Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Calais – Douvre, mobilisation antifasciste en solidarité avec les migrant-e-s

Dimanche 25 janvier 2015, une centaine d’antifascistes ont manifesté leur solidarité avec les migrants sur la Place d’Arme et dans les rues de Calais. Le groupuscule néo-nazi « Sauvons Calais » appelait à manifester contre l’ouverture d’un centre d’accueil pour les migrants. La préfecture avait interdit à la fois le rassemblement de Sauvons Calais et le contre-rassemblement organisé par l’Action Antifasciste NP2C. Sauvons Calais avait indiqué qu’il braverait l’interdiction. Ils sont finalement restés cachés bien au chaud.

(source : Lutte en Nord)

De l’autre côté de la Manche, à Douvres, le groupe fasciste Support the Calais Truckers (SCT) était bel et bien présent et a tenté pour la seconde fois de bloquer le port. Ils pensaient rassembler du monde pour soutenir les routiers risquant des amendes en transportant des migrant-e-s à leur insu et surtout contre les « envahisseurs ». En réalité ils ont rassemblé les antifas venus à plus nombreux pour en découdre, et une horde de flics pour protéger la manifestation. Certains des néo-nazis ont dû se réfugier sur le toit du bar qui faisait office de point de rendez-vous, avant de redescendre pour tenter de prendre la rue. Les antifas ont bloqué une première fois la manif, puis une deuxième fois lors de laquelle des pierres ont été jetées, puis la protection des flics n’a plus était suffisante pour empêcher qu’un nazillon soit physiquement malmené. Les fascistes ont essayé de s’enfuir, poursuivis par les antifas, eux-même poursuivis par les flics qui ont fini par les rattraper pour les contenir le temps que SCT fasse sa manif.

Traduction libre de la presse

 

[Calais] Entre coups de matraque et coups de feu

Samedi 17 janvier 2015 au soir, un campement de réfugiés syriens à été attaqué à coup de pistolet à bille. Une camionnette s’est arrêtée au niveau de l’installation et plusieurs coups de feu ont été tirés. La veille déjà, le même véhicule était passé et les passagers avaient insulté et menacé les personnes présentes.

Ce n’est pas la première fois que des fascistes s’attaquent directement aux migrant-e-s à Calais. Cette nouvelle attaque intervient dans un contexte de montée d’agressions racistes un peu partout en France.

Dimanche, le groupe d’extrême droite « Sauvons Calais » appelle à une nouvelle manifestation « contre l’immigration« . Cette manifestation a été interdite par la préfecture et le groupe affiche la couleur sur sa page facebook : « tout le monde est libre de ses mouvements et peut faire ce qu’il veut. Nous n’avons pas le pouvoir de retenir des foules…« .

Plusieurs appels à se rendre à Calais circulent (voir ici et ) pour les empêcher de se réunir, riposter à d’éventuelles attaques et se solidariser avec les migrant-e-s.

On en profite pour rappeler que le samedi 7 février est organisée à Saint Denis une journée de solidarité avec les migrant-e-s de Calais.

[Calais] Accueil ?

18 janvier 2015. Caution pseudo-humanitariste à la logique répressive, le centre d’accueil de jour, tant vanté par les politiciens locaux et nationaux, vient d’ouvrir ses portes. Situé à l’extérieur de la ville, derrière la rocade, il est à la fois la caution humanitariste des politiques contre les migrant-e-s et une manière d’éloigner les exilé-e-s du centre ville, du port, des commerces, des habitant-e-s de la ville.

Celles et ceux qui veulent s’y rendre et retourner au centre ville ensuite doivent alors traverser la rocade de contournement de la ville, déjà réputée meurtrière pour les migrant-e-s.

C’est désormais le seul lieu de distribution de repas puisque son ouverture s’accompagne d’un arrêté municipal interdisant les distributions sur le reste de la commune. La maire de Calais voulait se débarrasser des migrant-e-s, elle a trouvé la solution.

Les migrant-e-s de Calais deviennent de plus en plus persona non grata dans le centre ville et autour du port : présence massive des flics, attaques des fachos, magasin leader price et cafés qui leur interdisent l’accès, pression municipale autour du stade de foot, etc. Contraints de vivre dans les jungles, isolés et à la merci des rafles, l’auto-organisation pour la lutte et la solidarité des migrant-e-s devient de plus en plus compliquée. Avec l’ouverture du centre d’accueil, la municipalité prend en gestion, dans un lieu contrôlé par les associations qu’elle y a placé, les besoins élémentaires, se nourrir, se laver, charger son portable, et réduit encore un peu toute possibilité de rencontre et d’échange, d’organisation et de résistance.

Récemment l’accès de la médiathèque municipale a également été « interdit » aux migrant-e-s qui venaient y consulter internet, lire la presse anglaise, se reposer, etc. Ne pouvant pas l’afficher aussi frontalement, la mairie a trouvé la parade : désormais son accès est réservé à celles/ceux qui ont une carte d’accès, délivrée gratuitement à qui peut présenter un papier d’identité et un justificatif de domicile.

Le 25 janvier prochain, les fachos du groupe « Sauvons calais » appellent à une nouvelle manifestation contre l’immigration. Une contre-manifestation va être organisée le jour même et un appel à venir à Calais autour du 25 circule.

Une bonne nouvelle quand même, il semblerait qu’un vent de liberté continue de souffler sur la ville. Outre les solidarités qui se construisent chaque jour sur place, dans les squats et autour des campements, la barrière anti-migrants construite autour du port est de nouveau tombée ce 15 janvier. 300 mètres de barrière couchée au sol, à un autre endroit que la fois précédente. Cette fois elle ne sera pas relevée.

« Tout peut être brisé. Nous rêvons d’un temps ou non seulement les soi disant fascistes organisés ne se montreront plus en rue, mais aussi les flics et politiciens responsables du régime frontalier n’auront plus l’opportunité de décider de nos vies et mouvements.

Pas de nation, pas d’état, pas de flics, pas de frontières. Pas de système d’asile qui peut interdire d’un endroit ou vivre. Pas d’Eurodac »

[Calais] Les flics (et leurs amis) manifestent contre l’immigration

13 octobre 2014. Aujourd’hui les flics de Calais sont descendus dans la rue contre les migrant.e.s. Une fois n’est pas coutume, mais cette fois-ci ils manifestaient à l’appel de leur syndicat, Unité SGP Police, affilié à la centrale syndicale Force Ouvrière, pour protester contre « la pression migratoire« . Leur prose est très claire sur leurs intentions : il s’agit d’une manifestation contre les migrant.e.s avec des arguments anti-immigration identique à ceux du groupuscule d’extrême droite « Sauvons Calais », avec une touche de revendication sur les moyens pour sauver les apparences.

Ils dénoncent « la pression migratoire » appellent « tous les citoyens à se rassembler » « pour la survie des emplois et la sécurité des calaisiens » : crise économique (« le flux de migrants entraîne l’économie locale dans une crise sans précédent et les entreprises sont menacées« , « une prévisible délocalisation d’entreprises, une baisse conséquente de l’activité commerçante, une baisse drastique de l’activité portuaire« ), sécurité et délinquance des migrants, problèmes psychiques et sociaux chez les policiers (« Les indicateurs des facteurs psychosociaux, dépressions, divorces, arrêts maladie, attestent du malaise« ), violence des soutiens (« les associations de « No-Borders » qui ont initié la stratégie de l’anonymat pour que les auteurs d’outrages et rebellions ne puissent être identifiés« ), tout y passe.

Ils demandent des « moyens policiers supplémentaires » et « des mesures de la part de la communauté européenne« , dénonçant les « mesurettes » franco-britaniques.

Bien obligés de préciser que « ce rassemblement se veut pacifiste » vu la teneur du propos et les récentes attaques fascistes contre des migrant.e.s (et là), des militant.e.s et des bénévoles, ils appelaient donc à un rassemblement puis à une opération escargot sur la rocade. L’appel était relayé sur des sites d’extrême droite (sauvons calais, jeune nation, etc.).

300 personnes se sont rassemblées ce matin au rond-point du terminal ferry : des flics mais aussi une trentaine de tracteurs agricoles (!!??), des chasseurs (sic) et des « calaisiens ».

Les flics sont là pour défendre les intérêts de ceux qui ont le pouvoir et des riches, et faire filer droit et réprimer tou.te.s celles et ceux qui sortent du rang par nécessité et/ou par choix. Flics et fascistes servent les mêmes intérêts : ceux du capital et de l’État, de la réaction et du chacun pour soi. Cette alliance de fait n’a rien d’étonnant ou de surprenant, c’est le quotidien de toutes celles et ceux qui, à Calais comme ailleurs, subissent leurs attaques. Les migrant.e.s sont de plus en plus confronté.e.s à la violence et les militant.e.s/soutiens sont peu nombreux/ses et ont besoin de bras et de cerveaux supplémentaires.

[Calais] Ségrégation à Leader Price, douches incendiées et fachos anglais

Le samedi 27 septembre 2014, le magasin Leader Price situé avenue Roger Salengro à Calais a pratiqué la ségrégation à l’entrée de son magasin, interdisant l’accès aux personnes de couleurs qui désiraient faire leurs courses. Un groupe d’une dizaine de personnes habitant le campement de migrants soudanais situé derrière le magasin n’a en effet pas eu accès au magasin, la porte ouverte de ce dernier étant contrôlée par un vigile qui ne les a pas laissé rentrer, obéissant aux consignes du directeur. Plusieurs personnes ont été témoins de la scène et l’ont filmé. Voir ici.

Samedi également, une manifestation s’est tenue dans le port de Douvres en Angleterre contre « l’immigration clandestine » à l’appel d’un groupe facebook de soutien aux chauffeurs routiers qui font la liaison Douvres-Calais. Ce groupe de nazillons appelle à faire barrage en bloquant le port de Douvres afin « d’empêcher les terroristes de l’État islamique de rentrer dans le pays, d’empêcher Ebola d’arriver dans le pays, d’empêcher des criminels non contrôlés d’entrer« , mais aussi « les violeurs et les agresseurs d’enfants« …

Après la manif du collectif « Sauvons calais » et du gratin de l’extrême droite française du 7 septembre, les agressions fascistes continuent à Calais : Dans la nuit du 17 au 18 septembre 2014, les douches mises en place par une association caritative pour les exilés ont été une nouvelle fois (déjà en mars dernier) incendiées. Un matelas a été placé entre les deux bungalows, aspergé de combustible et allumé. Le 20 septembre ce sont des coktails Molotov qui ont été envoyés contre un squat.

Pendant ce temps là côté politiciens un accord a été conclu sur une aide du Royaume-Uni à la France de 15 millions d’euros en trois ans pour renforcer le contrôle du port de Calais : un fond commun, largement alimenté par ces 15 millions va servir à modifier le port de Calais pour tenter d’empêcher les migrant-e-s de passer en Angleterre mais aussi pour mener des campagnes « auprès des migrants pour expliquer le caractère illusoire et dangereux du passage clandestin vers le Royaume-Uni » explique le ministre Cazeneuve. Peut être que ces campagnes de tiendront dans le futur centre d’accueil ?

Face aux flics, aux fachos et aux politiciens la solidarité est plus que jamais nécessaire.

 

 

[Calais] Des Molotov contre les migrant.e.s

20 septembre 2014. Dans la nuit de samedi, le squat « des égyptiens », rue blériot, a été attaqué par 4 riverains à coups de cocktails Molotovs. Trois ont été lancés et par chance un seul a pris feu et l’incendie a vite été éteint par les habitants du squat. L’un d’entre-eux a également été blessé à la jambe, percuté par le véhicule des attaquants.

Le squat de la rue blériot est expulsable depuis début septembre.

[Calais] Week end de solidarité face à l’extrême droite

Dimanche 7 septembre 2014 s’est tenue à Calais une manifestation fasciste contre « la colonisation migratoire » et « les gauchistes crasseux » qui a rassemblée une centaine de personnes protégées par la police. Leur rassemblement qui devait initialement se faire place d’armes a été délocalisé suite a des discussions avec la préfecture, devant l’hôtel de ville.

Vendredi 5 septembre une personne solidaire des migrant.e.s a été agressée à la sortie de son lycée, coup de pied, insulte et intimidation.

En réponse plusieurs initiatives ont été organisée :

Vendredi 5 septembre une manifestation a parcouru les rues de la ville a l’appel des migrant.e.s et de personnes solidaires contre les violences policières et la présence des fascistes.

Dimanche, dans le cadre du week end de résistance anti fasciste, une contre-manifestation a rassemblé une centaine de personnes et 150 migrant.e.s et solidaires ont participé à un tournoi de foot / open mic contre le racisme.

Voir aussi ici et .

Pendant ce temps, les politiciens calaisiens et anglais s’entendent et la ville de Calais se voit proposer par le secrétaire d’État britannique à l’Immigration des barrières de sécurité utilisées pour protéger le sommet de l’Otan à Newport pour d’empêcher les passages en Angleterre, plus difficiles à escalader. Celà fait suite aux menaces de la maire de Calais, Natacha Bouchart de bloquer le port si le Royaume Uni refusait de « participer financièrement à la sécurisation du port ».