Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

Brèves des frontières, luttes et solidarité – mi septembre

Bruxelles (Belgique). Une grève de la faim a débuté au centre fermé 127 bis et au centre Caricole, principalement menée par des irakiens, arrêtés à l’Office des étrangers lors du dépôt de leur demande d’asile. Le 20 septembre, un rassemblement solidaire était appelé devant le centre fermé. À l’intérieur, les détenus avaient organisé un rassemblement dans la cour du centre fermé avec des banderoles et des slogans. « Liberté ». Un détenu est monté sur le toit pendant que d’autres résistaient à la pression des flics qui voulait les obliger à rentrer dans les bâtiments et ainsi empêcher le contact entre l’intérieur et l’extérieur. Trois participant-es au rassemblement ont été arrêté-es par les flics et les forces spéciales sont intervenues à l’intérieur du centre. La personne qui est resté plusieurs heures sur le toit a été placée en isolement. Vidéo du rassemblement Dans le centre ville de Bruxelles, plusieurs centaines de personnes sans papiers et migrant-es continuent de camper dans le parc Maximilien. Source : Getting the voice out

127 bis

Bruay-la-Buissière (France). Des militant-es antifasciste ont empêchés la tenue d’un rassemblement contre les réfugié-es dans cette ville du nord le 22 septembre, appelé par un collectif soutenu par le front national et les identitaires. Les fascistes ont du fuir et leur banderole a été mise au feu. Source : Lutte en nord

Toulouse (France). Manifestation contre les murs et pour l’accueil de tou-te-s les migrant-es le 26 septembre. Source : iaata

Paris/Banlieue (France). Le 17 septembre les campements du parvis de la mairie du 18ème et d’Austerlitz ont été expulsés. Comme lors des précédentes expulsions, les migrant-es ont été éparpillés dans des centres d’hébergement d’urgence dans toute la région parisienne. La mairie, l’OFPRA et l’État présentent ces hébergements comme une solution généreuse et humaniste de leur part. En vérité, ces campements dérangent le pouvoir car ils sont des lieux de regroupement, de lutte et d’organisation des migrant-es et des personnes solidaires. Ces propositions d’hébergements ont pour objectif de disperser les migrant-es, de les invisibiliser, de briser les liens et d’individualiser leurs démarches : chacun-e se retrouve isolé face aux administrations et à la répression. jessaint13-09

Gérés par des associations subventionnées par l’État comme Emmaüs, Aurore ou le Groupe SOS, ces centres d’hébergements sont loin d’être des solutions acceptables : en plus de leur durée non pérenne (quelques semaines, ou le temps que les personnes entame des démarches de régularisation), les conditions de vie y sont carcérales (visites interdites, repas imposés, pas de droit de réunion, surveillance des faits et gestes par les travailleurs sociaux, couvre-feux et menace de se faire virer si l’on arrive en retard ou si l’on découche, etc).

Enfin, la préfecture et l’OFPRA, organisme en charge du traitement des demandes d’asile, peuvent avoir accès aux listes des personnes hébergées, avec leur identité et leur situation. C’est un véritable fichage et une aubaine pour la préfecture qui peut ainsi opérer son tri entre « bons réfugiés qui auront peut-être une chance d’avoir l’asile » et « mauvais réfugiés à expulser ». Une personne a qui l’asile sera refusé ou qui aura laissé ses empreintes dans un autre pays européen est ainsi à la disposition de la police qui n’a plus qu’a venir l’arrêter pour effectuer son sale boulot d’expulsion.

Dans plusieurs centres, des actions ont été menées par celles et ceux qui y vivent pour dénoncer ces conditions. Le 4 août, le centre d’hébergement de Joinville-le-Pont (situé dans l’enceinte du centre de rétention de Vincennes !!!) est occupé occupé et les portes sont bloquées. Le 11 août, c’est au tour de ceux et celles du centre Pernety (14ème arrondissement) d’entamer une protestation : grève de la faim puis occupation du hall d’entrée. Emmaüs choisit alors d’appeler la police et 4 personnes venues en solidarité ont été arrêtées et sont poursuivies pour « séquestration » et « refus de se soumettre au prélèvement génétique (ADN) ». Elles passeront en procès le 9 octobre, six travailleurs du foyer Emmaüs ayant porté plainte contre elles.

Après l’expulsion du campement de la mairie du 18ème, plusieurs migrants ont été emmenés au centre d’hébergement d’urgence de Nanterre, situé dans une annexe de l’hôpital psychiatrique. Au vu des conditions, ils ont collectivement refusé de descendre du bus et d’accepter cet hébergement. Les responsables du centre (géré par Aurore) et de la mairie ont alors appelé les flics et trois personnes ont été arrêtées et placées en garde-à-vue, accusée d’être des passeurs !! Ils ont finalement été libérés, sans poursuites.

mairie 18eme 17 septembre

Voici le texte écrit par plusieurs d’entre-eux :

Évacuation des campements parisiens : de la rue à la mise au placard

Nous réfugiés avons fui des situations critiques, nos vies étaient menacées, nous avons migré dans des conditions catastrophiques et risqué nos vies chaque jour. Beaucoup d’entre nous sont morts en traversant le désert et la mer. Le peu qui est arrivé en France espérait une vie digne sur cette terre d’asile et des droits de l’homme comme elle est présentée dans les médias. Mais, l’accueil a été la misère des rues, la clochardisation, la pluie, le froid, et le dénuement.

Après l’évacuation du campement de la mairie du 18e, nous avons été amenés dans un centre d’hébergement d’urgence où tous les engagements des autorités et de l’administration se sont avérés faux. Lors de notre arrivée au CHU de Nanterre, annexe de l’hôpital psychiatrique, la vision était surprenante et terrifiante pour nous, à cause de la laideur, et des nombreux malades dont l’état nous inquiétait. Nous ne sommes pas descendus du bus par crainte. L’administration nous a demandé de choisir 3 d’entre nous pour visiter les dortoirs à l’intérieur du centre et faciliter le dialogue. Les 3 réfugiés ont confirmé que l’endroit n’était pas convenable et non conforme aux promesses des responsables intervenus le matin même avant l’évacuation du campement.

Lorsque nous avons tous refusé d’accepter cet hébergement à cause des conditions indignes, la police est intervenue sur ordre des autorités. Ils ont alors interpellé les 3 personnes désignées pour discuter avec l’administration et faciliter le dialogue en ce qui concerne l’hébergement. L’administration a usé de ruses contre nous et a employé 50 policiers pour nous effrayer et exercer des pressions. Ils ont pris les 3 que nous avions choisis, la police les a emmenés à un endroit inconnu et nous n’avons plus eu de nouvelles d’eux.

Le cauchemar ne s’est pas arrête là, nous sommes restés enfermés durant plusieurs heures dans le bus. Ils ont interdit l’accès aux toilettes, et nous ont affamé, pour nous obliger à accepter cet hébergement. Nous avons été choqué de l’attitude et du comportement inacceptable de l’État français envers les réfugiés.

Au final certain réfugiés ont accepté cet hébergement contraire à la dignité humaine mais sous la contrainte.
Nous autres vu ces mauvaises conditions, avons délaissé ce centre, et préféré l’errance.

Nous ne demandons que le respect de nos droits humains et une vie digne. Nos droits ne sont pas des exigences élevées. Nous ne demandons qu’un logement dans des conditions normales et dignes, et la reconnaissance de notre statut de réfugiés, dans les pays qui prétendent respecter les droits de l’homme.

Des migrants témoins ayant fuit l’hébergement
(traduit de l’arabe)

mairie 18eme bis

Le 23 septembre, environ 150 personnes, migrants et personnes solidaires, ont manifesté du lycée occupé « Maison des réfugiés » à la place de la République. Plusieurs tracts et communiqués ont été lu aux abords des terrasses de café.

230915 paris

L’occupation par plusieurs centaines de migrant-es de l’ancien lycée quarré dans le 19ème arrondissement tient toujours malgré un avis d’expulsion immédiate rendu le 25 septembre par le tribunal administratif de Paris, expulsion demandée par la mairie.

Le 26 septembre, les migrant-es du centre d’hébergement Aurore de la Place de Clichy se mettent à leur tour en grève de la faim et de la soif : ils demandent l’amélioration de leur situation, le droit de résider, la liberté de circulation et dénoncent le mépris et l’attitude raciste de certains travailleurs sociaux du centre. Une centaine de personnes se sont rassemblées devant le centre le 28 septembre.

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Calais (France). Après les manifestations et blocages d’autoroute de cet été et de début septembre, les migrant-es continuent de s’organiser à Calais pour protester contre le régime des frontières et tenter de rejoindre l’Angleterre. Le 19 septembre, 2000 personnes ont manifesté dans la ville, autour du port, point de passage principal pour l’Angleterre. Cette manifestation a été l’une des plus importante de ces derniers temps, mais pose aussi un certain nombre de questions : alors qu’une partie des migrant-es habitant la jungle ou d’autres campements s’étaient organisé-es ces dernières semaines pour appeler a de nombreuses manifestations, ils n’ont pas été avertis et consultés pour l’organisation de cet événement, appelé par une organisation humanitaire de Londres et prenant une tournure très « publicitaire ». Lire l’article de Calais migrant solidarity à propos de cette manifestation.

Le 22 septembre, profitant d’un embouteillage sur l’autoroute qui mène au port tout près de la jungle, beaucoup de gens ont tenté de s’introduire dans les camions en partance pour la Grande-Bretagne. La police est intervenue en repoussant les gens vers la jungle, faisant usage de nombreux gaz lacrymogènes. Des affrontements ont eu lieu et une partie de la jungle s’est retrouvée totalement sous les gaz et les gens ont été empêchés d’en sortir. Pendant tout ce temps un drone survolait et filmait la zone. Source : Calais migrant solidarity

calais 22 septembre 2015

À Calais, l’État et la mairie mettent tout en œuvre pour réprimer les migrant-es. Gouvernements français et britanniques veulent les contraindre à renoncer à passer en Angleterre : engrillagement du port, barbelés surmontés de lames de rasoir, surveillance vidéo, augmentation du nombre de vigiles dans le port et le tunnel sous la Manche, renforts de police et de CRS dans la ville.
Même si beaucoup de personnes parviennent à passer, à Calais la frontière se dresse comme un mur infranchissable et mortel. Entre le 17 et le 29 septembre, quatre personnes sont décédées dans le tunnel sous la Manche, percutées ou écrasées en essayant de monter dans les navette ferroviaires ou dans des camions. Depuis le début du mois de juin, quinze personnes ont été assassinées par cette frontière. Sources 1  2 et 3

Le 21 septembre, les cinq derniers lieux de vies des migrant-es dans le centre ville de Calais ont été expulsées.

Expulsions : les 5 derniers lieux de vie de migrant-es du centre ville de Calais ont été détruits. L’apartheid est bel est bien vivant à Calais.

Vers 8h ce matin (21 septembre 2015, ndlt), le plus grand des trois campement de la ville, habité par plus de 300 syriens, a été expulsé dans la plus grande tradition calaisienne (il s’agit en fait de deux campements très proches, ndlt). Un important bataillon de la gendarmerie, de la police nationale et de la BAC a réveillé les gens, en leur laissant très peu de temps pour récupérer leurs affaires, et leur a dit de rejoindre la Jungle, située sur l’ancien site d’enfouissement des déchets, à la périphérie de la ville, seul lieu où les migrant-es sont tolérés. Les syriens ont scandé « pas de jungle, aucune jungle » et se sont assis par terre. Ils ont également bloqué un pont. Les flics ont attaqué, les ont pulvérisé au lacrymogène et ils se sont alors déplacés en groupe, dans l’unique direction qu’ils pouvaient prendre, celle de la jungle.

Ils ont été emmenés de force jusqu’à la jungle, suivit de près par un convoi de gendarmes. Un homme accoutré d’un costard et d’une écharpe tricolore semblait mener la danse de ces expulsions toute la journée. Pour la plupart des syriens, c’était la première fois qu’ils venaient au camp et ils ne savaient pas quoi faire.

En arrivant à la jungle, les flics ont portés leur attention vers les dizaines de tentes dressées par les nouveaux arrivants devant l’entrée et ils ont dit aux gens de se déplacer à l’intérieur de la jungle. Une foule de gens s’est alors rassemblée devant les lignes de police. Sans crier garde, les flics ont commencé à repousser les gens et à déchirer les tentes. Nous avons aidé les gens à sauver leurs affaires mais beaucoup de biens personnels ont été perdus dans ce moment de violence policière. Au moins six personnes ont perdu leur passeport, d’autres ont perdu de l’argent, des téléphones avec des numéros importants, d’autres des photos ou des infos sur leurs proches morts ou disparus. Il y a eu des tentatives de négocier pour que certaines personnes soient autorisées à passer de l’autre côté de la ligne de police pour sauver leurs passeports, mais ils ont été confrontés au peu d’esprit des automates en tenue anti-émeute. Les pelleteuses et les employés municipaux sont apparus au-delà des lignes de police, détruisant les tentes et jetant toutes les affaires dans des camions bennes et direction la déchetterie municipale (sans doute le prochain site de la jungle quand celle-ci sera devenue inhabitable). Pendant plusieurs heures suivant cette opération, personne n’a été autorisé à aller où que ce soit en dehors de la jungle.

Face à cette démonstration de force écrasante et ridicule de l’État, les gens ont fait preuve de défi en chantant, criant des slogans et dansant, faisant un bruyant écho. La diversité et le dynamisme de la foule contrastait nettement avec la ligne de fascistes en costume bleu, brandissant flingues, matraques et boucliers.

Nous sommes allés à la décharge peu de temps après pour essayer de récupérer quelques affaires, mais nous n’avons rien trouvé d’autre qu’un tas de déchets dans un gros compacteur d’ordure et ils a été impossible de récupérer quoi que ce soit.

Nous avons appris plus tard que les deux autres campements du centre-ville ont également été expulsés aujourd’hui, ce qui signifie qu’il n’y a plus d’autre campement connu à calais que la jungle. Il est clair que désormais les 20 hectares qui ressemblent de plus en plus à un marais est l’unique lieu de vie des migrants qui sera toléré à Calais.
Ce que le gouvernement méprise le plus ici c’est que les migrant-es montrent leurs visages dans le centre-ville et dans les zones touristiques, voilà pourquoi la jungle existe. Source.

Deux récits des expulsions des syriens du 21 septembre 2015. Source

« Hier la police française est venue à notre petit camp. Nous sommes tous syriens, environ 250 personnes. Ils nous ont sorti de force hors du camp. Nous ne sommes pas partis par choix. Nous avons été emmenés de force en face du port. Ici nous avons protesté. Nous avons crié « Go Syria ! » parce qu’à ce moment nous ne voulions pas être ici. Ils nous ont traité comme des animaux. Ils nous ont aspergé de gaz lacrymogène. Une personne a eu une crise d’asthme et une autre a été frappée. Lorsque nous avons bougé vers la jungle nous avons tout perdu. Tous nos vêtements et nos tentes, la police ne nous a pas laissé récupérer quoi que ce soit. Deux personnes ont perdu leurs passeports. »
Udai, 22 septembre 2015

« Avant, nous vivions dans le centre-ville de Calais. Mais les gens de Calais n’aiment pas ça. La police n’aime pas ça. La police est venue hier matin et ils nous ont emmenés ici, dans la jungle. Ils nous ont aspergés de gaz lacrymogène. On a l’impression que nos yeux sont en feu. Nous sommes venus ici dans la jungle. J’ai le sentiment en ce moment que la Syrie c’est mieux qu’ici. Si je devais choisir, je préférerai la Syrie à la jungle. Il n’y a pas de vie possible ici dans la jungle. Ce n’est pas la vie. »
Ali, 22 septembre 2015

En réponse à ces expulsions, une banderole est accrochée sur le toit du tribunal de Calais : « 21/9/2015 Tous les camps de Calais ville expulsés. Résistez à l’apartheid ».

21 sept 15 expulsions calais 5

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calais tribunal sept 2015

Depuis ces expulsions, les violences et intimidations de la part des flics continuent : coups de pression en tenue anti-émeute, multiplication des contrôles au faciès, notamment près de la gare, etc. D’autre part, plusieurs personnes arrêtées à Calais ces dernières semaines puis enfermées dans des centres de rétention à travers tout le territoire, pour empêcher toute solidarité de se mettre en place, ont été expulsées vers le Soudan.

Mais rappelons-le encore une fois, tous les flics et les barbelés du monde ne viendront jamais à bout de la détermination de celles et ceux qui veulent franchir les frontières de l’Europe.

Le 25 septembre, une nouvelle manifestation a parcouru les rues de la ville. Des collectifs de sans papiers de plusieurs villes européennes sont venus jusqu’à Calais pour exprimer leur solidarité avec celles et ceux qui sont bloqué-es ici.

Vintimille (Italie). Dans cette ville frontalière entre l’Italie et la France, plusieurs dizaines de migrant-es et de personnes solidaires occupaient depuis début juin le bord de mer, au pied du poste frontière. Le 30 septembre au matin, une centaine de flics, accompagnés des services de nettoyage, sont venus pour tenter d’expulser ce campement d’où de nombreuses initiatives sont menées contre les frontières et pour la liberté de circulation. Les occupant-es du Presidio No Border résistent et se sont regroupé-es sur les rochers. Dans le campement, d’autres pratiques que celles des humanitaires et caritatif sont mise en expérience : auto-organisation, échanges, prises de décision collectives, etc. Les migrant-es qui vivent là veulent traverser cette frontière, fermée depuis des mois et gardée par les flics français et italiens, et ont refusé d’aller dans le centre officiel géré par la croix-rouge.
Ils ont récemment écrit ce communiqué : We are not going back

Des battitura sont organisées régulièrement devant le poste frontière, bloquant le flot continu de véhicules entre Menton et Vintimille. Les 12 et 25 septembre, lors des deux dernières actions de blocage du poste frontière, les flics sont intervenus et un face à face tendu a eu lieu, les manifestant-es tentant de reprendre le blocage de la route. Les flics ont alors chargé à coups de lacrymogènes et de matraques. Vidéo

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À la frontière Menton-Vintimille la répression à l’encontre des migrant-es et des personnes solidaires s’intensifie : arrestations massives, gardes-à-vues, plaintes, interdictions du territoire pour 10 personnes, détention, etc. Plusieurs procès vont avoir lieu côté français, au tribunal correctionnel de Nice : une personne est convoquée le 30 septembre (pour outrage et violence envers un flic, rébellion, refus d’empreintes palmaires et de prise de photographies) et une autre le 12 octobre (pour outrage et violence envers un flic). Cette montée de la répression vise à briser les luttes et les solidarités qui se construisent sur le Presidio No Border, mais de l’autre côté des Aples on entend toujours crier « We are not going back ! ».
Appel à solidarité pour s’organiser contre la répression à la frontière Menton-Vintimille :

Trapani (Italie). Le 12 septembre, douze personnes ont tenté de s’évader du centre de rétention de Trapani-Milo. Certains ont été bloqués par les flics, mais quatre sont parvenus à disparaître dans la nature. Source

Turin (Italie). Dans l’après-midi du 20 septembre, trois prisonniers du centre de rétention de corso Brunelleschi (CIE) ont réussi à s’évader, escaladant les murs.Malheureusement un d’entre-deux a été rétrouvé par les flics peu de temps après, mais les deux autres courent toujours ! Source

Bari-Palese (Italie). Le 19 septembre, un petit groupe de personnes solidaires est allé saluer les migrants détenus au CIE. Avec un mégaphone et des feux d’artifices, le groupe a réussi à se faire entendre des détenus qui ont répondu par des huées et des cris. Source

Rome (Italie). Le 24 septembre a été une journée de résistance aux expulsions, mais aussi de violence féroce de la part de la police au centre de rétention (CIE) de Ponte Galeria. Vers six heures du matin, les flics ont fait irruption dans plusieurs dortoirs pour sortir des personnes à expulser. Deux jeunes ont réussi à se libérer et ont grimpé sur des grilles qui séparent les dortoirs de la cour. Ils sont restés suspendus là toute la matinée, jusqu’à l’heure de décollage de l’avion qui devait les expulser vers la Tunisie. Une fois descendus ils ont été transférés à l’isolement. Dans une autre cellule au contraire, voyant que la personnes qu’ils venaient chercher partageait la chambre avec deux détenus connus comme fauteurs de trouble, les flics ont embarqué le premier tout en rouant de coups les deux autres : coup de pied, coup de poing, crachat. Ils ont ensuite été laissés au sol pendant plusieurs heures, sans aucun soin. On peut écouter (en italien) le récit de cette journée, diffusé sur radio Blackout.

Frontière Serbo-hongroise. Le 16 septembre, des affrontements ont éclaté à la frontière entre la Serbie et la Hongrie entre les militaires et flics hongrois et des migrant-es coincés en Serbie. Le long de cette frontière, la Hongrie a récemment fait construire un mur de 175 km de barbelés, surmontés de lames de rasoir, et mobilisé l’armée, pour tenter d’empêcher toute entrée sur son territoire. Mais des milliers de personnes cherchent à franchir cette frontière, pour continuer leur route vers d’autres pays d’Europe. Lors de ces affrontements, le grillage a été forcé et des dizaines de personnes ont pu passer de l’autre côté. Vidéo
Depuis le 21 septembre, le parlement hongrois a autorisé l’armée, qui est déployée tout le long de la frontière, à tirer à balles réelles sur les migrant-es qui tenteraient de passer.

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Opatovac (Croatie). Après le blocage de la frontière hongroise, des milliers de personnes ont tenté de passer par la Croatie pour rejoindre les pays de l’ouest de l’Europe. Là aussi les frontières sont bloquées, gardées par la police et les militaires. Des camps ont été érigés à travers tout le territoire Croate, ou des centaines de personnes sont enfermées derrière des barbelés, et gardés par l’armée, sans savoir ce qu’il va leur arriver. Les gens y sont parqués, répertoriés, triés entre ceux qui auront peut-être la chance de pouvoir poursuivre leur voyage et ceux qui resterons là encore des jours ou seront expulsés vers d’autres pays, plus au sud, où ils auraient laissé leurs empreintes. « C’est une prison » disent-ils.

Centres de rétention, Centres d’accueil, Centres d’enregistrement, peut importe leur nom, ces camps sont des prisons ou s’opère le tri entre ceux que l’Europe veut accueillir et se répartie comme des paquets de déchets et les autres, qui y resterons enfermés, pour être cachés, mis à l’écart, empêchés de poursuivre leur route, en attendant que les gouvernants décident de leur sort.

Mais dans ces prisons pour étrangers, les solidarités existent aussi et donnent de la force collective pour se relever, forcer les barrières, s’évader, poursuivre son chemin. Dans le camp d’Opatovac à la frontière entre la Serbie et la Croatie, des affrontements ont éclaté avec les flics le 22 septembre et plusieurs personnes sont parvenues à s’échapper. D’autres ont occupé des bus exigeant qu’ils les conduisent vers l’ouest.

Londres (Angleterre). Le 18 septembre, un rassemblement s’est tenu devant l’ambassade de Hongrie pour protester contre les violences de la police à la frontière serbo-hongroise. Pas de frontières ! Pas de camps ! Pas d’expulsions ! Source
Le 17 septembre, une rafle de sans papiers avait lieu dans un quartier du sud de Londres. Lors de cette opération, au moins un fourgon de la police de l’immigration a eu son pare-brise fracassé. Source

Bâle (Suisse). Le 18 septembre était appelée une manifestation contre les frontières, les nations et la militarisation de nos vies à Bâle. 400 personnes ont parcouru les rues de la ville, pour se rendre devant le centre de rétention de Bässlergut, où des cris de joie et d’encouragement ont été échangés entre l’intérieur et l’extérieur malgré la présence importante de flics. La manif est ensuite repartie et plusieurs véhicules de la police aux frontières ont été attaqués ainsi que des banques. Source

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Athènes (Grèce). Depuis le 22 septembre, un bâtiment abandonné est occupé par des personnes migrant-es et des personnes solidaires dans le centre-ville d’Athènes. Le 24 septembre, des manifestations en solidarité avec les migrant-es ont eu lieu dans plusieurs villes du pays, notamment à Thessalonique et Patras. Source

Edirne (Turquie). « Nous ne voulons pas de nourriture, nous ne voulons pas de l’eau, nous ne voulons pas de l’aide humanitaire, nous voulons traverser la frontière par la terre. Nous traverserons ou nous mourrons ici. » Le 11 septembre, des milliers de migrant-es ont convergé vers Edirne, ville frontalière à l’ouest de la Turquie, pour rejoindre la Grèce à pied. À Istanbul, la station de bus a été fermée par la police pour empêcher ce mouvement et des centaines de personnes s’y sont retrouvées bloquées. Le 18 septembre, la majeur partie d’entre-elles ont décidé de faire une marche jusqu’à Edirne. Sur la route, ils/elles ont été bloqué-es par les flics et militaires qui les ont fait monter dans des bus et les ont enfermés dans un stade, au centre-ville d’Edirne, ou plusieurs centaines de personnes sont regroupées. Un groupe de 200 personnes qui a refusé de monter dans les bus est resté plusieurs jours sur l’autoroute, bloquant tout le trafic. Ils et elles réclament d’être emmenés de l’autre-côté de la frontière grecque.
À Edirne, un campement s’est également installé dans un parc en plein centre-ville. Plusieurs manifestations ont été organisées pour demander l’ouverture de la frontière et le passage de toutes les personnes qui le veulent.
Une forte solidarité s’est mise en place, à Istambul, sur l’autoroute ou à Edirne, pour répondre aux questions matérielles (nourriture, eau), indiquer les meilleures routes à emprunter, manifester devant la frontière.

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à suivre…

Quelques liens : tous les articles sur la lutte des migrant-es de La Chapelle sur ce blog // Paris Luttes infos // Marseille Infos Autonomes // Calais Migrant Solidarity //Presidio No Border Vintimille // Hurriya (Italie) // Clandestina (Grèce)

[Berlin] Expulsion d’un squat de migrant-e-s et solidarité

 24 juin 2014. 900 policiers ont encerclé une école squattée par des réfugiés à Berlin depuis un an et demi et ont occupé le quartier en tenue anti-émeute durant plusieurs jour.

L’hypocrite parti vert est le responsable directe de cette action cynique, prétextant les conditions de vie inhumaines dans l’école, où  200 personnes environ vivaient. La carotte, promesse vide d’un hébergement alternatif et le fouet, la menace d’une expulsion par la présence massive de la police devant et en partie dans l’école ont réussi à pousser la plupart des habitants à quitter «volontairement»  l’école. Ils sont maintenant de retour dans les camps logés, desquel ils ont fui à l’origine, ou tout simplement sans-abri.

Néanmoins, environ 40 réfugiés se sont barricadés dans le bâtiment et sur le toit. Les policiers ont brouillé les ondes pour empêcher les communications téléphoniques.

Dehors, dans la nuit du mercredi 25 juin 2014, une manif spontanée a été organisée en solidarité avec les squatteurs de l’école de la rue Ohlauer et tous les autres réfugiés.

A Bruxelles dans le cadre de la semaine d’action contre les frontières, un groupe de 20 personne a occupé l’ambassade d’Allemagne.

A Berlin, le 24 au soir, un immeuble de bourges s’est fait fracasser les vitres du rez de chaussé  et le 27 juin c’est le tribunal cantonnal qui a prit feu en solidarité durant la nuit.

Une manifestation est appélée samedi 28 juin à Berlin

 

Compilation mal traduite de l’anglais et de l’allemand…

 

Les jours suivant voir

[Berlin] Suite à l’expulsion de l’école Gerhart Hauptmann

et

[MAJ][Allemagne] La solidarité continue avec les occupant-e-s de l’école Gerhart Hauptmann

[Bruxelles] Perturbations sur la ligne pour la STIB

Mars 2014

Suite à la multiplication des contrôles et des arrestations de sans papiers dans les transports bruxellois, au début du mois de mars une affiche imitant la charte graphique de la STIB (société qui gère les transports publics à Bruxelles) a été collée partout dans la ville, notamment dans les stations et à la gare du nord. On peut y lire : « Les expulsions passent aussi par la STIB » et « Avec la STIB, les centres fermés n’ont jamais été aussi proches ».

Le 11 mars, un incendie s’est déclenché dans un tunnel de la station Pannenhuis à Laeken (commune de Bruxelles). La station a dû être évacuée et la circulation a été interrompue.

Le 13 mars, le réseau de tram a été perturbé à Saint Gilles (autre commune de Bruxelles) par un dégagement de fumée issu d’une sous-station électrique. Plusieurs lignes n’ont pas pu circuler dans la journée.

Peut-être que certain-e-s ont été inspiré-e-s par les affiches et ont voulu signifier à la STIB que sa collaboration aux expulsions de sans papiers (comparable à celle de la SNCF en France par ailleurs) ne serait pas exempte de conséquences.

 

Infos trouvées sur cettesemaine

 

[Belgique] De l’air, de l’air ! – rassemblement à Anderlecht et à Molenbeek – 21 décembre 2013

Voici le tract distribué lors d’un rassemblement « itinérante » à Anderlecht et à Molenbeek, ce samedi dernier (21 décembre). Quelques feux d’artifice ont été tirés afin d’attirer un peu l’attention, une banderole disant clairement contre quoi on lutte, un haut parleur accompagnait le tout.

Réactions motivées, intéressées et solidaires. Continuons à nous battre dans la rue.

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DE L’AIR, DE l’AIR !

Ce monde carcéral qui nous empêche de respirer

Il y a deux semaines, un homme est retrouvé mort dans des circonstances suspectes, dans son lit, dans une cellule, enfermé dans la prison pou étrangers à Bruges. Vivre derrière des barreaux, mourir derrière des barreaux, il nous faut détruire le monde qui crée de tels possibles.

L’air qu’on respire est pollué… Cette pollution, c’est l’odeur de l’économie, des uniformes, la puanteur de l’enfermement, de l’oppression quotidienne, de l’acceptation et de la dépression. Et cette ambiance provoque des troubles respiratoires : une agression pulmonaire, une bronchite chronique, une espèce d’allergie au monde qui nous écrase : du stress.

Détruire ce qui nous détruit pour prendre l’air

On nous dit que si on est malade il faut aller voir le docteur, avaler des médicaments pour calmer la douleur, et se résigner à vivre avec la maladie. Mais quoi qu’il en soit, si les causes restent intactes, les symptômes reviendront à chaque fois.

Il y a certains remèdes qu’aucun docteur ne prescrira. Démolir les cages, scier les barreaux, voilà des médications qui font du bien ! Comme ces cinq hommes qui s’envolent des centres fermés de Merksplaset de Steenokkerzeel. À Vottem, une personne tente de mettre le feu à sa cellule. Et tout dernièrement, un prisonnier réussit à s’échapper de la prison de Lantin, avec la complicité de codétenus solidaires.

À Bruges, suite à la mort suspecte de l’homme, tous les prisonniers se mettent en grève de la faim, et seront suivis par d’autres dans les centres fermés de Vottem et Steenokkerzeel. Des manifestations de solidarité ont lieu devant ces deux prisons pour étrangers et les matons se font insulter par les manifestants pendant le tour de garde.

Le feu qui donne de l’oxygène

Pendant des années, les prisons et les centres fermés belges ont connu la rébellion et la révolte : des ailes entières ont été mises hors services par le feu. Dehors aussi, des émeutes et des attaques solidaires ont donné de l’oxygène à tous ceux qui ne veulent pas accepter cette prise en otage permanente.

L’État réagit et construit des zones d’isolement dans les prisons, comme les QHS de Bruges et Lantin. Ces deux lieux indescriptiblement cruels ont été dévastés à plusieurs reprises, mais rénovés à chaque fois. Dans les camps de déportation aussi, les révoltés sont mis en isolement, transférés ou expulsés au plus vite, pour empêcher la contagion de l’agitation. Ce sont toutes des armes dans les mains du système pénitentiaire qui visent à rendre dociles les prisonniers récalcitrants à coups de bâtonet à faire peur à tous. C’est dans la même logique que l’État prévoit 9 nouvelles prisons en Belgique.

L’État cherche donc à nous couper le souffle pour de bon. Certains ne se laissent pas faire, et passent à l’offensive. Si on pense à la nouvelle prison de Marche-en-Famenne, ultra-sécurisée, n’oublions surtout pas la tentative de sabotage du chantier en 2012 quand six bombes incendiaires sont placées dans les grues. Et encore, quelque peu après l’ouverture de cette nouvelle prison en novembre 2013, les vitres du bureau des architectes morbides (CERAU) qui ont dessiné cette taule volent en éclat. C’est comme prendre un bol d’air frais.

Respiration contre résignation

Si le pouvoir nous veut dociles, expulsés ou enfermés, c’est à nous de nous mettre en forme et de nous préparer à la bataille. S’il veut que Bruxelles soit bien nettoyée et sécurisée pour qu’elle soit agréable aux eurocrates, diplomates, riches et businessmen, c’est à nous de rester dignes, de garder la tête haute, et de ne pas les laisser avancer sans qu’ils se heurtent à nous. Entraînons nos poumons à respirer librement.

Saboter les rafles, se battre contre la construction de la plus grande prison de l’histoire belge, à Bruxelles, aller à l’offensive…Tout ça est possible, en s’organisant en petits groupes de confiance, avec un peu d’agilité, de détermination et d’inventivité. En se reconnaissant aussi entre révoltés assoiffés de liberté. Respirons un grand coup et faisons un maximum de bruit, foutons un beau bordel !

Des cibles, on peut en trouver partout. Les entreprises qui gagnent du fric avec l’enfermement (Sodexo, Fabricom …) ou celles qui construisent des nouvelles prisons (BAM, Valens, BESIX, Willemen, DENYS …), mais aussi les chantier destinés au profit et confort des riches, et les bureaux où travaillent les gentils monsieur-dames qui prennent les décisions et conçoivent des plans pour affiner l’exploitation, l’écrasement et l’expulsion des indésirables (l’Office des étrangers, la Régie des bâtiments, l’UE, le ministère de la Justice, l’ONEM et tant d’autres).

N’oublions jamais : chaque acte inspiré par le désir de liberté parle au cœur de celui qui cherche la même chose. Soyons solidaires, jusqu’à leur couper la respiration, jusqu’à ce qu’on soit libres, libres comme l’air.

repris sur la cavale

[Bruxelles] “Opération Cendres”, deuxième vague de perquisitions – 25 septembre 2013

Pour rappel, le 22 mai 2013 au matin, la section anti-terroriste de la police fédérale judiciaire a mené une première vague de perquisitions aux domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que à la bibliothèque anarchiste Acrata. Les onze personnes présentes furent arrêtées et emmenées aux bureaux de la police fédérale avant d’être relâchées sans avoir eu à comparaître devant la juge d’instruction.

Dans le cadre de cette enquête dirigée par la juge d’instruction Isabelle Panou, et baptisée « opération cendres » les accusations sont : appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie(s) volontaire(s).
Lors des auditions, il est apparu que l’enquête porte sur des luttes, révoltes et activités allant de 2008 jusqu’à aujourd’hui notamment contre les prisons, la construction du nouveau centre fermé de Steenokkerzeel, les transports en commun (STIB), les institutions européennes et les eurocrates, la construction d’un RER à Bruxelles, l’OTAN, la machine à expulser, les huissiers et la construction d’une maxi-prison à Bruxelles. Sont aussi épinglées des publications telles que Hors-service ou encore plus généralement des écrits, affiches, etc. diffusés par des anarchistes et anti-autoritaires.

Ce mercredi 25 septembre 2013, la juge a remis le paquet en ordonnant la perquisition de 5 domiciles entre Bruxelles, Louvain et Gand. Vers 6h du matin, la section antiterroriste de la police fédérale a saisi du matériel informatique (portables, disques durs, clés USB), des carnets d’adresses, des brochures, des tracts, des affiches et des documents personnels. Dans trois des cinq domiciles, les personnes concernées par le mandat de perquisition et d’amener étaient absentes ; trois autres personnes ont été emmenées pour interrogatoire et relâchées au bout de quelques heures après avoir refusé de collaborer aux auditions.

Face à ces accusations de terrorisme et à leur lot d’intimidations et de harcèlements, il n’y a pas à abandonner les idées et les actes visant la destruction de toute autorité et la joie que procure cette bataille.

Continuons à lutter pour la liberté, à abattre ce monde mortifère qui opprime et exploite.

Rien n’est fini, tout continue
Attaquons ce qui nous opprime

Repris de La Cavale, contre la prison et son monde

[Belgique] L’infâme Maggie de block entartée – 17 juin 2013

Maggie de block, secrétaire d’État à l’Asile, à l’Immigration et à l’Intégration sociale en Belgique a été entartée alors qu’elle se rendait à une remise de prix au théatre du bronx (situé le long du marché aux porcs, ça ne s’invente pas !) à Bruxelles. Une vidéo de l’attaque a ensuite circulé : « Maggie De Block, secrétaire d’État à l’asile et à l’immigration se fait entarter pour ses politiques migratoires fascistes, destructrices et inhumaines. » « ça, c’est pour les milliers de personnes déportées et détenues dans les centres fermés ! ».  « Et ça, pour l’enfer qu’ils font vivre aux migrant-e-s ! ». « Parce que personne n’est illégal et que nous sommes contre toute forme d’oppression. »

[Bruxelles] “Opération Cendres” – perquisitions chez des compagnons

Bruxelles – Le 22 mai 2013 vers 6h du matin, des dizaines de policiers de la section anti-terroriste de la police fédérale judiciaire investissent et perquisitionnent 3 domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata. Toutes les personnes présentes (11) sont arrêtées et emmenées aux bureaux de la police fédérale.

Les accusations sont : appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie(s) volontaire(s). L’opération est baptisée « cendres » et est dirigée par la juge d’instruction Isabelle PANOU, tristement célèbre pour sa longue carrière au service de l’Etat.

Les policiers emportent de nombreux documents, des effets personnels, les ordinateurs et tout ce qui a trait à l’informatique, les GSM’s (téléphones portables), du matériel d’agitation, etc. Pendant les auditions, auxquelles tout le monde refuse de collaborer, il apparaît que l’enquête porte sur des luttes, révoltes et activités allant de 2008 jusqu’à aujourd’hui notamment contre les prisons, la construction du nouveau centre fermé de Steenokkerzeel, les transports en commun (STIB), les institutions européennes et les eurocrates, la construction d’un RER à Bruxelles, l’OTAN, la machine à expulser, les huissiers et la construction d’une maxi-prison à Bruxelles. Sont aussi épinglées des publications telles que Hors-service ou encore plus généralement des écrits, affiches, etc. diffusés par des anarchistes et anti-autoritaires.
Vers 13h, tout le monde est relâché sans avoir eu à comparaître devant la juge d’instruction.

Face à ces accusations de terrorisme et à leur lot d’intimidations et de harcèlements, il n’y a pas à abandonner les idées et les actes visant la destruction de toute autorité et la joie que procure cette bataille.

Continuons à lutter pour la liberté, à abattre ce monde mortifère qui opprime et exploite.

Rien n’est fini, tout continue
Attaquons ce qui nous opprime

Bruxelles, 23 mai 2013

Quelques bribes de réflexion

Quelques bribes de réflexion, concernant les perquisitions qui ont eu lieu mercredi 22 mai à Bruxelles dans le cadre des accusations “d’associations de malfaiteurs à visée terroriste”.

Pourquoi maintenant, pourquoi ces adresses-là, pourquoi ces personnes-là précisément, peu importe. Inutile de se mettre dans leur sale tête de cochons et de spéculer à l’infini sur leurs raisons. Ils font leur sale boulot de fouineurs, ils veulent peut-être foutre la pression, mettre un coup de pied dans la fourmilière, ou pouvoir observer à loisir les mouvements des uns et des autres, noter, enregistrer, bref. Ces perquis’ n’ont peut-être pas comme seul but de tenter de rassembler des éléments pour faire avancer une quelconque enquête. Voulu ou pas par leurs commanditaires, cela entraîne un déplacement direct de nos attentions sur ce sujet-là. Si nous n’avons aucune prise sur leurs décisions et la temporalité dans laquelle ils inscrivent leurs coups de pression, nous en avons par contre sur l’impact que cela peut avoir sur nos vies.

Sûr, ça vient remettre les pendules à l’heure. Une grande claque, au cas où on aurait pu se leurrer sur le fait que l’État veut être partout et n’oublie jamais rien. Il est nécessaire d’ouvrir, et de maintenir ouvert, un espace de discussion, collectif autant qu’en plus petits groupes affinitaires, afin de ne pas donner à leurs saloperies plus d’importance qu’elles ne devraient en avoir en réalité. Certes, il s’agit d’entourer les compagnons directement concernés par ces perquisitions, de s’assurer de leur santé, mentale et physique. Mais ce serait une erreur de considérer que cela ne concerne qu’eux.

Avec leur nouveau package “association de malfaiteurs”, quiconque fréquente, les mêmes lieux, les mêmes réseaux de personnes, est un potentiel suspect aux yeux de l’État. Ça peut faire froid dans le dos, et le premier réflexe peut être un réflexe de survie conduisant à moins fréquenter ces lieux et ces personnes. Pour se mettre à distance, pour se laver aux yeux d’une potentielle surveillance. Sauf que ces choix-là amènent à l’isolement, non seulement des personnes, mais aussi des luttes qu’elles portent. Au-delà du fait que cela leur facilite le boulot, l’État a tout intérêt à nous focaliser sur la répression : pendant ce temps, nous voilà occupés à autre chose qu’à lui nuire et à comploter. La peur peut vite s’installer, autour de ces lieux mais surtout dans nos têtes et dans nos cœurs. La parano se distille dans nos veines et dans le moindre de nos mouvements, et voilà qu’il n’y a même plus besoin d’un vrai flic pour nous empêcher d’agir : nous nous sommes menottés nous-mêmes.

Sans vouloir minimiser les faits, le meilleur pied de nez que l’on peut faire à la répression, c’est de garder notre sang-froid, les idées claires, de rester solidaires les uns des autres, et de poursuivre avec prudence mais passion les combats que nous menons.

“Une société qui anéantit toute aventure fait de l’anéantissement de cette société la seule aventure possible…”

Avec une solidarité indéfectible