Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Révolte au CIE – 13 janvier 2013

Le 13 janvier 2013 vers 23h, à cause du froid et de l’absence de chauffages, des retenus de toutes les sections du centre ont incendié des matelas dans la cour. D’autres sont montés sur les toits du centre. À l’appel de la radio Blackout, plusieurs solidaires se sont retrouvé.e.s en face du centre pour saluer les révoltés. À la fin de la manifestation une vingtaine d’entre eux a été arrêtée par une douzaine de flics à la Piazza Sabotino.* Cependant, suite à un nouvel appel diffusé par la radio (blackout), un autre groupe de solidaires a bloqué une rue de manière improvisée ce qui a conduit à la libération des personnes arrêtées et au retrait de la police.

 * située bien loin du CIE (ndlt)

Librement traduit de macerie

[Partout] Feux du nouvel an 2013

**Paris – Récit de ballades nocturne contre les prisons**

Ce texte n’est qu’un récit qui en appelle d’autres. Il reflète un point de vue et ne prétend pas parler au nom des autres individuEs présentEs ce soir-là.

Dans la nuit du 31 décembre 2012 au 01 Janvier 2013, nous sommes allés rendre visite aux prisonniers à proximité de plusieurs lieux d’enfermement en Ile-de-France.

Vers 23H30 (peut être plus), nous sommes alléEs à plusieurs dizaines au centre de rétention de Vincennes. Alors que nous traversions le bois en direction du C.R.A, nous croisons un flic seul, avec son chien, qui après nous avoir demandé ce que nous faisions (et devant l’absence de réponse ou de quelques répliques ironiques) nous a alors gratifié d’un « bonne année » étrange et plein d’angoisse (Keufs ou matons : l’année sera plus belle sans vous). Après avoir traversé le bois derrière le centre, nous avons commencé à lancé des pétards, des feux d’artifices et des fusées en criant plusieurs slogans. Dont «  Liberté pour tous, avec ou sans papier », « Liberté ! Liberté ! » ou encore « pierre par pierre, et mur par mur, nous détruirons toutes les prison ».

En quelques minutes, sans doute alertés à l’avance par leur pote maitre-chien (le troll de la forêt), deux voitures pleines de flics débarquent. Nous nous esquivons alors tranquillement en repartant dans la forêt en hurlant sur les flics.

On recroise alors le troll de la forêt (le flic à chien de l’allée) qui est cette fois nettement plus remonté. Il nous dit de nous arrêter (il est seul, nous sommes à plusieurs dizaines) et commence à péter les plombs en menaçant de lâcher son chien et en essayant d’agripper des camarades. Le troll en uniforme finit par se ramasser le cul dans la boue et se faire copieusement insulter (notamment un retentissant « ferme ta gueule ! ferme ta gueule ! ferme ta gueule ! » sur un air chanté). Visiblement contenté de son premier échec de l’année, le troll de la brigade canine abandonne donc en continuant néanmoins à nous suivre de loin.

ArrivéEs sur un parking derrière le bois, les flics nous attendent avec 2 ou 3 bagnoles et commencent à descendre avec l’intention manifeste de nous attraper. Plusieurs personnes se séparent en groupes petits et grands et disparaissent dans la forêt ou aux alentours. S’en suis une petite cavalcade avec les flics qui rôdent un peu partout. Mais finalement, personne n’est arrêté.

Quelques temps plus tard…

Vers 1h30 du matin (peut être plus encore une fois) on est plusieurs à arriver vers la prison de Frêne. Il pleut et il fait froid, mais on se promène et on crie notre solidarité aux prisonniers qui commencent à répondre un peu et à gueuler. Puis le spectacle son et lumière commence.

Plusieurs groupes lancent des feux d’artifices (type mortier), pétards et fusées tout autour de la prison. A l’intérieur ça gueule, on lance des « liberté ! » qui reviennent comme un écho. Plusieurs slogans criés. On entend des gens gueuler à l’intérieur (la plupart contents, certains autres non : on les a peut-être réveillés…). Quelques pétards et fusées continuent de claquer pendant quelques minutes, puis on s’esquive tranquillement en continuant à crier.

Une société qui a besoin d’enfermer est elle-même une prison. Et la société dans laquelle nous vivons n’en a que trop besoin.

La prison est la soupape de sécurité d’une société autoritaire, divisée en classes, qui domine et opprime.

A défaut de pouvoir abattre ces murs dans l’immédiat, nous voulions réduire la distance entre ceux et celles qui sont dedans quelle que soit la raison et nous qui sommes dehors, au moins pour quelques minutes.

Parce que la liberté n’existera pas pleinement « hors les murs » tant qu’il y aura des murs de prison.

Parce que nous ne nous laisserons pas enfermer sans broncher.

Aussi, rappelons qu’avec un peu de malice et de bonne volonté, à 30 ou à 3000, il est toujours possible d’agir.

Tous les ans, partout dans le monde le jour du 1er de l’an, des rassemblements et des manifestations contre la prison et les lieux d’enfermement se déroulent aux abords des taules de toutes sortes à l’aide de feux d’artifices, de slogans, et d’autres trucs qui font du bruit ou laissent des traces.

Cette année encore, un appel international à des actions contre la prison avait été lancé pour la nuit du réveillon.

Enfin, le reste de l’année est là pour continuer à s’en prendre à la taule (dedans ou dehors) !

Feu à toutes les prisons ! Vive la belle ! Vive les mutinEs ! Vive la liberté !

Quelques anarchistes.

source

**Devant le centre de rétention de Schiphol (Amsterdam) :**

La nuit dernière, un groupe de personnes est allé faire du bruit devant le camp de déportation de Schiphol (Amsterdam). Il s’agit d’une tradition internationale de la Saint-Sylvestre de se rendre devant les prisons afin de briser le silence et l’isolement.

Dans la nouvelle prison de Schiphol « De Poort », plus de 1.000 personnes seront enfermées. Encore plus de cellules pour un système meurtrier. La nuit dernière, des messages enregistrés depuis le RefugeeChurch – une église squattée habitée par des sans-papiers à Amsterdam – ont été diffusés pour les personnes enfermées (à l’intérieur).

[…] Le système carcéral est entièrement basé sur leur besoin de réglementer et de contrôler la «société». Les gens sont enfermés simplement parce qu’ils ne rentrent pas dans cette société, ne contribuent pas suffisamment en termes économiques, ou tout simplement dans le but d’effrayer les gens. Pour l’Etat il s’agit de protéger les riches et l’ordre, afin de maintenir l’exploitation et la répression.

C’est pourquoi nous continuerons à venir pour faire entendre notre solidarité avec les prisonniers.

Jusqu’à ce que tout le monde soit libre, jusqu’à ce que les frontières et les murs de prison n’existent plus.

Pour un Nouvel An rebelle !

Traduit de l’anglais de Contra-info via le chat noir émeutier

**À Helsinki, un groupe de 20 personnes a manifesté autour du centre de rétention pour sans-papiers de Metsala.**

Quelques échanges ont eu lieu avec un détenu, la solidarité s’est exprimé par du vacarme nocturne avec tambours, slogans contre les CRA et les frontières, feux d’artifices et banderole. Un camarade a été arrêté par les flics mais relâché quelques heures plus tard.

**Voir aussi ici** **et là**

Récit de la manif du 15 décembre contre la traque aux pauvres à Marseille et ailleurs

Récit de la manif du 15 décembre contre la traque aux pauvres à Marseille et ailleurs

Les manifestants arrivent petit à petit au RDV donné à 16 heure sur la Porte d’Aix. C’est l’occasion d’occuper la pelouse interdite depuis l’été dernier (suite à son occupation par les haragas puis par les Roms), de boire un thé ensemble, de poser une table de presse et de distribuer des tracts aux alentours : le texte d’appel à la manif ‘ (en français et en arabe), un texte écrit pour la manif’, « et BIM! » (en français et en arabe aussi). À Marseille (et pas que…), ça fait un moment qu’on s’en prend plein la gueule : occupation policière et militaire massive, expropriations et expulsions en pagaille, restructurations en tout genre, Marseille 2013 et autres joyeusetés. Au lieu de riposter contre un ennemi commun, on s’enfonce dans une guerre des pauvres contre les pauvres : organisation de groupes « d’auto-défense » de citoyens contre les Roms, les voleurs, les mendiants etc., expulsions de camps de Roms par leurs voisins armés… Cette manif’ contre la traque aux pauvres était une réponse à ce contexte. Vers 17 heure nous sommes environ un peu plus que 200. Nous nous mettons en route en direction du Centre de rétention du Canet, avec une banderole de tête sur laquelle est écrit : « contre la misère et l’exploitation, on s’en fout du droit, on n’aura que ce qu’on prendra ». Deux autres banderoles, sur lesquelles on peut lire: « sans-papiers ni frontières » et « on veut pas de vos miettes, étouffez vous avec », encadrent la manif’. Aux cris de « contre la misère et l’exploitation, à bas l’Etat, les flics et les patrons », « ni flics, ni fric, ni expulsions », nous empruntons la rue d’Aix en bloquant la circulation. Les premiers fumigènes sont allumés et les premiers pétards éclatent. À noter qu’aucun parti ou orga n’ont de place. Tout au long du parcours, les tracts sont largement distribués et partout nous rencontrons un accueil chaleureux et enthousiaste! Véridique, on avait jamais vu ça à Marseille. Même les automobilistes et les bus klaxonnaient pour nous soutenir (alors que d’habitude, quand ils klaxonnent, c’est avant de nous foncer dessus). Les critiques abordées dans les tracts et à travers les slogans et les banderoles ( précarité, frontières, exploitation…), font écho au vécu de chacun. Des personnes rejoignent la manif. Spéciale dédicace aux ado-e-s qui ont pris le micro boulevard national. Nous arrivons devant le centre, l’accès est bloqué par les gendarmes mobiles. Nous restons là un moment à faire le plus de bruit possible et à jeter des pétards. Nous décidons de partir. On remonte plombière et nous nous arrêtons un moment devant la gendarmerie squattée par des Roms. Ensuite, nous nous dispersons tranquillement. Certains d’entre nous rentrent en bus gratuit. Le chauffeur a vue passer la manif, il les accueille à bras ouverts. On est content, c’était une chouette manif, vivement la prochaine.

[Tract] Manif’, révoltes et évasions au centre de rétention de Vincennes

 Manif’, révoltes et évasions au centre de rétention de Vincennes

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Depuis plusieurs semaines, les actes de résistance individuels et collectifs dans le centre de rétention de Vincennes, comme à l’extérieur, se sont multipliés. Petite chronologie non-exhaustive de ce qui s’est passé ces dernières semaines.

Le 15 novembre, à la veille d’une manifestation organisée vers le centre de rétention de Vincennes, une révolte éclate dans le bâtiment 2. Un retenu a tenté de se suicider suite à des maltraitances policières, ce qui anime la colère des autres. Ils cassent alors des néons, des caméras, des portes, et des feux sont allumés.

Le 16 novembre, une manifestation nocturne a lieu aux alentours du centre de rétention de Vincennes. Le cortège, d’environ 80 personnes, ne peut pas s’approcher aussi près du centre qu’il le souhaite, car les keufs sont deux fois plus nombreux et bien équipés. Bloqués devant l’hippodrome, les manifestants ont quand même pu être entendus des retenus du centre 1 à force de pétards, feux d’artifices et cris de liberté. « On entendait la manif’ mais vite fait, on est loin, on est loin t’as vu, mais on l’entend quand même. »
À l’intérieur les retenus réagissent. Ils mettent le feu à des poubelles, et tentent de sauter les grilles. Sans succès. Les crs débarquent alors en force dans le centre : « […] ils étaient 60 ou 70 personnes quand même, tu peux rien faire. » Heureusement, il n’y a eu aucune interpellation à l’intérieur comme à l’extérieur.

Le 21 novembre, on découvre que les grilles du centre ne sont pas si épaisses que ça.
La nuit précédente, sept retenus du bâtiment 3 se sont en effet échappés en passant par une porte à l’arrière du centre. Ils ont traversé l’autoroute pour ensuite prendre le RER.
Un retenu revient sur les évasions :
« C’était trop facile de s’évader ! Ils ont ouvert une porte, ils ont couru, moi j’ai vu la porte ouverte mais j’ai pas voulu courir parce que moi ils connaissent toute ma vie […]En fait l’alarme elle fait semblant, ici ils sont en mort d’effectifs en fait, le soir ils sont même pas dix, ils sont même pas dix dans tout le centre !
Ça veut dire là quand y’a eu l’alarme, les mecs ils mettent au moins 3-4 minutes pour réagir, même plus ! Ça veut dire 3-4 minutes t’es déjà dans le RER, tu cours vite là et t’es dans le RER. »
À ce jour, aucun n’a été rattrapé, on leur souhaite bonne chance pour la suite !

La semaine du 10 décembre, plusieurs retenus tentent de se suicider. L’un d’entre eux avale des lames de rasoir, les flics mettent du temps à réagir. « Ils l’ont laissé en chien pendant une heure, ils attendaient. Ils ont appelé le samu, après une heure y’a qui qui vient ? L’infirmière, elle sait à peine faire des piqûres, elle va pas soigner quelqu’un qui a des lames dans son estomac ! »
Suite à cela, les retenus commencent à se plaindre, à boucher toute les caméras, à mettre le feu à du mobilier. « [les flics] ils sont montés, ils ont calmé le jeu. Et le lendemain vers 4h du matin ils ont mis l’alarme, comme quoi y’avait des gens qui fumaient dans les chambre mais c’était comme ça, pour nous faire chier ! »

Dimanche 16 décembre au soir, au centre de rétention de Palaiseau (91), 4 sans-papiers se sont évadés. Après avoir pris son badge magnétique a un flic pour ouvrir les portes, ils ont escaladé les grillages et disparu. Malheureusement un autre retenu accusé d’avoir aidé à l’évasion a été incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis. Une instruction est en cours dans l’attente d’un procès.

Manifestation bruyante au centre de rétention de Lesquin – 8 décembre 2012

Aujourd’hui, le 8 décembre 2012 à 11h20, un cortège de vélo a pris la route depuis porte de Douai à Lille pour se rendre à une manifestation bruyante au Centre de Rétention de Lesquin prévue à 12h00. Les participant-e-s souhaitent rappeler leur soutien à toutes les personnes enfermées, et affirmer leur opposition à ces prisons pour étranger-e-s, aux politiques migratoires françaises et européennes, aux expulsions qui en découlent.

Le Nord Pas de Calais une terre de répression pour les sans papiers

À Calais, cela fait maintenant dix ans que le centre de Sangatte a été fermé, et trois ans que les jungles ont été rasées. Ces coups médiatiques n’ont fait qu’aggraver une situation déjà catastrophique, et la répression croissante et les conditions inhumaines dans lesquelles se retrouvent les migrant-e-s sur place n’ont jamais cessé. Le récent rapport du Défenseur des Droits, faisant suite à un dossier de témoignages compilés par des activistes du réseau No Border, est venu confirmer cela. C’est d’ailleurs aujourd’hui, le dernier jour de l’événement « Sangatte, 10 ans qu’ça s’gâte », qui rappelait et dénonçait la situation à Calais et dans toute la région.
Depuis plus d’un mois maintenant, 125 camarades sans-papiers organisé-e-s au sein du CSP59 sont en grève de la faim pour faire entendre leurs revendications face à la surdité de la préfecture et de l’État.
Nous souhaitons leur affirmer notre soutien et notre solidarité. Créé initialement en 1984 et agrandi en 2006, c’est 1152 personnes qui ont été enfermées au centre de rétention Lesquin-Lille durant l’année 2011. C’est ici que fin 2008, les autorités prévoyaient des charters illégaux pour l’Afghanistan. Des mobilisations avaient permis l’annulation de certains vols mais pas de tous. C’est ici encore qu’en avril 2012, suite à une occupation du local de l’UMP de Lille par le CSP 59 des camarades sans-papiers s’étaient retrouvés à l’intérieur de ce centre, menacés d’expulsion.

Une manifestation bruyante

Ce centre de rétention et la situation dans la région ne sont pas des exceptions en France ou ailleurs. Par cette manifestation, nous voulons dénoncer l’existence de ces lieux et de ces situations, et soutenir les personnes enfermées à l’intérieur.
Nous refusons ce monde construit sur les frontières et la privation de liberté, n’obéissant qu’à la logique capitaliste qui permet la libre circulation des marchandises et des capitaux, mais entrave celle des personnes.
Nous dénonçons cette Europe qui s’affirme toujours plus en tant que forteresse en allouant des moyens humains et financiers colossaux à l’agence européenne de police aux frontières FRONTEX, et en externalisant ses frontières par des accords avec d’autres pays frontaliers ou non (Turquie, Sénégal, Libye, Biélorussie…). Depuis 1998, on compte 17 738 personnes assassinées aux frontières de l’Europe Forteresse, et 2000 morts aux frontières de la méditerranée pour l’année 2011.
Pour que cesse l’acharnement quotidien que subissent les migrant-es et les sans-papiers :

  • Nous exigeons la fin des guerres impérialistes et néo-coloniales menées par nos États dans le reste du monde.
  • Nous exigeons la fermeture et la destruction des centres de rétention.
  • Nous exigeons l’abolition des lois visant au contrôle et à la répression de l’immigration.
  • Nous exigeons l’ouverture des frontières et le respect des libertés de circulation et d’installation.

Trouvé sur indymedia lille

[Marseille, 15 décembre 2012] Manifestation « contre la traque des pauvres à Marseille et partout ! »

Manifestation « contre la traque des pauvres à Marseille et partout ! » samedi 15 décembre à 16H, porte d’Aix,vers le centre de rétention du Canet

Marseille devient la ville où on veut plus te voir traîner, mais plutôt au travail et sous payé ! Plus belle la ville se « rentabilise » et se « sécurise » et c’est les pauvres qui ramassent, comme toujours ! Traque des vendeurs à la sauvette, des Roms, des Sans-papiers et leurs familles, des RSAstes, des Chômeurs, des locataires qui ne peuvent pas payer leurs loyers, militarisation des espaces publics.

Cet été, a la prison pour sans-papiers du Canet, tabassage, pressions, résistances et révoltes se sont succédés. À la rentrée, ce sont les Roms qui en ont pris pour leur grade.

Ils construisent une ville où les liens qu’il nous reste pour survivre par l’entraide et la débrouille sont passés au rouleau compresseur, où les pauvres sont parqués dans des ghettos, alors qu’on construit des ghettos pour riches à la Joliette, à St Charles ou aux Crottes.

Pour continuer à s’enrichir sur notre dos, l’État et les patrons nous divisent en nous montant les uns contre les autres, nous balancent quelques miettes, pour nous aider à oublier nos conditions de vie de plus en plus merdiques.

Nous ne voulons pas de nouvelles réformes, on aura que ce qu’on prendra !

Prenons tous les logements !

Empêchons toutes les expulsions !

Détruisons les centres de rétention et les prisons !

collectif sans papiers ni frontières

contact: luttedecras@riseup.net

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[Grèce] Affrontements au centre de Komotini – 23 novembre 2012

Révolte des retenus ce vendredi 23 novembre dans le centre de rétention de Komotini près de la frontière avec la Turquie, dans le nord de la Grèce, un des grands centres ouvert ces derniers mois.

Les prisonniers ont protesté aux cris de « Liberté » et « Ramenez nous chez nous », ont commencé à mettre le feu et à casser le centre. 12 prisonniers ont été blessés et 4 flics.

Une manifestation de solidarité  a également eu lieu à l’extérieur.

40 prisonniers auraient été par la suite arrêtés.

Dimanche 18 novembre, c’est dans le centre de Corinth qu’il y avait eu des affrontements.

[Lille, 8 décembre 2012] Manifestation bruyante, centre de rétention de Lesquin

Manifestation bruyante, centre de rétention de Lesquin

Autour de la manif du 16 novembre 2012 au CRA de Vincennes

Vendredi soir nous étions une petite centaine à nous retrouver dans la gare de Joinville-le-Pont, en réponse à l’appel à la manifestation qui a (largement) circulé dans les rues, sur le net et sur les ondes ces dernières semaines. Les chiens de garde de la RATP attendaient dans la gare, menaçants, et espéraient nous intimider. Nous sommes sortis sans encombre, par un accès non surveillé. Derniers préparatifs, noms d’avocats, distribution de matos pour faire du bruit ainsi que de gilets réfléchissants empêchant (on l’espère) l’éventuelle identification photographique a posteriori. Des nouvelles du centres nous sont parvenues juste avant la manif’, une rébellion a eu lieu la veille, et les retenus nous ont encouragés à venir manifester. L’objectif est posé : tenter d’arriver au plus près du centre et nous faire entendre des retenus. Il est également entendu qu’en cas de charge nous serons disposés à y répondre (une banderole renforcée en tête “Contre les frontières et les centre de rétention”). Nous tentons de prendre la route qui mène à l’arrière du centre, fumigènes, slogans, la détermination est palpable. Deux lignes de CRS se mettent en place, une hésitation nous fait rater l’opportunité de passer, le rapport de force semble défavorable, Nous tentons autre chose.
Demi-tour, toujours aussi motivé-e-s, nous allons devant le centre, où nous nous retrouvons devant un dispositif conséquent bloquant à la fois l’accès au bois et à l’école de police. Nous sommes loin du centre. Les feux d’artifices et les pétards sont perçants, comme nos cris, mais tout aussi moches.
Après s’être égosillés et explosés les tympans, plus de carburant. Nous avons appelé les retenus. La plupart ne nous entendaient pas mais quelques-uns ce sont mis, eux aussi à se rassembler à l’intérieur du centre, tentant de s’évader en grimpant aux grilles, brûlant des poubelles. Des renforts de police sont arrivés, ils ont été pris en étau comme nous dehors. Nous avons décidé de repartir. Les flics ont décidé de nous escorter jusqu’au RER.
“On est trente, en manif ; et on ballade la police ! “

Niveau répression, Il ne s’est rien passé à Vincennes ce soir-là. Les flics nous ont juste laissé manifester, dans le cadre qui leur convenait sans qu’ils n’aient été à aucun moment inquiétés. Point de joie, donc. Cependant, au vu de la faiblesse des initiatives autonomes, – qui n’est pas celle de la répression-, oser une action publique, sans se cacher ni travestir son discours pour utiliser des individus comme masse, ou des orgas comme légitimité, n’est pas chose aisée*.

Manifester devant le centre, ne saurait être, pour nous**, une finalité en soi, ni un moment purement symbolique. Il s’agit plutôt d’un pari, d’une proposition, d’une expérimentation pour tenter d’initier une nouvelle dynamique de lutte contre les centres de rétentions et les frontières. C’est un moyen parmi d’autres qui ne veut pas cristalliser ni réduire le champ d’action envisagé.
Des initiatives moins visibles mais complémentaires ont accompagné la manif. Tables d’information, développement des contacts avec l’intérieur, collecte de témoignages, émissions de radio, collages d’affiches, discussions, confection d’outils de diffusion (tracts, tags, journal mural également mis en ligne, etc.), “travaux pratiques” (repérages, banderoles, etc.) Ces initiatives participent à inscrire cette lutte dans une continuité, et à se détacher ainsi d’une simple démarche réactionnaire ou évènementielle. Les nombreuses formes de résistance et de révolte qui fleurissent dans les CRA ne sauraient être les seuls moments consacrés qui aiguisent notre solidarité.

Des individus échangent, se confrontent, s’organisent et désirent continuer à le faire.
Sont donc formulées des bases claires : le désir de continuer à lutter contre les centres de rétention et la machine à expulser en construisant des initiatives autonomes, l’exigence de s’organiser horizontalement de manière informelle ainsi que la volonté de s’ouvrir à un dialogue réciproque entre le dedans et le dehors.
Ses bases pourraient conduire à provoquer une rencontre, et trouver des complicités pour s’attaquer aussi à ce qui est moins visible, pour affiner notre solidarité, la rendre active, lutter avec et non pas pour d’autres.

*Et ceci sans compter les distances, menaces, désolidarisations et dissociations, en d’autres termes, la répression préventive des commentateur-ice-s attardé-e-s. Celleux-la mêmes qui commencent toujours par poser des questions de flics avant de se poster en juges et censeurs, bel effort d’autoritarisme. Celleux-là mêmes qui isolent des idées et des pratiques pour sauver leur cul confortablement installé derrière un clavier. Celleux-là mêmes qui placent la stratégie avant l’éthique, qui, empli-e-s de compromis et de tolérance, en arrivent à jouer le jeu de l’État. On n’oublie pas non plus les politicien-ne-s qui se constituent en institution morale et souhaitent nous voir enfermé-e-s, pour se prouver qu’illes avaient raison.
Sérieux, il faudrait songer à vous auto-dissoudre…

**Joker & Pingouin, deux anarcho-individualo-nihilo-insurrectio-toto-sous-prolétaires-radicaux-chics qui croient que le monde est fragile comme une vitrine.

[texte reçu par mail]

Récit de la manifestation du 16 Nov 2012 pas-trop-trop loin du cra de Vincennes

Récit de la manifestation du 16 Nov 2012 pas-trop-trop loin du cra de Vincennes

Rendez-vous était donné à 18 heures au RER de Joinville-Le-Pont pour une manifestation “nocturne et sonore” visant à s’approcher au plus près du centre de rétention de Vincennes. Une petite centaine de personnes avait répondu à l’appel non déposé en préfecture..

Le cortège démarre une demie-heure plus tard, encadré par deux banderoles. Sur celle de tête, renforcée, est écrit “Contre les frontières et les centres de rétention”. Sur celle de derrière, “Liberté pour tou-te-s avec ou sans papiers”. On se met à crier et on se dirige vers l’arrière du centre, côté autoroute. Sur le chemin on se retrouve vite bloqués par des cordons de gendarmes mobiles. Deux fumis sont craqués et ont fait demi-tour suivis par les flics, pour passer d’un autre côté, par l’entrée du centre. On arrive au niveau du parking de l’hippodrome, bloqué par des barrières, des camions et des gendarmes. Un gros spot lumineux est braqué sur le cortège.

On reste là en continuant à crier des slogans, de plus en plus fort pour essayer de se faire entendre des retenus. “Pierre par pierre et mur par mur nous détruirons toutes les prisons”, “liberté pour tous, avec ou sans papiers”, “non non non aux expulsions, libération de tous les prisonniers”, ”feu feu feu aux centres de rétention”, “ni matons ni prisons n’arrêteront nos rebellions”. Des pétards, des fusées et quelques feux d’artifices sont lancés, les sifflets et les casseroles se mêlent aux cris de “liberté !”.

A l’intérieur, des retenus crient et manifestent aussi. Dans le centre 1, le feu est mis à des poubelles, des retenus tentent d’escalader les grillages, déclenchant les alarmes. Une soixantaine de CRS entrent à l’intérieur du centre pour mater la rébellion. Hier déjà, dans le centre 2, suite à une énième tentative de suicide, des retenus ont cassé du mobilier, des caméras, des néons et ont tenté d’allumer des feux, les CRS étaient alors également intervenus.

Dehors, au bout d’une bonne demie-heure, on décide de repartir vers le RER, encadrés par les flics, au chant de “on est trente en manif et on promène la police !” Arrivés sur le quai, toujours encadrés des CRS, on prend le train. Il n’y aura aucune arrestation. Des civils nous suivent, ils seront virés quelques stations plus loin à coup de slogans outrageants.

Continuons la lutte contre les centres de rétention et les frontières !

Solidarité avec les enfermé-e-s !

Quelques participant-e-s

Trouvé sur indymedia nantes