Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Mise à jour depuis le CIE – 6 mars 2013

Le CIE de Corso Brunelleschi est toujours en grande partie inutilisable. Contrairement à ce que disent les journaux, les chambres sont toujours hors d’usage.

Deux des cinq arrêtés sont sortis de prison : l’un avec une mesure d’expulsion du territoire italien et l’autre a été expulsé après être repassé par le CIE.

Les détenus sont maintenant un peu plus de 60 (sur 180 places). Depuis les premiers jours des émeutes, au moins 20 personnes ont été expulsées, 6 ou 7 ont reçu une mesure d’expulsion et 2 ont été transférées à Trapani. Au cour des 10 derniers jours, il n’y a eu aucun nouvel arrivant dans le CIE.

Dans toutes les aires du centre, du riz « puant » a été distribué. Tous sont sûrs que le repas a été agrémenté d’une bonne dose de tranquillisants et un militaire s’est pris en retour l’assiette sur la tête.

Hier, un retenu a passé la nuit sur le toit de l’aire violette par peur d’être expulsé. Quelques jours auparavant il avait avalé un grand nombre de piles et de lames de rasoir, mais contre l’avis des médecins (de l’hôpital ?, ndlt) il a été ramené au centre. On dirait qu’il a tenté de se pendre sur le toit. Ce matin, il a été signalé dans un état grave à l’hôpital, apparemment pour des objets ingérés.

6 mars 2013

Traduit approximativement de macerie

[Turin] Affiche : La libertà brucia – février 2013

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[Turin] Mise à jour suite aux révoltes de ces derniers jours – 26 février 2013

à la Romaine,

Une petite mise à jour depuis le centre de Turin après trois jours de révolte. En tout il y a eu six arrêtés et non cinq comme on l’a cru dans un premier temps. Et tandis que dans les sections jaune, rouge et bleue, endommagées par les incendies de vendredi et celui de dimanche, les travaux de restructuration ont déjà commencé, les retenus continuent de dormir dans les réfectoires. Parmi les prisonniers la rumeur circule que la préfecture, pour alléger la pression sur la structure, est en train de préparer des expulsions imminentes, des transferts dans d’autres centres et des libérations. La même chose, en somme, que ce qui s’est passé au centre de Rome après la révolte du 18 février. Ce qui est sûr c’est qu’aujourd’hui à Turin au moins un retenu a été libéré, mais seulement parce qu’il devait pointer pour une autre procédure pénale.

source : macerie

[Turin] Celle qui manquait – 24 février 2012

Vers 8 heures dimanche 24 février ce sont les retenus de la zone jaune qui complètent le travail commencé les jours précédents par les prisonniers du centre de Turin, en incendiant toute la section. L’intervention de la police avec les lances à eau a seulement servi à faire cesser la fumée, parce que les flammes avaient déjà brûlé tout ce qu’elles pouvaient brûler. Maintenant les 35 prisonniers de la zone jaune, certains à peine transférés des autres sections déjà brûlées  se trouvent sous la pluie dans la cour de la section parce qu’il n’est pas possible de rester à l’intérieur.

 Mise à jour 22h30. Il reste seulement deux « chambres » dans la section jaune, et pour «  restaurer les pleines fonctions » (comme se plaît à le dire la préfecture)  une vingtaine de retenus ont été parqués dans la cantine transformée en dortoir. Il paraît par ailleurs que la police ne soit pas intervenue pour malmener les prisonniers. Un rapide rassemblement de solidarité s’est formé pour saluer les retenus et la chaleur démontrée ces derniers jours, et hors les murs on entendait très fort et en chœur le cri provenant de toutes les sections : « Liberté ! Liberté! »

source : macerie

 

[Turin] Après les flammes, solidarité et vengeance – 23 février 2013

Un rassemblement a salué samedi après midi les prisonniers du centre de Turin, après une nuit de révolte. La solidarité des manifestants s’est faite entendre avec de la musique, des interventions au micro en italien et en arabe, des pierres tapées contre les lampadaires, des lancés de balles de tennis contenant des messages de solidarité et les tambours du groupe de samba. La police, malgré qu’elle soit présente en force, n’a pas réussi à empêcher au rassemblement de se transformer en manifestation autour du centre, jusque l’entrée du centre et puis de nouveau derrière en bloquant la circulation via Monginevro et via Mazzarello,

Une fois le rassemblement dispersé, arrive la nouvelle que la police a arrêté un retenu de la section violette accusé d’être monté sur le toit pour saluer les manifestants. Avec les quatre arrêtés d’hier, cela fait donc 5 retenus transférés à la prison des Vallette.

source : macerie

[Turin] Révolte au CIE – 22 février 2013

Grosse révolte au CIE de Corso Brunnelleschi à Turin. Tout commence vers 21 heures  quand certains retenus tentent de s’évader escaladant les hautes grilles, mais sont repris par la police juste avant le dernier mur. Immédiatement la rage éclate dans tout le centre : certains retenus montent sur les toits et d’autres incendient les dortoirs de quelques sections. La réaction de la police est très violente, avec un usage massif de gaz lacrymogène qui rend l’air irrespirable jusqu’en dehors des murs. Un rassemblement de solidarité [ndt : constitué dans l’urgence à l’aide de la radio et des sms] est chargé à plusieurs reprises via Monginevro, et les CRS sont visés par quelques bouteilles et des gros pétards.

Écoute le direct sur radio Blackout 105.250 avant la première charge, télécharge le fichier mp3 (en italien)

Écoute le direct juste après la charge, télécharge le fichier mp3 (en italien)

 Dedans les retenus racontent que des personnes se sont faites taper et menotter,  sûrement déjà prêtes à être arrêtées et transférées à la prison de la Vallette. Alors que nous attendons des nouvelles, nous vous rappelons le rassemblement appelé samedi après-midi à 16 heures Corso Brunnelleschi.

Mise à jour du 23 février. Le quotidien La Stampa rapporte la nouvelle de la révolte parlant de dommages notables à l’intérieur de la structure.

« Corso Brunelleschi : Révolte au Cie, Tram bloqué

 Tensions et désordres, hier soir, au CIE de Corso Brunelleschi : les forces de l’ordre et les pompiers sont intervenus pour réprimer l’ennième révolte dans la structure qui depuis des années anime, pas forcément dans le bon sens, la vie du quartier. Tout est né d’une révolte à l’intérieur du centre, vers 21 heures : un groupe de retenus a tenté de mettre le feu à l’un des dortoirs. Selon la version de la police, une quinzaine d’anarchistes présente à l’extérieur de la structure, a lancé des bomba carta [ndt : gros pétards] et des pétards contre le centre. Juste après une charge des forces de l’ordre,  ils ont riposté en lançant sur les agents, en tenue anti-émeute, les objets les plus disparates et en renversant les poubelles. Ce fut suffisant pour réveiller brutalement le quartier : la via Monginevro à la hauteur de la via Sacra di San Michele ainsi que la ligne 15 du tram ont été bloquées. Nombreux sont les résidents qui ont assisté de leurs balcons à ces instants de grande tension : dizaines de bouteilles cassées et les poubelles restées à terre. La situation s’est normalisée vers 22 heures. De nombreux dommages ont été causés à l’intérieur de la structure. »

source : macerie 

[Trieste] Révolte et évasion au CIE de gradisca – 18 février 2013

Dans la soirée du 18 février 2013 des retenus du centre de Gradisca à la frontière entre l’Italie et la Slovénie tentent de s’enfuir. Une trentaine de retenus armés de barres de fer et d’objets dont l’usage a été détourné pour l’occasion sont sortis de leurs sections en utilisant un jeu de clefs en leur possession et se sont affrontés avec les vigiles. 5 personnes ont réussi à se faire la belle. Des retenus ont été mis en examen et une enquête ouverte pour connaître l’origine du jeu de clefs.

Le lendemain ils se sont de nouveau révoltés : ils ont tenté de détruire les caméras puis ont sorti les matelas et les meubles des chambres avant de les enflammer.

source : d’après la presse

[Rome] Révolte au CIE de Ponte Galeria – 18 février 2013

Le lundi 18 février une révolte a éclaté au centre de rétention de Ponte galeria à Rome. Plusieurs dizaines de retenus sont montés sur les toits et ont mis le feu aux matelas.

L’élément déclencheur de leur révolte semble avoir été le refus d’un jeune nigérian de se faire expulser. Sa résistance et la violence des flics ont déclenché la solidarité des autres nigérians emprisonnés. Selon divers témoins, le centre de rétention a alors été mis à feu et à sang dans le secteur homme, les pompiers ont mis 3 heures à éteindre l’incendie. Selon les autorités seuls les nigérians, qui sont au nombre de 43 sur les 132 prisonniers du centre, auraient participé à la révolte. Selon d’autres retenus les révoltés seraient allés chercher tous les matelas et toutes les couvertures dans toutes les cellules, les auraient rassemblés et auraient allumé un feu. Victor, le jeune homme qui refusait l’expulsion n’a pas pu être expulsé. Par contre 8 personnes retenues ont été arrêtées et transférées de la prison pour sans-papiers à la prison pour tous (enfin, presque tous, dans la prison pour tous ce sont surtout les exploités qui y sont enfermés). En Italie en ce moment beaucoup de personnes sans papiers commettent des actes désespérés. Il y a quelques jours un homme dans cette situation s’est jeté sous le métro, un autre qui venait de recevoir un refus à sa demande d’asile s’est immolé à l’aéroport de Rome. Face à ces gestes de désespoir, les révoltes, même si elles sont parfois aussi désespérées, pourraient apparaître comme une bouffée d’air pur. Elles restent malheureusement trop souvent peu partagées, à l’intérieur comme à l’extérieur, et ne parviennent pas à briser les murs. Solidarité avec les 8 personnes emprisonnées et avec toutes celles qui, en s’opposant à l’expulsion d’un de leurs compagnons d’infortune, ont partagé ce petit moment de liberté retrouvée !

reçu par mail

 

[Australie] Deux tentatives d’évasion en moins d’une semaine dans les camps de rétention du Pacifique – 18 février 2013

Lundi matin (18 février), trois demandeurs d’asile, apparemment Iraniens, ont ouvert une brèche dans le mur d’enceinte du centre de Nauru avant de se faire la belle. Ils ont été rattrapés et ramenés au camp. Un porte-parole du département de l’immigration a déclaré qu’une instruction été ouverte à propos de l’incident.

Cet événement fait suite à une évasion du centre de l’île de Manus survenue dans la nuit de jeudi, la seconde depuis l’ouverture du camp en novembre.

D’après les demandeurs d’asile à l’intérieur du camp, environ 40 hommes ont sauté les barrières du camp, brandissant des bâtons, avant d’aplatir la clôture. Ils auraient volé de l’essence dans le voisinage et l’aurait ramenée au centre, malgré les tentatives des vigiles de la société privée G4S – qui dirige le centre – pour leur enlever. Une enquête menée par la société G4S est apparemment en cours.

Le mois dernier trois hommes s’étaient évadés du camp et avaient couru jusque dans la mer avant que les matons de G4S ne les ramènent au centre.

Traduction libre depuis la presse

[Grèce] Huit sans papiers en procès suite à une révolte dans un centre de rétention – 08 février 2013

Huit sans papiers sont passés vendredi devant le procureur dans la ville d’Orestiada au nord de la Grèce, pour avoir été impliqués dans une révolte qui a éclaté dans la nuit de jeudi au centre de rétention de Fylakio, près de la frontière turque.

Les migrants – cinq Algériens, deux Marocains et un Irakien – ont été inculpés pour dégradations et rébellion. Selon les sources, ils auraient commencé à détruire les locaux du centre après avoir appris que la durée de leur rétention serait prolongée jusqu’à un an. Selon les autorités, les migrants auraient pris des morceaux d’acier des portes pour les jeter, avec des briques et des tuiles, sur les matons.

Il n’y aurait pas eu de blessés dans le centre où environ 250 migrants sont actuellement enfermés.

 

Traduction libre d’après la presse