Le 13 février 2014 une révolte a éclaté au centre de rétention de Vincennes. Les flics ont voulu expulser un retenu, qui avait déjà résisté à une tentative d’expulsion le jour d’avant, et sont venus le chercher à trois heures du matin. Des expulsions il y en a quotidiennement dans les prisons pour étrangers. Seulement cette fois-ci ça ne s’est pas passé comme prévu pour les flics : toutes les personnes enfermées se sont révoltées pour empêcher cette expulsion : des caméras de vidéosurveillance ont été bouchée avec du beurre, des portes dégondées ont servi de barricade ou de projectiles, des extincteurs vidés et balancés, des vitres brisées. Des renforts de flics ont été appelés : 23 compagnies et des coups de matraque pour mater la révolte. Plusieurs personnes sont blessées et deux arrêtées et placées en garde-à-vue.
Le lendemain, le 14, des feux d’artifice sont lancés depuis l’extérieur sous les murs du centre pour saluer la révolte et exprimer la solidarité. Quelques minutes plus tard, cinq personnes sont arrêtées dans le bois de Vincennes et mises également en garde-à-vue.
Après 48 heures, les sept sont déférés au dépôt du tribunal et présentés en comparution immédiate. Les deux retenus du centre de rétention ont été jugés pour destruction en réunion et condamnés à deux mois de prison avec mandat de dépôt. L’un d’eux a aussi pris deux mois de sursis supplémentaires pour avoir refusé de donner son ADN lors de la garde-à-vue. Pour les cinq autres personnes, inculpées d’attroupement armé et masqué et d’avoir refusé de donner leurs empreintes, photos et adn, le procès a été reporté au 24 mars. En attendant trois sont sous contrôle judiciaire et deux en détention préventive. Une audience de remise en liberté est prévue le 25 février. Le soir les quatre ont passé la nuit à la prison de Fleury-Mérogis.
Mardi 18 au soir, un rassemblement de solidarité s’est tenu à Barbès, des tracts racontant l’histoire et appelant à la solidarité ont été distribués et deux banderoles accrochées : « Sabotons la machine à expulser. Liberté pour toutes et tous » et « Feu aux centres de rétention. Détruisons toutes les prisons ».
Plus tôt dans la journée, les flics ont une nouvelle fois raflé des sans papiers dans le quartier, arrêtant plus de 60 personnes. À Barbès la pression policière est quotidienne pour chasser vendeurs à la sauvette, sans papiers, et tou.te.s celles et ceux qui ne rentrent pas dans le cadre voulu par les politiciens et les investisseurs : un quartier attractif, branché où les pauvres rasent les murs et les bourgeois occupent la rue.
De Barbès à la prison ou au centre de rétention il n’y a qu’un pas, chacun.e le sait bien. Un contrôle peut très vite aboutir à l’enfermement : pas de papiers, un outrage, un refus de donner ses empreintes, un truc illégal sur soi, etc.
S’opposer à la pression policière, empêcher une expulsion, faire péter des feux d’artifice devant une prison, c’est refuser de devoir toujours baisser la tête dans cette société faite de contrôle et d’exploitation qui tente de briser les individus jusqu’à ce qu’ils se soumettent à leurs règles et à leurs normes.
La lutte continue
Solidarité avec les 4 incarcérés
Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers
tract mis en page en pdf
Rivolta e solidarietà
Il 13 febbraio 2014 è scoppiata una rivolta al CIE di Vincennes [Parigi, NdT]. Gli sbirri volevano espellere un detenuto che il giorno precedente aveva già opposto resistenza ad un tentativo di espulsione e sono venuti a prenderlo alle tre di notte. Ogni giorno ci sono delle espulsioni nelle prigioni per stranieri. Questa volta, però, non è andata come gli sbirri prevedevano: tutte le persone rinchiuse si sono rivoltate per impedire questa espulsione: delle telecamere di sorveglianza sono state tappate con del burro, delle porte scardinate sono state usate come barricate o come proiettili, degli estintori sono stati svuotati e lanciati, dei vetri infranti. Gli sbirri hanno chiamato rinforzi: 23 compagnie e dei colpi di manganello per soffocare la rivolta. Molte persone rimangono ferite e due vengono arrestate e portate in commissariato.
La sera dopo, il 14, fuori dalle mura del centro vengono sparati dei fuochi d’artificio, per salutare la rivolta ed esprimere solidarietà. Qualche minuto più tardi, cinque persone vengono fermate nel bosco di Vincennes e messe agli arresti.
Dopo 48 ore, i sette vengono trasferiti nelle celle del tribunale e portati a processo per direttissima. I due detenuti del CIE sono stati giudicati per “distruzione in concorso con altri” e condannati a due mesi di prigione da scontare immediatamente. Uno dei due si è anche beccato due mesi aggiuntivi, con la condizionale, per aver rifiutato il prelievo del DNA durante l’arresto. Per la altre cinque persone, accusate di “adunata sediziosa armata e a volto travisato” e di aver rifiutato di farsi prendere impronte, foto e DNA, il processo è stato rinviato al 24 marzo. Nel frattempo, tre sono in libertà vigilata e due in carcerazione preventiva. Un’udienza per la loro liberazione è prevista per il 25 febbraio. I quattro sono finiti alla prigione di Fleury-Mérogis.
La sera di martedì 18 c’è stato un presidio di solidarietà a Barbès [quartiere popolare del nord di Parigi, NdT], sono stati distribuiti dei volantini che raccontano quanto successo e chiamano alla solidarietà e sono stati appesi due striscioni: “Sabotiamo la macchina delle espulsioni. Libertà per tutti e tutte” e “Fuoco ai CIE. Distruggiamo tutte le prigioni”.
Lo stesso giorno, poco prima, gli sbirri hanno ancora fatto una retata di clandestini in quel quartiere, arrestando più di 60 persone. A Barbès, la pressione poliziesca è continua, al fine di cacciare venditori abusivi, clandestini e tutti/e quelli e quelle che non rientrano nel quadro voluto da politici e investitori: un quartiere attraente, alla moda, in cui i poveri marciano stretti ai muri ed i borghesi occupano la strada.
Da Barbès alla prigione o al CIE c’è soltanto un passo, tutti/e lo sanno bene. Un controllo può velocemente concludersi con la reclusione: la mancanza di documenti, un oltraggio ad agente, il rifiuto di farsi prendere le impronte, qualcosa di illegale in tasca, etc…
Opporsi alla pressione poliziesca, impedire un’espulsione, sparare dei fuochi d’artificio davanti ad una prigione, significa rifiutarsi di abbassare sempre la testa in questa società fatta di controllo e di sfruttamento, che cerca di spezzare gli individui perché si sottomettano alle loro regole ed alle loro norme.
La lotta continua.
Solidarietà con i quattro incarcerati.
Libertà per tutti e tutte, con o senza documenti.