Juil 1, 2011 Commentaires fermés sur Chronologie de la lutte des Harragas Tunisiens à Paris
Juin 30, 2011 Commentaires fermés sur Tract contre l’inauguration de la place Bouazizi à Paris
Tract contre l’inauguration de la place Bouazizi à Paris
Juin 21, 2011 Commentaires fermés sur Marseille : 100 % liberté !
Marseille : 100 % liberté !
Marseille : 100 % liberté !
Comme ailleurs en France, depuis quelques semaines, des dizaines de migrants, pour la plupart Tunisiens, débarquent à la Porte d’Aix.
Les révoltes en Tunisie de l’hiver dernier ont entraîné la déstabilisation du régime et ainsi ouvert une brèche dans les frontières vers l’Europe et notamment vers l’Italie. Des dizaines de milliers de personnes, issues de différents pays (Tunisie, Lybie, certains pays d’Afrique Subsaharienne…) tentent de rejoindre l’île italienne de Lampedusa. Le trajet de 167 km qui sépare l’île des côtes tunisiennes n’est pas sans danger. Pour les uns, c’est la noyade, les autres sont accueillis par la police (parfois par des coups de feu). Lampedusa est une véritable prison à ciel ouvert. De là, ils sont transférés vers d’autres centres fermés où des révoltes éclatent. Le vent de la révolte tunisienne traverse la méditerranée. La moitié des centres sont détruits, l’État italien se retrouve contraint à délivrer 22 000 visas Schengen pour raison humanitaire, un bon moyen de se débarrasser du « problème ».
Munis de ce vrai-faux papier, beaucoup de migrants cherchent à rejoindre la France. Les autorités ne reconnaissant pas la validité de ces documents, certains migrants voient leurs papiers déchirés par la police française. Des centaines d’entre eux déjouent les contrôles et réussissent à entrer en France.
La dernière semaine d’Avril, des rafles massives ont lieu dans plusieurs grandes villes (Paris, Marseille…). Porte d’Aix, le 27 avril dernier, une cinquantaine de Tunisiens se font contrôler : Certains sont incarcérés, d’autres sont directement expulsés vers l’Italie, et quelques uns arrivent à y échapper. La chasse est ouverte.
La gare St-Charles, comme tous les axes utilisés par les migrants, est quadrillée par l’armée et la police. Les frontières deviennent de véritables murs et barrières à l’intérieur des villes. Cette situation dépasse les cadres habituels de gestion des populations, les structures d’enfermement et de contrôle sont débordées ; ce qui se dessine, c’est le renforcement des frontières à l’intérieur même du territoire. Les mesures d’exception deviennent la norme.
Tandis que les autorités essayent à tout prix de disperser les migrants pour les rendre vulnérables et invisibles, certaines associations, se faisant le relais de l’État, tentent de les convaincre de partir « volontairement », en leur « offrant » 300 euros. Ils ne peuvent donc compter que sur leur détermination et la solidarité des populations locales. Certains habitants du quartier les hébergent spontanément, des commerçants leur apportent de la nourriture, des squats leur ouvrent leur porte…
La « révolution » en Tunisie, initiée par des soulèvements populaires, a fait dégager Ben Ali. Mais hormis quelques figures emblématiques, le clan au pouvoir est resté en place. Cependant, les révoltés ne se contentent pas de cette révolution de palais, les grèves, les luttes et les évasions massives de prison continuent. La répression perdure elle aussi, sous le masque de la démocratie appuyée par l’Europe (le patronat français est déjà en négociation avec le nouveau gouvernement tunisien). Depuis les débuts de la colonisation et malgré « l’indépendance » des pays du Maghreb, les pouvoirs tunisiens et français agissent, main dans la main, pour asservir les populations locales.
Les politiques migratoires en Europe cherchent à fournir le marché du travail de main d’œuvre sous-payée et sur-exploitée, afin d’assurer un profit conséquent pour les entrepreneurs. L’objectif est de mettre en concurrence et de diviser les pauvres selon de multiples statuts (français-immigrés, avec ou sans papiers, avec ou sans travail). Solidarisons nous contre les politiques répressives que l’on subit tous à différents niveaux.
Suite à la rafle de la porte d’Aix, un collectif s’est mis en place. Il regroupe des sans-papiers et des personnes « avec » autour des mots d’ordre : Pour une régularisation globale de tous les migrants Pour la liberté de circulation
Juin 18, 2011 Commentaires fermés sur Vive la lutte des Harragas !
Vive la lutte des Harragas !
Avr 1, 2011 Commentaires fermés sur Le vent de la liberté ne connait pas les frontières !
Le vent de la liberté ne connait pas les frontières !
LE VENT DE LA LIBERTÉ NE CONNAIT PAS LES FRONTIÈRES !
L’air qui fait souffler les révoltes en Tunisie, en Égypte, en Libye est arrivé jusqu’à nos côtes, mettant en crise l’une des nombreuses structures de l’oppression en Europe : les centres de rétention, les centres où sont emprisonnés les sans papiers. Depuis que ces centres sont peuplés de centaines de tunisiens débarqués à Lampedusa et qui ont vu leur voyage vers la France s’interrompre brutalement et se transformer en une cruelle détention de 6 mois, les luttes se succèdent.
Émeutes, grèves de la faim collectives, incendies, affrontements avec la police, personnes emprisonnées : les cages des centres de rétention ressemblent ces derniers mois aux routes de Thala et Kasserine ou de la Tunisie en révolte avant la chute de Ben Ali.
Grâce à la dignité et à la détermination des retenus, le centre de rétention de Gradisca devra rapidement être vidé, ceux de Turin et de Bologne ont du fermer plusieurs sections, ceux de Bari et Brindisi sont hors de contrôle.
En France, de nombreuses personnes arrêtées à la frontière italienne ou dans les gares ont également été enfermées en centre de rétention et ont participé à des révoltes comme à Vincennes en février ou au centre de rétention de Marseille qui a brûlé le 10 mars dernier. Suite à cet incendie, 6 personnes, des tunisiens et des algériens ont été emprisonnés à la prison des Baumettes.
Et comme le sait chaque personne sans papiers, moins de place dans les centres de rétention, cela signifie moins de risque d’être enfermés pour des mois à cause d’un contrôle de papier dans la rue, d’un contrôle zélé dans les transports ou d’un rafle dans un immeuble occupé par des étrangers.
NI CENTRE DE RÉTENTION NI EXPULSION,
DES PAPIERS POUR TOUS OU PLUS DE PAPIERS DU TOUT,
SOLIDARITÉ AVEC LES RÉVOLTÉS D’ICI ET D’AILLEURS !
avril 2011
Mar 20, 2011 Commentaires fermés sur Du scandale d’Arenc à la légalisation des centres de rétention
Du scandale d’Arenc à la légalisation des centres de rétention
Du scandale d’Arenc à la légalisation des centres de rétention
Cette prison clandestine se trouve sur le quai de la gare maritime d’Arenc, dans un hangar. Une manifestation est organisée le 14 juin 1975 en direction d’Arenc pour exiger la fermeture immédiate de cette prison illégale. L’illégalité vient du fait que les étrangers y sont enfermés sans qu’aucune autorité judiciaire n’ait connaissance de l’existence, de la durée, ni des causes de cette incarcération. Les étrangers y sont donc enfermés sur simple décision administrative, en l’occurrence sur décision des autorités de police. Le préfet et le ministre, qui avaient commencé par nié les faits, déclarent qu’il s’agit en fait d’un « centre d’hébergement » pour étrangers sans titre de séjour. L’habillage de ce lieu en « centre d’hébergement » étant peu convaincant, le gouvernement de droite de l’époque va alors tenter de légiférer pour régulariser cette situation. En effet dans l’ordonnance qui régit le séjour des étrangers en France depuis 1945, rien n’autorise la détention administrative d’un étranger pour défaut de papier. La dernière loi qui le permettait date de 1938, et c’est la loi qui a instauré l’enfermement des étrangers sans-papiers dans des camps d’internement, loi qui s’est ensuite étendue, pendant la guerre, à la détention administrative de tous les autres indésirables français et étrangers avec papiers, notamment en vue de leur déportation en Allemagne. Après plusieurs tentatives de légifération, la loi Peyrefite de février 1981, dite « Sécurité et Liberté », légalise la « rétention » administrative des sans-papiers, en vue de leur expulsion. Une fois arrivés au pouvoir en mai 1981, Mitterand et le parti socialiste, loin de remettre en question la loi Peyrefite, avalisent la rétention administrative et ouvrent au cours de leur gouvernance 12 nouveaux centres de rétention, et de nombreux locaux de rétention dans les commissariats, gendarmeries, hôtels de police, etc. Les socialistes, dès 1975, faisaient parti de ceux qui dénonçaient la prison d’Arenc, et demandaient sa fermeture. La trahison fut de taille pour beaucoup même si elle n’est pas surprenante… L’expérience de la lutte contre la prison d’Arenc est cependant très instructive. Elle montre notamment que la vraie question n’est pas l’aspect légal ou pas de l’enferment des sans-papiers, mais bien l’enfermement des sans-papiers en lui-même.
article du Collectif Anti-Expulsion (CAE), le 7 mai 2004