arrêtée au niveau de l’installation et plusieurs coups de feu ont été tirés. La veille déjà, le même véhicule était passé et les passagers avaient insulté et menacé les personnes présentes.

Ce n’est pas la première fois que des fascistes s’attaquent directement aux migrant-e-s à Calais. Cette nouvelle attaque intervient dans un contexte de montée d’agressions racistes un peu partout en France.

Dimanche, le groupe d’extrême droite « Sauvons Calais » appelle à une nouvelle manifestation « contre l’immigration« . Cette manifestation a été interdite par la préfecture et le groupe affiche la couleur sur sa page facebook : « tout le monde est libre de ses mouvements et peut faire ce qu’il veut. Nous n’avons pas le pouvoir de retenir des foules…« .

Plusieurs appels à se rendre à Calais circulent (voir ici et ) pour les empêcher de se réunir, riposter à d’éventuelles attaques et se solidariser avec les migrant-e-s.

On en profite pour rappeler que le samedi 7 février est organisée à Saint Denis une journée de solidarité avec les migrant-e-s de Calais.

[Toulouse] Manifestation devant le centre de rétention de Cornebarrieu

Dimanche 18 janvier 2015 a eu lieu une manifestation devant le Centre de rétention de Cornebarrieu à l’appel du Collectif de Lutte et d’Informations Migrant.Es (Clime), dans le cadre du week-end de lutte et d’information pour la liberté de circulation.

Nous étions quelques dizaines à nous rassembler comme prévu sur le parking de l’Intermarché de Cornebarrieu. Nous nous sommes mis en marche vers le CRA encadré-e-s par deux voitures de gendarmerie.

La manifestation, sur le trajet et devant le CRA, a poussé les slogans : « Ni papiers, ni nation ! », « Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons les centres de rétentions » ou encore « Qu’est-ce qu’on veut ? Des papiers ! Pour qui ? Pour tous ! »…

A l’arrivée devant le CRA, plusieurs banderoles sont accrochées sur la grille de la prison.

Alors que le rassemblement s’étoffe un peu de quelques retardataires, nous continuons à chanter et crier. Au cri de « Liberté ! » répondent parfois les cris des enfermé-e-s de l’autre côté des murs.

Nous reviendrons.

Iaata.info

Toulouse 18janv15

[Palaiseau] Affrontements au centre de rétention

Lundi 19 janvier 2015 au soir, des affrontements ont éclaté au centre de rétention de Palaiseau, entre une dizaine de retenus et les flics. Du matériel aurait été cassé.

D’après de bref entrefilets dans la presse

[Belgique] Tentative d’évasion au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel

La nuit du 17/01 au 18/01 trois prisonniers ont essayé de s’évader. : Ils ont cassé les carreaux de leur cellule , se sont retrouvés dans la cour et ont voulu grimper les grillages qui entourent le centre. Les matons du centre ont appelé la police qui est arrivée en gros renfort et ont arrêté les fugitifs avant qu’ils n’arrivent à escalader les grillages. Ils ont été jetés au cachot du centre.

Repris de Getting the voice out