Sans Papiers Ni Frontières

Icon

Contre les frontières et leurs prisons

Marseille : Témoignages audio du CRA du Canet – 8 septembre 2012

Propos recueillis le soir du rassemblement devant le CRA du Canet à Marseille, le 8 septembre

audio1 :

Tu étais dans le centre pendant le rassemblement ?

Oui, dedans, on a commencé à crier, taper sur les portes, on a arraché les chaises, on a tout fait on a arraché les chaises, elles sont fixées par terre avec des boulons.
La commandante est descendu pour nous calmer, elle a dit : « ils se servent de vous dehors, vous êtes ici pour 45 jours maximum, ne vous suicidez pas… pour 45 jours vos familles ont besoin de vous », elle a commencé à nous calmer.

Qu’est-ce que vous en pensez que des gens viennent faire du bruit devant le centre ?

Ça nous fait du bien, on se sent bien, il y a des gens qui pensent à nous dehors, il y a des êtres humains qui pensent encore aux autres, ça fait plaisir, on était très contents.

audio1b :

Ça fait trois jours qu’on n’a pas mangé, parce qu’il y a un collègue qui a été frappé hier par la police.
Il a été frappé à coups de poing, à coups de pied, par terre. Le mec, il était à poil.
Y’a un policier qui lui a manqué de respect, il lui a dit : « je t’encule », après les policiers lui sont tombés dessus à coups de pieds, à coups de poings, à coups de matraque, les autres retenus ont jeté la nourriture, ils ont fait la bagarre, ont fait tombé la porte. Ça, c’était hier soir (le vendredi 7 septembre) à 18h. Depuis on refuse de manger, ça fait trois jours, c’est la grève de la faim. Il y a que deux mecs qui mangent, un malade du diabète et un vieux, mais nous tous on fait la grève de la faim, ni on mange, ni on boit. C’est que dans le bloc où il y a l’embrouille, aujourd’hui, tout le centre n’a pas mangé. On veut faire la grève de la faim jusqu’au bout. Y’a l’avocate de Achour qui est venu aujourd’hui, il a déclaré la grève de la faim au docteur, à l’avocate, devant la commandante.

audio2 :

Comment ça c’est passé pour vous là, pendant le rassemblement ?

Ils se sont calmés parce que vous êtes dehors, ils vont attendre que vous partiez, comme ça ils reviennent et ils nous frappent. Il y a un policier noir, il est costaud, il nous frappe, il nous pousse. Mon collègue il a une trace sur le ventre. Ils ont fait de la merde là. Tous les jours ils changent les équipes, toutes les équipes, elles nous frappent, elles nous insultent. On mange comme les chiens.
Tous les jours, là, ça fait trois jours, ils nous font la misère tous les jours. Tous les soirs ils font la merde.

Pour les blessures, il faut que tous les gens blessés aillent voir le médecin pour les faire constater.

On l’a fait aujourd’hui, quand on a demandé le docteur pour faire des certificats médicaux, ils ont dit non, ils ont peur. On fait la grève de la faim.
Hier, ils ont frappé pour de bon. La vie de ma mère, y’a pas de caméra.
C’est grave.
Ils ont frappé beaucoup de gens, moi et deux collègues, et l’autre, ils l’ont mis à poil et ils l’ont traîné jusqu’en bas (à l’isolement) en lui donnant des coups de pieds dans le visage.

 

[Marseille] Brochure : Lutte de CRAsse

 

Les textes de ces derniers jours ont été mis en page dans une brochure de 8 pages téléchargeable ici :

lutte de CRAsse la brochure

Témoignages du Canet – 7 septembre 2012

La vie dans le centre

« Ils nous frappent beaucoup, et ils nous menacent Ils nous traitent comme de la merde, en ce moment, tous les jours ils fouillent nos cellules, ils nous frappent et foutent tout en l’air, ils ouvrent les cellules à 6h du matin et les ferment à 23h, c’est une cage à poules. Pendant le ramadan, ils ne voulaient pas donner aux gens leurs médicaments, ils donnent peu de bouffe et même pas hallal, le médecin vient seulement une heure par semaine. Si quelqu’un proteste, ils lui donnent des cachets et l’isolent dans une pièce. »

les expulsions

« Ils ont expulsé François et un autre mec en même temps. Ils les ont entourés de scotch, et ils les ont expulsés un matin. »

les coups de pression

« Les gens voudraient s’évader, mais là c’est difficile. Ils ont ajouté des flics en renfort, il y a beaucoup de surveillance en ce moment, si tu voyais à quel point c’est surveillé, t’aurais le vertige, y a plein de flics. »

« Le matin ils m’ont emmené au tribunal, à 8h30, on était trois, ils nous ont menottés les uns aux autres, j’ai protesté, ils m’ont dit « toi tu parles beaucoup alors que les autres se taisent » et ils m’ont fait entrer seul dans un bureau, ils m’ont dit « écoute, attention on connaît tout sur toi et on connaît tes amis qui sont dehors, on sait tout sur eux, et bientôt on pourra t’envoyer au Baumettes. »

l’incendie et ses suites

« Samedi, à 21h, après le dîner, un feu a été allumé au deuxième étage, et le bloc du deuxième étage a brûlé en entier, ils ont mis tous les retenus de ce bloc dans les deux blocs du bas. Du coup, ils ont mis 3, 4, 5 retenus dans chaque cellule et on dort tous par terre. Ils ont arrêté un algérien, ils l’ont envoyé aux Baumettes, et il y a des gens qui ont été mis à l’isolement. Ils sont en train de faire une enquête, à chaque fois ils mettent quelqu’un à l’isolement et l’interrogent en lui parlant des images des caméras. Ils les menacent de les envoyer aux Baumettes à cause de l’incendie. On ne sait pas ce qu’il veulent en faire de ces gens qu’ils ont mis à l’isolement. Hier, ils sont venus chercher quelqu’un dans notre bloc en l’accusant d’avoir fait passer un briquet avec une ficelle du deuxième étage. On a dit qu’on avait vu aucun briquet passer dans notre bloc. (…) Ils nous menacent à longueur de temps, nous fouillent et fouillent nos cellules. Ils cherchent des briquets. Ils nous disent que si on fait entrer un briquet, on sera expulsés à coup sûr. Jusque-là on attend, on ne comprend rien à ce qui se passe. (…) Ils ont mis en renfort un nombre hallucinant de flics. C’est une nouvelle équipe, ils ne se comportent pas bien. Toutes les deux secondes ils interrogent quelqu’un et lui demandent s’il a briquet ou s’il sait qui a un briquet, et jusque-là on ne comprend rien. »

reçu de luttedecras@riseup.net, le 7/09/2012

Marseille : D’incidents en incendie

D’incidents en incendie

Les incidents se succèdent dans la prison pour sans-papiers du Canet à Marseille: refus d’embarquement, destructions de matériel, incendie, résistances individuelles et collectives.

Le centre est surpeuplé, les flics insultent et tabassent quotidiennement. Les retenus sont gavés de médicaments (anxiolytiques…). Les tentatives de suicides et les actes d’automutilations sont courants. Lorsqu’ils résistent aux expulsions, ils sont ligotés et bâillonnés au scotch. La bouffe est périmée, etc.

La lutte à l’intérieur trouve un écho à l’extérieur: prises de contacts avec les retenus, relais de la situation, soutien juridique, parloirs sauvages, rassemblements…

Si nous luttons aux cotés des retenus, ce n’est pas pour obtenir de meilleures conditions de rétention, mais pour détruire toutes les prisons. Si nous dénonçons les violences policières, ce n’est pas pour réclamer une police respectueuse des droits de l’homme. La fonction de la police, c’est de protéger la violence des intérêts des classes dominantes, c’est de défendre la violence de la propriété privée, d’empêcher toute tentative de révolte, de nous forcer par la peur et la répression à accepter les règles d’un jeu truqué. La violence de ce système nous la subissons tous les jours et les gardiens de la paix sont ceux de la guerre sociale contre les pauvres.

Dans les rapports de domination et d’exploitation capitaliste, les sans-papiers, sont utilisés par l’État patron pour faire baisser le prix de la main-d’œuvre et niveler vers le bas l’ensemble des conditions de travail.

Les sans-papiers sont une population utilisée dans le but de normaliser et faire accepter les dispositifs de contrôle qui s’étendent à toutes les classes dominées (rafles dans les quartiers, fichiers internationaux, obligation de se soumettre à tout un tas de formalités administratives…).

Être solidaire des sans-papiers en lutte, c’est comprendre que nous avons les mêmes intérêts contre ce système qui nous domine et nous exploite.
Être solidaire des sans-papiers en lutte, c’est se battre contre l’ensemble des dispositifs de contrôle et de répression que nous subissons.
Être solidaire des sans-papiers en lutte, c’est lutter contre les séparations, celles qui font que les pauvres s’entre-tuent pendant que la domination s’étend.

reçu de luttedecras@riseup.net, le 7/09/2012

Forum Réfugiés : rapaces et charognards de la machine à expulser

Forum Réfugiés : rapaces et charognards de la machine à expulser…

Forum Réfugiés est une association qui travaille à l’intérieur du centre de rétention . Avec les médecins, ce sont les seuls intervenants civils dans le centre. Leur fonction est soi-disant de suivre les dossiers juridiques des retenus et de les aider dans leurs recours, de veiller à ce que les conditions légales de rétentions soient appliquées, de faire le lien avec les proches si les retenus le leur demande… Bien loin d’aider les retenus, cette association, comme toutes celles qui travaillent dans les centres de rétentions, sert juste de caution humanitaire à l’État.

Mais Forum Réfugiés ne se contente pas seulement d’être un vautour de la machine à expulser et de se payer des salaires sur le dos des migrants enfermés. Forum Réfugiés est un acteur de cette machine à expulser, au même titre que la police, les entreprises qui participent aux expulsions, celles qui travaillent dans les centres ou qui les construisent ( Bouygues, Sodexo, Accords, Air France, SNCF, SNCM, CTN,…). Ces derniers temps au centre de rétention du Canet à Marseille, cette association s’est particulièrement appliquée, à saboter les démarches juridiques et administratives des retenus. Des recours envoyés avec quelques minutes fatidiques de retard, alors qu’ils étaient en mesure de faire ces envois dans les temps. Des formulaires de demandes d’asile fourni une fois sur deux. Des dépôts de plaintes, faites par les retenus, qui ne sont pas enregistrées. Des refus de communiquer aux proches certains renseignements, dont ceux concernant les dates d’expulsions. Ils vont même jusqu’à nier, devant des avocats, l’incendie du 1er septembre. Pour qu’ils pondent un communiqué sur les conditions de rétentions, il aura fallu qu’il y ait presque mort de femme, cet été.

Vêtue d’un uniforme bleu, d’une blouse blanche ou d’une étiquette humanitaire, la répression sera toujours la répression.
Ses agents serviront toujours les intérêts de l’État :
la meilleure des polices ne porte pas l’uniforme !

reçu de luttedecras@riseup.net, le 7/09/2012

Marseille : Communiqué sur les suites de l’incendie du CRA du Canet

Suite à l’incendie du samedi 1er septembre au centre de rétention du Canet, un retenu est embarqué en garde à vue.

Il est jugé en comparution immédiate, le mardi 4 septembre dans l’après-midi. Il prend 8 mois ferme et 1600 euros d’amende. Lors du verdict, le juge précise que le détenu effectuera la totalité de sa peine avant de se faire expulser. Un autre retenu avait été mis à l’isolement dans le centre au moment des faits. Il est libéré le lendemain. Il porte des traces de coups sur tout le corps, sauf le visage.

L’enquête et la procédure auront été mené rapidement. 48 heures seulement après les faits, le détenu se retrouve derrière les barreaux des Baumettes, sans qu’aucune information n’ait circulé à l’extérieur. Une avocate, qui tentait de se renseigner sur cet incendie, s’est vue répondre par Forum Réfugiés que cela n’avait jamais eu lieu. Quand elle a tenté de s’informer auprès du Tribunal sur la personne déférée par rapport à cet incendie, on lui a certifié qu’il n’y avait aucun dossier sur une affaire d’incendie au centre de rétention.

Encore une fois, cet incendie s’inscrit dans une série d’événements et de luttes dans le centre de rétention et à l’extérieur. Dans ce contexte, si les pouvoirs publics tentent d’étouffer l’affaire, c’est sans doute pour éviter toute solidarité autour de cet acte et du principal accusé et essayer d’éteindre les révoltes à l’intérieur du centre.

Continuons à être solidaires des inculpés des incendies du Centre de rétention du Canet.

Continuons à être solidaires avec les retenus en lutte.

Manifestons notre solidarité lors du rassemblement devant le CRA du Canet,

samedi 8 septembre à 18 heures.

 reçu de luttedecras@riseup.net, le 6/09/2012


Marseille : Solidarité Active contre les expulsions !

Solidarité Active contre les expulsions !

Le 5 septembre 2012, une dizaine de personnes se donnent rendez-vous à l’aéroport de Marignane pour s’opposer à l’expulsion de A. détenu au centre de rétention du Canet. Il avait manifesté son intention de résister et son envie de soutien lorsque nous étions allés le voir au parloir.

ArrivéEs à l’aéroport, nous repérons le vol et les guichets d’enregistrement et commençons à parler aux passagers. Nous nous adressons à tous, familles, jeunes et vieux, pour leur expliquer la situation de A., ce qu’il laisse ici, qu’il ne trouvera rien ni personne en Algérie. Nous leur expliquons aussi ce qu’il se passe au centre du Canet et les informons des conditions de rétention. Les personnes abordées sont, à quelques exceptions près, plutôt réceptive au message. Certaines mêmes nous assurent qu’elles vont réagir. L’une d’entre elle a déjà été témoin de trois refus d’expulsions. Fort de son expérience il réussira à encourager d’autres passagers.

Fin de l’enregistrement, une longue attente commence derrière les vitre qui donne sur le tarmac. Nous sommes en contact irrégulier avec des passagers en salle d’embarquement et avec A. qui avait gardé son téléphone dans les locaux de la PAF. Les flics amènent dans l’avion deux détenus menottés avant que les passagers n’embarquent. A. refuse l’expulsion, les flics en prennent acte puisqu’il s’agit du premier refus et le débarque. L’autre retenu reste dans l’avion où les passagers qui ont pu s’organiser dans la salle d’embarquement s’opposent à l’expulsion. Le détenu redescend donc aussi de l’avion sans qu’il n’ait eu besoin de manifester son refus (ce qui peut entraîner parfois une Interdiction du Territoire fRançais). Retour au centre de rétention…

reçu de luttedecras@riseup.net, le 6/09/2012

Marseille : Incendie au centre de rétention du Canet + chronologie – 1er septembre 2012

Incendie au centre de rétention du Canet à Marseille

Samedi 1er septembre, à 21h, le feu est mis à des matelas dans la salle commune du premier étage du centre de rétention. Le circuit électrique de la salle commune brûle entièrement, faisant exploser la télévision collective. En entendant crier « au feu », les retenus des autres blocs empilent des matelas à l’intérieur des salles communes, mais la police intervient assez vite. Les retenus du premier étage sont évacués et entassés dans une salle commune du rez-de-chaussée.  Les pompiers arrivent et maîtrisent l’incendie qui ne se propage pas aux autres étages, mais le bloc qui a pris feu est inutilisable. Une enquête est immédiatement ouverte et après avoir visionné les caméras, les flics embarquent un retenu, probablement en GAV. Un autre retenu est mis à l’isolement.  Les retenus de l’étage qui a pris feu sont dispersés dans les cellules des autres blocs, ils se retrouvent à cinq ou six dans des cellules prévues pour deux.

Cet incendie s’inscrit dans un contexte de tension au sein du centre. Depuis cet été, les incidents s’enchaînent : refus d’embarquement, destructions de matériel, résistances individuelles et collectives. Le centre est surpeuplé, la police insulte et tabasse quotidiennement, les retenus qui résistent aux expulsions sont ligotés et bâillonnés au scotch,
la bouffe est périmée, les retenus sont gavés d’anxiolytiques, etc. Depuis cet été, la lutte à l’intérieur trouve un écho à l’extérieur : prises de contacts avec les retenus, relais de l’information, parloirs sauvages, rassemblements…

D’incidents en incendie, les retenus manifestent une nouvelle fois leur refus de l’enfermement. Malgré ça le centre n’est toujours pas fermé et continue de se remplir.
Continuons à l’extérieur à relayer la lutte à l’intérieur et à exprimer notre solidarité par tous les moyens possibles….

Rassemblement devant le centre de rétention du Canet à Marseille le 8 septembre à 18H !

Mardi 28 août

Pendant le repas du soir, les retenus énervés de manger toujours la même merde (nourriture périmée et non hallal) décident de foutre le bordel dans le réfectoire. Ils jettent la nourriture par terre et dans la gueule des quelques flics présents lors du repas. Très vite d’autres flics arrivent, armés de matraques électriques qu’ils utilisent sur au moins un retenu. Les retenus n’ont pas le choix et, à contre cœur, ils nettoient.

Mercredi 29 août

À 3h du matin un retenu est réveillé par les flics qui lui ordonnent de faire son sac et l’embraquent pour une expulsion vers la Tunisie.

Un retenu tente de se pendre après avoir appris la décision de son expulsion. Il est conduit à l’hôpital et ramené au CRA quelques heures plus tard.

Samedi 1 septembre

Tentative d’expulsion vers la Turquie. Arrivé dans l’avion le retenu refuse d’embarquer. Il est ramené au centre.

Pendant le repas de midi, les retenus s’aperçoivent que sur l’emballage des barquettes, il y a une étiquette collé sur la première qui est déjà périmé de quelques jours, du 28/08/2012, la seconde indique une péremption le 02/09/2012. Les retenus en colère refusent de manger et jettent toute la nourriture par terre et dans la gueule des flics. Sous la menace, ils sont encore contraints de ramasser.

À 21h, le feu est mis à des matelas dans la salle commune du premier étage. Le circuit électrique de la salle commune brûle entièrement, faisant exploser la télévision collective. En entendant crier « au feu », les retenus des autres blocs empilent des matelas à l’intérieur des salles communes, mais la police intervient assez vite. Les retenus du premier étage sont évacués et entassés dans une salle commune du rez-de-chaussée. Les pompiers arrivent et maîtrisent l’incendie qui ne se propage pas aux autres étages, mais le bloc qui a pris feu est inutilisable. Une enquête est immédiatement ouverte et après avoir visionné les caméras, les flics embarquent un retenu, probablement en GAV. Un autre retenu est mis à l’isolement. Les retenus de l’étage qui a pris feu sont dispersés dans les cellules des autres blocs, ils se retrouvent à cinq ou six dans des cellules prévues pour deux.

Dimanche 2 septembre

Audience du JLD.

Des personnes sont présentes en soutien à un retenu.

Quatre retenus passent devant le juge. Pour tous le juge ordonne la prolongation de la rétention pour vingt jours. L’avocat commis d’office est catastrophique, il menace les personnes en soutien de faire appel aux keufs s’ils lui parlent mal !

Les flics tentent de nouveau d’expulser le retenu qui a résisté samedi à son expulsion vers la Turquie. Il résiste encore une fois et est encore une fois reconduit au centre.

 Lundi 3 septembre

Arrivés de renforts policiers dans le centre, les effectifs sont doublés.

Les flics procèdent à des interrogatoires de tous les retenus du premier étage ainsi que de quelques retenus du rez-de-chaussée.

À 10h, des personnes vont visiter un retenu au parloir. À leur arrivé au centre, elles constatent une forte présence policière. Elles sont minutieusement fouillées.

À 15h, ces mêmes personnes retournent au centre pour visiter le même retenu. À l’entrée, un flic affirme qu’un autre retenu, « ami » du retenu que ces personnes sont venues voir, les attend pour un parloir. Les personnes répondent qu’elles ne comprennent pas de quoi il s’agit, et insistent pour voir la personne qu’elles sont venues visiter. Contrairement au matin même elles ne sont pas du tout fouillées. Par contre, à la sortie du parloir, on leur demande de patienter le temps d’une « vérification » sur le retenu visité. Une sorte de piège, quoi !

Marseille : nouvelles du canet – 20 août 2012

Marseille : nouvelles du canet – 20 août 2012

« C’est pire que la prison. »

« Ils font des trucs de fous pour pas y aller (se faire expulser) les tunisiens, s’ils veulent pas monter, ils sont tabassés, scocthés (tout autour du corps, les mains, la bouche) »

« On est ensemble, entre nous on est solidaire comme on peut »

« On pense à se lamer, se mettre la corde »

« J’arrive pas à dormir, je sais pas où je suis, je vais faire  la guerre »

« Comme la prison dans le centre, si quelqu’un coopère pas avec eux, ils le défoncent.
Ils s’en battent les couilles, ils savent que dans les chambres y’a pas de caméra »

Vendredi 17 août
Un retenu se pend dans la salle commune du centre de rétention. Ce sont les autres retenus qui l’aident : le portent, le décrochent et crient pour que les secours viennent. Les flics n’interviennent qu’une fois les pompiers arrivés.
Le retenu est amené sur brancard jusqu’à l’ambulance et part pour l’hôpital.
Une semaine plus tard il n’y a  toujours pas de nouvelle…

Samedi 18 août
Audience du JLD. Deux retenus sortent

Dimanche 19 août
Audience du JLD. Neuf retenus. Le premier est relâché pour des vices de procédure, sont permis de conduire a disparu aux mains des flics !
Une dizaine de personnes étaient présentes pour soutenir un retenu, celui-ci passe en deuxième à la demande des flics. Dés le début de l’audience la juge se montre arrogante. Une fois les vices de forme et la nullité de la garde à vue rejetés, les personnes présentent en soutien manifestent leur colère. D’autant plus que dans la salle se trouve un flic clairement identifié comme étant un des tabasseurs. Une altercation a lieu avec les flics, la salle est vidée non sans heurt .
Le retenu est ramené dans le bureau de la commandante du centre. Là comme à son arrivée il subit des pressions. Les  parloirs lui sont refusés dans l’après-midi, les flics vont jusqu’à lui refuser l’accès au greffe afin de faire appel, l’avocat présent aux audiences  devra intervenir à l’intérieur du centre.

Lundi 20 août
Deux retenus qui avaient déjà refusé l’expulsion vers l’Algérie, sont ligotés au Scotch, ballonnés et expulsés de force.
A 14h, les flics fouillent toutes les cellules et tabassent les retenus au passage.

Marseille : Rassemblement devant le centre de rétention, samedi 8 septembre à 18h