19 mai 2014. Après la condamnation de Alkasim en mars dernier à 4 mois de prison ferme et 5 ans d’interdiction du territoire, le TGI de Lyon vient une nouvelle fois de condamner un jeune sans papiers accusé d’avoir triché sur son âge. Narek, élève au lycée Edmond Labbé à Oullins en banlieue lyonnaise a été jugé en comparution immédiate ce lundi après 48 heures de garde-à-vue et a été condamné à 2 mois de prison ferme avec mandat de dépôt.
Il avait été convoqué par la PAF mercredi 14 mai pour un « contrôle de routine ». Les flics l’ont emmené chez un « expert » pour un test osseux (scanner de la clavicule) qui lui donnait un âge compris entre 19,7 ans et 29 ans (quelle précision!). Dans la foulée, le Conseil Général, qui le « prend en charge » via l’ASE, dépose une plainte pour escroquerie et réclame 107 000 euros.
Au tribunal, plus de 100 élèves de la cité scolaire du Parc Chabrière à Oullins, et une vingtaine de professeurs se sont déplacés au tribunal pour venir le soutenir. L’audience tourne autour de son âge et de son pays d’origine puisque celui-ci n’a pas répondu à la demande d’autentification de l’acte de naissance selon le juge. Le procureur ne retient que l’escroquerie et écarte l’usage de faux les flics ayant dit que l’acte de naissance était authentique (avec la date de naissance attestant que Narek est mineur). Il demande une proportionnalité de la mesure : c’est « une simple escroquerie », donc pas d’interdiction de territoire et pas de peine d’emprisonnement ferme et requiert 6 mois d’emprisonnement avec sursis. L’avocate a plaidé sur la constestabilité des tests osseux et demande la relaxe. Le juge rend son verdict : 2 mois fermes avec mandat de dépôt.
Le mercredi 21 mai un rassemblement est appelé devant la préfecture en soutien à Alkasim et à Narek.
Infos reprises de rebellyon
18 mai 2014.
Non aux centres de détention, ni frontières ni prisons (A)
18 mai 2014. Jeudi 15 mai au matin en sortant de sa maison de Rome, un conseiller d’administration de la cooperative Auxilium, a trouvé les fenêtres de sa voiture en éclats. Si pour l’instant personne n’a avancé l’hypothèse que le verre se soit cassé tout seul, peut-être pour encaisser les sous de l’assurance(1), le président de la coopérative, le très catholique Prêtre Francesco Chiorazzo, a, lui, parlé franchement. Selon lui, l’épisode du verre brisé est d’une manière ou d’une autre lié à l’incendie d’un hangar(2) au Cara (centre de demandeur d’asile) de Bari et avec la révolte au cara de castelnuovo, tous deux gérés par la coopérative Auxilium. « il est évident, à ce stade, qu’on est victime d’une attaque révoltée contre auxilium ». Rosario Altieri, président de l’AGCI (association générale des coopératives italiennes) a immédiatement exprimé sa solidarité et sa proximité avec la coopérative, qui en plus de ces deux Cara, gère les CIE de Rome et de Caltanisseta.
(1) En référence à l’histoire d’un chauffeur du procureur de Turin, Rinaudo, qui a inventé une agression, pointant du doigt les anarchistes en parlant d’intimidation, et espérant toucher l’assurance…
(2) incendie survenu à 7heures du matin le 16 mai dont l’origine reste à déterminer…
traduit de macerie
15 mai 2014. Plus de deux cents immigrés retenus dans le centre se sont barricadés à l’intérieur. Ils ont fermé avec des chaînes le portail d’entrée empêchant les vigiles de sortir et les ouvriers de rentrer. Ils protestent contre la mise en place d’une carte pour les dépenses minimales dans le centre, qui avant étaient payées en liquide. Les flics arrivent pour mater la protestation en chargeant les immigrés, et les gazant à la lacrymo. En réponse, les retenus ont lancé des pierres et d’autres objets contre les forces de l’ordre. Quelques flics à l’hôpital et une voiture de carabinier endommagée.
16 mai 2014. En fin d’après midi, un groupe de solidaires avec les sans-papiers prisonniers et leurs luttes se retrouvent devant le centre de corso Brunelleschi pour un salut bruyant. A l’intérieur, les retenus font ça à leur manière et tentent de mettre le feu à quelques draps dans la dernière section active du centre, mais sont bloqués quasiment instantanément par la police, qui en embarque un en le malmenant. Dehors, les CRS arrivent peu après : les flics très nerveux entourent les solidaires et, forts de leur nombre et de leurs matraques distribuent quelques tartes et commencent une longue procédure d’identification dans la rue. Après quelques heures ils relâchent tout le monde ; mais une compagnonne étrangère sera détenue et libérée seulement le lendemain matin. En soirée le retenu embarqué durant la tentative de protestation sera ramené en section avec ses compagnons après quelques heures d’isolement.
traduit de macerie
13 mai 2014. Une association marocaine de soutien aux migrant.e.s vient de dénoncer la construction par le gouvernement marocain d’une nouvelle barrière surmontée de lames. En novembre dernier, c’était le gouvernement espagnol qui faisait installer des lames de rasoir en haut des barbelés. Les travaux, qui ont commencé il y a plusieurs jours, se déroulent dans la zone de Rostro Gordo, là même où le 1er mai 500 migrant.e.s ont pris d’assaut la frontière aux cris de « liberté » et à coup de pierre. Leurs barbelés et leurs lames ne viendront jamais à bout de la détermination de celles et ceux qui veulent rejoindre l’Europe. Les nombreux assaut de ces derniers mois l’ont montré. Ils ne feront que mutiler et tuer d’avantage, mais ça les dirigeants des États s’en foutent et s’en lavent les mains en se rejetant la faute où en agitant l’épouvantail du passeur. L’Europe est protégée de l’invasion, ceux.celles qui passent se feront embaucher par des exploiteurs pour les saisons et le Maroc assume sont rôle de gendarme d’une main et signe les contrats négociés avec les pays européens de l’autre. Que tous ces charognards crèvent !
12 mai 2014. Après 9 mois de coma artificiel, un des deux retenu qui était tombé du toit du CIE de Gradisca le 28 août dernier est mort ce 30 avril. Il s’appelait Mejid, il avait 35 ans et arrivait du Maroc. Entre-temps, le CIE de Gradisca a fermé ses portes depuis novembre, après l’énième vague de révolte et d’incendie. Macerie a interviewé au téléphone un compagnon de rétention et de lutte de Mejid, pour se souvenir de lui et de tous les autres, de leurs révoltes contre les brimades et les coups de la police, pour la liberté. Et pour se rappeler que les responsables du consortium Connecting People (qui gérait le CIE de Gradisca, ndlt) sont toujours là, un peu fatigués, mais toujours sur la bonne voie dans la gestion des affaires de l’emprisonnement et des expulsions.
Pour écouter l’interview (en italien) : ici.
Des CIE et des prisons, qu’il n’en reste que des ruines !
Traduit depuis Macerie
7 mai 2014
Le 2 mai, plus de 150 retenus ont occupé la cour du centre de rétention de Harmondsworth en Angleterre de l’heure du déjeuner jusqu’au soir. Ils avaient décidé d’entamer une grève de la faim massive mais ils ont suspendu grève et occupation lorsque trois délégués du Bureau de l’Intérieur sont venus sur place pour leur promettre d’examiner leurs revendications. Celles-ci contestaient notamment le système « Fast Track » qui permet d’enfermer les demandeurs/euses d’asile avant l’examen de leur dossier. Le centre de rétention de Harmondsworth , situé dans la banlieue de Londres à proximité d’un aéroport, est le plus gros du Royaume uni et est géré par l’entreprise GEO group.
Le 5 mai plus de 30 personnes sont venues manifester bruyamment leur solidarité avec les retenus en lutte devant le centre. Elles ont pu entrer en contact avec eux visuellement et par téléphone. Au même moment un rassemblement se tenait devant le centre de rétention de Dungavel en Écosse.
A ce jour le Bureau de l’Intérieur a donné la seule réponse qu’on pouvait en attendre, c’est-à-dire l’annonce de l’expulsion de plusieurs douzaines de personnes impliquées dans la contestation. Malheureusement pour les expulseurs, l’intimidation n’a pas empêché la révolte de se propager. Le 6 mai, une quarantaine de retenus du centre de Colnbrook, construit à côté de Harmondsworth, ont été surpris par les matons lors d’une réunion pour s’organiser. Cinq d’entre eux désignés comme les meneurs ont été mis à l’isolement puis transférés dans un autre centre. Le soir même 20 personnes enfermées au centre de rétention de Brook House IRC près de l’aéroport de Gatwick à Londres ont manifesté dans la cour et ont refusé de retourner dans leurs cellules.
Solidarité avec les retenus en lutte, liberté pour tou-te-s !
Infos traduites d’anti-raids network
Dans la nuit du 24 au 25 mars 2014, en solidarité avec les récents événements dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, les fenêtres du consulat espagnol de Zurich, situé sur la Hotzestrasse, ont été endommagées. Sur le mur en face du bâtiment, on pouvait lire : « De hautes clôtures de 7m et des militaires ? De la colère et des pierres ! »
L’État espagnol est l’un des différents acteurs qui militarisent et bloquent les frontières de l’Europe, pour garder les « indésirables » à l’extérieur. Les événements récents montrent cependant que le dispositif de la forteresse européenne, avec ses hautes clôtures de 7m, commence à faiblir lorsque les individus en révolte n’acceptent plus cet obstacle.
Ainsi, lorsque le préfet de Melilla accuse les « réfugiés » d’être violents parce qu’ils utilisent des pierres contre la police des frontières, nous nous reconnaissons dans cet acte et recourons aux mêmes moyens pour soutenir la révolte.
Attaquons sans cesse les obstacles qui se trouvent sur le chemin de la liberté !
Traduit de l’allemand (avec retard) de indymedia Linksunten par brèves du désordre