Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Celle qui manquait – 24 février 2012

Vers 8 heures dimanche 24 février ce sont les retenus de la zone jaune qui complètent le travail commencé les jours précédents par les prisonniers du centre de Turin, en incendiant toute la section. L’intervention de la police avec les lances à eau a seulement servi à faire cesser la fumée, parce que les flammes avaient déjà brûlé tout ce qu’elles pouvaient brûler. Maintenant les 35 prisonniers de la zone jaune, certains à peine transférés des autres sections déjà brûlées  se trouvent sous la pluie dans la cour de la section parce qu’il n’est pas possible de rester à l’intérieur.

 Mise à jour 22h30. Il reste seulement deux « chambres » dans la section jaune, et pour «  restaurer les pleines fonctions » (comme se plaît à le dire la préfecture)  une vingtaine de retenus ont été parqués dans la cantine transformée en dortoir. Il paraît par ailleurs que la police ne soit pas intervenue pour malmener les prisonniers. Un rapide rassemblement de solidarité s’est formé pour saluer les retenus et la chaleur démontrée ces derniers jours, et hors les murs on entendait très fort et en chœur le cri provenant de toutes les sections : « Liberté ! Liberté! »

source : macerie

 

[Turin] Après les flammes, solidarité et vengeance – 23 février 2013

Un rassemblement a salué samedi après midi les prisonniers du centre de Turin, après une nuit de révolte. La solidarité des manifestants s’est faite entendre avec de la musique, des interventions au micro en italien et en arabe, des pierres tapées contre les lampadaires, des lancés de balles de tennis contenant des messages de solidarité et les tambours du groupe de samba. La police, malgré qu’elle soit présente en force, n’a pas réussi à empêcher au rassemblement de se transformer en manifestation autour du centre, jusque l’entrée du centre et puis de nouveau derrière en bloquant la circulation via Monginevro et via Mazzarello,

Une fois le rassemblement dispersé, arrive la nouvelle que la police a arrêté un retenu de la section violette accusé d’être monté sur le toit pour saluer les manifestants. Avec les quatre arrêtés d’hier, cela fait donc 5 retenus transférés à la prison des Vallette.

source : macerie

[Turin] Révolte au CIE – 22 février 2013

Grosse révolte au CIE de Corso Brunnelleschi à Turin. Tout commence vers 21 heures  quand certains retenus tentent de s’évader escaladant les hautes grilles, mais sont repris par la police juste avant le dernier mur. Immédiatement la rage éclate dans tout le centre : certains retenus montent sur les toits et d’autres incendient les dortoirs de quelques sections. La réaction de la police est très violente, avec un usage massif de gaz lacrymogène qui rend l’air irrespirable jusqu’en dehors des murs. Un rassemblement de solidarité [ndt : constitué dans l’urgence à l’aide de la radio et des sms] est chargé à plusieurs reprises via Monginevro, et les CRS sont visés par quelques bouteilles et des gros pétards.

Écoute le direct sur radio Blackout 105.250 avant la première charge, télécharge le fichier mp3 (en italien)

Écoute le direct juste après la charge, télécharge le fichier mp3 (en italien)

 Dedans les retenus racontent que des personnes se sont faites taper et menotter,  sûrement déjà prêtes à être arrêtées et transférées à la prison de la Vallette. Alors que nous attendons des nouvelles, nous vous rappelons le rassemblement appelé samedi après-midi à 16 heures Corso Brunnelleschi.

Mise à jour du 23 février. Le quotidien La Stampa rapporte la nouvelle de la révolte parlant de dommages notables à l’intérieur de la structure.

« Corso Brunelleschi : Révolte au Cie, Tram bloqué

 Tensions et désordres, hier soir, au CIE de Corso Brunelleschi : les forces de l’ordre et les pompiers sont intervenus pour réprimer l’ennième révolte dans la structure qui depuis des années anime, pas forcément dans le bon sens, la vie du quartier. Tout est né d’une révolte à l’intérieur du centre, vers 21 heures : un groupe de retenus a tenté de mettre le feu à l’un des dortoirs. Selon la version de la police, une quinzaine d’anarchistes présente à l’extérieur de la structure, a lancé des bomba carta [ndt : gros pétards] et des pétards contre le centre. Juste après une charge des forces de l’ordre,  ils ont riposté en lançant sur les agents, en tenue anti-émeute, les objets les plus disparates et en renversant les poubelles. Ce fut suffisant pour réveiller brutalement le quartier : la via Monginevro à la hauteur de la via Sacra di San Michele ainsi que la ligne 15 du tram ont été bloquées. Nombreux sont les résidents qui ont assisté de leurs balcons à ces instants de grande tension : dizaines de bouteilles cassées et les poubelles restées à terre. La situation s’est normalisée vers 22 heures. De nombreux dommages ont été causés à l’intérieur de la structure. »

source : macerie 

[Trieste] Révolte et évasion au CIE de gradisca – 18 février 2013

Dans la soirée du 18 février 2013 des retenus du centre de Gradisca à la frontière entre l’Italie et la Slovénie tentent de s’enfuir. Une trentaine de retenus armés de barres de fer et d’objets dont l’usage a été détourné pour l’occasion sont sortis de leurs sections en utilisant un jeu de clefs en leur possession et se sont affrontés avec les vigiles. 5 personnes ont réussi à se faire la belle. Des retenus ont été mis en examen et une enquête ouverte pour connaître l’origine du jeu de clefs.

Le lendemain ils se sont de nouveau révoltés : ils ont tenté de détruire les caméras puis ont sorti les matelas et les meubles des chambres avant de les enflammer.

source : d’après la presse

[Grèce] À propos de l’assassinat de Babacar Ndiaye à Thisseio – février 2013

Un microfoniki et une manifestation ont eu lieu en réponse aux assassinats de Babacar Ndiaye et Shahzad Lukman les 12 et 14 février, à l’initiative de  l’Assemblée d’Immigrés et de Solidaires d’ASOEE et d’autres compagnons anarchistes. voir ici et

Quand les flics et les fascistes assassinent…

Le  1/2/2013, vers 21h00, nous sommes prévenus de la mort d’un immigré trouvé mort sur les rails de métro  à  Thiseio. Les médias appellent cela un suicide. Depuis les hauts-parleurs des stations il est annoncé :  “le métro finira son trajet  à la station d’Omonoia  à cause d’un obstacle sur les voies”. Des immigrés et solidaires commencent  à se rassembler  à la station. Peu de temps après, les MAT arrivent, attaquent le rassemblement en utilisant du gaz lacrymogène et la dispersent. Ils continuent en pourchassant et interpellant des gens aux alentours, certaines se transformant en arrestations, quels sont les noms et le nombre, nous ne l’avons toujours pas trouvé. Selon un témoin qui  était avec  Babacar Ndiaye, ils vendaient leurs marchandises  à  Thiseio   quand ils ont vu la police municipale s’approcher d’eux. L’un d’entre eux a  été poursuivis vers  Monastiraki   et  Babacar   a  été poursuivis par 2 flics vers la station. Alors qu’ils tentaient de s’échapper, il a  été acculé sur un pont au-dessus des voies et pendant un conflit où les flics ont tenté de voler ses marchandises, il est tombé de 6-7 mêtres de haut sur les voies. L’immigré qui  était avec lui a  été attrapé peu de temps après et dépouillé de ses marchandises. Ensuite, quand il est retourné  à  Thisio,  à la recherche de  Babacar, il l’a trouvé mort sur les rails, les flics nulle part où  être vu et ses marchandises manquantes. Après cela, il est allé au commissariat pour témoigner, déclarant qu’il se souvenait des deux flics qui poursuivait  Babakar  et qu’il pouvait les identifier. Sans aucune surprise, au quartier général de la police, où tous les flics de cette unité  étaient sensés faire leur rapport, les deux impliqués ne le firent jamais.

Au sein de la brutalité capitaliste dans laquelle nous vivons, cette mort n’est pas un accident ni un incident de plus. Des corps d’immigrés sont trouvés sur les côtes et fonds marins grecs (entre autres), des fosses communes sont découvertes autour des frontières des  états capitalistes développés, les travailleurs sont transformés en pièces dans les usines  – les fondations de nos  économies, les expéditions militaires avec des milliers de mort, les gens qui luttent qui se font tirer dessus, les détenus retrouvés  “suicidés” dans leurs cellules, les suicides  à cause des dettes, les assassinats d’immigrés par les fascistes (comme l’attaque mortelle  à coups de couteaux de  Shehzad Luqman  à  Petralona le 17/1).

Un système qui applique un nettoyage radical et ose l’appeler  “Zeus l’accueillant”, qui couvre et promeut la présence et attaque quotidienne des flics et fascistes dans nos maisons et quartiers, semble bien loin d’être centré sur l’humain… Mais, dans tous les cas, ceci est quelque chose qu’ils admettent d’eux-mêmes, ils ont pour objectif la purge de la ville, sans personnes qui résistent, sans immigrés, avec la pauvreté et la misère bien cachées, physiquement et métaphoriquement.

Avec la crise pour prétexte (en d’autres mots, l’assurance des profits des grands patrons), le capital et ses  états re-modèlent les termes de notre exploitation. Pour nous désorienter, ils promeuvent nos dissensions et le cannibalisme social, essayant de nous persuader que nos ennemis sont les immigrés, les grèvistes, les structures auto-organisées, les squats, toutes les parties sociales qui refusent de se soumettre  à ce qu’il leur est imposé, tous ceux qui se battent pour l’égalité, la liberté et la solidarité.

 …la menace est ceux qui refusent de la voir.

La seule solution pour nous est de trouver des chemins pour co-exister et agir en commun contre ce qui est en train d’arriver. Ensemble, natifs et immigrés, sans hiérarchies ni discriminations sur des critères de race, sexe ou couleur, nous nous unissons contre tous types de racisme fasciste et de brutalité policière, pour le monde que nous voulons créer. C’est pourquoi nous choisissons de participer dans l’assemblée d’immigrés et de solidaires d’ASOEE (chaque jeudi  à 17h00), essayant  à travers les luttes communes de locaux et d’immigrés de mettre  à bas  les attaques auxquelles nous faisons face et celles qui vont advenir.

 Initiative de  l’Assemblée d’Immigrés et de Solidaires d’ASOEE

https://immigrants-asoee-fr.espivblogs.net

[Rome] Révolte au CIE de Ponte Galeria – 18 février 2013

Le lundi 18 février une révolte a éclaté au centre de rétention de Ponte galeria à Rome. Plusieurs dizaines de retenus sont montés sur les toits et ont mis le feu aux matelas.

L’élément déclencheur de leur révolte semble avoir été le refus d’un jeune nigérian de se faire expulser. Sa résistance et la violence des flics ont déclenché la solidarité des autres nigérians emprisonnés. Selon divers témoins, le centre de rétention a alors été mis à feu et à sang dans le secteur homme, les pompiers ont mis 3 heures à éteindre l’incendie. Selon les autorités seuls les nigérians, qui sont au nombre de 43 sur les 132 prisonniers du centre, auraient participé à la révolte. Selon d’autres retenus les révoltés seraient allés chercher tous les matelas et toutes les couvertures dans toutes les cellules, les auraient rassemblés et auraient allumé un feu. Victor, le jeune homme qui refusait l’expulsion n’a pas pu être expulsé. Par contre 8 personnes retenues ont été arrêtées et transférées de la prison pour sans-papiers à la prison pour tous (enfin, presque tous, dans la prison pour tous ce sont surtout les exploités qui y sont enfermés). En Italie en ce moment beaucoup de personnes sans papiers commettent des actes désespérés. Il y a quelques jours un homme dans cette situation s’est jeté sous le métro, un autre qui venait de recevoir un refus à sa demande d’asile s’est immolé à l’aéroport de Rome. Face à ces gestes de désespoir, les révoltes, même si elles sont parfois aussi désespérées, pourraient apparaître comme une bouffée d’air pur. Elles restent malheureusement trop souvent peu partagées, à l’intérieur comme à l’extérieur, et ne parviennent pas à briser les murs. Solidarité avec les 8 personnes emprisonnées et avec toutes celles qui, en s’opposant à l’expulsion d’un de leurs compagnons d’infortune, ont partagé ce petit moment de liberté retrouvée !

reçu par mail

 

[Australie] Deux tentatives d’évasion en moins d’une semaine dans les camps de rétention du Pacifique – 18 février 2013

Lundi matin (18 février), trois demandeurs d’asile, apparemment Iraniens, ont ouvert une brèche dans le mur d’enceinte du centre de Nauru avant de se faire la belle. Ils ont été rattrapés et ramenés au camp. Un porte-parole du département de l’immigration a déclaré qu’une instruction été ouverte à propos de l’incident.

Cet événement fait suite à une évasion du centre de l’île de Manus survenue dans la nuit de jeudi, la seconde depuis l’ouverture du camp en novembre.

D’après les demandeurs d’asile à l’intérieur du camp, environ 40 hommes ont sauté les barrières du camp, brandissant des bâtons, avant d’aplatir la clôture. Ils auraient volé de l’essence dans le voisinage et l’aurait ramenée au centre, malgré les tentatives des vigiles de la société privée G4S – qui dirige le centre – pour leur enlever. Une enquête menée par la société G4S est apparemment en cours.

Le mois dernier trois hommes s’étaient évadés du camp et avaient couru jusque dans la mer avant que les matons de G4S ne les ramènent au centre.

Traduction libre depuis la presse

[Melilla] Voiture-bélier contre les frontières – 10 février 2013

Jeudi 7 février, 11 personnes ont tenté de franchir la frontière qui sépare de Maroc de l’enclave espagnole de Melilla en enfonçant les grilles du poste-frontière de Bir Ensar avec la voiture dans laquelle ils se trouvaient. Le dimanche suivant, 10 autres personnes ont tenté leur chance au niveau du poste frontière de Farhana.

Malheureusement ils ont tous été arrêtés par la garde civile espagnole et expulsés au Maroc.

Une cantine pour cantiner – Vendredi 1er mars 2013 – Bagnolet

Il est aussi possible d’apporter des vêtements qui lui seront ensuite déposés à la prison : tee shirt, chaussettes, sous-vêtements, pulls, jogging, pantalons, k-way, manteau, sweat, serviette, chaussure, tongs… (taille L, taille 34 US pour les pantalons) (pour les chaussures, taille 43, basses, semelle souple sans tiges de métal, en tissus) (SONT INTERDITS : couleurs bleu, kakis, camouflage, les cordons ou ficelles sur les vêtements, les capuches, le cuir, le métal et les vêtements avec des imprimés qui pourraient se confondre avec des uniformes)

D’autre part, dans un courrier Ibrahim évoque un procès en appel qui aurait lieu en mars. Tout ceci reste à confirmer et nous vous tiendrons au courant.

Une cantine pour cantiner

Vendredi 1er mars 2013, à 20h

Le 16 décembre 2012, quatre personnes enfermées au centre de rétention de Palaiseau s’évadent. Une cinquième, Ibrahim, est placée en garde à vue puis incarcérée en préventive. Il est accusé d’avoir aidé à l’évasion et d’avoir violenté des flics. Le 18 janvier 2013 il a été condamné à 2 ans de prison ferme.

Quand on est en prison, tout se paye et très cher. Et quand on est isolé, qu’on ne peut ou ne veut pas travailler, le quotidien devient une vraie galère.

Cette cantine a pour but de récolter de l’argent pour lui envoyer des mandats via Kaliméro Paris, caisse de solidarité avec les inculpés de la guerre sociale en cours.

Une petite partie de l’argent servira aussi à aider à l’impression d’affiches et de tracts pour la lutte contre les centres de rétention et la machine à expulser.

Menu : Houmous/Salade de saison – Lasagnes végétariennes ou végannes – Split – Boisson

Prix Libre

Le vendredi 1er mars 2013, à 20h, au squat le Transfo

57 avenue de la république

Bagnolet

métro ligne 3 Galliéni ou ligne 9 Robespierre

https://transfo.squat.net

Pour rappel : D’une prison à l’autre

affiche en pdf

affiche cantine 1ermars13reçu par mail

[Marseille] Manif contre la traque des pauvres – 16 mars 2013

Marseille : Manif contre la traque des pauvres – 16 mars 2013

Rendez-vous 16 heure porte d’Aix

Parqués dans des appartements pourris, expulsés de nos logements et de nos quartiers, exploités dans des boulots sous-payés, traqués par les flics et les caméras, enfermés dans des prisons et centres de rétention, humiliés à la pref’, à pôle emploi et à la CAF… Y’en a marre de baisser la tête. Le quotidien est une lutte et seul je perds… Alors descendons dans la rue le 16 mars pour nous battre contre la traque des pauvres.

Pour continuer à nous exploiter, à s’enrichir sur notre dos en nous balançant des miettes de plus en plus maigres, le système capitaliste nous divise en nous montant les uns contre les autres.

Plus nos conditions de vie se précarisent et plus on nous ressert la soupe du « c’est la faute à »…. toujours plus pauvre que soi. Alors on trouve chacun son étrangère, son chômeur, son RSAste, sa fraudeuse, son Rom… Enfin bref, celui qui galère trop et qui nous pique nos miettes, notre bouc émissaire. Pourtant ce sont leurs intérêts qui sont en jeu lorsqu’ils nous divisent et nous précarisent. Dans le contexte de crise que nous vivons, les offensives contre les pauvres vont continuer de pleuvoir.

A Marseille, plus belle la ville « se rentabilise » et « se sécurise », et ce sont les pauvres qui ramassent comme toujours. La mairie, l’Etat et leurs amis du patronat organisent la « restructuration » de nos quartiers, en clair leur destruction. Ils construisent une métropole où les liens qu’il nous reste pour survivre par l’entraide et la débrouille sont passés au rouleau compresseur. Ils nous parquent dans des ghettos de plus en plus loin et construisent des quartiers pour riches, des musées et des capitales européennes de la culture, en virant les pauvres de Noailles, la Joliette, la Belle de mai, les Crottes, La Busserine, St Barthélémy… Marseille devient la ville où on ne veut plus nous voir traîner.

Alors faire du bruit dans ces rues prend tout son sens. Parce qu’être solidaires c’est comprendre que nous avons les mêmes intérêts contre ce système, c’est se battre contre le contrôle et la répression, c’est lutter contre les séparations, celles qui font que les pauvres s’entretuent pendant que la domination s’étend. Rendez-vous le 16 mars porte d’Aix à 16h (départ 17h). Apportez vos casseroles et sortez vos pétards. Et bim ! Parce qu’il y en a marre !

الدعوة لاحتجاجات في 16 مارس ضد مطاردة الفقراء

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