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Contre les frontières et leurs prisons

[Calais] Les expulsions ont commencé

A Calais les expulsions de squats et de jungles de migrant-e-s prévues pour avril à l’occasion de l’ouverture du centre d’accueil de jour ont commencé de manière informelle. Par une mise de pression quotidienne (descentes dans les jungles pour fouiller les tentes et contrôler les papiers, harcèlement dans la rue, …) les flics entretiennent la menace d’expulsions violentes à venir, poussant toujours plus de gens à quitter leurs lieux de vie pour s’installer sur le terrain autour du centre (le chemin des Dunes), seul campement désormais “toléré”. Les femmes de la maison des femmes ont été forcées de déménager dans le centre. La récente loi mise en place par la maire Natacha Bouchart qui interdit la distribution de nourriture dans le centre ville pousse également les migrant-e-s à converger vers le centre où un repas est distribué une fois par jour.

Le centre est situé en dehors de la ville, à 7km de Calais, isolé par une quatre voies. Le terrain qui l’entoure où le campement commence à s’installer est une ancienne décharge qui fait toujours office de décharge sauvage mais aussi de terrain de chasse. Heureusement selon le sous-préfet il n’y a pas de quoi s’inquiéter car il a dit aux chasseurs de “faire attention, et tant qu’ils tirent sur les canards dans les airs il ne devrait pas y avoir de problème”. Le paysage est trop vallonné pour pouvoir s’installer et les migrant-e-s se regroupent sur le seul espace aménageable. Les autorités ont refusé les miettes réclamées par les associations, à savoir aplanir le terrain et installer des sanitaires et un accès à l’eau.

Obligé-e-s de se retrancher dans ce ghetto insalubre, coupé-e-s de la ville et des solidarités qui s’y sont tissées, traqué-e-s par les flics, les migrant-e-s font de plus face à la haine de certain-e-s riverain-e-s. Le 25 mars le gendre d’une voisine a débarqué sur le chemin des Dunes armé d’une pelleteuse pour tenter de détruire les premières cabanes.

Violence également de la part d’un routier le 14 mars qui a tabassé les migrants trouvés dans son camion devant la caméra de ses collègues. Une ratonnade mise en ligne sur youtube puis retirée.

Au milieu de toute cette merde des gens continuent heureusement de s’organiser pour s’opposer à la chasse aux migrant-e-s. Le 21 mars un rassemblement anti-raciste a rassemblé une cinquantaine de migrant-e-s et solidaires, malgré l’interdiction de la mairie pour cause de veille de journée électorale.

Les habitant-e-s du squat Galou résistent et semblent vouloir tenir le bâtiment jusqu’à l’expulsion.

Des appels tournent pour se rendre nombreux et nombreuses à Calais afin d’entraver les expulsions, ne les laissons pas seul-e-s face aux flics et aux fachos !

Plus d’infos sur les sites Calais Migrant Solidarity et Passeurs d’hospitalités

Category: Brèves des frontières

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