Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Évasion de Palaiseau : un an de prison pour t’enlever le goût de la liberté.

Évasion de Palaiseau : un an de prison pour t’enlever le goût de la liberté.

Le 2 avril 2013, les juges de la cour d’appel ont rendu leur verdict concernant Ibrahim El Louar, condamné en première instance à 2 ans de prison ferme suite à l’évasion de Palaiseau le 16 décembre 2012.

Les chefs d’inculpation de tentative de soustraction à une mesure d’éloignement et de vol aggravé ont été annulés. Mais il a été reconnu coupable pour les violences aggravées sur agents dépositaires de l’autorité publique (à savoir Frantz Piece et Coralie Bouton) en état de récidive légale et condamné à 1 an de prison ferme. Il est donc maintenu en détention à la prison de Fleury-Mérogis.

Vous pouvez toujours lui écrire : Ibrahim El Louar – écrou n°399815 – Bâtiment D4 – MAH de Fleury-Mérogis – 7 avenue des Peupliers – 91705 Sainte-Geneviève-des-Bois

La cour d’appel ne voulant pas désavouer les juges du tribunal d’Évry ni les flics du centre de rétention de Palaiseau, a coupé la poire en deux : mi chef d’inculpation, mi peine. Quoi de surprenant : la police et la justice font partie de la même machine. Ibrahim grâce à son appel, qui lui a permis de préparer sa défense, fera toujours un an de prison de moins.

Mais un jour enfermé sera toujours un jour de trop. Liberté pour tou-te-s, avec ou sans papiers !

evasionpalaiseau@riseup.net

Audience en appel du procès de l’évasion de Palaiseau : Pièce et Bouton cousus de fil blanc – 20 mars 2013

Audience en appel du procès de l’évasion de Palaiseau : Pièce et Bouton cousus de fil blanc.

Le mercredi 20 mars 2013 a eu lieu le procès en appel d’Ibrahim El Louar, condamné à deux ans d’emprisonnement par le TGI d’Évry le 18 janvier pour « vol et violence en réunion sur agent dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une incapacité de travail de moins de 10 jours » et « soustraction à une mesure d’éloignement« . Il a également été condamné à verser des dommages et intérêts de 1000 et 600 euros à deux flics.

Le 16 décembre 2012, quatre prisonniers du centre de rétention de Palaiseau avaient réussi à s’évader après avoir subtilisé à un flic le badge magnétique ouvrant les portes. Suite à cela, un cinquième retenu, Ibrahim, a été arrêté et placé en garde-à-vue, accusé d’avoir participé à l’évasion. Frantz Pièce, maton au centre, l’a accusé de l’avoir ceinturé et maîtrisé pendant que les autres lui dérobaient son badge et prenaient la fuite. Sa collègue, Coralie Bouton, arrivée en renfort l’accusait elle de l’avoir fait tomber au sol et d’avoir essayé de lui prendre ses menottes et son badge.

Après une courte instruction d’un mois, il a été jugé par le tribunal d’Évry, sans bénéficier de l’assistance d’un avocat bien qu’il en ai demandé un. Lors de l’audience les faits ont été requalifiés (de « tentative de soustraction à une mesure d’éloignement et violence ayant entraîné moins de dix jours d’ITT » en « vol et violence en réunion sur agent dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT de moins de 10 jours » et « soustraction à une mesure d’éloignement« ) de façon a pouvoir appliquer la récidive (sur une précédente condamnation pour vol) et donc faire passer la peine encourue de trois à quatorze ans.

Ce jour là, des vidéos des caméras de surveillance du centre ont été visionnées. Comme l’a fait remarquer la défense, le tribunal devait être en possession de « lunettes spéciales qui altéraient sa capacité de vision ». En effet, sur les images que nous avons vu lors de l’audience d’appel, on voit que rien ne s’est déroulé comme l’ont déclaré Pièce et Bouton. Déjà, on ne voit rien (les retenus qui ont dérobé le badge avaient pris le soin d’éteindre la lumière), ou presque : des ombres qui ceinturent un policier (reconnaissable à son uniforme) puis deux policiers qui tabassent quelqu’un dans un couloir. Ibrahim, qui nie depuis le début avoir participé à l’évasion, s’est par contre toujours reconnu dans la personne tabassée. Un PV établit en garde-à-vue constate d’ailleurs qu’il porte de nombreuses traces de coup. Lors de cette garde-à-vue, Ibrahim a essayé de se mutiler avec une lame de rasoir qu’il avait sur lui, ce à quoi les flics ont répondu en le gazant et en l’entravant aux pieds et aux mains jusqu’à ce qu’il soit déféré.

Lors de l’audience d’appel à laquelle une trentaine de personnes étaient présentes en solidarité, l’avocate a plaidé le fait qu’il n’avait pas pu se défendre en première instance et qu’elle même n’avait pas pu préparer la défense comme elle l’aurait souhaité (pas eu accès aux vidéos, pas pu bénéficier d’un interprète pour s’entretenir avec son client les jours avant l’audience…). Ibrahim n’a pas varié dans ses déclarations. Il a continué à réfuter les accusations des flics et son avocate a pu mettre en avant les nombreuses incohérences existant entre les déclarations policières et les images vidéo. D’ailleurs, lors de l’exposé des faits on remarque que les déclarations des flics ont changé au cours de leurs auditions.

Le procureur a demandé confirmation des chefs d’inculpation et de la peine. L’avocate a plaidé la relaxe. Le jugement sera rendu le 02 avril à 13h, sans qu’Ibrahim ne soit extrait.

Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

Ni prison, ni rétention !

NB : Ibrahim sortait d’une peine de 3 mois de prison pour vol avec violence, il était donc dans un cas de double peine. Ce qui pourrait devenir quadruple peine, si lors de sa sortie de prison il était de nouveau enfermé en CRA. D’autant que lors de cette première condamnation il avait également été condamné à une interdiction du territoire français de trois ans.

evasionpalaiseau@riseup.net

D’une prison à l’autre…

compte rendu de l’audience d’appel

rendu du 2 avril : un an de prison pour t’enlever le goût de la liberté.

D’une prison à l’autre…

Le 16 décembre 2012, cinq personnes tentent de s’évader du centre de rétention de Palaiseau. Quatre vont y parvenir mais la cinquième personne, Ibrahim, va rester dans les mains de la police qui le passera à tabac. Il est placé en garde-à-vue puis déféré devant un juge deux jours plus tard accusé d’avoir ceinturé un flic pour lui voler un badge magnétique qui a permis aux autres de se faire la belle. Il est ensuite incarcéré en préventive à Fleury-Mérogis jusqu’au 18 janvier 2013, jour du jugement où il est condamné à deux ans de prison ferme et à verser 1200 euros à deux flics qui se plaignent de violence. En centre de rétention, l’évasion n’étant pas un délit, les flics et les juges cherchent donc à charger sur d’autres chefs d’inculpation.

Ibrahim se trouve maintenant incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Il n’a pas fait appel de la condamnation. Quand on est isolé, étranger et qu’on ne parle pas français, sans avocat, il est quasiment impossible de comprendre qu’on a dix jours pour faire appel. La justice écrase d’autant plus que l’on est pauvre et sans papiers.

D’une taule à une autre, de la prison pour étrangers à la maison d’arrêt, le chemin est tout tracé, et dans les deux sens. Le pouvoir profitera toujours des révoltes, des tentatives d’évasions, des refus d’embarquement, pour enfermer toujours plus les récalcitrants. Et inversement, quand on sort de prison et qu’on est sans papiers, ce qui nous attend c’est dans la plupart des cas, le centre de rétention et l’expulsion.

Quand on est enfermé dans un centre de rétention, quand tous les recours juridiques sont épuisés et quand s’annonce l’expulsion, la seule alternative c’est l’évasion et la révolte. C’est pourquoi ces histoires se répètent : quelques jours avant l’évasion de Palaiseau, sept personnes se sont échappées du centre de rétention de Vincennes, on espère qu’ils courent toujours. A Marseille, en mars 2011, des retenus ont mis le feu à la prison pour étranger du Canet. Depuis, deux personnes sont sous contrôle judiciaire après être passées par la case prison, dans l’attente d’un procès.

Pour Ibrahim comme pour ceux de Marseille, il est important d’être solidaire avec celles et ceux qui se révoltent pour leur liberté, qu’ils soient innocents ou coupables. Car tant qu’il restera des prisons, des papiers et des frontières, la liberté ne restera qu’un rêve.

Feu à toutes les prisons !
Liberté pour toutes et tous !

Pour ne pas laisser Ibrahim isolé face à la prison et à la justice, il est possible de lui écrire :
Ibrahim El Louar
écrou n°399815
Bâtiment D4 – MAH de Fleury-Mérogis
7 avenue des Peupliers
91705 Sainte-Geneviève-des-Bois

Des mandats lui sont envoyés. Si vous voulez y contribuer vous pouvez envoyer de l’argent à Kaliméro, caisse de solidarité avec les inculpés de la guerre sociale en cours. Le n° de compte pour faire un virement : 102780613700020471901 Clé 07.

Si vous voulez envoyer des vêtements ou des colis, ou pour tout contact, il est possible d’envoyer un mail à : evasionpalaiseau@riseup.net

tract-duneprisonalautre-A4-pdf

trouvé sur indymedia nantes

evasion

Traduction en italien

Traduction en anglais

Traduction en grecque

Traduction en allemand

2 ans ferme – 18 janvier 2013

La personne qui avait été incarcérée suite à l’évasion de 4 personnes du centre de rétention de Palaiseau le 16 décembre 2012 a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel d’Évry  à 2 ans de prison ferme et à verser 800 euros et 400 euros de dommages et intérêts à deux flics.

[Tract] Manif’, révoltes et évasions au centre de rétention de Vincennes

 Manif’, révoltes et évasions au centre de rétention de Vincennes

Télécharger le tract mis en page (.pdf)

Depuis plusieurs semaines, les actes de résistance individuels et collectifs dans le centre de rétention de Vincennes, comme à l’extérieur, se sont multipliés. Petite chronologie non-exhaustive de ce qui s’est passé ces dernières semaines.

Le 15 novembre, à la veille d’une manifestation organisée vers le centre de rétention de Vincennes, une révolte éclate dans le bâtiment 2. Un retenu a tenté de se suicider suite à des maltraitances policières, ce qui anime la colère des autres. Ils cassent alors des néons, des caméras, des portes, et des feux sont allumés.

Le 16 novembre, une manifestation nocturne a lieu aux alentours du centre de rétention de Vincennes. Le cortège, d’environ 80 personnes, ne peut pas s’approcher aussi près du centre qu’il le souhaite, car les keufs sont deux fois plus nombreux et bien équipés. Bloqués devant l’hippodrome, les manifestants ont quand même pu être entendus des retenus du centre 1 à force de pétards, feux d’artifices et cris de liberté. « On entendait la manif’ mais vite fait, on est loin, on est loin t’as vu, mais on l’entend quand même. »
À l’intérieur les retenus réagissent. Ils mettent le feu à des poubelles, et tentent de sauter les grilles. Sans succès. Les crs débarquent alors en force dans le centre : « […] ils étaient 60 ou 70 personnes quand même, tu peux rien faire. » Heureusement, il n’y a eu aucune interpellation à l’intérieur comme à l’extérieur.

Le 21 novembre, on découvre que les grilles du centre ne sont pas si épaisses que ça.
La nuit précédente, sept retenus du bâtiment 3 se sont en effet échappés en passant par une porte à l’arrière du centre. Ils ont traversé l’autoroute pour ensuite prendre le RER.
Un retenu revient sur les évasions :
« C’était trop facile de s’évader ! Ils ont ouvert une porte, ils ont couru, moi j’ai vu la porte ouverte mais j’ai pas voulu courir parce que moi ils connaissent toute ma vie […]En fait l’alarme elle fait semblant, ici ils sont en mort d’effectifs en fait, le soir ils sont même pas dix, ils sont même pas dix dans tout le centre !
Ça veut dire là quand y’a eu l’alarme, les mecs ils mettent au moins 3-4 minutes pour réagir, même plus ! Ça veut dire 3-4 minutes t’es déjà dans le RER, tu cours vite là et t’es dans le RER. »
À ce jour, aucun n’a été rattrapé, on leur souhaite bonne chance pour la suite !

La semaine du 10 décembre, plusieurs retenus tentent de se suicider. L’un d’entre eux avale des lames de rasoir, les flics mettent du temps à réagir. « Ils l’ont laissé en chien pendant une heure, ils attendaient. Ils ont appelé le samu, après une heure y’a qui qui vient ? L’infirmière, elle sait à peine faire des piqûres, elle va pas soigner quelqu’un qui a des lames dans son estomac ! »
Suite à cela, les retenus commencent à se plaindre, à boucher toute les caméras, à mettre le feu à du mobilier. « [les flics] ils sont montés, ils ont calmé le jeu. Et le lendemain vers 4h du matin ils ont mis l’alarme, comme quoi y’avait des gens qui fumaient dans les chambre mais c’était comme ça, pour nous faire chier ! »

Dimanche 16 décembre au soir, au centre de rétention de Palaiseau (91), 4 sans-papiers se sont évadés. Après avoir pris son badge magnétique a un flic pour ouvrir les portes, ils ont escaladé les grillages et disparu. Malheureusement un autre retenu accusé d’avoir aidé à l’évasion a été incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Une instruction est en cours dans l’attente d’un procès.

[Palaiseau] 4 évasions du centre de rétention – 16 décembre 2012

Dimanche soir (16 décembre), 4 sans papiers se sont évadés du centre de rétention de Palaiseau (Essonne). Selon la presse, vers 19h30, un retenu a appelé un flic dans la salle de télévision. Il aurait alors été maîtrisé au sol par 5 personnes qui lui aurait pris son badge magnétique pour ouvrir les différentes portes. Alors qu’un continuait de maintenir le flic, les 4 autres se seraient dirigés vers la zone de livraison du centre afin de s’échapper en escaladant un grillage.

Quand au retenu qui a aidé à l’évasion, il serait actuellement en garde-à-vue.

La passion pour la liberté est plus forte que tous leurs grillages, détecteurs de mouvements et caméras de surveillances !

Bonne route aux évadés !

Solidarité avec la personne en garde-à-vue !


Témoignage d’un ancien retenu de la prison pour étrangers de Palaiseau – 28 mars 2012

Depuis plusieurs semaines les sans-papiers prisonniers au centre de rétention de Palaiseau multiplient les mouvements de protestation et de révolte que ce soit sous la forme de départs de feu, d’auto mutilations ou d’affrontements avec la police.
Après avoir été ballotté de Palaiseau à Vincennes suite à un incendie survenu le jeudi 15 mars, puis retransféré à Palaiseau, un retenu raconte le dernier mouvement de révolte qui a eu lieu dans ce centre et pour lequel il a été transféré vers un autre centre, celui de Plaisir.
Liberté pour toutes et tous !

 »La première fois, j’étais au centre là, et y’a beaucoup de gens qui souffrent là-bas. 45 jours pour les gens c’est dur, ils souffrent. Nous on sait pas, on fait ça juste pour voir la liberté tu vois… Et la police là-bas c’est dur avec eux, dès que tu parles avec les matons…

Les repas pour manger ils sont amenés le jour où ils périment puis tu les manges.

L’autre jour y’a un mec là-bas il a brûlé sa chambre et tout. On a tous été transféré au centre de rétention de Vincennes.
Celui qui paye un avocat il sort. Je sais pas si c’est dans la loi que quand tu payes un avocat tu sors, mais quand t’en payes pas tu sors pas. Tu fais les 45 jours. Y’a un gars ils ont trouvé son passeport et tout, mais ils l’ont pas renvoyé, il a payé un avocat, il l’a payé 1700 euros, il est sorti. Mais les autres là ils ont même pas de carte d’identité, y’a même pas un papier qui dit, et ils partent au bled, au minimum ils restent 45 jours.

[Il est retransféré entre temps au centre de Palaiseau]

Y’a des gars ils ont crié pour la liberté dans le centre, pour les papiers et tout, on a crié pour la liberté. Et ils sont venus les policiers à… je sais pas genre 24, je sais pas. Ils ont montré une chienne sur nous direct. Là j’parle de moi, mais j’ai même pas touché un policier avec la main. On a crié pour la liberté et tout, et là ils ont ramené les chiens du centre. Après ils ont montré des retenus direct, ils ont dit « viens-toi, viens-toi ! », direct ils ont menotté les retenus. Moi j’étais dans ce groupe là. Après ils ont emmené au commissariat en face du centre, on a attendu là-bas, et moi j’ai raconté tout ça, les faits et tout. Après ils nous ont mis dans une salle, ils ont mis à poil et ils ont dit « y’a pas de caméras ici ». Après ils sont venus des civils de la police et je leur ai dit « je vais où ? », ils m’ont dit « tu es transféré ». Après il m’a poussé comme ça, après il m’a poussé très fort, je lui ai dit « doucement », j’étais menotté. Moi et mes potes, menottés. Après il m’a accroché les pieds, il m’a fait tombé par terre, après il m’a écrasé la tête avec son pied, après il m’a donné deux coups de pied dans les côtes là, après il m’a tapé sur mon épaule. Comme ça. Après ils ont amené une voiture, je sais pas ce qui est arrivé aux autres, moi j’ai été transféré. Le chef il a mis en garde-à-vue, après je sais pas peut-être il a été jugé. Normalement c’est ça, les autres ils ont été en garde à vue. Moi j’ai été transféré, je sais pas ce qui se passe là-bas.
Moi j’ai demandé depuis que je suis venu ici : « médecin, médecin, médecin ». Y’a personne qui fait rien. Après j’ai parlé avec l’infirmière ici l’après-midi et elle m’a dit « demain tu passes devant le médecin », et ça fait 24h déjà et il est pas venu. Y’a personne qui veut m’entendre ici. Même ils ont pas de certificat pour le jugement que j’ai la semaine prochaine, c’est comme ça.

Depuis que le centre a brûlé la dernière fois, c’était le 15, ils ont libéré un qu’était là-bas, l’autre ils l’ont transféré à… je sais pas, Roissy. Et moi j’ai été transféré ici pour pas dire aux journalistes qu’est-ce qui se passe et tout. Moi je suis là. Ils ont laissé personne là-bas pour pas qu’ils puissent raconter.

Je souffre à mon épaule, mais personne qui s’en soucie. J’ai parlé avec les chefs ici : « Vous êtes là, t’es transféré, c’est pas mon problème… Attendez le médecin, qu’il passe demain, parce que y’a pas de médecin tous les jours ici au centre. » Y’a que l’infirmière et elle fait rien.

Moi j’ai été transféré hier dans le 78. Normalement on est 15, 16. Là-bas à Palaiseau j’crois on était 12 ou 13. Moi j’suis au centre de rétention de Plaisir. Ca fait 18 jours au total que je suis retenu. J’ai fait le recours, mais j’ai pas un avocat bien, c’est pour ça, j’ai un avocat d’office.

J’ai vu l’association France Terre d’Asile, ben normal ils m’aident pas beaucoup. Y’a la police ici, ils travaillent ensemble, il aident pas les gens, ils travaillent avec les policiers. Tu parles avec eux, tu racontes ton histoire et ils te disent « Ramenez votre passeport ou votre carte d’identité ». Ca c’est pourquoi ? Pour t’aider ? Pour mettre un laisser-passer ? Tu vas où là, dans quel pays ?  »