Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Brèves des frontières, luttes et solidarité – mi septembre

Bruxelles (Belgique). Une grève de la faim a débuté au centre fermé 127 bis et au centre Caricole, principalement menée par des irakiens, arrêtés à l’Office des étrangers lors du dépôt de leur demande d’asile. Le 20 septembre, un rassemblement solidaire était appelé devant le centre fermé. À l’intérieur, les détenus avaient organisé un rassemblement dans la cour du centre fermé avec des banderoles et des slogans. « Liberté ». Un détenu est monté sur le toit pendant que d’autres résistaient à la pression des flics qui voulait les obliger à rentrer dans les bâtiments et ainsi empêcher le contact entre l’intérieur et l’extérieur. Trois participant-es au rassemblement ont été arrêté-es par les flics et les forces spéciales sont intervenues à l’intérieur du centre. La personne qui est resté plusieurs heures sur le toit a été placée en isolement. Vidéo du rassemblement Dans le centre ville de Bruxelles, plusieurs centaines de personnes sans papiers et migrant-es continuent de camper dans le parc Maximilien. Source : Getting the voice out

127 bis

Bruay-la-Buissière (France). Des militant-es antifasciste ont empêchés la tenue d’un rassemblement contre les réfugié-es dans cette ville du nord le 22 septembre, appelé par un collectif soutenu par le front national et les identitaires. Les fascistes ont du fuir et leur banderole a été mise au feu. Source : Lutte en nord

Toulouse (France). Manifestation contre les murs et pour l’accueil de tou-te-s les migrant-es le 26 septembre. Source : iaata

Paris/Banlieue (France). Le 17 septembre les campements du parvis de la mairie du 18ème et d’Austerlitz ont été expulsés. Comme lors des précédentes expulsions, les migrant-es ont été éparpillés dans des centres d’hébergement d’urgence dans toute la région parisienne. La mairie, l’OFPRA et l’État présentent ces hébergements comme une solution généreuse et humaniste de leur part. En vérité, ces campements dérangent le pouvoir car ils sont des lieux de regroupement, de lutte et d’organisation des migrant-es et des personnes solidaires. Ces propositions d’hébergements ont pour objectif de disperser les migrant-es, de les invisibiliser, de briser les liens et d’individualiser leurs démarches : chacun-e se retrouve isolé face aux administrations et à la répression. jessaint13-09

Gérés par des associations subventionnées par l’État comme Emmaüs, Aurore ou le Groupe SOS, ces centres d’hébergements sont loin d’être des solutions acceptables : en plus de leur durée non pérenne (quelques semaines, ou le temps que les personnes entame des démarches de régularisation), les conditions de vie y sont carcérales (visites interdites, repas imposés, pas de droit de réunion, surveillance des faits et gestes par les travailleurs sociaux, couvre-feux et menace de se faire virer si l’on arrive en retard ou si l’on découche, etc).

Enfin, la préfecture et l’OFPRA, organisme en charge du traitement des demandes d’asile, peuvent avoir accès aux listes des personnes hébergées, avec leur identité et leur situation. C’est un véritable fichage et une aubaine pour la préfecture qui peut ainsi opérer son tri entre « bons réfugiés qui auront peut-être une chance d’avoir l’asile » et « mauvais réfugiés à expulser ». Une personne a qui l’asile sera refusé ou qui aura laissé ses empreintes dans un autre pays européen est ainsi à la disposition de la police qui n’a plus qu’a venir l’arrêter pour effectuer son sale boulot d’expulsion.

Dans plusieurs centres, des actions ont été menées par celles et ceux qui y vivent pour dénoncer ces conditions. Le 4 août, le centre d’hébergement de Joinville-le-Pont (situé dans l’enceinte du centre de rétention de Vincennes !!!) est occupé occupé et les portes sont bloquées. Le 11 août, c’est au tour de ceux et celles du centre Pernety (14ème arrondissement) d’entamer une protestation : grève de la faim puis occupation du hall d’entrée. Emmaüs choisit alors d’appeler la police et 4 personnes venues en solidarité ont été arrêtées et sont poursuivies pour « séquestration » et « refus de se soumettre au prélèvement génétique (ADN) ». Elles passeront en procès le 9 octobre, six travailleurs du foyer Emmaüs ayant porté plainte contre elles.

Après l’expulsion du campement de la mairie du 18ème, plusieurs migrants ont été emmenés au centre d’hébergement d’urgence de Nanterre, situé dans une annexe de l’hôpital psychiatrique. Au vu des conditions, ils ont collectivement refusé de descendre du bus et d’accepter cet hébergement. Les responsables du centre (géré par Aurore) et de la mairie ont alors appelé les flics et trois personnes ont été arrêtées et placées en garde-à-vue, accusée d’être des passeurs !! Ils ont finalement été libérés, sans poursuites.

mairie 18eme 17 septembre

Voici le texte écrit par plusieurs d’entre-eux :

Évacuation des campements parisiens : de la rue à la mise au placard

Nous réfugiés avons fui des situations critiques, nos vies étaient menacées, nous avons migré dans des conditions catastrophiques et risqué nos vies chaque jour. Beaucoup d’entre nous sont morts en traversant le désert et la mer. Le peu qui est arrivé en France espérait une vie digne sur cette terre d’asile et des droits de l’homme comme elle est présentée dans les médias. Mais, l’accueil a été la misère des rues, la clochardisation, la pluie, le froid, et le dénuement.

Après l’évacuation du campement de la mairie du 18e, nous avons été amenés dans un centre d’hébergement d’urgence où tous les engagements des autorités et de l’administration se sont avérés faux. Lors de notre arrivée au CHU de Nanterre, annexe de l’hôpital psychiatrique, la vision était surprenante et terrifiante pour nous, à cause de la laideur, et des nombreux malades dont l’état nous inquiétait. Nous ne sommes pas descendus du bus par crainte. L’administration nous a demandé de choisir 3 d’entre nous pour visiter les dortoirs à l’intérieur du centre et faciliter le dialogue. Les 3 réfugiés ont confirmé que l’endroit n’était pas convenable et non conforme aux promesses des responsables intervenus le matin même avant l’évacuation du campement.

Lorsque nous avons tous refusé d’accepter cet hébergement à cause des conditions indignes, la police est intervenue sur ordre des autorités. Ils ont alors interpellé les 3 personnes désignées pour discuter avec l’administration et faciliter le dialogue en ce qui concerne l’hébergement. L’administration a usé de ruses contre nous et a employé 50 policiers pour nous effrayer et exercer des pressions. Ils ont pris les 3 que nous avions choisis, la police les a emmenés à un endroit inconnu et nous n’avons plus eu de nouvelles d’eux.

Le cauchemar ne s’est pas arrête là, nous sommes restés enfermés durant plusieurs heures dans le bus. Ils ont interdit l’accès aux toilettes, et nous ont affamé, pour nous obliger à accepter cet hébergement. Nous avons été choqué de l’attitude et du comportement inacceptable de l’État français envers les réfugiés.

Au final certain réfugiés ont accepté cet hébergement contraire à la dignité humaine mais sous la contrainte.
Nous autres vu ces mauvaises conditions, avons délaissé ce centre, et préféré l’errance.

Nous ne demandons que le respect de nos droits humains et une vie digne. Nos droits ne sont pas des exigences élevées. Nous ne demandons qu’un logement dans des conditions normales et dignes, et la reconnaissance de notre statut de réfugiés, dans les pays qui prétendent respecter les droits de l’homme.

Des migrants témoins ayant fuit l’hébergement
(traduit de l’arabe)

mairie 18eme bis

Le 23 septembre, environ 150 personnes, migrants et personnes solidaires, ont manifesté du lycée occupé « Maison des réfugiés » à la place de la République. Plusieurs tracts et communiqués ont été lu aux abords des terrasses de café.

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L’occupation par plusieurs centaines de migrant-es de l’ancien lycée quarré dans le 19ème arrondissement tient toujours malgré un avis d’expulsion immédiate rendu le 25 septembre par le tribunal administratif de Paris, expulsion demandée par la mairie.

Le 26 septembre, les migrant-es du centre d’hébergement Aurore de la Place de Clichy se mettent à leur tour en grève de la faim et de la soif : ils demandent l’amélioration de leur situation, le droit de résider, la liberté de circulation et dénoncent le mépris et l’attitude raciste de certains travailleurs sociaux du centre. Une centaine de personnes se sont rassemblées devant le centre le 28 septembre.

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Calais (France). Après les manifestations et blocages d’autoroute de cet été et de début septembre, les migrant-es continuent de s’organiser à Calais pour protester contre le régime des frontières et tenter de rejoindre l’Angleterre. Le 19 septembre, 2000 personnes ont manifesté dans la ville, autour du port, point de passage principal pour l’Angleterre. Cette manifestation a été l’une des plus importante de ces derniers temps, mais pose aussi un certain nombre de questions : alors qu’une partie des migrant-es habitant la jungle ou d’autres campements s’étaient organisé-es ces dernières semaines pour appeler a de nombreuses manifestations, ils n’ont pas été avertis et consultés pour l’organisation de cet événement, appelé par une organisation humanitaire de Londres et prenant une tournure très « publicitaire ». Lire l’article de Calais migrant solidarity à propos de cette manifestation.

Le 22 septembre, profitant d’un embouteillage sur l’autoroute qui mène au port tout près de la jungle, beaucoup de gens ont tenté de s’introduire dans les camions en partance pour la Grande-Bretagne. La police est intervenue en repoussant les gens vers la jungle, faisant usage de nombreux gaz lacrymogènes. Des affrontements ont eu lieu et une partie de la jungle s’est retrouvée totalement sous les gaz et les gens ont été empêchés d’en sortir. Pendant tout ce temps un drone survolait et filmait la zone. Source : Calais migrant solidarity

calais 22 septembre 2015

À Calais, l’État et la mairie mettent tout en œuvre pour réprimer les migrant-es. Gouvernements français et britanniques veulent les contraindre à renoncer à passer en Angleterre : engrillagement du port, barbelés surmontés de lames de rasoir, surveillance vidéo, augmentation du nombre de vigiles dans le port et le tunnel sous la Manche, renforts de police et de CRS dans la ville.
Même si beaucoup de personnes parviennent à passer, à Calais la frontière se dresse comme un mur infranchissable et mortel. Entre le 17 et le 29 septembre, quatre personnes sont décédées dans le tunnel sous la Manche, percutées ou écrasées en essayant de monter dans les navette ferroviaires ou dans des camions. Depuis le début du mois de juin, quinze personnes ont été assassinées par cette frontière. Sources 1  2 et 3

Le 21 septembre, les cinq derniers lieux de vies des migrant-es dans le centre ville de Calais ont été expulsées.

Expulsions : les 5 derniers lieux de vie de migrant-es du centre ville de Calais ont été détruits. L’apartheid est bel est bien vivant à Calais.

Vers 8h ce matin (21 septembre 2015, ndlt), le plus grand des trois campement de la ville, habité par plus de 300 syriens, a été expulsé dans la plus grande tradition calaisienne (il s’agit en fait de deux campements très proches, ndlt). Un important bataillon de la gendarmerie, de la police nationale et de la BAC a réveillé les gens, en leur laissant très peu de temps pour récupérer leurs affaires, et leur a dit de rejoindre la Jungle, située sur l’ancien site d’enfouissement des déchets, à la périphérie de la ville, seul lieu où les migrant-es sont tolérés. Les syriens ont scandé « pas de jungle, aucune jungle » et se sont assis par terre. Ils ont également bloqué un pont. Les flics ont attaqué, les ont pulvérisé au lacrymogène et ils se sont alors déplacés en groupe, dans l’unique direction qu’ils pouvaient prendre, celle de la jungle.

Ils ont été emmenés de force jusqu’à la jungle, suivit de près par un convoi de gendarmes. Un homme accoutré d’un costard et d’une écharpe tricolore semblait mener la danse de ces expulsions toute la journée. Pour la plupart des syriens, c’était la première fois qu’ils venaient au camp et ils ne savaient pas quoi faire.

En arrivant à la jungle, les flics ont portés leur attention vers les dizaines de tentes dressées par les nouveaux arrivants devant l’entrée et ils ont dit aux gens de se déplacer à l’intérieur de la jungle. Une foule de gens s’est alors rassemblée devant les lignes de police. Sans crier garde, les flics ont commencé à repousser les gens et à déchirer les tentes. Nous avons aidé les gens à sauver leurs affaires mais beaucoup de biens personnels ont été perdus dans ce moment de violence policière. Au moins six personnes ont perdu leur passeport, d’autres ont perdu de l’argent, des téléphones avec des numéros importants, d’autres des photos ou des infos sur leurs proches morts ou disparus. Il y a eu des tentatives de négocier pour que certaines personnes soient autorisées à passer de l’autre côté de la ligne de police pour sauver leurs passeports, mais ils ont été confrontés au peu d’esprit des automates en tenue anti-émeute. Les pelleteuses et les employés municipaux sont apparus au-delà des lignes de police, détruisant les tentes et jetant toutes les affaires dans des camions bennes et direction la déchetterie municipale (sans doute le prochain site de la jungle quand celle-ci sera devenue inhabitable). Pendant plusieurs heures suivant cette opération, personne n’a été autorisé à aller où que ce soit en dehors de la jungle.

Face à cette démonstration de force écrasante et ridicule de l’État, les gens ont fait preuve de défi en chantant, criant des slogans et dansant, faisant un bruyant écho. La diversité et le dynamisme de la foule contrastait nettement avec la ligne de fascistes en costume bleu, brandissant flingues, matraques et boucliers.

Nous sommes allés à la décharge peu de temps après pour essayer de récupérer quelques affaires, mais nous n’avons rien trouvé d’autre qu’un tas de déchets dans un gros compacteur d’ordure et ils a été impossible de récupérer quoi que ce soit.

Nous avons appris plus tard que les deux autres campements du centre-ville ont également été expulsés aujourd’hui, ce qui signifie qu’il n’y a plus d’autre campement connu à calais que la jungle. Il est clair que désormais les 20 hectares qui ressemblent de plus en plus à un marais est l’unique lieu de vie des migrants qui sera toléré à Calais.
Ce que le gouvernement méprise le plus ici c’est que les migrant-es montrent leurs visages dans le centre-ville et dans les zones touristiques, voilà pourquoi la jungle existe. Source.

Deux récits des expulsions des syriens du 21 septembre 2015. Source

« Hier la police française est venue à notre petit camp. Nous sommes tous syriens, environ 250 personnes. Ils nous ont sorti de force hors du camp. Nous ne sommes pas partis par choix. Nous avons été emmenés de force en face du port. Ici nous avons protesté. Nous avons crié « Go Syria ! » parce qu’à ce moment nous ne voulions pas être ici. Ils nous ont traité comme des animaux. Ils nous ont aspergé de gaz lacrymogène. Une personne a eu une crise d’asthme et une autre a été frappée. Lorsque nous avons bougé vers la jungle nous avons tout perdu. Tous nos vêtements et nos tentes, la police ne nous a pas laissé récupérer quoi que ce soit. Deux personnes ont perdu leurs passeports. »
Udai, 22 septembre 2015

« Avant, nous vivions dans le centre-ville de Calais. Mais les gens de Calais n’aiment pas ça. La police n’aime pas ça. La police est venue hier matin et ils nous ont emmenés ici, dans la jungle. Ils nous ont aspergés de gaz lacrymogène. On a l’impression que nos yeux sont en feu. Nous sommes venus ici dans la jungle. J’ai le sentiment en ce moment que la Syrie c’est mieux qu’ici. Si je devais choisir, je préférerai la Syrie à la jungle. Il n’y a pas de vie possible ici dans la jungle. Ce n’est pas la vie. »
Ali, 22 septembre 2015

En réponse à ces expulsions, une banderole est accrochée sur le toit du tribunal de Calais : « 21/9/2015 Tous les camps de Calais ville expulsés. Résistez à l’apartheid ».

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Depuis ces expulsions, les violences et intimidations de la part des flics continuent : coups de pression en tenue anti-émeute, multiplication des contrôles au faciès, notamment près de la gare, etc. D’autre part, plusieurs personnes arrêtées à Calais ces dernières semaines puis enfermées dans des centres de rétention à travers tout le territoire, pour empêcher toute solidarité de se mettre en place, ont été expulsées vers le Soudan.

Mais rappelons-le encore une fois, tous les flics et les barbelés du monde ne viendront jamais à bout de la détermination de celles et ceux qui veulent franchir les frontières de l’Europe.

Le 25 septembre, une nouvelle manifestation a parcouru les rues de la ville. Des collectifs de sans papiers de plusieurs villes européennes sont venus jusqu’à Calais pour exprimer leur solidarité avec celles et ceux qui sont bloqué-es ici.

Vintimille (Italie). Dans cette ville frontalière entre l’Italie et la France, plusieurs dizaines de migrant-es et de personnes solidaires occupaient depuis début juin le bord de mer, au pied du poste frontière. Le 30 septembre au matin, une centaine de flics, accompagnés des services de nettoyage, sont venus pour tenter d’expulser ce campement d’où de nombreuses initiatives sont menées contre les frontières et pour la liberté de circulation. Les occupant-es du Presidio No Border résistent et se sont regroupé-es sur les rochers. Dans le campement, d’autres pratiques que celles des humanitaires et caritatif sont mise en expérience : auto-organisation, échanges, prises de décision collectives, etc. Les migrant-es qui vivent là veulent traverser cette frontière, fermée depuis des mois et gardée par les flics français et italiens, et ont refusé d’aller dans le centre officiel géré par la croix-rouge.
Ils ont récemment écrit ce communiqué : We are not going back

Des battitura sont organisées régulièrement devant le poste frontière, bloquant le flot continu de véhicules entre Menton et Vintimille. Les 12 et 25 septembre, lors des deux dernières actions de blocage du poste frontière, les flics sont intervenus et un face à face tendu a eu lieu, les manifestant-es tentant de reprendre le blocage de la route. Les flics ont alors chargé à coups de lacrymogènes et de matraques. Vidéo

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À la frontière Menton-Vintimille la répression à l’encontre des migrant-es et des personnes solidaires s’intensifie : arrestations massives, gardes-à-vues, plaintes, interdictions du territoire pour 10 personnes, détention, etc. Plusieurs procès vont avoir lieu côté français, au tribunal correctionnel de Nice : une personne est convoquée le 30 septembre (pour outrage et violence envers un flic, rébellion, refus d’empreintes palmaires et de prise de photographies) et une autre le 12 octobre (pour outrage et violence envers un flic). Cette montée de la répression vise à briser les luttes et les solidarités qui se construisent sur le Presidio No Border, mais de l’autre côté des Aples on entend toujours crier « We are not going back ! ».
Appel à solidarité pour s’organiser contre la répression à la frontière Menton-Vintimille :

Trapani (Italie). Le 12 septembre, douze personnes ont tenté de s’évader du centre de rétention de Trapani-Milo. Certains ont été bloqués par les flics, mais quatre sont parvenus à disparaître dans la nature. Source

Turin (Italie). Dans l’après-midi du 20 septembre, trois prisonniers du centre de rétention de corso Brunelleschi (CIE) ont réussi à s’évader, escaladant les murs.Malheureusement un d’entre-deux a été rétrouvé par les flics peu de temps après, mais les deux autres courent toujours ! Source

Bari-Palese (Italie). Le 19 septembre, un petit groupe de personnes solidaires est allé saluer les migrants détenus au CIE. Avec un mégaphone et des feux d’artifices, le groupe a réussi à se faire entendre des détenus qui ont répondu par des huées et des cris. Source

Rome (Italie). Le 24 septembre a été une journée de résistance aux expulsions, mais aussi de violence féroce de la part de la police au centre de rétention (CIE) de Ponte Galeria. Vers six heures du matin, les flics ont fait irruption dans plusieurs dortoirs pour sortir des personnes à expulser. Deux jeunes ont réussi à se libérer et ont grimpé sur des grilles qui séparent les dortoirs de la cour. Ils sont restés suspendus là toute la matinée, jusqu’à l’heure de décollage de l’avion qui devait les expulser vers la Tunisie. Une fois descendus ils ont été transférés à l’isolement. Dans une autre cellule au contraire, voyant que la personnes qu’ils venaient chercher partageait la chambre avec deux détenus connus comme fauteurs de trouble, les flics ont embarqué le premier tout en rouant de coups les deux autres : coup de pied, coup de poing, crachat. Ils ont ensuite été laissés au sol pendant plusieurs heures, sans aucun soin. On peut écouter (en italien) le récit de cette journée, diffusé sur radio Blackout.

Frontière Serbo-hongroise. Le 16 septembre, des affrontements ont éclaté à la frontière entre la Serbie et la Hongrie entre les militaires et flics hongrois et des migrant-es coincés en Serbie. Le long de cette frontière, la Hongrie a récemment fait construire un mur de 175 km de barbelés, surmontés de lames de rasoir, et mobilisé l’armée, pour tenter d’empêcher toute entrée sur son territoire. Mais des milliers de personnes cherchent à franchir cette frontière, pour continuer leur route vers d’autres pays d’Europe. Lors de ces affrontements, le grillage a été forcé et des dizaines de personnes ont pu passer de l’autre côté. Vidéo
Depuis le 21 septembre, le parlement hongrois a autorisé l’armée, qui est déployée tout le long de la frontière, à tirer à balles réelles sur les migrant-es qui tenteraient de passer.

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Opatovac (Croatie). Après le blocage de la frontière hongroise, des milliers de personnes ont tenté de passer par la Croatie pour rejoindre les pays de l’ouest de l’Europe. Là aussi les frontières sont bloquées, gardées par la police et les militaires. Des camps ont été érigés à travers tout le territoire Croate, ou des centaines de personnes sont enfermées derrière des barbelés, et gardés par l’armée, sans savoir ce qu’il va leur arriver. Les gens y sont parqués, répertoriés, triés entre ceux qui auront peut-être la chance de pouvoir poursuivre leur voyage et ceux qui resterons là encore des jours ou seront expulsés vers d’autres pays, plus au sud, où ils auraient laissé leurs empreintes. « C’est une prison » disent-ils.

Centres de rétention, Centres d’accueil, Centres d’enregistrement, peut importe leur nom, ces camps sont des prisons ou s’opère le tri entre ceux que l’Europe veut accueillir et se répartie comme des paquets de déchets et les autres, qui y resterons enfermés, pour être cachés, mis à l’écart, empêchés de poursuivre leur route, en attendant que les gouvernants décident de leur sort.

Mais dans ces prisons pour étrangers, les solidarités existent aussi et donnent de la force collective pour se relever, forcer les barrières, s’évader, poursuivre son chemin. Dans le camp d’Opatovac à la frontière entre la Serbie et la Croatie, des affrontements ont éclaté avec les flics le 22 septembre et plusieurs personnes sont parvenues à s’échapper. D’autres ont occupé des bus exigeant qu’ils les conduisent vers l’ouest.

Londres (Angleterre). Le 18 septembre, un rassemblement s’est tenu devant l’ambassade de Hongrie pour protester contre les violences de la police à la frontière serbo-hongroise. Pas de frontières ! Pas de camps ! Pas d’expulsions ! Source
Le 17 septembre, une rafle de sans papiers avait lieu dans un quartier du sud de Londres. Lors de cette opération, au moins un fourgon de la police de l’immigration a eu son pare-brise fracassé. Source

Bâle (Suisse). Le 18 septembre était appelée une manifestation contre les frontières, les nations et la militarisation de nos vies à Bâle. 400 personnes ont parcouru les rues de la ville, pour se rendre devant le centre de rétention de Bässlergut, où des cris de joie et d’encouragement ont été échangés entre l’intérieur et l’extérieur malgré la présence importante de flics. La manif est ensuite repartie et plusieurs véhicules de la police aux frontières ont été attaqués ainsi que des banques. Source

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Athènes (Grèce). Depuis le 22 septembre, un bâtiment abandonné est occupé par des personnes migrant-es et des personnes solidaires dans le centre-ville d’Athènes. Le 24 septembre, des manifestations en solidarité avec les migrant-es ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, notamment à Thessalonique et Patras. Source

Edirne (Turquie). « Nous ne voulons pas de nourriture, nous ne voulons pas de l’eau, nous ne voulons pas de l’aide humanitaire, nous voulons traverser la frontière par la terre. Nous traverserons ou nous mourrons ici. » Le 11 septembre, des milliers de migrant-es ont convergé vers Edirne, ville frontalière à l’ouest de la Turquie, pour rejoindre la Grèce à pied. À Istanbul, la station de bus a été fermée par la police pour empêcher ce mouvement et des centaines de personnes s’y sont retrouvées bloquées. Le 18 septembre, la majeur partie d’entre-elles ont décidé de faire une marche jusqu’à Edirne. Sur la route, ils/elles ont été bloqué-es par les flics et militaires qui les ont fait monter dans des bus et les ont enfermés dans un stade, au centre-ville d’Edirne, ou plusieurs centaines de personnes sont regroupées. Un groupe de 200 personnes qui a refusé de monter dans les bus est resté plusieurs jours sur l’autoroute, bloquant tout le trafic. Ils et elles réclament d’être emmenés de l’autre-côté de la frontière grecque.
À Edirne, un campement s’est également installé dans un parc en plein centre-ville. Plusieurs manifestations ont été organisées pour demander l’ouverture de la frontière et le passage de toutes les personnes qui le veulent.
Une forte solidarité s’est mise en place, à Istambul, sur l’autoroute ou à Edirne, pour répondre aux questions matérielles (nourriture, eau), indiquer les meilleures routes à emprunter, manifester devant la frontière.

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à suivre…

Quelques liens : tous les articles sur la lutte des migrant-es de La Chapelle sur ce blog // Paris Luttes infos // Marseille Infos Autonomes // Calais Migrant Solidarity //Presidio No Border Vintimille // Hurriya (Italie) // Clandestina (Grèce)

[Suisse/Besançon] Manifestations contre l’Europe forteresse

Mercredi 22 avril 2015. Réunissant 70 personnes à la gare de Lucerne (Suisse), les manifestants sont partis en cortège et leur nombre a rapidement grimpé à 150, bloquant les rues et le trafic de fin de journée. En plus des pétards et slogans, un tract a été distribué :

Nous sommes furieux – diablement furieux !

Chaque jour des personnes meurent aux frontières extérieures de l’Europe. Seulement dans les sept derniers jours, plus de 1000 personnes réfugiés – enfants, femmes, hommes comme toi et moi sont mortes.

Et vous? Vous restez calmes, inactifs! Vous vous taisez sur cette immense injustice faites aux gens.
Mais nous! Nous ne pouvons pas nous taire plus longtemps. Nous ne supportons pas votre indifférence raciste de merde. Dans les dernières semaines, plus de cinq fois plus de gens sont morts que lors de l’attaque à Charlie Hebdo et le crash du vol allemand réunis!

Pourquoi êtes-vous si froids, si égoîstes…? Pourquoi n’êtes-vous pas avec nous dans la rue, putain de merde ?

C’est pourquoi nous vous dérangeons, nous interrompons votre quotidien stressé entre le travail et la consommation. Nous vous contraignons de vous arrêter et de réaliser que votre peur infondée, moyen-âgeuse et raciste de « tous les étrangers » porte une part de responsabilité de ces catastrophes qui se produisent chaque jour en mer méditerranée.

Croyez-vous vraiment que des personnes quittent volontairement leur pays natal? Vous êtes pourtant si follement amoureux de votre pays merdique ? Le quitteriez-vous volontairement ? Abandonner vos familles ? Ou n’est-ce pas bien plus réaliste quà travers des guerres et qui, par l’exploitation de l’homme et de la nature causée par la soif de profit, contraint les gens à fuir ? Que ces circonstances laissent aux gens venant de ce qu’on appelle des pays du tiers-monde seulement le choix de mourir dans leur pays ou de risquer leur vie dans l’espoir d’une vie meilleure dans les pays riches du nord ?

Nous condamnons fortement le programme en 10 points de l’UE. Les réfugiés ont besoin d’aide et non pas d’encore plus de mesures de rejet. Vous n’êtes donc pas d’accord avec le fait qu’on ne peut évidemment pas empêcher des gens à fuir. Il y a une mer maudite, un mur avec des barbelés de l’OTAN et de « la protection des frontières ». Comment voulez-vous empêcher de fuir des gens qui sont prêts à mourir ?

Vendredi 24 avril dans la soirée, une manif anti-raciste spontanée a eu lieu dans le centre-ville de Winterthur (Suisse) en solidarité avec les réfugiés et les migrants. Aux environs de 19h, 70 personnes se sont retrouvées à Steinberggasse pour protester contre le régime européen des frontières et ses conséquences mortelles. Après deux courts discours, le cortège s’est mis en marche bruyamment et de manière combative à travers le centre-ville en passant par la gare ferroviaire …  […] 400 tracts ont été distribués. Pour un monde sans Etats, sans frontières ni classes!”

Berne, 25 avril 2015. La manif dont l’appel était « les frontières tuent » a réuni près de 500 personnes. Des slogans ont été tagués sur la façade en bois de la National Bank. A Bahnhofsplatz, une agence de l’UBS Bank et l’hôtel Schweizerhof ont aussi pu être redécorés à la peinture, tandis qu’un groupe brûlait un drapeau national. « Comme toujours, la police a essayé de se tenir devant les bâtiments et donc de protéger les entreprises qui participent de manière significative par leurs actions à l’exploitation des pays du Sud et qui sont responsables de nombreux décès. »

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Besançon, 25 avril 2015. Samedi 25 avril 2015, quelques personnes se sont rassemblées place pasteur en réponse aux centaines de réfugiés morts au large de la mer méditerranée le week-end précédent. Une banderole disant “ABATTONS LES MURS DE L’EUROPE – NO BORDER NO NATION (A)” a été suspendue sur les barrières du chantier des Passages Pasteur et y est restée tout le week-end.

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Environ 40 personnes ont brièvement défilé à travers le centre-ville aux cris de “solidarité avec les migrants”, “A bas l’Etat, ses flics et ses frontières”, “Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons les centres de rétention”….

Au petit matin de ce 25 avril, on pouvait lire divers slogans peints sur les murs contre la machine à expulser, FRONTEX, pour la destruction des frontières (en français et en anglais), des centres de rétention et de l’Europe forteresse (si les tags photos n’ont pas tous été photographiés, c’est pour ne pas faciliter le travail de la brigade anti-tag de la mairie…)

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Cela ne nous fait évidemment pas oublier les morts quotidiennes aux frontières extérieures de l’UE, qui sont protégées par l’agence FRONTEX: celle-ci fournit équipements technologiques et coordonnent les différentes polices des Etats-membres afin de repousser des personnes fuyant les conditions merdiques dans lesquelles elles tentent de survivre dans leurs pays (guerres, persécutions politiques, ravages environnementaux et humains provoqués par le capital , etc…) ou ayant tout simplement le souhait de circuler et de s’installer librement. Quand ces réfugiés ne meurent pas noyés, il-elle-s vivent dans l’angoisse permanente d’être raflé.e.s par les flics ou d’être parqué.e.s, enfermé.es et humilié.e.s dans des camps de transit ou diverses prisons des Etats de l’UE – appelées lager, centre de rétention, centre fermé, immigrants detention centre…, elles-même gérées par des organismes et assoces humanitaires et caritatives (telles que la Croix-Rouge, France Terre d’Asile, la CIMADE, Barnardos, etc…)

 

Repris du chat noir émeutier

[Lausanne] Tags contre les vautours de la machine à expulser de l’EVAM

22 février 2015. Cette fin de week-end nous avons recouvert les vitres d’une antenne de l’EVAM (établissement vaudois d’acceuil aux migrants) de slogans tels que “expulseur de migrantEs”, “solidarité avec les immigréEs” et autres messages.
Quelques bombes de peintures, un élan de motivation et hop une attaque de plus contre la machine à expulser et les pourritures de vautours qui gagnent leur pains quotidien en détruisant la vie de centaines de personnes migrantEs.
A lausanne, comme partout ailleurs, ce genre d’attaques contre les rouages de la machine a expulse est fréquent.

Ni nation ni patrie, vive l’anarchie.

Publié sur indymedia suisse romande, repris sur Le chat noir émeutier

[Genève] Action contre l’OIM en solidarité avec les migrants

noborder2Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2014, nous avons brisé les vitres et couvert de peinture l’entrée du siège de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) à Genève comme un acte de solidarité avec les migrants qu’ils étudient et tentent de contrôler.

Se présentant comme une organisation humanitaire, l’OIM soutient en réalité le financement des Etats membres pour maintenir leurs frontières et les intérêts économiques aux dépens de vies humaines et de liberté. En plus des Etats, leurs entreprises donatrices : Chevron, DOW, et UBS ont tous leurs rôles dans les catastrophes écologiques et économiques qui déplacent les gens de leurs maisons.

Nous attaquons l’OIM pour son étroite collaboration avec Frontex afin de construire “l’Europe forteresse”, son implication dans les centres de rétention (au large de l’Australie), fournissant aux États des données sur les voies de migration et les identités des migrants, ses soi-disant “programmes au retour volontaire” qui soudoient les migrants pour retourner à leurs lieux d’origine, et pour tout autre soutien matériel et technique qu’elle fournit au régime international de contrôle des migrations.

C’était seulement un petit acte de solidarité, mais les nuits sont froides et sombres et nous brisons n’importe quelle partie des frontières construites des Etats et des bâtiments de verre de leurs gardiens plutôt que de dormir pendant l’hiver.

Nous nous souvenons de l’émeute du 19 juillet 2013 au centre de rétention de Nauru et ça nous rappelle que la seule réponse à ce type d’emprisonnement est la destruction.

Personne n’est illégale ! Fermons les camps !

p-s: salutations à nos amis inconnus qui semblent avoir été dehors à Genève à peu près en même temps en repeignant le Consulat français de rouge-sang en mémoire de Rémi F !

Traduit de l’anglais de ch.indymedia.org/de, november 23th, 2014 par lechatnoiremeutier

[Bâle, Suisse] Action de solidarité avec les réfugiés en lutte à Berlin et partout

7 octobre 2014. Tôt mardi matin, une voiture de la police fédérale allemande a été incendiée à la gare Badoise à Bâle. La voiture a été entièrement endommagée. Action en solidarité avec les réfugiés en lutte à Berlin et partout !

Là-bas comme ici en Suisse, des personnes sont relégués à des problèmes pour lesquels il est de rechercher une solution. Les solutions des flics et des autorités, ainsi que des flics comme de leurs valets, signifie toujours l’enfermement dans des camps, la répression et souvent l’expulsion vers leur pays d’origine ou des pays soi-disant sûrs.

Les luttes des migrants, qui s’opposent de manière auto-organisée contre cette oppression systématique, nous encouragent et nous montrent en même temps la nécessité de saboter ce mécanisme de répression avec nos propres contributions.

Cette action est aussi une réponse à la prochaine opération de police européenne « Mos maiorum » (du 13 au 26.10), qui va tenter avec 18.000 policiers en coopération avec Frontex, de contrôler et darrêter beaucoup de personnes sans carte de séjour.

Solidarité active avec tous les migrants en lutte à Berlin et partout !

Traduit de l’allemand de ch.indymedia.org/de, par le chat noir émeutier

[Zurich] Pierres solidaires contre le consulat espagnol

Dans la nuit du 24 au 25 mars 2014, en solidarité avec les récents événements dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, les fenêtres du consulat espagnol de Zurich, situé sur la Hotzestrasse, ont été endommagées. Sur le mur en face du bâtiment, on pouvait lire : « De hautes clôtures de 7m et des militaires ? De la colère et des pierres ! »

L’État espagnol est l’un des différents acteurs qui militarisent et bloquent les frontières de l’Europe, pour garder les « indésirables » à l’extérieur. Les événements récents montrent cependant que le dispositif de la forteresse européenne, avec ses hautes clôtures de 7m, commence à faiblir lorsque les individus en révolte n’acceptent plus cet obstacle.

Ainsi, lorsque le préfet de Melilla accuse les « réfugiés » d’être violents parce qu’ils utilisent des pierres contre la police des frontières, nous nous reconnaissons dans cet acte et recourons aux mêmes moyens pour soutenir la révolte.

Attaquons sans cesse les obstacles qui se trouvent sur le chemin de la liberté !

Traduit de l’allemand (avec retard) de indymedia Linksunten par brèves du désordre

 

[Genève, Suisse] Contre les fachos et les frontières

26 janvier 2014.

« Si seulement la mère de Blocher avait avorté… »

La petite bourgeoisie estudiantine de Genève a été perturbée dans son train-train quotidien par l’apparition de graffitis sur les façades d’Uni-Mail, ce lundi matin.

Alors qu’une conférence de l’UDC sur le thème de l’immigration doit avoir lieu ce soir dans une des salles du bâtiment, des individus armés de bombes de peinture ont souhaité signifier au parti xénophobe et réactionnaire qu’ils ne sont pas les bienvenus dans ces murs, ni ailleurs.

Ainsi, on a pu lire à Uni-Mail des slogans tels que « No Border, No Nation », « UDC fachos, Uni collabo », « Les frontières nous divisent, la lutte nous rassemble », ou encore « Si seulement la mère de Blocher avait avorté… » en clin d’oeil aux récentes attaques de l’UDC contre le droit des femmes à avorter.

source : réveil.ch

[Zürich] Manif et actions contre les centres fermés et la machine à expulser – 11 janvier 2013

Ce samedi 11 janvier 2014 à Zürich a été appelé une manifestation contre les camps pour demandeurs d’asile et la politique d’asile raciste. Cette marche fait suite à l’ouverture lundi dernier (6 janvier 2014) d’un nouveau camp de rétention pour demandeurs d’asile à la Luchstrasse à Zürich.

Près de 500 personnes solidaires avec les sans-papiers ont répondu à l’appel bruyamment, avec fanfares, slogans contre la machine à expulser et les camps de rétention, banderoles…

Les flics quadrillaient la ville et ont bouclé le centre avec de nombreux escadrons et canons à eau. Les manifestant.es se sont arrêté.es devant le secrétariat du Parti Socialiste du canton de Zürich à Gartenhofstrasse, un discours au mégaphone a été dit contre leur politique raciste sur la restriction du droit d’asile.

Repris de ch.indymedia/de

Dans la nuit du 10 au 11 janvier 2014, les locaux de la SIP (Prévention Intervention de Sécurité) de la Selnaustrasse ont été attaqués à la peinture. Cette action a été faite en réponse aux politiques racistes envers les demandeurs d’asile de Zürich, la répression policière et les camps de rétention.

Par ailleurs, le 8 janvier 2014 on pouvait voir sur les murs de Zürich quelques tags et graffitis :

Détruisons toutes les frontières

Attaquons la machine a expulser, la police, l’État

 

Article repris de Le chat noir émeutier

Feux du nouvel an 2014

Feux d’artifice et rassemblements solidaires devant les taules du monde entier

Région parisienne :

Saluts solidaires devant les taules, 31 décembre 2013 : Des pétards, feux d’artifice et des cris (liberté, bonne année, feu aux prisons, courage, etc) ont été lancés simultanément devant les prisons de Bois d’Arcy, Fresnes, devant le centre de rétention de Vincennes, la prison pour femmes de Versailles et celle de la Santé à Paris. À Bois d’Arcy, Fresnes et la Santé, des échanges ont eu lieu entre l’intérieur et l’extérieur.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers.

Amiens :

Feu d’artifice devant la taule d’Amiens : Hier mardi 31 au soir, des feux d’artifice ont été tirés à la Maison d’Arrêt d’Amiens. Cette action anti-carcérale vise à exprimer notre solidarité envers tous les prisonniers.

Feu aux prisons ! Liberté pour tou.te.s !

Besançon :

Feux du nouvel an à la maison d’arrêt de La Butte : dans la soirée du 31 décembre 2013, des feux d’artifice ont été tirés en solidarité avec les prisonniers devant la maison d’arrêt de la butte. Alors que les gens s’échangeaient des voeux hypocrites et tout un tas de conneries pour cette nouvelle année, quelques feux d’artifice ont été allumés devant la maison d’arrêt de Besançon. Des slogans contre l’enfermement ont été scandés (« les prisons en feu les matons au milieu; solidarité avec les prisonniers; pierre par pierre, mur par mur nous détruirons toutes les prisons »). À l’intérieur on pouvait entendre le dawa des prisonniers qui tapaient sur les portes et qui criaient leur rage depuis leurs cellules. Un autre groupe de solidaires étaient également présent devant la taule et tiraient des feux d’artifice.

Détruisons les murs et les frontières qui nous séparent ! Feu à tous les lieux d’enfermement ! Liberté pour tou.te.s !

Angers :

Ce 31 décembre plusieurs personnes se sont retrouvées face aux murs de la maison d’arrêt d’Angers. Des fusées et fumigènes ont été craqué près des ailes ouest et est de la taule. Des cris ont été échangés entre les prisonniers, des voisins et plusieurs groupes venus devant la prison. crève la taule !

Marseille :

Une dizaine de personnes se sont rendues vers 21h devant le CRA du Canet pour crier leur solidarité avec les retenus enfermés à l’intérieur et lancer quelques feux d’artifices. À minuit, devant la maison d’arrêt des Baumettes, c’est une petite trentaine de personnes qui durant une vingtaine de minutes a tiré des feux d’artifices devant la taule, et crié sa haine des murs, d’abord devant la maison d’arrêt des hommes, puis devant l’entrée de celle des femmes. Quelques fumigènes ont été balancé par dessus les murs, devant les encouragements et les cris de joies de nombreux prisonniers. Du côté de la M.A femme, pas d’échanges cependant.

Nantes :

Feux d’artifices devant la maison d’arrêt de Nantes-Carquefou, devant le centre de détention et devant l’EPM de Orvault.

Calais :

Rassemblement devant le centre de rétention.

Athènes (Grèce) :

Manif de solidarité du réveillon devant les prisons de Koridallos, où plusieurs anarchistes sont incarcéré.es : Lors de la manif de cette année, la solidarité s’est fortement exprimée à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des prisons de Korydallos. Près d’un millier de personnes solidaires étaient présentes au rassemblement avant minuit et ont commencé à scander des slogans haut et fort. Plusieurs compagnon.nes ont allumé des feux d’artifice, alors que les prisonniers faisaient du bruit et lançaient des objets enflammés des fenêtres des cellules. Peu de temps après que la foule se soit déplacée du parc en face de la prison des hommes à un parking en face de la prison des femmes, les flics anti-émeute ont utilisé des gaz lacrymogènes pour réprimer la grande manifestation et ont chassé les manifestant.es dans les rues avoisinantes. 4 arrestations. photos & vidéo ici.

Feu aux prisons !

Volos (Grèce) :

Manifestation devant la prison pour mineurs. Les manifestants ont scandé des slogans au milieu des feux d’artifice; «La passion pour la liberté est plus forte que toutes les prisons», «Feu et explosion à ce bordel », et plus encore.
La solidarité est notre arme! vidéo ici.

Larissa (Grèce) :

Réveillon devant la prison, où le compagnon en grève de la faim Spyros Stratoulis est incarcéré. Voir une vidéo ici.

Omaha et Lincoln (Nebraska, USA) :

Des banderoles avec des slogans anti-prison ont été accrochées dans ces deux villes. À Omaha, une manifestation s’est rendue devant la prison et il y a eu du boucan des deux côtés du mur.

Helsinki (Finlande) :

Manif solidaire à la prison pour migrants de Metsäla à Helsinki

Lors de la nuit de la St-Sylvestre, un groupe de 40 personnes a rendu visite au centre de rétention Metsälä à Helsinki. Nous voulions dire aux migrants, emprisonnés en raison de leur origine, que nous ne les avons pas oubliés en pleine célébration du Nouvel An. Nous avons envoyé des salutations de derrière la clôture avec des cris d’encouragement, des tambours, des feux d’artifice et une banderole: Pas de frontières – solidarité avec les prisonniers. Les prisonniers ont pu se précipiter dans la cage qui ressemblait vaguement à un balcon pour entendre notre message, mais après un certain temps les gardiens de l’unité de rétention les ont contraints de retourner à l’intérieur. Après cela, nous avons continué à faire du bruit sous leurs fenêtres.

Les flics ont participé à la manifestation à une gare ferroviaire et ont suivi notre route en parcourant les ruelles latérales à la prison. Sur place les policiers nous attendaient en tenue anti-émeute, torturant leurs chiens en les retenant de force à proximité de l’escouade, du bruit et des fusées, mais ils n’ont pas réussi à bloquer l’accès au grillage entourant la prison. Dès le début les flics se sont comportés de manière agressive, nous menaçant avec violence, avec les chiens et gaz lacrymo et poussant les gens à terre. Lorsque le moment est venu de se retirer de la grille, les flics ont attaqué la foule et ont réussi à prendre deux manifestants avec eux, tandis que deux autres ont réussi à s’échapper. Les manifestants arrêtés ont été libérés le lendemain.

L’unité de rétention est un établissement fermé pour 40 migrants, des personnes retenues par la police ou par le contrôle des frontières en vertu de la loi finlandaise sur les étrangers – pas à cause de n’importe quel délit. L’emprisonnement dure généralement pendant des semaines, au pire jusqu’à six mois ou plus. La prison des migrants de Metsälä est actuellement la seule en Finlande, et est constamment remplie de «clients» allant des enfants aux adultes. En règle générale, les immigrés emprisonnés à Metsälä attendent de se faire expulser par les flics en coopération avec les autorités de l’immigration et, par exemple, les compagnies aériennes.

En montrant notre solidarité nous critiquons aussi les États-nations et leurs politiques frontalières qui génèrent le racisme et les inégalités économiques. En détruisant la liberté de circulation les frontières permettent l’exploitation du travail pas cher et poussent les gens à s’affronter les uns aux autres. Les frontières sont une entreprise qui tue des gens comme «l’incident» Lampedusa le 3 Octobre nous l’a montré, quand 363 immigrés se sont noyés sur la côte italienne, aux frontières de l’Union européenne. Cette entreprise mortelle ne s’arrête pas aux frontières nationales: c’est une politique transversale de contrôle, visant à surveiller, identifier et gouverner tout le monde au nom des menaces sur la sécurité.

Solidarité avec les migrants emprisonnés ! Nous attaquerons les raisons de nos souffrances. Il n’y aura plus de frontières demain!

Traduit de l’anglais par le chat noir émeutier

Brême (Allemagne) :

Près de 80 personnes se sont rassemblées devant la prison de Oslebshausen à Brême. Les slogans scandés à l’extérieur ont répondu aux cris et barouf des prisonniers. Accompagnés de musique, les manifestant-e-s ont lancé des feux d’artifice; Un texte « pour une société sans prisons et pour la liberté de tou.te.s » a été lu au mégaphone. De la peinture a également été balancée sur les murs de la prison.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Münich (Allemagne) :

Lors de la nuit de la Saint-Sylvestre, une vingtaine de personnes s’est rassemblée devant les murs de la méga-prison de Giesing (qui enferme plus de 1500 personnes). E, plus des slogans lacés pour la liberté de tous les prisonniers, des tags ont été inscrits (comme « les prisons en feu ») et des dizaines de sacs de peinture ont été balancés sur la tour de contrôle et les murs de la prison.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Hambourg (Allemagne) :

En début de soirée du réveillon, près de 40 personnes se sont rassemblées devant la section femmes de la prison Holstenglacis en montrant leur solidarité avec les prisonnières par des feux d’artifice, slogans, des messages de solidarité lus au mégaphone. Les détenues ont répondu par des cris et en allumant des bouts de papiers à leurs fenêtres de cellule.

Plus tard dans la soirée, 40 personnes ont manifesté devant la prison et aux premiers tirs de fusées, les keufs ont déboulé des deux côtés de la prison, gâchant la soirée de solidarité.Mais un autre groupe solidaire d’une cinquantaine  de personnes s’est également rassemblé en faisant du bordel devant la taule.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Berlin (Allemagne) :

500 personnes se sont rassemblés devant la prison de Moabit à Berlin et lancent des feux d’artifice. Ensuite, dans les quartiers de Berlin, plusieurs accrochages avec les flics ont lieu.

Stuttgart (Allemagne) :

Rassemblement de 300 personnes devant la taule de Stammheim. Ensuite, manif sauvage contre les prisons et pour la solidarité révolutionnaire dans les rues de Stuttgart.

Hanovre (Allemagne) :

Le 31 décembre vers 23h, environ dix personnes se sont rassemblées devant la prison de Hannovre à Schulenburger Landstrasse pour saluer solidairement les prisonniers avec des feux d’artifice grandioses, sauvages et inattendus. Ainsi on a pu percer l’isolement de ce grand complexe de bâtiments entouré de barbelés et de murs d’un mètre de haut avec des fusées et des cris mutuels entre les détenus et les solidaires au moins pour un moment. La prison de la route de l’école est au centre de la Basse-Saxe et la plus grande. En ce qui concerne les feux d’artifice du 31.12.2013 à cette prison, ce sont les premier de ces dernières années. Faisons en sorte que ce ne soit pas les derniers ! Liberté pour tou.te.s !

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Fribourg (Allemagne) :

En début de soirée du 31 décembre, 50 personnes se sont réunis en face de la prison de Fribourg pour exprimer leur solidarité avec tous les prisonniers, dont le compagnon Thomas Meyer-Falk. Le rassemblement a commencé devant le centre de détention préventive, où un texte en solidarité avec Thomas a été lu. La manif s’est ensuite déplacée jusqu’à la porte principale de la prison avec des tirs de feux d’artifice et des slogans criés tels « Liberté pour tous les prisonniers », tout en étant escorté de loin par quelques flics. Un rassemblement a eu lieu devant l’entrée de la prison, durant laquelle un discours contre la prison a été lu au haut-parleur par le groupe anarchiste de Fribourg. Des messages de solidarité avec les prisonniers ont également été lus en différentes langues. Les matons ont provoqué la manif, en filmant et en photographiant le cortège. Les prisonniers ont réagi buyamment par des cris et des sifflets. En fin de soirée, le bâtiment des matons a été visé par des engins pyrotechniques, ce qui a de nouveau été accueilli par des cris de rage de l’intérieur.

Traduit de l’allemand par le chat noir émeutier

Turin (Italie) :

Nouvel an au CIE : À sept heure du soir, une quarantaine de solidaires se sont retrouvés sous les murs du CIE de Turin pour saluer les retenus avec slogan, battiture et feux d’artifice. Les retenu-e-s ont répondu en criant et des colonnes de fumée se sont élevées des aires blanche et jaune : dans la cour des matelas et des couvertures brûlent. Un retenu a tenté de s’évader en faisant un trou dans le grillage, mais il a été arrêté par la police avant d’avoir pu escalader le mur d’enceinte.

Un peu avant minuit, une cinquantaine de solidaires se sont rassemblés devant la prison de la Vallette et se sont rapprochés au plus près du bloc D malgré la présence des flics. Chansons, slogans, fumigènes et feux d’artifices ont été lancés.

Utrecht et Schipol (Pays-Bas) :

Rassemblement devant le camp de rétention de Zeist à Utrecht et 100 personnes devant le centre de rétention de Schipol aux cris de liberté pour tous les prisonniers personne n’est illégal.

 Bassel (Suisse) :

Une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant le centre de rétention avec feux d’artifice et slogans.

D’autres initiatives étaient prévues, mais nous n’avons pas vu de nouvelles sur internet :

Espagne : Mallorca : marche vers la prison ; Barcelone : rassemblement devant le CIE zone franca puis marche avec torches et fumigènes à la prison ; Navalcarnero : rassemblement devant les portes du centre pénitenciaires ; Madrid : rassemblement devant le CIE d’Aluche.

Italie : Rome : rassemblement sous la prison de Rebibbia ; Cosenza : nouvel an sous la prison ; Modène : rassemblement devant la prison ; Padoue : rassemblement sous la prison de Due Palazzi.

Angleterre : Brixton-London : manifestation bruyante.

Utrecht

Schipol

Athènes

Brême

[Mont-de-Lausanne] Attaques contre la machine à expulser – 22 novembre 2013

Des véhicules de l’Etablissement Vaudois d’Accueil des Migrants ont été ravagés dans la nuit de jeudi (21nov) à vendredi (22nov) au Mont-sur-Lausanne.

« EVAM dégage ; résistance et sabotage ». C’est le slogan retrouvé vendredi matin par les employés de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants sur l’une de leurs voitures sprayées. Le tag n’a pas été le seul moyen de protestation de la part des auteurs de cette nouvelle attaque envers l’institution. De la peinture rouge a également été projetée sur un autre véhicule, alors qu’une dernière voiture a été « décorée » d’un « EVAM collabo ».

En mai 2013 le guichet de Mont-sur-Lausanne avait été la cible de jet de pierres qui ont dévasté la vitrine, et une banderole EVAM collabo a été posée sur la devanture de l’antenne début novembre.

reformulé (un peu ) depuis la presse via les breves du desordre