Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Melilla] encore un nouveau passage

28 février 2014. Sans doute encouragé.e.s par le passage de 100 personne il y a quatre jours, 300 migrant.e.s ont tenté à 6 heures du matin de passer la frontière entre le Maroc et l’enclave espagnole de Melilla. Divisés en plusieurs groupe, jetant des pierres, des bouteilles et des bâtons contre les flics, 214 migrant.e. ont réussi à passer. Ceux.celles qui n’ont pas réussi ont rebroussé chemin sans être arrêté.e.s par les forces de sécurité marocaines mais par contre 35 sont blessé.e.s dont deux gravement.

Mercredi 12 et vendredi 14 février, plusieurs rassemblements ont eu lieu, en Espagne et à Tanger, afin de dénoncer la mort de plusieurs migrant.e.s le 6 février dernier, attaqué.e.s par la guardia civil espagnole et la police marocaine.

[Tanger] La police rafle et tue – 4 décembre 2013

« Ça c’est passé comme d’habitude. La police est venue vers 16h dans le quartier, elle entrait dans les appartements où logent les Subsahariens pour les embarquer dans des cars et les expulser. Elle est arrivée dans celui de ce jeune, même pas 20 ans. Il a probablement voulu résister ; quelques minutes après, on l’a vu tomber du 4e étage, il est mort en touchant le bitume ».  Ce mercredi 4 décembre la police marocaine a encore assassiné un migrant, Cédric, lors d’une rafle dans le quartier de Boukhalef. Les flics ont pris la fuite laissant le corps gésir sur le bitume.

Mais cette fois-ci la réaction de la part des autres migrants ne se fait pas attendre. Ils sont plus de 700 à se rassembler et à marcher en portant le corps aux cris de « policiers assassins » et « police raciste ». La police et les militaires se sont interposés, la tension est montée d’un cran et des coups ont été échangés, pierres et bouteilles contre matraques.

Vidéo de Tanja actualités

[Tanger] La police assassine un migrant – 10 octobre 2013

À Tanger, dans le quartier de Boukhalef, un migrant, Moussa Seck, a été tué par la police le 10 octobre 2013. Il a fait une chute du quatrième étage de l’immeuble où il habitait. Les autorités et les flics parlent d’un accident, M.S. aurait voulu prendre la fuite par la fenêtre en apprenant l’arrivée de la police.

Une personne présente avec M.S. dans l’appartement raconte lui que quand les flics ont débarqué dans l’appartement ils l’ont insulté puis tabassé à coup de matraque avant de le basculer par dessus le balcon et de prendre la fuite.  Dans le quartier, on raconte que pendant trois jours, toutes les rues étaient quadrillées par la police et les militaires qui raflaient tous les migrant-e-s subsaharien-ne-s présent-e-s.

Quelques jours après, la personne qui a témoigné (auprès des associations de défense des migrants) s’est faite arrêtée par la police pour l’expulser. Quand au corps de Moussa Sick il n’a pas pu être vu par ses amis et par les associations qui l’ont pourtant réclamé afin de pouvoir y constater les traces de coups de matraques des flics qui l’ont tué.

Ça fait plusieurs années que le Maroc (comme d’autres), en bon gendarme de l’Europe et moyennant des accords économiques, contrôle ses frontières extérieures pour empêcher coûte que coûte le passage clandestin en Europe (comme a Ceuta et Melilla), et rafle des centaines de migrant-e-s dans les villes et provinces avant de les déporter dans le désert à la frontière avec l’Algérie ou la Mauritanie. En août déjà, lors de grosses rafles, plusieurs migrant-e-s ont été tabassé-e-s. Une femme a été violée par des flics et un homme battu a mort.

Le 28 mai dernier, une centaine de migrant-e-s avaient occupé l’ambassade du Sénégal à Rabat contre l’acharnement de la police marocaine à leur encontre puis s’étaient affronté-e-s pendant plusieurs heures avec la police.

(à écouter également, une interview dans l’émission Sans papiers ni frontières du 6 septembre 2013 sur la situation à Melilla et les rafles)