Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Vienne] Incendie d’une voiture de keufs devant le centre de rétention – 17 janvier 2013

Dans la nuit du 17 janvier 2014, nous avons incendié une voiture de police devant le PAZ (Centre de rétention de police) à ‘Hernalser Gürtel’ à Vienne. Dans le PAZ se trouve un centre de rétention, d’où des personnes se font continuellement expulser de l’Autriche.

Nous voulons attaquer avec ce petit geste la construction raciste de l’Autriche et donner une petite réponse à l’attitude (et à l’existence) des flics et d’autres autorités.

Feu et flammes aux autorités d’expulsion et de répression !

signé :
Kommando d’un feu de camp de Vienne- Florisdorf

Traduit de l’allemand par lechatnoiremeutier/contrainfo depuis linksunten

[Israël] Manifestation de demandeuses d’asile à Tel Aviv – 15 janvier 2014

Environ 2000 demandeuses d’asile et leurs enfants ont manifesté dans Tel Aviv le 15 janvier pour réclamer leurs droits et protester contre l’enfermement des réfugié-e-s et le racisme. La marche s’est terminée par un rassemblement devant le siège du HCR (Haut commissariat des nations unies pour les réfugiés) et l’ambassade des Etats-Unis. Le 5 janvier dernier, 30000 réfugié-e-s étaient déjà descendu-e-s dans les rues de la ville.

Source, vidéo et photos : the voice

[Turin] Perturbation de la croix-rouge

Le 13 janvier 2014. Alors que les « croix-rougiens » de Mappano [Banlieue de Turin, ndt] se préparent à haranguer une vingtaine d’aspirants bénévoles, un fait inattendu se produit. Un groupe de solidaires avec les luttes de retenus dans les CIE entre dans la salle : En voilà un qui déroule une banderole, un autre commence à distribuer des tracts, d’autres racontent à tous les présents l’autre visage de la Croix-Rouge, celui qui depuis des années collabore à la gestion des prisons pour sans-papiers. Les  Croix-rougiens deviennent nerveux rapidement et ne savent pas quoi faire : l’un voudrait ne pas répondre et sortir les manifestants, un autre propose de les bloquer jusqu’à l’arrivée des flics. Après une dizaine de minutes les contestataires s’en vont en toute tranquilité.

traduit de macerie

[Italie] Turin ne ferme pas. Turin brûle. – 16 janvier 2014

Entre minuit et une heure du matin cette nuit du jeudi 16 janvier, les retenus des sections jaune et violette ont mis le feu à leurs sections, utilisant des matelas, des couvertures et d’autres matériaux. Après s’être assurés que l’incendie avait pris et qu’il suffirait à détruire l’ensemble des sections, les retenus sont sortis dans la cour et y sont restés pour observer les inutiles efforts de la police et des pompiers qui tentaient en vain de limiter les dégâts… Une fois terminé ce qui est toujours un beau spectacle, les retenus ont été installés dans la cantine.

Vers trois heures du matin, la police a fait irruption dans les sections rouge, verte et dans la cantine pour prélever une trentaine d’hommes et de femmes de nationalité nigériane pour les expulser. Ceux qui ont tenté de s’y opposer, même verbalement, ont été traînés brutalement.

Ecoutez le récit d’une des retenus au téléphone avec Radio Blackout (en italien).

Mise à jour 18 heures. Tout aujourd’hui les retenus des deux sections rendues inutilisables par les incendies sont restés parqués dans les salles à manger et on ne sait pas où ils dormiront cette nuit. Il ne sera pas facile pour le personnel de la logistique du bureau de l’immigration de leur trouver une autre cage en Italie, vu que des cages fonctionnelles en Italie, il en reste bien peu. De son côté le retenu qui avant-hier a été frappé après une crise d’épilepsie a encore la bouche cousue.

Mise à jour 20 heures. Une bonne nouvelle : le retenu avec la bouche cousue – qui était dans la section rouge, pas touchée par la révolte – a été libéré. Les sections jaune et violette sont en revanche fermées et les retenus ont été transférés dans la bleue et la rouge qui sont évidemment surpeuplées. Dans la section rouge, par exemple, chaque chambre est pensée pour six personnes mais c’est maintenant à neuf qu’ils doivent dormir… dans sept lits.

Traduit de macerie.

[Italie] Trapani-Milo ferme aussi? – 16 janvier 2014

« Il faut savoir que durant les travaux, programmés pour février, la structure va fermer pour des raisons de sécurité« . C’est avec ces mots que Leopoldo Falco, préfet de Trapani, a annoncé la fermeture prochaine du CIE de Trapani Milo. C’est un site d’information local qui diffuse la nouvelle, reprenant les mots du préfet avec quelques jours de retard. Ces déclarations datent en fait de la fin de la semaine dernière, et ont été lâchées en marge d’un séminaire sur l’immigration organisé par le comité régional sicilien de la Croix Rouge. Son  excellence le préfet a fait l’honneur de sa présence à une flopée de « croixrougiens », prêtres, syndicats, docteurs et juristes, tous assis autour d’une table pour discuter aimablement de la gestion du problème des sans-papiers.

Revenons-en à la fermeture pour restructuration, il n’y a pour l’instant aucune date officielle pour le commencement des travaux. Mais il est clair qu’ils dureront quelques mois, vu que l’on parle de travaux imposants pour lesquels ont déjà été dépensés 600 000 euros. Pour l’instant il n’y a pas de précisions, on parle généralement de rehausser les murs et les clôtures et de déplacer les disjoncteurs électriques actuellement à portée de main des retenus qui les ont souvent sabotés pour créer un peu de chaos et faciliter les évasions. Ces travaux serviront donc à améliorer la sécurité dans le centre, à éviter de nouvelles révoltes et évasions, pour faire en sorte que le centre de Trapani Milo « ne soit plus le théâtre de guerrillas quotidiennes avec affrontements au corps à corps » comme le dit le préfet lui-même.

Paroles assurément claires, qui devraient faire douter ceux, nombreux, qui ont vu d’un bon œil la décision d’un juge de Bari d’imposer à la préfecture locale « des travaux de restauration urgents pour garantir les conditions minimales des droits de l’homme » dans le centre de Bari Palese. Comme vous le savez, tout ceci avait commencé par des avocats qui demandaient à un magistrat de fermer le centre pour préjudice aux droits de l’homme. Aujourd’hui le magistrat, en vertu de sa propre idée des droits de l’homme, leur a donné raison donnant l’ordre péremptoire de… agrandir les toilettes, rajouter des salles communes et mettre des rideaux aux fenêtres. Et comme les préfets ont une idée bien à eux des droits de l’homme, nous sommes sûrs qu’ils ne manqueront pas de proposer des murs plus hauts, des barreaux plus solides, des caméras, des canons à eau et des cellules d’isolement lorsqu’il s’agira pour eux de s’impliquer dans la restructuration du centre.

Enfin, pour revenir au centre de Trapani, le renoncement du consortium de coopératives Glicine à gérer le centre est à signaler. Il avaient gagné l’appel d’offre au rabais du mois dernier, et il y renonce aujourd’hui mystérieusement. Jusqu’à la prochaine fermeture pour travaux de restructuration et dans l’attente d’un énième gestionnaire, ce sera l’infâme Coopérative Oasi qui en aura la charge.

 traduit de macerie

[Turin] Rassemblement au CIE – 18 janvier 2014

Avant que tout ne recommence comme avant

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Après les images de Lampedusa – où les « hôtes » du CPSA (centre de premier accueil) sont mis en rang, nus, pour être désinfectés.

Après les images de Rome – où les « hôtes » du CIE ( centre d’internement et d’expulsion) ont eu à se coudre la bouche au fil et à l’aiguille pour faire entendre leur voix.
Après les déclarations, les enquêtes, les plaintes de ce dernier mois, personne ne peut plus ignorer que dans les centres pour sans papiers les « hôtes » ne sont pas hôtes mais prisonniers et que l’accueil qui s’y pratique est celui d’un lager. Personne, encore moins ceux qui savaient déjà et ont haussé les épaules, impuissants, ceux qui regardaient du balcon en souriant…

Ceux qui ont inventé , agrandi et soutenu les centres, qui ont flairé la bonne affaire et en ont profité font, en revanche, comme si de rien n’était. Ils feignent de n’être pas responsables de l’existence des centres en Italie, pour éviter d’être traités comme ils devraient l’être : Giorgio Napolitano et Livia Turco, Umberto Bossi et Gianfranco Fini, avec leurs amis d’hier et d’aujourd’hui : La croix-rouge, La Ligue des Coopérative, Connecting People et les Miséricordes.

Avant même que ne s’allument sur eux les projecteurs, les prisonniers des CIE ont su faire ce qui devait être fait : se révolter, s’échapper, détruire les cages dans lesquelles ils étaient retenus. Et c’est seulement grâce à eux que des douze CIE italiens il ne reste sur pied que six structures, elles-mêmes endommagées, brûlées et à fonctionnement réduit.

Les prisonniers, à l’intérieur, ont fait leur part, à nous, dehors, de faire la nôtre : les soutenir lorsqu’ils luttent, mais aussi ne pas laisser de répit à ceux qui ont inventé les CIE, à ceux qui les ont reformés, à ceux qui en ont fait un métier, à ceux qui s’enrichissent dessus. Sans attendre de voir quelles seront les promesses des parlementaires et des ministres, il faut donner – dedans et dehors – le coup de grâce pour qu’il ne reste des CIE qu’un tas de gravats.
Avant que, les projecteurs éteints, tous oublient les centres et ce qu’il se passe dedans.
Avant que tout ne redevienne comme avant.

Samedi 18 janvier – 16 heures. Rassemblement au CIE – Corso Brunelleschi à l’angle via Monginevro

 

traduit de macerie

[Paris] A propos des rafles de fin d’année à Belleville – Janvier 2014

Scoop : sauf changement radical, la police continuera à faire son sale boulot en 2014…

Ces dernières semaines les rafles de prostituées se sont multipliées en France et sur les trottoirs de plusieurs arrondissements parisiens (13e/18e/19e/20e…). Gouvernement, médias et mairies préparaient le terrain depuis un moment. On se souvient du conseil d’arrondissement sur le thème de la « prostitution dans le bas Belleville » en février 2012 [1] où le commissaire du 19è demandait aux habitants du quartier d’ aider la police à identifier les appartements servant aux passes. Sur la tribune à ses côtés Patrick HUANG, le président de l’association des commerçants de Belleville [2] méritait une fois de plus son statut de crapule. Plusieurs zélés citoyens, que l’idée de pouvoir participer à la traque policière rendait frétillants, avaient essayé de donner des informations sur le champ, avant de se faire heureusement rembarrer.

Journées de rafles à Belleville (plusieurs dizaines de personnes arrêtées la semaine du 19 décembre). Un dispositif écrasant, des dizaines de keufs de tous poils qui quadrillent le quartier, entrée des métros, des cités, et contrôlent tout ce qui ressemble de près ou de loin à une chinoise. Les membres de la « communauté chinoise »marchent un peu plus vite. La nuée de pseudos-bobos compulsivement absorbée par ses achats de fin d’année, de commerçants légaux ou non, de clients potentiels refroidis par l’irruption des flics et de pauvres en goguette poursuit sa route quand elle n’applaudit pas des deux mains. Quand on a déjà intégré la transformation de la ville en parc vidéo-surveillé, que les provocations quotidiennes de la BST et consorts (BAC, correspondants de nuits, GPIS) ne nous font plus bondir, quand le harcèlement permanent visant à dégager les indésirables (les pauvres : biffins, fraudeurs, sans-papiers…) de ce centre commercial à ciel ouvert nous semble une évidence ou une fatalité, on est plus à une infamie près [3]. Cette nouvelle opération policière est passée d’autant plus inaperçue, dans la pacification ambiante, que les keufs avaient une excuse toute faite : agir pour le bien de leurs proies. C’est vicelard, il fallait y penser. C’est pour « leur bien » qu’elles sont arrêtées, éventuellement expulsées. C’est pour « leur bien » que les appartements où elles travaillent sont perquisitionnés. C’est encore pour « leur bien » que la police détermine arbitrairement ou non, qui est proxénète et qui est « juste » exploité, procès et enfermement à la clé… C’était également pour « leur bien » que l’assemblée nationale votait il y a plusieurs mois une loi de pénalisation des clients [4]. L’enfer est pavé de bonnes intentions.

Pour celles et ceux qui veulent bien les croire, ces humanistes invoquent de « grands principes »inattaquables, en théorie. La lutte contre le trafic d’êtres humains et la marchandisation des corps, celle pour le droit des femmes. L’idée sous-jacente est assez simple : soit tu es dans le camp des gentils : tu adhères à ces grands principes et tu délègues la « lutte » pour leur application aux spécialistes (l’état, ses humanitaires, ses législateurs, ses flics…) soit tu n’adhères pas à ces grands principes ou tu refuses de déléguer quoi que ce soit à l’état et dans ce cas là tu fais automatiquement partie des méchants. Le très démocratique front commun du bien contre le mal (qui dépasse les clivages réels pour mettre ensemble des idées incompatibles) oublie la question des intérêts que les uns trouvent à préserver l’existant que les autres veulent détruire. Sous leurs enrobages humanistes, toutes ces hypocrites charognes ne dénoncent évidemment que ce qui les arrange. Ils ne fustigent certaines formes de l’exploitation et de la marchandisation des corps que pour mieux laisser l’essentiel debout.

Quel sens ça a de s’attaquer au travail du sexe en laissant le salariat intact ?

Dès qu’on enlève les lunettes des morales sociales et religieuses qui considèrent que le corps des femmes est sacré, que la sexualité ne doit avoir lieu que dans le couple (marié ou non) et pour la procréation, on a du mal à comprendre pourquoi la transformation des corps en machines productives ou en biens de consommation, en marchandises [5], ne pose problème que lorsqu’il s’agit de travail du sexe… (et des prostituées présentes dans les rues, les autres formes de prostitution « haut standing », moins visibles, étant mieux acceptées)…

Sans la morale religieuse, on a du mal à comprendre la diférence profonde entre la prostitution et les autres formes du salariat. C’est quoi, le salariat, à part une institution fondée sur la contrainte, sur la nécessité d’avoir de la thune pour survivre dans ce monde ? C’est quoi le salariat, à part l’échange du temps, de la santé et de l’intelligence des salariés contre les miettes plus ou moins ridicules que le patron veut bien leur lâcher ? À part un chantage qui tient par la menace (de la précarité, de la prison) ? Chacun sait que s’il choisit de ne pas travailler et de se servir dans l’étalage des richesses pour vivre, il risque de se retrouver enfermé, et que sa vie ne vaut pas grand chose en regard de la défense de la propriété privée. De quoi maintenir le plus grand nombre dans le chemin du droit (travaille ou crève, travaille et crève). Le moins qu’on puisse en dire, c’est que le fait de se faire de la thune, de tirer bénéfices de la misère ou de la faiblesse d’autrui nous pose un grave problème. Regardons les choses en face : tout patron est proxénète, et l’état (qui tire de la thune de chaque contrat de travail légal (et exige même de prélever une dime sur « l’économie informelle ») est le plus grand de tous. Les trafics d’êtres humains que ces faux critiques dénoncent mollement ne sont qu’une des conséquences de l’existence de frontières, et de tous les dispositifs qui rendent de plus en plus difficile leur traversée. Laissons-les avec leurs larmes de crocodiles.

Contrairement à ceux-là nous assumons n’avoir aucun intérêt dans la préservation de l’existant, et opposons à leur voie démocratique la reprise en main de nos vies et de nos capacités d’actions et la diffusion d’attaques non médiées. Une réelle lutte contre la marchandisation des corps, contre les trafics d’êtres humains et la destruction des catégories hommes et femmes est indissociable de la perspective de la destruction des frontières, du capital, de l’état et du patriarcat.

Opposant l’individu à la majorité, l’éthique au droit et à la morale, la réciprocité et l’entraide à la compétition pour la survie, lançons nos forces et nos intelligences à l’assaut de cet existant irrespirable. La tâche est vaste et incertaine mais qu’importe ? Il y a plus d’aventure à vivre sur le chemin vers la liberté que dans ces vies mornes et vides de sens.

Détruisons ce qui nous détruit !

[Tract trouvé dans les rues du Nord-est de Paris, janvier 2014.]

Notes

[1] Mi-février 2012, un conseil de quartier du 19è arrondissement sert de tribune au commissaire du 19ème pour annoncer l’amplification de la traque aux travailleuses du sexe, notamment chinoises, dans le bas Belleville. À ses côtés également plusieurs crapules politiciennes et humanitaires.

[2] Association tristement connue pour avoir organisé une manifestation pour demander plus de sécurité en 2010, manif suite à laquelle, officiellement, la BST a été crée (celle là même qui s’est encore distinguée ces jours-ci).

[3] Ça commence où une vie de merde ?

[4] La traque des travailleuses du sexe et de leurs clients a pour conséquence de déplacer les zones de travail vers des endroits plus isolés, où les personnes sont potentiellement plus exposées tant aux violences/rackets des clients que des flics.

[5] C’est quoi la pub si ce n’est une objectisation des corps ?

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repris depuis non-fides

[Zürich] Manif et actions contre les centres fermés et la machine à expulser – 11 janvier 2013

Ce samedi 11 janvier 2014 à Zürich a été appelé une manifestation contre les camps pour demandeurs d’asile et la politique d’asile raciste. Cette marche fait suite à l’ouverture lundi dernier (6 janvier 2014) d’un nouveau camp de rétention pour demandeurs d’asile à la Luchstrasse à Zürich.

Près de 500 personnes solidaires avec les sans-papiers ont répondu à l’appel bruyamment, avec fanfares, slogans contre la machine à expulser et les camps de rétention, banderoles…

Les flics quadrillaient la ville et ont bouclé le centre avec de nombreux escadrons et canons à eau. Les manifestant.es se sont arrêté.es devant le secrétariat du Parti Socialiste du canton de Zürich à Gartenhofstrasse, un discours au mégaphone a été dit contre leur politique raciste sur la restriction du droit d’asile.

Repris de ch.indymedia/de

Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2014, les locaux de la SIP (Prévention Intervention de Sécurité) de la Selnaustrasse ont été attaqués à la peinture. Cette action a été faite en réponse aux politiques racistes envers les demandeurs d’asile de Zürich, la répression policière et les camps de rétention.

Par ailleurs, le 8 janvier 2014 on pouvait voir sur les murs de Zürich quelques tags et graffitis :

Détruisons toutes les frontières

Attaquons la machine a expulser, la police, l’État

 

Article repris de Le chat noir émeutier

[Marseille] Les frontières tuent – 11 janvier 2014

À Marseille un jeune homme est mort noyé alors qu’il tentait d’échapper à son expulsion. Avec une autre personne, ils ont sauté du pont du cargo qui les expulsaient vers la Guinée. L’un s’est noyé et l’autre a été ré enfermé au centre de rétention. Flics porcs assassins.

[Barcelone] Appels à rassemblement devant le CIE samedi 11 janvier 2013

cartellcie11enero2014

 

Mohamed Abagui

13 mai 2010.

Idrissa Diallo

6 janvier 2011.

Aramis Manukyan, ou Alik

3 décembre 2013.

Jonathan Sizalima

19 juin 2009.

Ce sont quelques uns des morts assassinés par les mains de la Police Nationale.

Morts d’un passage à tabac, par manque de soin… morts de CIE.

Ils parlent de « suicide » ou de « crise cardiaque » (entre beaucoup de guillemets), mais nous savons ce qu’est un CIE : cellules d’isolement, tortures, expulsions. Là-bas, les assassins de la police nationale disposent d’une totale liberté de frapper, matraiter et humilier qui ils veulent, cachés derrière les murs d’un CIE perdu dans la Zona France, loin des regards de qui ne veut pas voir. Des assassins payés par l’État, aidés par la machine judiciaire qui les protègent toujours, expulsant en urgence ceux qui témoins  qui pourraient contribuer à mettre en évidence la brutalité de la répression policière du système raciste dans lequel nous vivons.

Nous sommes là, face à une prison qui ne dit pas son nom, face à ces matons qui n’assument pas leurs assassinas, et face à l’Europe qui n’assume pas que ici tous ceux qui en ont envie essayeront de venir et de rester. Le CIE est un maillon indispensable de la chaîne qui cherche à empêcher la liberté de mouvement de tout à chacun, de la militarisation et l’externalisation des frontières, jusqu’aux rafles quotidiennes à la sortie du métro, les contrôles au boulot, ou les interminables démarches bureaucratiques pour renouveler tes permis de séjour, pour garantir ton mariage ou obtenir un contrat de travail. Et c’est pourquoi notre rage nous empêche de demander des réformes des conditions de détention des prisonniers. Nous ne voulons pas nous asseoir avec qui écrira le prochain décret qui réglementera ces prisons et débattre sur des modalités. Nous voulons en finir avec l’existence des CIEs. Que bientôt nous pourrons marcher sur les ruines d’un des visage les plus dur de la violence de l’État.

Les heures et les jours qui ont suivi le 31 décembre passé nous ont montré encore une fois la réalité qu’ils cherchent, toujours avec des métaphores (nous parlons par exemple du supposé nouveau nom des CIEs, bientôt appelés « Centres de séjour contrôlé pour étrangers », à couvrir ou à cacher.

Quand à l’intérieur quelqu’un commence à se rebeller, à s’animer et résister à ses matons.

Quand les anti-émeutes restent plusieurs jours de suite à réprimer la révolte.

Quand 40 prisonniers sont en grève de la faim.

Quand les jours suivants, ni les avocats, ni « le défenseur des personnes », ni les médecins ne peuvent entrer.

Ils l’appellent « bagarre entre détenus », « calmer les esprits » ou « une dispute ».

Pour cela il est nécessaire nous autres soyons là à appeler les choses par leur nom.

Pour ne pas oublier ni détourner le regard ailleurs.

C’est pourquoi il est nécessaire de rendre chaque fois plus visible notre soutien et notre solidarité avec qui est prisonnier ici.

Pour ajouter à la juste rage de qui est enfermé, la notre de le savoir ici.

Aller de plus en plus fort, jusqu’à démolir le dernier mur, le dernier grillage.

Aucune agression sans réponse, flics assassins.

Contre les murs et les frontières du racisme, continuons jusqu’à la liberté.

Rassemblement devant le CIE, samedi 11 janvier.

16h30 Plaza España

17h00 CIE, Zona Franca

tkdk[at]riseup.net         

Traduit par nos soins de indymedia barcelone

Un autre appel a également été publié sur indymedia : ici.

Et une petite musique pour la route : Bis a bis – Jarfaiter