Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Libye] Le zoo de Tripoli transformé en centre de rétention et d’identification

Le pouvoir libyen ne manque pas d’inspiration en ce qui concerne la guerre aux migrants qu’il mène sur son territoire, en partenariat avec des États européens, notamment l’Italie. Pour enfermer toujours plus, il vient de recycler un zoo abandonné de Tripoli en centre d’identification pour les étrangers et étrangères en situation dite irrégulière. Les personnes arrêtées sans document prouvant leur entrée légale sur le territoire libyen sont en effet incarcérées là pendant 72h, le temps de les identifier et de voir si leurs papiers sont en règle. Chaque prisonnier et prisonnière est  soumis à un prélèvement sanguin pour rechercher d’éventuelles maladies telles le VIH ou l’hépatite. Si une personne est porteuse d’un tel virus, elle est immédiatement transférée dans un centre de rétention pour être expulsée rapidement. Al Gerjame, chef de l’unité de lutte contre l’immigration clandestine en Libye déclare que si les gens ne sont pas malades et ont un visa régulier, alors ils peuvent rester en Libye pour travailler. Dans le cas contraire, ils sont transférées dans un des nombreux centres de rétention qui sévissent dans le pays et dans lequel les étrangers et étrangères déclarés en situation irrégulière peuvent rester enfermés pour un temps indéterminé.
Celles et ceux qui ont la « malchance » de passer par ce zoo ont avant été controlés par une milice spéciale chargée de controler les documents des immigrés. Ces 4 derniers mois cette milice aurait arrêté plus de 5 000 personnes, provenant pour la plupart d’Afrique sub-saharienne, de Tunisie ou du Maroc.
En échange de ses bons et loyaux services pour lutter contre l’immigration clandestine, c’est à dire pour empêcher les pauvres d’aller en Europe, la Libye a toujours obtenu des aides de l’union européenne, que ce soit sous le joug de kadhafi ou sous celle des actuels gouvernants. Bref, encore un truc qui n’a pas changé malgré la soi-disant révolution.