
Une à une, morceau après morceau, les prisons Italiennes pour étrangers sans papiers ferment. Sur treize centres, six sont fermés. Et quasiment tout ceux restés ouverts sont plus ou moins sérieusement endommagés par les révoltes des retenus, et fonctionnent à capacité réduite. La machine à expulser s’effondre : aucun projet étatique n’a rencontré, dans l’histoire récente, une résistance aussi dure et efficace. Une résistance payée au prix fort par les révoltés, avec arrestations et tabassages. Le gouvernement et les patrons voudraient des esclaves dociles-utilisables-jetables, mais tant qu’il y aura des frontières et des prisons, il y aura des hommes et des femmes prêt-e-s à les brûler.
Samedi 5 octobre à 17 heures
Rassemblement au CIE de Corso Brunelleschi
Source : macerie
30 femmes enfermées au centre de Yarl’s Wood sont en grève de la faim depuis vendredi 27. Elles protestent contre les violences dont certaines d’entre elles ont été victimes. 8 femmes accusent des gardes de sécurité du camp de harcèlement sexuel voire de viol. Elles accusent aussi le gouvernement britannique d’organiser leur expulsion au plus rapide pour les empêcher d’agir.
Vive la belle au Mesnil-Amelot !
Dans la nuit de lundi à mardi un sans papiers s’est fait la belle du centre de rétention du Mesnil-Amelot en escaladant les grilles à l’aide d’un drap et en déjouant les caméras et autres détecteurs automatiques de mouvement. Un vol pour l’expulser était prévu le lendemain.
Bonne chance à lui !
Jeudi 26 septembre vers 13 heures une révolte a éclaté au CIE de via corelli à Milan. Des matelas et des meubles ont été incendiés. Deux retenus ont été arrêtés accusés d’avoir fomenté l’émeute. La presse émet des hypothèses : « On suspecte que la stratégie d’incendie soit une stratégie qu’utilisent les étrangers pour réussir à se faire transférer dans d’autres centres d’Italie moins surveillés dont il est possible de s’échapper. » Quelle clairvoyance !
Bouter le feu à un centre c’est reprendre un peu de sa vie en main et enrayer un des rouages de cette machine, c’est une critique en acte de ce monde et ses prisons ! Il y a toujours des raisons de se révolter !
depuis la presse via macerie
La nuit de dimanche 22 septembre deux véhicules de la Croix-Rouge (un Peugeot 208 et un Peugeot Partner) sont partis en fumée, rue des Montiboeufs (Paris 20°).
La Croix-Rouge, tout le monde le sait, collabore à l’enfermement et à l’expulsion des sans-papiers.
On veut ainsi envoyer un petit signe de complicité aux évadés de Palaiseau et de Vincennes, aux mutins du Mesnil-Amelot et à tous ceux et celles qui luttent en taule.
Dehors comme dedans, attaquons la machine à expulser et tout enfermement !
Feu aux prisons et à leurs collabos !
Source : indymedia nantes
Encore une tentative d’évasion du centre de Corso Brunelleschi. Hier soir un prisonnier a préparé une corde et a essayé d’escalader les grillages, mais il a été capturé immédiatement et ramené dans les cellules. Peu après un de ses compagnons de section a, quant à lui, essayé de se blesser et les militaires ont dû le conduire à l’hôpital; où il se trouve toujours: ne voyant pas revenir son ami, l’aspirant-évadé d’hier soir a ingéré un flacon de détergeant. A Gradisca, en revanche, la protestation est de nouveau collective. Hier soir les retenus ont cassé une bonne partie du grillage du toit des sections. Maintenant la situation est de nouveau tranquille, et nous donnerons des mises à jour dès que nous en auront. Pour finir, hier après-midi, les retenus de Trapani Milo ont initié une protestation rapidement maîtrisée par l’intervention de forces de l’ordre.
Mise à jour : 22 septembre. Quatre évasions dans les dernières heures du centre de Gradisca où la révolte continue sans faiblir. Hier, en début d’après-midi, un retenu a réussi à s’évader. Dans la nuit les retenus sont remontés sur le toit et ont tenté de s’évader à deux reprises. La première tentative a partiellement réussi, au moins trois personnes se sont évadées. La seconde tentative s’est soldée par un affrontement avec la police et les retenus racontent qu’au moins deux de leurs compagnons ont été blessés. Quelques heures plus tard la nouvelle de l’évasion de cette nuit est confirmée par certains quotidiens locaux qui parlent aussi d’affrontements entre retenus et policiers contraints à parer des lancers de chaises et de bouteilles remplies de cailloux.
Traduit de macerie
Les tensions recommencent à faire des étincelles dans le CIE de Turin, après celles survenues il y a trois semaines. A la fin de la matinée aujourd’hui les flics en faction au centre avaient pour mission de prélever dans les sections certains retenus d’origine nigériane, avec pour motif de les emmener « au consulat ». Mais ils n’ont pas réussi : à l’intérieur, les retenus savent que le consulat est à Rome et que le transfert pour Rome veut toujours dire une brève escale au CIE de Ponte galeria dans l’attente d’un vol frontex pour Lagos. Du coup les nigérians de la section bleue, soutenus par les autres prisonniers, ont essayé de résister avec vigueur jusqu’à ce que la police arrive en force – une trentaine d’agents, selon le récit des retenus – avec casques et matraques pour les réduire à l’obéissance. Lorsque le travail est fini dans la section bleue, la police a encerclé les autres sections et, à l’heure où nous écrivons, ils se préparent à faire irruption dans les cellules où continuent la protestation.
Mise à jour 17 heures. La police a renoncé à entrer dans les autres sections, tandis que les 6 nigérians sortis de la section bleue semblent encore être dans les locaux de la police dans le centre. Les cris et les protestations continuent et, aux alentours de 16 heures un petit groupe de solidaires a fait un bref salut devant le centre et a lancé aux retenus des doses de Maalox pour les aider à résister aux éventuels tirs de gaz lacrymogènes.
traduit de macerie
Près de 300 migrant-e-s ont franchi mardi 17 septembre à l’aube la frontière entre le Maroc et l’Espagne dans l’enclave espagnole de Melilla. Plus d’une centaine de personnes a réussi à passer et il y aurait plusieurs blessé-e-s. 40 mètres de grillages et barbelés ont été mis à bas et divers projectiles lancés contre les flics blessant 6 d’entre-eux.
Tout-e-s celles et ceux qui ont réussi à franchir la frontière ont été arrêté-e-s par la police et emmené-e-s au Centre d’accueil temporaire des immigrants (Ceti).
En même temps, à Ceuta, autre enclave espagnole, ce sont 350 personnes qui ont tenté de franchir la frontière. 91 y sont parvenues et là aussi elles ont été interceptées par la police et emmenées au Ceti de Ceuta.
Le pouvoir libyen ne manque pas d’inspiration en ce qui concerne la guerre aux migrants qu’il mène sur son territoire, en partenariat avec des États européens, notamment l’Italie. Pour enfermer toujours plus, il vient de recycler un zoo abandonné de Tripoli en centre d’identification pour les étrangers et étrangères en situation dite irrégulière. Les personnes arrêtées sans document prouvant leur entrée légale sur le territoire libyen sont en effet incarcérées là pendant 72h, le temps de les identifier et de voir si leurs papiers sont en règle. Chaque prisonnier et prisonnière est soumis à un prélèvement sanguin pour rechercher d’éventuelles maladies telles le VIH ou l’hépatite. Si une personne est porteuse d’un tel virus, elle est immédiatement transférée dans un centre de rétention pour être expulsée rapidement. Al Gerjame, chef de l’unité de lutte contre l’immigration clandestine en Libye déclare que si les gens ne sont pas malades et ont un visa régulier, alors ils peuvent rester en Libye pour travailler. Dans le cas contraire, ils sont transférées dans un des nombreux centres de rétention qui sévissent dans le pays et dans lequel les étrangers et étrangères déclarés en situation irrégulière peuvent rester enfermés pour un temps indéterminé.
Celles et ceux qui ont la « malchance » de passer par ce zoo ont avant été controlés par une milice spéciale chargée de controler les documents des immigrés. Ces 4 derniers mois cette milice aurait arrêté plus de 5 000 personnes, provenant pour la plupart d’Afrique sub-saharienne, de Tunisie ou du Maroc.
En échange de ses bons et loyaux services pour lutter contre l’immigration clandestine, c’est à dire pour empêcher les pauvres d’aller en Europe, la Libye a toujours obtenu des aides de l’union européenne, que ce soit sous le joug de kadhafi ou sous celle des actuels gouvernants. Bref, encore un truc qui n’a pas changé malgré la soi-disant révolution.