Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Paris] Police cherche délateurs

13 juin 2014. Selon un article de presse, la police parisienne demanderait aux agents SNCF de les renseigner sur les ventes de billets aux personnes d’origine afghane, cherchant à arrêter des sans papiers en partance pour Calais ou le nord de l’Europe. Les travailleurs sociaux employés dans les centres d’accueil de jour du quartier ont également été sollicités. On ne sait pas ce qui a été acté mais il ne serait pas surprenant que la direction de la SNCF ait accepté, toujours dans les bons coups quand il s’agit de balancer des sans papiers.

[Calais] On t’as pas dit que c’était pas bien de dénoncer ?

La maire de Calais a posté mercredi 23 octobre sur sa page facebook un message encourageant les calaisien-ne-s à dénoncer les squats de migrant-e-s via un mail mis à leur disposition ceci afin « d’intervenir, en utilisant une procédure spécifique uniquement valable dans un délai de 48H à partir du constat d’intrusion, afin d’évacuer les lieux« .

Cet appel aux bon-ne-s citoyen-ne-s de Calais à balancer les migrant-e-s scandalise (parce qu’il fallait le faire quand même…) mais la pratique de la délation est pourtant bien répandue. À Calais, où les flics se reposent sur ça pour effectuer des contrôles de papiers inopinés… … comme ailleurs, où plein de gens sont prêt a saisir leurs portables et composer le 17 pour annoncer fièrement qu’ils ont vu un tel taguer un mur, voler dans un magasin ou qu' »elle a un comportement vraiment chelou »… Et puis on peut penser à tous ces petits messages qui nous sont diffusés en permanence et tentent de nous impliquer dans la sécurisation de nos existences et de celles de notre voisin-ne-s (s’il/elle est en règle !) : du « attentif ensemble » du métro parisien aux affiches sur les scoots des livreurs de pizza et sushi demandant d’appeler une hotline pour dénoncer ceux qui grillent les feux rouges…

Bref, la délation est aujourd’hui partout, c’est l’un des rouages du contrôle social.

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À lire : « Je n’appelle pas le 17 ! », dans Lucioles n°12, bulletin anarchiste de Paris et sa région, octobre 2013