Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Au vol – 17 janvier 2013

Au vol

17 janvier. dans la nuit, une douzaine de prisonniers du centre de rétention de Turin ont été extraits d’à peu près toutes les sections et transférés en avion via Milan vers le centre de rétention de Trapani-Milo (Sicile) Il s’agit probablement d’une mesure de représaille suite aux révoltes de dimanche et lundi.

 

macerie

 

Encore une révolte au CIE de Turin – 15 janvier 2013

Encore une révolte au CIE de Turin

15 janvier. Après une autre nuit de révolte au centre de rétention de Turin maîtrisée à coups de lacrymogènes la police a réveillé les prisonniers pour une perquisition, section par section, à la recherche d’objets en métal. Divers retenus ont été transférés d’une section à une autre et quelqu’un a aussi été brutalement frappé. Depuis la révolte de dimanche les retenus dorment par terre ou sur les barres (sommiers) des lits vu qu’il n’y a plus de matelas.

 

macerie

 

[Turin] Révolte au CIE – 13 janvier 2013

Le 13 janvier 2013 vers 23h, à cause du froid et de l’absence de chauffages, des retenus de toutes les sections du centre ont incendié des matelas dans la cour. D’autres sont montés sur les toits du centre. À l’appel de la radio Blackout, plusieurs solidaires se sont retrouvé.e.s en face du centre pour saluer les révoltés. À la fin de la manifestation une vingtaine d’entre eux a été arrêtée par une douzaine de flics à la Piazza Sabotino.* Cependant, suite à un nouvel appel diffusé par la radio (blackout), un autre groupe de solidaires a bloqué une rue de manière improvisée ce qui a conduit à la libération des personnes arrêtées et au retrait de la police.

 * située bien loin du CIE (ndlt)

Librement traduit de macerie

[Italie] Révoltes et évasions du nouvel an 2013

28 décembre à Turin

Dans l’après-midi, quelques détenus du centre de Turin ont incendié des matelas. La nuit précédente, il y eut également beaucoup de désordre dans le centre, de puissants cris distinctement perceptibles par les habitants des environs. Un détenu est monté sur le toit d’une section.

Nouvel an à Bologne

Encore une révolte au CIE de Bologne via Mattei, le soir du nouvel an aussi : quatre retenus ont tenté de s’évader mais leur action a été bloquée par la police. Deux ont été arrêtés alors qu’ils avaient déjà escaladé les grilles. C’est arrivé vers 1h00 et le calme est revenu vers 2h30. Il y a aussi eu des lancés de projectiles contre la police.

Nouvel an à Turin

Profitant du désordre de la fin d’année une quarantaine de solidaires ont manifesté devant le centre de Turin, à l’aide de pétards, bombe carta, fumigènes et tambours. A l’intérieur du centre les détenus ont répondu  vivement, à tel point que la police fut contrainte d’intervenir.

Nouvel an à Gradisca

31 décembre à haute tension au CIE de Gradisca. Une grosse révolte a éclaté dans le centre la nuit de la saint-sylvestre. L’émeute a eu pour protagonistes près de 20 détenus, dont 7 ont réussi à s’évader.
Il n’y a malheureusement pas eu de blessés chez les flics malgré les nombreux objets lancés. Visiblement l’action avait été organisée dans les moindres détails par les détenus.
L’alarme s’est déclenchée vers 20h30 lorsqu’un groupe de détenus a réussi à sortir des chambres et à se faire la belle.

Apparemment ils l’ont fait sans résistance de la part des matons, en effet, les retenus s’étaient procurés les clefs des portes qui séparent la cafétéria de l’entrepôt. Les autres portes ont été forcées à coups de pied. Une fois dans l’entrepôt les révoltés se sont armés de gros cadenas et d’extincteurs. D’autres s’étaient préparés à l’émeute depuis des jours. Ils avaient rempli de pierres et de sable des bouteilles en plastique pour les lancer sur les flics. Une fois dans la cour la tension a atteint son paroxysme. Policiers, militaires et carabinieri qui surveillent l’extérieur ont été visés par des objets lancés par les retenus. Certains ont vidé les extincteurs sur les flics. Deux flics de la garde des finances ont été emmenés aux urgences pour intoxication.

Profitant du bordel 7 détenus ont réussi à escalader le dernier mur d’enceinte et à disparaître, sans laisser de traces, dans la nature avoisinante. Mais la tension a persisté, et il a fallu encore plusieurs heures pour mater la révolte. Le syndicat de flics/matons qui officie dans le centre a déclaré que c’était le règne de l’anarchie.

librement repris de macerie

[Turin] Révolte au CIE : Flambé – 14 décembre 2012

Flambé

Deux semaines après la révolte du 30 novembre, une nouvelle mutinerie a réchauffé les cœurs des prisonniers du centre de rétention de Turin. Encore une fois, il a suffi d’un petit salut pour allumer la mèche: quand, dans l’après-midi, une trentaine de solidaires se sont rassemblés à l’extérieur du centre, certains détenus des sections rouge, bleue et violette sont montés sur les toits et ont incendié plusieurs matelas. Des ballons de foot et des balles de tennis ont été lancés par dessus des murs, un petit brasier a été allumé sur le trottoir. La police est intervenue avec des canons à eau pour éteindre les incendies sur les toits et, à ce qu’il paraît, un mur à l’intérieur de la section rouge a été abattu, de quoi faire des pierres à jeter sur les flics. L’émeute terminée, la police a perquisitionné la section rouge à la recherche de morceaux de verre (ou de bananes renforcées?) et, peu après, dans la section bleue, des retenus ont lancé des bouteilles sur les matons.

 source macerie

[Turin] Banane – 11 décembre 2012

Banane

Une belle corbeille de bananes. Des bananes de porta Palazzo, on se comprend, des bananes remplies de limes. Pas une lime dans le sens du fruit tropical, mais en réalité cinq scies en fer,  celles qui sont bonnes à scier les barreaux. Les bananes en question étaient dans un paquet qu’un anarchiste de Turin a porté mercredi après midi à l’entrée du CIE de Corso Brunelleschi, mais malheureusement les limes ont été découvertes.

 » Quel insolence ! – s’exclame le flic  après la découverte – imaginer pouvoir livrer dans les mains d’un prisonnier les instruments pour regagner la liberté c’est nous prendre pour des ignorants ! « 

 » Celui-là a lu trop de bandes dessinées  » pouffent de concert la préfecture et les rédactions des journaux.

 » Quel naïf !  – dit le sage – ne sait-il pas qu’il existe des détecteurs de métaux ? « 

 » Quel imbécile – fait le prudent –  ne pouvait-il pas le faire apporter par quelqu’un moins en vue, qui serait passé inaperçu ? « 

Si aux flics et aux journalistes, c’est de bon usage de ne pas leur répondre, à tous les autres cela vaut la peine de dire quelque chose. Aux sages, il suffit de rappeler toutes les fois dans le passé récent où les prisonniers du CIE de Turin (et pas seulement) ont scié les barreaux, et que donc, de quelque manière, des scies sont entrées, en réussissant à passer les contrôles ;  on ne pourra pas savoir de quelle manière. Aux prudents, nous disons simplement que l’on ne peut attendre qu’une autre personne y aille, qu’on ne peut déléguer aux autres ce à quoi te guide ta conscience.

Peut-être que les bananes ne sont pas le meilleur endroit pour les cacher mais l’unique question que l’on peut se poser vis à vis des limes de fer, n’est pas tant si il est possible d’en faire entrer ou qui peut le faire, mais comment réussir. Pour le découvrir, il faudra simplement essayer et réessayer encore, et toujours, ou jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de barreaux à scier.

repris de macerie

Rassemblement puis révolte au CIE de Turin – 30 novembre 2012

Depuis quelques temps, on n’entendait plus parler du CIE de corso Brunelleschi a Turin : à part quelque histoires « ordinaires » de violences et abus commis par la police, aucune protestation à l’intérieur, aucune initiative au dehors des murs, rien de rien. Pourtant il n’a suffi que d’une petite initiative à l’extérieur des murs du centre, une quarantaine de personnes réunies pour fêter les 10 ans de la « Samba Band », pour ré-atiser cette faim de liberté que, évidemment, les somnifères de la Croix-Rouge ne peuvent éteindre, et qui n’attendait que l’occasion pour se déchaîner.

Au son des tambours, les détenus ont réagi immédiatement en essayant de briser les portes des cages, d’abord une section, puis un autre, et finalement tout le centre – y compris la section femmes – était dans la tourmente. La police intervient d’abord avec les canons à eau, puis entre dans les sections les plus chaudes pour apaiser les esprits au son des coups de matraques. Quant le rassemblement se poste devant l’entrée du centre, vient la nouvelle de 5 blessés dans la section violette. Et quand le rassemblement retourne sur le corso Brunelleschi, bloquant la circulation sur la via Mazzarello et sur la via Monginevro l’air est rempli de l’odeur des lacrymogènes lancées contre les révoltés. Certains parviennent à grimper sur les toits de la section bleue, et de là saluent les manifestants

source macerie

[Turin] Matelas en feu au CIE – 24 ocotobre 2012

24 octobre 2012. Certains des détenus de la zone violette du Cie de Turin ont brûlé des matelas. Pas seulement pour le froid, comme le disent les journaux, mais plus généralement pour les conditions de détention, les mauvais traitements, et le soupçon que certains des prisonniers qui voudraient être expulsés, sont maintenus prisonniers dans le seul but d’augmenter le revenu du gestionnaire.

macerie @ 25 octobre

[Italie] Tout fonctionne, d’après le ministre délégué à l’immigration – octobre 2012

Le sous-ministre de l’interieur délégué à l’immigration Saverio Ruperto est engagé dans une tournée dans les différents centres d’identification et d’expulsion Italiens, pour s’assurer que tout fonctionne comme il se doit. Il a commencé le 4 octobre avec une visite à Rome, au Cie de Ponte Galeria, où il a trouvé «un bon niveau d’organisation» et des « bonnes pratiques qui peuvent être appliquées dans d’autres centres.» Ces jours-ci il est engagé en Sicile, où il a visité le Cie de Lampedusa et le Cara Mineo ( centre de semi-détention ndt). Dans le premier il a été en mesure d’apprécier la récente restauration « le centre a été rénové et rouvert, et donc pour l’instant, il exécute pleinement sa fonction. » Dans le second il a particulièrement apprécié la taille « c’est la plus grande ville d’Europe pour les demandeurs d’asile et fonctionne comme il se doit. »

Et en parlant de la Sicile, cette nuit même, un jeune homme tunisien de 19 ans, a essayé de s’échapper du Cie de Caltanissetta. Le agents de garde l’ont vu escalader la barrière, et ils ont rattrapé. Le fugitif avait essayé de résister en frapper les gardes avec une barre de fer qui avait apporté avec lui, mais il a été immobilisé et arrêté pour résistances et de blessures.

Au Cie de Turin, enfin, un détenu de la zone bleu a été battu par la police et pris isolément : il a protesté trop fougueusement d’avoir été arrêté tout en étant en possession d’un récépissé de sa demande de régularisation.

source : macerie

En revanche, un retenu de Lampedusa, a réussi a se faire la belle de l’hôpital dimanche (7 octobre 2012) après s’être blessé dans une bagarre. Nous lui souhaitons bon vent !

 

 

Italie : Encore des protestations au CIE de Turin – 5 août 2012

Encore des protestations au CIE de Turin – 5 août 2012

(ce jour là, une vidéo est sortie de l’intérieur du centre de rétention : http://www.youtube.com/watch?v=r2gE1e744XU&feature=player_embedded)

À moins de deux semaines des dernières protestations, une autre nuit de bordel a agité le centre de rétention du corso Brunelleschi à Turin.  Suite au tabassage d’un des retenus à l’intérieur de l’infirmerie du centre, les retenus des sections jaune, violette et rouge ont commencé a brûler des matelas. La police intervient en lançant une grosse quantité de gaz lacrymogènes, mais sans entrer dans les sections. Les pompiers interviennent à leur tour, en utilisant les canons à eaux contre les retenus. Le bordel a duré d’environ une heure du matin à cinq heures. Au final, il n’y a ni blessés ni arrêtés parmi les retenus. En revanche, trois d’entre eux montent sur les toits de la section jaune, et déclarent ne pas descendre avant d’avoir parlé avec quelqu’un du bureau de l’immigration.

À 18h aujourd’hui, quelques dizaines de de solidaires se sont rassemblées devant l’ancienne entrée du centre entre le corso Brunelleschi et la via Monginevro et ont commencé à marteler le portail, bloquant aussi la circulation. Après quelques minutes, le groupe parcourt brièvement la via Monginevro en manifestation puis se disperse. Une heure plus tard, d’un autre côté de la ville, le siège de la Croix Rouge, via Bologna, est recouvert de tags et de taches de peinture. Une des caméras de surveillance est détachée du mur.

À huit heures du soir, la police entre dans les sections su centre pour effectuer des fouilles. En outre, deux retenus de la section jaune sont mis à l’isolement et trois autres sont changés de section. On apprend par la suite que les trois personnes qui étaient montées sur le toit en sont descendues à cause des fortes précipitations.

http://www.autistici.org/macerie/?p=29210