Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Italie] Évasions à Caltanissetta, tentatives à Rome

Samedi 15 février 2014. Tandis qu’à l’extérieur du CIE de Caltanissetta se tient un rassemblement pour la fermeture du centre, cinq prisonniers profitent de la confusion créée à l’intérieur et tentent l’évasion escaladant murs et portails. La police réussi à capturer trois évadés mas deux réussissent à faire perdre leurs traces et à reconquérir la liberté. Toujours à Caltanissetta, il y a moins de deux semaines, quatre prisonniers avaient réussi à s’enfuir aux faveurs des ténèbres.

Dans la nuit entre le 16 et le 17 février, alors que les lumières de Rome étaient éteintes, quelques retenus ont tenté l’évasion du CIE de Ponte Galeria. Malheureusement, l’alarme sonne et les évadés sot repris tout de suite par la police de garde. Toujours à Ponte Galeria, lundi 17 février, un politicien en visite au centre est accueilli par des insultes, des cris, des sifflement et… une bouteille en pleine tête.

Au CIE de Bari, lundi 17 février, deux retenus montent sur les toits pour protester contre la situation sanitaire dégueulasse du centre

Et pour finir, regardez la vidéo du rassemblement et d’évasion de Caltanissetta, vue de l’intérieur : ici

Traduit de macerie

[Italie] Trapani-Milo ferme aussi? – 16 janvier 2014

« Il faut savoir que durant les travaux, programmés pour février, la structure va fermer pour des raisons de sécurité« . C’est avec ces mots que Leopoldo Falco, préfet de Trapani, a annoncé la fermeture prochaine du CIE de Trapani Milo. C’est un site d’information local qui diffuse la nouvelle, reprenant les mots du préfet avec quelques jours de retard. Ces déclarations datent en fait de la fin de la semaine dernière, et ont été lâchées en marge d’un séminaire sur l’immigration organisé par le comité régional sicilien de la Croix Rouge. Son  excellence le préfet a fait l’honneur de sa présence à une flopée de « croixrougiens », prêtres, syndicats, docteurs et juristes, tous assis autour d’une table pour discuter aimablement de la gestion du problème des sans-papiers.

Revenons-en à la fermeture pour restructuration, il n’y a pour l’instant aucune date officielle pour le commencement des travaux. Mais il est clair qu’ils dureront quelques mois, vu que l’on parle de travaux imposants pour lesquels ont déjà été dépensés 600 000 euros. Pour l’instant il n’y a pas de précisions, on parle généralement de rehausser les murs et les clôtures et de déplacer les disjoncteurs électriques actuellement à portée de main des retenus qui les ont souvent sabotés pour créer un peu de chaos et faciliter les évasions. Ces travaux serviront donc à améliorer la sécurité dans le centre, à éviter de nouvelles révoltes et évasions, pour faire en sorte que le centre de Trapani Milo « ne soit plus le théâtre de guerrillas quotidiennes avec affrontements au corps à corps » comme le dit le préfet lui-même.

Paroles assurément claires, qui devraient faire douter ceux, nombreux, qui ont vu d’un bon œil la décision d’un juge de Bari d’imposer à la préfecture locale « des travaux de restauration urgents pour garantir les conditions minimales des droits de l’homme » dans le centre de Bari Palese. Comme vous le savez, tout ceci avait commencé par des avocats qui demandaient à un magistrat de fermer le centre pour préjudice aux droits de l’homme. Aujourd’hui le magistrat, en vertu de sa propre idée des droits de l’homme, leur a donné raison donnant l’ordre péremptoire de… agrandir les toilettes, rajouter des salles communes et mettre des rideaux aux fenêtres. Et comme les préfets ont une idée bien à eux des droits de l’homme, nous sommes sûrs qu’ils ne manqueront pas de proposer des murs plus hauts, des barreaux plus solides, des caméras, des canons à eau et des cellules d’isolement lorsqu’il s’agira pour eux de s’impliquer dans la restructuration du centre.

Enfin, pour revenir au centre de Trapani, le renoncement du consortium de coopératives Glicine à gérer le centre est à signaler. Il avaient gagné l’appel d’offre au rabais du mois dernier, et il y renonce aujourd’hui mystérieusement. Jusqu’à la prochaine fermeture pour travaux de restructuration et dans l’attente d’un énième gestionnaire, ce sera l’infâme Coopérative Oasi qui en aura la charge.

 traduit de macerie

[Italie] Seaux de peinture à Turin, Rassemblement à Rome, révolte à Bari – 25 décembre

Pour l’instant, la protestation au centre de Corso Brunelleschi s’est affaiblie. Entre hier soir et ce matin, les retenus ont recommencé à manger, tandis que nous n’avons pas de nouvelles précises de la nigériane accusée d’avoir mordu un agent puis transférée à l’isolement. Dans une des sections masculines, en revanche, un retenu a mangé des piles pour protester :  il a été conduit aux urgences, ou on lui a administré des comprimés, puis ramené au centre. Dans le même temps, quelqu’un a pensé à rendre visite au siège régional de la croix rouge, via Bologna : tag et seaux de peintures en solidarité avec les retenues tapées par les agents avant-hier – cela pour dire, évidemment que les responsables de l’obscénité des CIE peuvent se trouver toujours et facilement.

À Rome, en revanche, après les bouches cousues et les transferts forcés, pour demain on annonce un rassemblement devant les murs du cie de Ponte Galeria à 17h.

Quant aux protestations et aux révoltes, pendant ce temps le relais est passé à Bari-Palese, ou une belle tentative d’évasion de masse s’est transformée en révolte, durant la quelle un groupe de retenus a d’abord inondée une section puis enflammé matelas et meubles. De ce qu’en dit la préfecture la situation est maintenant tranquille, aussi parce que les forces de l’ordre sont rassemblées en masse à l’extérieur du centre. Il n’y a pas eu d’arrestation même si, de ce que disent les flics, les actions de certains révoltés sont « à l’étude » par les enquêteurs.

source macerie

[Italie] Bari brûle ! – 5 décembre 2013

Aujourd’hui en fin de matinée, un incendie s’est déclenché au Centre de rétention de Bari Palese. Il semble que l’étincelle qui a fait exploser les protestations ait été la non-libération d’un retenu, qui s’était lourdement tailladé hier soir. Après un bref passage à l’hôpital, il a été raccompagné dans le centre, où ses compagnons de réclusion ont tout de suite commencé à protester. Quand l’incendie s’est déclenché, la police à fait sortir les retenus des chambres, réussissant péniblement à éteindre les flammes. Dans la confusion un retenu a été pris les flics et séparé des autres, probablement pour être incarcéré. Pour le moment, l’étendue des dégâts n’est pas encore claire, mais il semble qu’un pavillon entier soit hors d’usage. En attendant des nouvelles, il vaut la peine de rappeler que le Centre de Bari Palese, géré par la coopératice Connecting People (ceux-là même qui géraient Gradisca jusqu’à sa totale destruction il y a un mois), était déjà fortement endommagé et il restait seulement une centaine de places sur les deux cents prévues.

Traduit de Macerie