Sans Papiers Ni Frontières

Icon

Contre les frontières et leurs prisons

[Belgique] brèves des frontières – novembre 2013

Manifs, occupations et affrontements – Quelques centaines d’Afghans et d’autres personnes qui luttent contre les centres fermés et les expulsions descendent depuis plusieurs semaines dans la rue pour réclamer des permis de séjour. A deux reprises, leurs manifestations ont été attaquées par la police, laissant de nombreux manifestants blessés. Certains ont même des morsures de chien. Quand, à plusieurs reprises, ils ont occupé des bâtiments vides pour s’organiser, ils ont été brutalement expulsés par la police. Le lendemain d’une de ces manifestations sur le carrefour d’Arts-Loi, attaquée par la police et laissant des flaques de sang sur le pavé, des milliers de flics ont manifesté contre la violence contre les agents. La police matraque, torture, tue et humilie pour protéger les intérêts des riches et des puissants, et par sa manif passant sur les flaques de sang de manifestants, elle a exigé la carte blanche pour continuer son terrorisme. Flics, porcs, assassins, on saura vous rendre les coups.

Remarquable – A Zaventem, près de l’aéroport, des inconnus ont mis le feu à des pneus, provoquant une colonne de fumée noire. On ne sait pas si les avions ont été perturbés, mais en tout cas, provoquer une grosse fumée à côté de l’aéroport serait certes une bonne idée et facile à réaliser pour empêcher par exemple une expulsion d’un sans-papiers.

Au centre fermé de Vottem – Dans la froideur des centres fermés demeurent les flammes de la colère. Elles ont embrasé le drap d’une cellule lundi 4 novembre soir, tandis que les voix des différentes cellules s’élevaient de plus en plus sur les conditions de détention. La  police a débarqué pour mettre 5 personnes au cachot après les avoir tabassé. Il est difficile de lutter et de garder espoir au fond de ces gouffres, et c’est achever ces élans que de les laisser solitaires. Ne laissons pas ces étincelles périr, unissons nos flammes.

sources : hors service n°41 et Getting the voice out

[Colombes] blocages de lycées et arrestations – 5 novembre 2013

12 lycéens ont été arrêtés après le blocage du lycée Maupassant à Colombes mardi 5 et mercredi 6 novembre. 6 d’entre-eux ont été arrêtés devant le lycée après une charge des flics (avec gazage, tabassages et insultes racistes) et les autres à leur domicile (avec perquisition musclée). Placés en garde à vue, ils sont ressortis avec des convocations dont certains pour  « violence volontaire aggravée avec arme (pierre) sur agent dépositaire de l’autorité publique », « dégradation par substance explosive ou incendie », « participation à un attroupement après les sommations de dispersion ».

Un soutien devrait s’organiser en vue des procès.

Lors des manifestations plusieurs autres personnes ont été arrêtées.

Info reprise d’un communiqué

[Italie] Haute tension à Turin et Gradisca – 3 novembre 2013

Dans la nuit d’hier un jeune égyptien retenu dans le CIE de Turin a été emmené à l’infirmerie, probablement pour avoir été soigné à base de calmants. Durant le transfert commence une embrouille avec les flics de garde, qui commencent à le taper. Isolé des autres, il demande de l’aide en criant, tandis qu’un petit groupe de gendarmes se défoule sur lui à plusieurs reprises. La réponse des autres retenus du centre ne se fait pas attendre et dans au moins trois sections commencent de fortes protestations : cris, percussions sur clôtures et quelques petits incendies se propagent à l’extérieur des chambres. Pour garder sous contrôle la situation, l’inspecteur en chef calme ses hommes et fait sortir rapidement le jeune égyptien du centre. Tandis qu’arrive la confirmation que le retenu a été arrêté avec l’accusation classique de violence sur agent de la force publique, un groupe d’une quinzaine de solidaires se retrouve devant les murs du centre pour un bref salut bruyant. Dix minutes de bordel au son de pétards, pierres contre les lampadaires et feux d’artifice, pour faire comprendre aux retenus qu’ils ne sont pas seuls. Dans le même temps à Gradisca aussi la tension reste forte. Dans le centre, quasi complètement détruit après les deux jours de révolte relatés précédemment , la police a énormément de difficultés à gérer la situation. Dans l’attente des ordres du ministère et de renforts de CRS de Padoue, les fonctionnaires de police s’arrangent comme ils peuvent. Pour alléger la pression,  les premières libérations et les premiers transferts ont commencé, mais ceux qui restent à Gradisca doivent composer avec la poigne de fer de la police. Dans la nuit d’hier militaires, gendarmes et policier s sont entrés dans les salles où sont amassés les retenus. Non pour réprimer une protestation mais pour intimider : ils voulaient les noms des responsables des derniers incendies. Comme personne n’a collaboré, ils ont fait tâter un peu de leurs coups de pieds.

Pour un récit plus détaillé, écoute l’interview  de retenus de Gradisca en italien sur radio blackout.

Traduit de macerie

[Turin] Double salut – 1er novembre 2013

Le soir du premier novembre une trentaine de compagnons et d’amis de Niccolò (compagnon emprisonné pour résistance à agent de la force publique, ndt ) se sont rejoints devant la prison de la Valette pour le saluer ainsi que tout les détenus avec des cris, des pétards et des feux d’artifices. Lorsque le salut est terminé, ils sautent en voiture et se dirigent en cortège vers le sud. Trois voitures de flics et une de la DIGOS les suivent habilement phares éteins et encore plus habilement les arrêtent… via Monginevro devant le CIE. Sortis des voitures, les manifestants saisissent l’occasion pour saluer les retenus du CIE, avec slogans et lancers de balles de tennis contenant des messages de solidarité. Le trafic est bloqué dans toutes les directions,  plusieurs passants observent la curieuse situation, certains agents ont une discussion animée quant à la paternité de la brillante opération, et se mettent d’accord pour appeler les CRS pour démêler cette pagaille. Après les contrôles de routine, tous les solidaires s’en vont. Alors qu’ils sont en voiture, arrive une info : dans la section blanche les retenus brûlent des matelas.

Traduit de macerie

 

[Allemagne] Balade incontrôlée à Hambourg & texte sur la lutte contre le controle – 18 octobre 2013

Dans la soirée du 18 Octobre 2013, une balade incontrôlée partie de St. Pauli jusqu’au quartier Schanze a eu lieu.

Avec une banderole, des chants, des affiches, des tracts, des graffitis, des pierres et des marteaux, près de 80 personnes ont exprimé leur colère contre les «zones de danger», les contrôles racistes, la machine à expulser et ces conditions réelles dans les rues.

Quelques banques et magasins ont eu leurs fenêtres brisées et les murs ont été peints avec des slogans contre la machine à expulser et l’État. La marche a pris fin quand les flics sont arrivés.

Contre les autorités et leur ville !

Pour une vie incontrôlable sans domination pour tous !

Traduit  de l’allemand d’indymedia linksunten en collaboration avec Contrainfo via lechatnoiremeutier

Sur les événements récents à Hambourg

Voici un article du bulletin anarchiste « Wut im Bauch » [« Rage au ventre », distribué seulement en format papier] à propos des événements récents à Hambourg. De plus, il y a un court compte-rendu de « la promenade sauvage » contre le contrôle, qui s’est passé récemment. Les textes en allemand et en anglais.

Hors de contrôle

Durant les derniers mois, à Hambourg il y a eu une vaste campagne de répression d’état et de contrôle. Certains de ces événements méritent d’être examinés de plus près. Les quelques exemples donnés ici ne sont qu’une petite sélection de la répression quotidienne, mais ils donnent une image précise des évènements récents et devraient être compris comme des expériences par les gardiens de l’ordre. Ils veulent créer un climat de peur permanente et  de respect intact envers leur ordre, afin d’assurer son bon fonctionnement.

Démasquons et menaçons les « zones de danger »

Ce qui est depuis longtemps déjà la réalité à St. Georg autour de la Hansaplatz, et à St. Pauli (autour de Reeperbahn, le quartier chaud de Hambourg) a, depuis le premier juin 2013, gagné le quartier Schanzen. Une zone de danger permanent a été établie, et les flics sont autorisés à effectuer des contrôles à tout moment, à tout endroit. Les scénarios liés à ça et leurs effets sont clairement visibles dans le quartier St. Georg. Des groupes importants de flics sont spécifiquement là pour contrôler et  harceler ceux qui sont indésirables, par exemple ceux qui ne peuvent rien se payer ou ceux qui sont exclus sur la base de la pensée raciste. Ce qui se passe ici, sous le prétexte de la sécurité, est facile à révéler.

À St. Georg les travailleuses du sexe doivent être éliminées et les personnes plus faibles socialement, c’est-à- dire financièrement, devraient être déplacées afin de développer le secteur et le rendre plus rentable. Dans le cas du quartier Schanzen les objectifs sont les mêmes, mais la zone dangereuse ici est principalement orientée vers le milieu de la drogue, et contre ceux qui sont « migrants d’apparence », et donc, par des motifs racistes, automatiquement associés. Soyons clairs : les flics n’ont pas besoin d’une justification spéciale pour les contrôles. S’il y a le moindre doute, la loi est de leur côté. Les zones de danger remplacent les grandes démonstrations de pouvoir et les campagnes ciblées de répression par le harcèlement et le contrôle permanent.

Ne tolérons rien

Le 11 juillet en soirée, sur Holstenstraße, un affrontement entre des jeunes et la police a eu lieu. Encore une fois, les flics avaient contrôlé un petit groupe de jeunes et, selon des critères racistes clairs les personnes qui ne rentrent pas dans le tableau de la police ont été harcelées. Sur cette fin de soirée ils se sont défendus et se sont affrontés avec la police, entraînant des blessures et des arrestations. Les habitants ont exprimé leur solidarité et ont donc émis un doute sur l’image acceptable de l’application de la loi. Dans les jours suivants il y avait une atmosphère de tension autour de la Holstenstraße. Les soirées suivantes, des groupes de centaines de personnes se sont rassemblées en grands groupes, en partie pour montrer leur solidarité. Les flics ont occupé les environs et faisant des va-et-vient dans la même rue à une minute d’intervalle, avec des flics en civil prêts à être déployés au cas où. Des éclats de rage ont suivi.

Quelques voitures ont été incendiées, et il y a eu des attaques contre la police. Le week-end suivant, le 20 juillet, il y a eu une manifestation de solidarité avec les victimes de la répression et contre le contrôle. Cette manif a émergé d’une assemblée de quartier. Un participant à la manif résume les choses ainsi : « Ne tolérons rien » …

La résistance auto-organisée, et une large solidarité, malgré la propagande médiatique qui a essayé de ramener le problème à la religion et la migration, est un signe que les incidents à Altona n’étaient pas une exception ou un accident malheureux. Ils sont une réalité que beaucoup connaissent depuis longtemps. La confrontation avec les flics et la volonté de résister ne vient pas de nulle part, et la Holstenstraße n’est pas située dans une banlieue isolée qui serait susceptible d’être considérée comme une « zone à problème ». Les personnes qui se sont rencontrées dans les rues pendant ces soirées ont échangé des idées et ont compris qu’ils partagent un monde, même si elles sont touchées à des degrés divers par ses excès. Les événements de juillet sont des choses qui peuvent éclater de nouveau n’importe où et à n’importe quel moment.

Main dans la main au nom de la sécurité et du contrôle

Le vendredi soir, le 26 juillet, plus de 200 (!) policiers locaux, la police fédérale, la sécurité de la Deutsche Bahn (flics du système ferroviaire national, qui assurent également la sécurité dans les gares de banlieue) et l’autorité de sécurité du transit ont lancé une vaste offensive coordonnée au nom de la « sécurité objective et subjective ». Environ 6000 personnes ont été contrôlées dans les trains de banlieue et stations de métro. Il y a eu des centaines d’amendes et de poursuites contre des individus, et encore une fois des pièces de monnaie sonnaient dans les poches du système de transport d’Hambourg, sans compter les tribunaux.

Des uniformes de toutes les couleurs et forces armés à chaque coin de rue ; c’est ainsi qu’on goûte à la sécurité et la liberté ?! La coopération entre le ministère de l’Intérieur, les autorités de transport, les flics, la sûreté du transport local et la Deutsche Bahn n’est pas une surprise ; mais plutôt une coalition tout à fait logique de ceux qui ont un intérêt dans un climat de peur, de surveillance et de contrôle pour aider au fonctionnement ininterrompu de leurs entreprises. Cela se ressent clairement par ceux qui ne peuvent pas, ou ne veulent pas rentrer dans le jeu. Pendant ce temps, par exemple, les opérations de contrôle à grande échelle en coordination avec les flics sont la réalité à la gare Veddel de la S-Bahn (trains de banlieue à grande vitesse). La seule conclusion juste que l’on peut tirer d’une telle attaque sur tous ceux qui souhaitent vivre libre et incontrôlée est : nous sommes rebelles et refusons de payer.

Devenons incontrôlables !

Tous ces exemples montrent clairement que la ville n’est pas un espace neutre. Au lieu de cela elle est définie par la collaboration et l’interaction entre les mécanismes de la domination. Ça résout la question de comment nous nous opposons à cette totalité, quand des attaques répressives ont pris une telle proportion dans notre vie quotidienne. La résistance à une telle réalité, contre cette situation, doit partir de la subversion quotidienne. Nous nous réunissons et démasquons l’oppression et l’exploitation où nous les rencontrons,  dans leurs moindres formes comme à leur racine.

Nous les affrontons et les attaquons. Cela exige une nouvelle façon incontrôlée de s’opposer aux conséquences des conditions répressives. Par exemple, le 24 août, il y a eu une promenade incontrôlée contre la surveillance à travers le quartier Karolinen jusqu’à la prison voisine. Des affiches et des tracts contre les zones de danger, les flics, les prisons, la répression et leur monde ont été placardées et distribuées, et des slogans ont été tagués sans que les flics ne puisse intervenir. Pour une telle promenade il ne faut rien de plus que des tracts, des affiches, de la colle, des bombes de peinture, un peu de connaissance du terrain, et un groupe de compagnon.ne.s.

Les gens sont entrés en contact, ont eu des conversations et des discussions avec les uns et autres, ont pris conscience du conflit, et avant l’arrivée des policiers, étaient tous partis ou disparu dans la foule qui passait. Créons de nombreux moments et lieux dangereux pour tous les mécanismes de contrôle.

Pour une vie incontrôlable, sans domination !

Article du bulletin anarchiste “Wut im Bauch”, n°6, septembre 2013

Contact: wutimbauch(arobase)riseup.net

____________________________________________________________________________________________

Manif non-déclarée contre les « zones de danger» et les contrôles racistes de la police  à travers le quartier Schanzen à Hambourg

Dans la soirée du 13 septembre 2013, près de 60 personnes ont défilé, déterminées et masquées, à travers la récente zone de danger d’Hambourg, le quartier Schanzen.

Depuis le premier juin cette zone a été déclarée comme prétendument dangereuse et il y a eu des contrôles plus violents, plus fréquents et principalement des contrôles racistes mis en place. En attendant, plus de 200 ordonnances d’interdiction de certains lieux ont aussi été appliquées. Nous ne voulons plus accepter ces conditions sans résistance. Donc nous trouvons qu’il est important à différents niveaux, de devenir actif et commencer de résister contre toute cette merde.

Au cours de la manif, des affiches ont été collées, des centaines de tracts ont été distribués et des slogans tagués. Pour attirer l’attention, des feux d’artifices ont été tirés. Après que la marche de protestation ait déambulé dans le quartier, elle s’est dissoute à la station de métro Sternschanze. L’escouade anti-émeute et d’innombrables policiers en civil, arrivés sur le lieu en urgence mais trop tard, ont erré sans but pendant un moment après la manif.

Pour des actions contre une ville d’autorité et de contrôle !
Rendons Hambourg non sécurisée !

Traduit en collaboration avec Contrainfo, 14 octobre 2013 via lechatnoiremeutier

 

[Modena] Déjeuner solidaire avec les inculpés de la lutte contre le CIE – 13 octobre 2013

Après l’enième refus de la part du tribunal de Modene de revoir les mesures restrictives imposées à Sabbo, Andrea et Gablriele arrétés le 16 juin à la suite d’un salut solidaire devant le CIE de viale Lamarmora et depuis lors soumis à l’assignation à résidence et l’impossibilité de sortir le soir.

En attendant le procès pour dégradations aggravées qui se tiendra le 2 décembre.

En solidarité avec ceux qui luttent dans et hors des CIE.

Dimanche 13 octobre, repas de soutien au Laboratorio Libertario Ligèra, piazza Pomposa 8

Exposition sur les CIE puis tractage.

 nociemodena.noblogs.org

[Turquie] Un nouveau mur à la frontière syrienne – 11 octobre 2013

Malgré les timides démentis des officiels turcs, les habitants de la province de Mardin n’en démordent pas : la Turquie a amorcé la construction d’un mur de 2 mètres de haut le long de sa frontière avec la Syrie (photos).

C’est le deuxième mur que la Turquie choisit d’élever le long de sa frontière méridionale, et même si ce n’est qu’une fraction de la frontière longue de 900 kilomètres, l’objectif est de cibler des zones plus poreuses. Au mois de mai dernier, Ankara avait décidé de blinder la zone de Cilvegozu au nord d’Alep en élevant un double mur sur 2,5 kilomètres. Et en ce mois d’octobre, c’est en pleine zone urbaine que les travaux débutent : en effet, si ce n’était de la ligne frontalière, Nusaybin en Turquie, et Kameshli en Syrie feraient partie de la même agglomération. Comme toujours les villes jumelles sont des zones de culture commune mais aussi des zones de passage, de trafic. Bien souvent, et jusqu’à ce que les discours sécuritaires s’en mêlent, il n’y a pas pour ainsi dire pas de démarcation.

Mais le conflit en Syrie a généré des flots de réfugiés considérables vers le Nord (ils sont 500 000 environ en Turquie, soit le quart des personnes qui ont fui le territoire syrien) et la violence franchit parfois la frontière (comme en février  et en septembre 2013). La difficulté, pour le gouvernement turc, est la maîtrise de son territoire : construire un mur permet de créer des zones de transit obligées, là où auparavant le franchissement était relativement aisé.

Cette nouvelle construction confirme donc la progression du blindage des frontières au Moyen-Orient mais aussi dans le monde.

 

Repris tel quel depuis la presse.

[Bruxelles] “Opération Cendres”, deuxième vague de perquisitions – 25 septembre 2013

Pour rappel, le 22 mai 2013 au matin, la section anti-terroriste de la police fédérale judiciaire a mené une première vague de perquisitions aux domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que à la bibliothèque anarchiste Acrata. Les onze personnes présentes furent arrêtées et emmenées aux bureaux de la police fédérale avant d’être relâchées sans avoir eu à comparaître devant la juge d’instruction.

Dans le cadre de cette enquête dirigée par la juge d’instruction Isabelle Panou, et baptisée « opération cendres » les accusations sont : appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie(s) volontaire(s).
Lors des auditions, il est apparu que l’enquête porte sur des luttes, révoltes et activités allant de 2008 jusqu’à aujourd’hui notamment contre les prisons, la construction du nouveau centre fermé de Steenokkerzeel, les transports en commun (STIB), les institutions européennes et les eurocrates, la construction d’un RER à Bruxelles, l’OTAN, la machine à expulser, les huissiers et la construction d’une maxi-prison à Bruxelles. Sont aussi épinglées des publications telles que Hors-service ou encore plus généralement des écrits, affiches, etc. diffusés par des anarchistes et anti-autoritaires.

Ce mercredi 25 septembre 2013, la juge a remis le paquet en ordonnant la perquisition de 5 domiciles entre Bruxelles, Louvain et Gand. Vers 6h du matin, la section antiterroriste de la police fédérale a saisi du matériel informatique (portables, disques durs, clés USB), des carnets d’adresses, des brochures, des tracts, des affiches et des documents personnels. Dans trois des cinq domiciles, les personnes concernées par le mandat de perquisition et d’amener étaient absentes ; trois autres personnes ont été emmenées pour interrogatoire et relâchées au bout de quelques heures après avoir refusé de collaborer aux auditions.

Face à ces accusations de terrorisme et à leur lot d’intimidations et de harcèlements, il n’y a pas à abandonner les idées et les actes visant la destruction de toute autorité et la joie que procure cette bataille.

Continuons à lutter pour la liberté, à abattre ce monde mortifère qui opprime et exploite.

Rien n’est fini, tout continue
Attaquons ce qui nous opprime

Repris de La Cavale, contre la prison et son monde

[Marseille] Solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention !

Solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention !

Le 26 novembre 2013, aura lieu à Marseille le procès des inculpés de l’incendie de la prison pour sans-papiers du Canet.

Chaque année en France, 40 000 étrangers sans-papiers – désignés comme indésirables sur des critères racistes et arbitraires – sont enfermés dans des centres de rétention en attendant que l’État décide de leur sort : expulsion et bannissement ou libération avec OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Francais). Les retenus des Centres de Rétention Administrative (CRA) ne sont pas si « étrangers » que cela, ce sont celles et ceux qui, parmi nous, bossent à 3 euros de l’heure dans le bâtiment, la manutention, les gardes d’enfants, le maraîchage, la restauration, le nettoyage…
Concrètement, être mis dans un CRA veut dire : un enfermement qui peut aller jusqu’à 45 jours, avoir peu de chance de faire valoir ses « droits » (48h pour établir un recours non-suspensif), la surveillance constante des caméras, les fouilles corporelles, le fichage ADN, le refus de soin, la mise sous calmants, l’angoisse de voir tout ce qu’on a construit soudainement anéanti. Et si l’on remue trop, des tabassages et cellules d’isolement. Souvent, comme il n’y a aucun moyen de se faire entendre, les retenus retournent cette violence contre eux, en s’auto-mutilant de diverses manières. En 2006, Kazim Kustul a trouvé la mort au CRA du Canet.

Le 9 mars 2011, cette fois, la colère s’est dirigée contre les murs de la prison. Suite à un mouvement de révolte, un incendie s’est déclaré simultanément dans plusieurs zones du centre, rendant le bâtiment inutilisable pendant plusieurs mois. L’organisation des expulsions a été perturbée pour quelques temps autour de Marseille, les rafles ont diminué, des libérations pour vices de procédures ou manque de place ont eu lieu. Cet acte est à restituer dans la longue série des résistances et des révoltes plus ou moins médiatisées qui ont eu lieu en France (à Vincennes, à Lyon, à Bordeaux…), en Europe et dans tous les pays ayant recours à l’enfermement et l’expulsion des étrangers pour entretenir une position de domination économique.

Que sont devenus les retenus ? Quelles formes de solidarités ?

Après l’incendie du C.R.A. du Canet, les retenus ont été transférés vers le centre de rétention de Nîmes. Certains, intoxiqués par des fumées, ont été dirigés vers l’hôpital, quatre en ont profité pour se faire la belle. Une quinzaine de personnes soupçonnées d’être à l’origine de l’incendie sont mises garde-à-vue, puis six personnes sont placées en détention provisoire aux Baumettes. Les flics exercent des pressions face à des personnes éloignées géographiquement de leurs proches, isolées linguistiquement, méconnaissant le droit francais, épaulées par des avocats incompétents. Quatre détenus provisoires sont relâchés, tandis qu’un dossier à charge est monté contre les deux inculpés restants qui sont détenus pour 3 à 5 mois de détention préventive.
S’ensuit un long et pesant contrôle judiciaire de deux ans et demi (2 à 4 fois par mois),  en attente du procès.

Quelles formes de solidarité ?

Rapidement, un groupe de personnes organise un rassemblement devant le commissariat de l’Evêché. Un collectif se forme pour mettre en place une solidarité directe avec les inculpés, populariser cette révolte collective et lutter pour la suppression des C.R.A. S’en suivent visites aux parloirs, collages d’affiches, organisation de concerts de soutien, envois de mandats, suivi juridique avec des avocats, interventions à la radio et manifestations.

Par ce procès l’État compte faire payer à des boucs-émissaires un acte de révolte collectif. Il a construit un dossier à charge contre deux individus qu’il tentera de présenter comme des délinquants à sanctionner. À nous de dénoncer le rôle des centres de rétentions : l’outil de répression (qui enferme et expulse sur la base de discriminations racistes) et l’outil de pression sur l’ensemble des sans-papiers (contraints à se cacher, à vivre dans la peur, l’isolement et l’exploitation).
Face aux frontières qui prétendent nous diviser, nous ne serons jamais résignés, des révoltes collectives continueront d’éclater tout comme le besoin de se solidariser avec celles et ceux qui subissent la répression.

Le mardi 26 novembre, soyons nombreuses et nombreux à l’intérieur comme à l’extérieur du tribunal pour montrer que les inculpés ne sont pas isolés !

RASSEMBLEMENT le 26/11 à 14h devant le TGI, 6 rue Émile POLLAK

Collectif de soutien aux inculpés de l’incendie du CRA du Canet

contact : soutien6cra@riseup.net

Tract Procès mis en page (.pdf)

[Ceuta] Passage de frontière – 2 septembre 2013

Une trentaine de migrants ont réussi à passer la frontière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta ce 2 septembre au matin, profitant que les gardes-civils marocains étaient occupés à faire leur sale boulot ailleurs, empêchant un autre groupe d’une quarantaine de personnes de passer. Ces derniers temps les passages ont été plus nombreux tandis que les autorités marocaines continuent leur répression envers les migrants. Depuis début août, au moins deux migrants ont été tués par les flics marocaines et une migrante a été violée lors de son arrestation. Une manifestation contre les rafles et la situation faite aux migrants est prévue dans le 14 septembre à Rabat.