Au total, 19234 personnes ont été arrêtées, contrôlées et interrogées lors de cette opération dont l’objectif était de collecter diverses informations sur les migrant.e.s et les « nouvelles routes de l’immigration », en vue de renforcer les politiques contre l’immigration. 257 personnes considérées comme « passeurs » ont également été arrêtées.
Plus de 6002 contrôles ont eu lieu lors de ces deux semaines, dont 1538 aux frontières extérieures, amenant à l’arrestation de 9890 personnes et 4464 à l’intérieur du territoire européen lors desquels 9344 personnes ont été arrêtées. Les bons élèves de la guerre aux migrant.e.s sont l’Italie (5954 personnes contrôlées), l’Allemagne (3683 personnes contrôlées), la Hongrie (3075 personnes contrôlées), l’Autriche (1219 personnes contrôlées) et le Royaume-Uni (995 personnes contrôlées). Les pays où il y a eu le moins de contrôle sont la Lettonie, l’Estonie et la Suisse (ce qui ne veut pas dire que ces pays sont plus « accueillant » que les autres).
Le nombre de personnes contrôlées est bien plus important que lors des précédentes opérations : en 2013, lors de l’opération Perkunas (deux semaines en septembre-octobre), 10 459 personnes avaient été arrêtées et en 2012, lors de l’opération Aphrodite, 5 298 personnes.
Une grande partie des personnes arrêtées sont originaires de pays en guerre ou en conflit, pays ou régions où les puissances occidentales ont foutu la merde ces dernières années au nom du capitalisme et de la domination colonialiste : Syrie, Afghanistan, Kosovo, Érythrée, Somalie, etc. Aujourd’hui quelques milliers de réfugiés se retrouvent indésirables en Europe, pourchassés par les flics, vivant dans des conditions pourries.
En France, 958 personnes ont été contrôlées, principalement syriennes, érythréennes et albanaise (371 personnes). À Paris, beaucoup de contrôles se sont fixés sur la Gare du Nord, au départ des trains pour Calais et sa région, zone frontalière avec l’Angleterre où beaucoup de migrant.e.s se rendent dans l’espoir de passer la Manche ou vers le nord de l’Europe.
Plusieurs initiatives à travers l’Europe ont tenté d’informer sur cette opération et parfois de l’empêcher : diffusion de tracts multilingue, collages d’affiches, rassemblements, opposition aux contrôles. Une carte interactive des contrôles a été mise en place, localisant les zones de contrôle à l’échelle européenne.
L’opération Mos Maiorum prenait un caractère exceptionnel par l’ampleur du dispositif mais les rafles sont quotidiennes à travers l’Europe. Pour remplir centres de rétention et charters et empêcher chacun-e d’aller où il.elle veut, surtout lorsqu’on vient de pays pauvres. Espérons que les solidarités construites en réaction à cette opération continueront de se tisser et que nous serons capables d’entraver concrètement la machine à expulser.
Oct 6, 2014Commentaires fermés sur Du 13 au 26 octobre, attention aux rafles dans toute l’Europe
[RAJOUT DE TRADUCTION EN CHINOIS, OURDOU, BENGALI, TAMOUL ET HINDI]
[RAJOUT D’UNE VERSION AUDIO MULTILINGUE]
[Rajout bas de page affiches faites par la permanence sans papiers de l’Attiéké à Saint Denis]
[En bas de page AFFICHES/TRACTS en français, anglais, farsi, arabe et russe À IMPRIMER, DIFFUSER, COLLER]
Du lundi 13 au dimanche 26 octobre 2014, une grande opération policière à l’échelle européenne va avoir lieu contre les migrant.e.s. Sous le nom de « opération Mos Maiorum », son objectif est d’arrêter et de contrôler des centaines de personnes afin de collecter diverses informations en vue de renforcer leurs politiques contre l’immigration.
Le nom « Mos Majorum » en dit long sur la philosophie qui sous-tend cette opération : du latin « mœurs des anciens » ou « coutumes des ancêtres » Mos Majorum désigne dans la Rome antique le mode de vie et le système des valeurs ancestrales. Ses cinq fondements sont : – fides : fidélité, respect de la parole donnée, loyauté, foi ; – pietas : piété, dévotion, patriotisme, devoir ; – majestas : sentiment de supériorité naturelle d’appartenance à un peuple élu ; – virtus : qualité propre au citoyen romain, courage, activité politique ; – gravitas : ensemble des règles de conduite du Romain traditionnel, respect de la tradition, sérieux, dignité, autorité. De quoi plaire aux fachos et adeptes de théories sur l’invasion.
L’opération Mos Maiorum est conjointement menée par l’Union européenne (UE), les États membres de l’espace Schengen et les agences européennes Frontex et Europol.
Frontex (Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures) est une agence européenne qui depuis octobre 2005 (date de sa première opération) se charge de mener divers opérations de surveillance et de contrôle aux frontières extérieures de l’Europe (principalement au Sud et à l’Est). Des moyens militaires, technologiques et policiers sont mis à sa disposition (navires, hélicos, radars, détecteurs, etc.) par les États membres de l’UE et un budget de plusieurs dizaines de millions d’euros chaque année lui est alloué. C’est le bras armé de la politique migratoire européenne : Frontex organise le blindage militaire et technologique des frontières. L’agence intervient aussi en dehors de l’UE, principalement dans les pays aux frontières extérieurs, pour externaliser les politiques migratoires européennes. Elle organise également des vols charters pour les expulsions conjointes entre plusieurs pays. Des dizaines d’organismes européen et internationaux travaillent avec Frontex : agences internationales de police et de justice, organismes de gestion des migrations et des réfugiés, centres de recherche et de développement en matière de sécurité, etc. (voir deux textes sur Frontex ici et là, et des cartes sur les opérations Frontex ici)
Europol c’est l’office de police criminelle intergouvernemental de l’UE qui coordonne le travail des polices nationales en matière de terrorisme, trafic de stupéfiant et de criminalité organisée. De plus en plus Europol participe aux opérations européennes menées contre les migrant.e.s avec pour objectif affiché de « démanteler les réseaux de passeurs, de trafiquants et les groupes terroristes », fameux triptyque “immigrés, trafiquants, terroristes” qui sous-tend toute la politique européenne dans sa lutte contre l’immigration et qui sert d’épouvantail pour légitimer ses actions. La situation politique actuelle en Irak et en Syrie n’en est que plus profitable pour eux. Une autre opération menée par Europol du 15 au 23 septembre 2014 sous le nom de « Archimède » (à laquelle Frontex participait) et qui visait les groupes criminels internationaux a également mené au contrôle de plus de 10 000 migrant.e.s et aux arrestation de 170 passeurs.
La zone de contrôle va donc s’étendre sur les territoires de 32 pays (les 28 de l’UE plus 4 non membres de l’UE mais de l’espace Schengen) ainsi qu’en mer : de la Norvège à l’Espagne, de l’Islande à Chypre, du Portugal à l’Estonie en passant par la Roumanie. Pour ça pas moins de 18 000 flics et gardes-côtes vont être mobilisés et les coûts de l’opération seront couverts a posteriori par les États et Frontex.
Les zones de contrôle sont laissées à l’appréciation des participants et peuvent donc être très larges : les eaux territoriales, les ports et aéroports, les frontières extérieures et intérieures de l’UE et de Schengen, les gares et les trains, les autoroutes, les transports en commun et la rue, les lieux de travail et les administrations, etc.
Chaque contrôle donnera lieu à une procédure recensant : des informations sur le contrôle (lieu, date, heure, moyen de transport) ; sur les personnes arrêtées (nationalité, sexe, âge, lieu et date d’entrée en Europe) ; sur les routes empruntées, les moyens de transports et la destination finale ; sur les documents en possession, les démarches administratives entreprises et les paiements de passeurs. Un bureau de coordination de l’opération va être mis en place en Italie et chaque procédure lui sera transmise via une adresse mail (gruppo.frontiere@interno.it). Il semblerait que ce genre d’opération devrait avoir lieu tous les 6 mois, sous la coordination du pays qui assure la présidence de l’UE.
En octobre et novembre 2012, une opération similaire avait eu lieu : « l’opération Aphrodite » au terme de laquelle 5 298 personnes avait été arrêtées à travers l’Europe.
C’est à la fois une opération de fichage/recensement puisque des centaines de personnes vont être contrôlées (avec prise d’empreintes, inscription sur les fichiers européens, etc.) mais également une sorte d’enquête à l’échelle Afrique/Asie/Europe pour connaître les nouvelles routes empruntées par les migrant.e.s, les nouveaux pays de départ et de passage ce qui va permettre aux pays européens, en collaboration avec les pays « voisins », de renforcer leur contrôle et de nouveaux dispositifs.
Depuis des années, l’Union européenne, son agence Frontex et les États membre de l’espace Schengen mettent en œuvre des moyens colossaux pour rendre inaccessible l’Europe à celles et ceux qu’elle ne souhaite pas accueillir, avec la collaboration accrue des pays dits « de départ » ou « de transit », à l’Est de l’Europe, au Maghreb et en Afrique. Du système de VISA de moins en moins accessible aux plus pauvres, au blindage des frontières extérieures, la guerre aux migrant.e.s fait rage. En Atlantique et en Méditerranée, les murs de barbelés et de gadgets technologiques de Ceuta et Melilla et la présence militaire et policière en mer rendent les routes de plus en plus longues et dangereuses pour les harragas. Depuis 26 ans, plus de 21500 personnes sont mortes aux portes de l’Europe et le chiffre ne cessera d’augmenter de jours en jours.
Début 2014 le projet Eurosur a été mis en place. Il permet de mutualiser les moyens de surveillance des frontières maritimes déjà existants et d’en mettre d’autres à disposition (drones, radars, satellites, …). Les infos récoltées 24 heures sur 24 sont à la fois centralisées et diffusées de manière à ce que chaque pays puisse suivre une situation en temps réel et prendre les mesures qui s’imposent, c’est-à-dire intervenir afin de « réduire le nombre d’immigrants illégaux qui rentrent dans l’Union européenne sans être découverts. »
Une nouvelle mission appelée « Frontex Plus » va venir renforcer la surveillance au large des côtes italiennes et maltaises d’ici quelques semaines. Demandée par l’Italie suite aux récentes arrivées de harragas sur ses côtes elle doit remplacer «Mare Nostrum» qui touche à sa fin.
Concrètement avec cette opération Mos Maiorum on peut penser que le nombre de rafles va augmenter en région parisienne et dans les grandes villes, notamment dans les transports.
Chaque année des milliers de personnes sont contrôlées, arrêtées, enfermées dans les centres de rétention et expulsées car elles n’ont pas de papiers (en 2012, 43 746 personnes ont été enfermées en centre de rétention et 36 822 personnes ont été expulsées de France, d’après les associations présentes dans les CRA).
Depuis 2005 et la mise en place d’objectifs chiffrés d’expulsion, le nombre de contrôles faciès n’a cessé d’augmenter : dans les transports en commun, les rues, les gares et les trains, aux aéroports, dans les administrations (caf, préfecture), dans les banques, à la poste, sur les lieux de travail (restaurants, chantiers), dans les foyers, etc.
Régulièrement de grosses opérations sont organisées par la préfecture et la police permettant d’arrêter des dizaines de personnes d’un coup.
En région parisienne les quartiers ciblés sont les quartiers populaires du nord est parisien et de banlieue.
Les flics peuvent agir en civil ou en uniforme, par petits groupes ou en masse. La plupart du temps des camionnettes permettant d’embarquer les personnes contrôlées sont garées pas loin.
Ces rafles passent souvent inaperçues tellement nous sommes habitués à l’occupation policière.
Dans les transports elles sont souvent conjointes avec les contrôleurs, ratp ou sncf.
Depuis plusieurs années des groupes de personnes tentent de s’organiser contre ces rafles dans certains quartiers : chaînes d’alerte sms, affichage et diffusion, rassemblements, assemblées de quartier, perturbations de contrôles, présence aux audiences au tribunal, etc. À plusieurs reprises la solidarité avec des personnes du quartier a permis que la police soit contrainte d’arrêter et de rebrousser chemin.
LA CHASSE EST OUVERTE ? EMPÊCHONS-LA !
OCCUPONS LA RUE, INFORMONS, OPPOSONS-NOUS AUX CONTRÔLES.
PAS DE FRONTIÈRES, PAS DE NATIONS, STOP AUX EXPULSIONS !
Din 13 pâna pe 26 octombrie, atentie la controluri!
De luni 13 octombrie pâna duminica 26 octombrie Uniunea Europeana va organiza o foarte mare operatiune de politie ce vizeaza persoanele fara acte de identitate. Timp de doua saptamani 18000 de politisti vor urmari si vor încerca sa aresteze cât mai multe persoane fara acte. Se vor face controluri pe strada, în trenuri,gari, aeroporturi, la punctele de trecere a frontierei interne ale Europei, peste tot în Europa. Obiectivele sunt arestarea maximului de persoane si identificarea rutelor si mijloacelor utilizate pentru a veni în Europa. Se încearca astfel împiedicarea migrantilor de a ajunge în Europa.
PREVENITI DE PE ACUM toate persoanele pe care le cunoasteti, rezidente sau în tranzit în Europa, care vor sa vina în aceasta perioada. Sa fim solidari încercând sa ne opunem acestor controluri daca suntem martori fie protestând, fie prevenind dinainte persoanele vizate, ajutându-le astfel sa scape.
Sa ne manifestam dezaprobarea daca asistam la operatiune; ne putem doar opri si privi, controlul poate fi astfel mai greu de facut.
Sa facem totul pentru ca aceasta operatiune sa devina un esec!
Sa fim solidari cu toti cei carora aceste state vor sa le împiedice libera circulatie.
DİKKAT ! 13 ve 26 Ekim Tarihlerinde Kağıtsızlara Yönelik Polis Operasyonları Yapılacak !
Avrupa Birliği, 13 ve 26 Ekim tarihlerinde, « kağıtsızlar » olarak bilinen ve oturumu olmayan göçmenlere karşı,18 000 polisin katıldığı geniş çaplı bir operasyon yapılacak. Polis, Avrupa sokaklarında, trenlerde, garlarda, havaalanlarında, yollarda, sınırlarda « kâğıtsızlar » avına çıkacak ! Operasyonun amacı, mümkün olduğunca çok « kâğıtsız » yakalamak, göçmenlerin Avrupa’ya gelmek için kulandıkları yolları ve nasıl geldiklerini açığa çıkarmak, göçmenlerin Avrupa’ya gelmelerini engellemeye çalışmak.
Avrupa’da oturan, geçiş olarak kulanan ve bu tarihlerde Avrupa’ya gelmek isteyen bütün herkesi bugünden itibaren haberdar edelim ve uyaralım !
Ne yapabiliriz ?
Herhangi bir kontrole tanık olduğumuzda, buna engel olmayı deneyebiliriz. Kontrol sırasında insanların dikkatini çekmek ve polislerin rahat bir şekilde hareket etmesini engellemeye çalışabiliriz.
Kaçak olduğunu düşündüğümüz insanları uyarabilir ve kaçmasına yardımcı olabiliriz.
Kontrol sırasında durup polislere bakarak ve yanlarında kalarak hemfikir olmadığımızı gösterebiliriz.
Bu eperasyonların başarısız olması için elimizden geleni yapalım ! Devletlerin, insanların özgür bir şekilde dolaşmasını ve yaşamasını engellemelerine karşı dayanışma içinde olalım.
Sınırlara, uluslara ve sınırdışı edilmelere hayır !