Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Turin] Double salut – 1er novembre 2013

Le soir du premier novembre une trentaine de compagnons et d’amis de Niccolò (compagnon emprisonné pour résistance à agent de la force publique, ndt ) se sont rejoints devant la prison de la Valette pour le saluer ainsi que tout les détenus avec des cris, des pétards et des feux d’artifices. Lorsque le salut est terminé, ils sautent en voiture et se dirigent en cortège vers le sud. Trois voitures de flics et une de la DIGOS les suivent habilement phares éteins et encore plus habilement les arrêtent… via Monginevro devant le CIE. Sortis des voitures, les manifestants saisissent l’occasion pour saluer les retenus du CIE, avec slogans et lancers de balles de tennis contenant des messages de solidarité. Le trafic est bloqué dans toutes les directions,  plusieurs passants observent la curieuse situation, certains agents ont une discussion animée quant à la paternité de la brillante opération, et se mettent d’accord pour appeler les CRS pour démêler cette pagaille. Après les contrôles de routine, tous les solidaires s’en vont. Alors qu’ils sont en voiture, arrive une info : dans la section blanche les retenus brûlent des matelas.

Traduit de macerie

 

[Italie] Gradisca brûle encore – 1er novembre 2013

Les protestations des retenus du CIE de Gradisca ne s’arrêtent pas, et dans la soirée du 1er novembre de nouvelles protestations sont survenues. Pour le moment la situation est confuse, mais il semble que les retenus aient décidé de compléter l’œuvre de destruction commencée il y a deux jours. Dans l’attente de nouvelles, nous pouvons vous raconter quelques détails de la révolte d’il y a deux jours, grâce au récit que quelques retenus ont fait à l’un des bandits Turinois en vadrouille vers Gradisca :

Télecharge ici le témoignage audio en italien

Dans la nuit du 30 octobre trois retenus essaient de s’évader du CIE de Gradisca mais ils sont malheureusement bloqués par les flics présents à l’intérieur du centre, qui montrant leur courage habituel, commencent à les taper. Dès que les autres retenus se rendent compte de ce qu’il se passe ils commencent à crier et à jeter des objets contre les grilles. Peu de temps après les cris se transforment en feu et l’incendie se propage à cinq des huit chambres du centre. Vitres cassées, matelas et draps en flammes et surtout la rage des retenus empêchent les flics d’intervenir dans les sections. La colère s’apaise seulement vers cinq heures et demi, après l’intervention d’un canon à eau, les retenus sont parqués dans les couloirs et laissés là, trempés et au froid jusqu’à 10 heures du matin.

Mis à jour 22h30  – Les premières dépêches de presse à propos de la révolte de ce soir arrivent. Il semble qu’au CIE de Gradisca il ne reste même pas une chambre utilisable et il n’est pas clair où les 70 retenus dormiront cette nuit.

Mis à jour 2 novembre 12heures  –  Les voix qui sortent de Gradisca confirment que l’œuvre de destruction du centre est quasiment terminée et toutes les sections sont pour le moment inutilisables.  Les retenus, dont certains de ceux qui sont en grève de la faim depuis quelques jours, ont été divisés en deux groupes. Certains sont enfermés dans les cellules d’isolement qui se trouvent à l’entrée du centre. Les autres ont été amassés dans deux petites pièces complètement vides, sans meubles ni matelas.

traduit de macerie @ Novembre 1, 2013

[Oullins, Rhone] Solidarité avec les demandeurs d’asile – 30 octobre 2013

Jeudi 31 octobre, au matin, la façade principale de l’Hôtel de Ville, sur la Grande Rue d’Oullins, a été découverte agrémentée de plusieurs inscriptions à la peinture rouge.

solidarité avec les sans papiers

La porte principale, les murs et les marches ont été taguées, malheureusement nettoyés rapidement.
La mairie d’Oullins a porté plainte. Une enquête est ouverte pour identifier le ou les auteurs de cet acte de vandalisme qui intervient alors que l’annonce de la réquisition préfectorale d’un terrain à la Saulaie pour accueillir des demandeurs d’asile pour la période hivernale est mal accueillie par le maire

[Libye/Italie] Surveillance électronique des frontières – 1er novembre 2013

Les premiers ministres italien et libyen se sont mis d’accord mercredi dernier (30 octobre) pour lancer un programme de protection électronique des frontières libyenne, du sud de la Libye jusqu’aux frontières avec l’Algérie et la Tunisie, pour empêcher l’arrivée de migrants.
C’est l’Italie qui, dans un premier temps, se chargera de surveiller les frontières avec l’aide d’avions militaires, tout en formant 3000 soldats libyens qui prendront le relai…

[Gradisca] Nuit enflammée – 31 octobre 2013

Durant la nuit des détenus ont mis le feu à des matelas, brisé des vitres et arraché des grillages pour, d’après les médias, protester contre les conditions de détention. Les pompiers sont intervenus et ont déclaré cinq chambres sur huit inhabitables. A noter également sur place la présence d’une ambulance et d’une équipe médicale mais aucun blessé n’a été signalé.

reformulé de la presse via macerie

[Allemagne] Solidarité avec la lutte des demandeurs d’asile – octobre 2013

Dans la soirée du vendredi 25 octobre 2013, près de 10.000 personnes ont manifesté dans les rues d’Hambourg, contre les rafles et les expulsions de sans-papiers.. Et plus précisément contre les lois racistes adoptées récemment au sénat par le parti social-démocrate (SPD)*.

Demo-St

270 migrants venus de Lampedusa, vivant actuellement à Hambourg, luttent pour obtenir le droit d’asile depuis plusieurs semaines, via le collectif « réfugiés de Lampedusa » à Hambourg. La manif de solidarité avec les sans-papiers a reçu le soutien de nombreux supporters de clubs de foot (la manif étant soutenue par 100 clubs de foot d’Hambourg et d’ailleurs).

Depuis quelques semaines, la lutte des sans-papiers s’est exprimée par de nombreuses manifestations spontanées, des actions directes et de solidarité**

L’église de Sankt-Pauli est actuellement occupée par les demandeurs d’asile dans le quartier ‘Altona’ (80 réfugiés sans-papiers auraient réquisitionné l’église). Vendredi, la mairesse Liane Melzer (SPD) a déclaré que les migrants devront obligatoirement se faire identifier auprès des autorités s’ils veulent pouvoir se déplacer : les demandeurs d’asile refusent ce fichage, tout simplement par crainte de pouvoir se faire expulser à tout moment.

Une vidéo de cette manif dans Sankt-Pauli à Hambourg (25.10.2013) :

Voir la vidéo

Reformulé de leur presse (neues-deutschland.de), 26/10/2013

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Berlin, depuis le 9 octobre, plus de 30 réfugiés sans-papiers sont en grève de la faim et squattent au pied de la porte de Brandebourg pour obtenir leur régularisation.

RefugeesBrendeburg

Par ailleurs, deux attaques ont eu lieu à Berlin en solidarité avec les réfugiés de la porte de Brandebourg en grève de la faim:

  • la Junge Union, l’organisation de jeunesse du parti de la CDU, a retrouvé les vitres de ses bureaux brisées vendredi 25 octobre 2013. (Le communiqué de l’action en allemand est à lire ici)
  • Dans la nuit de dimanche à lundi 28 octobre 2013, le bureau du parti du SPD (MaisonKurt-Schumacher) a été attaqué avec des pierres et du bitume. (Lire intégralement le communiqué en allemand ici)

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En signe de solidarité avec les sans-papiers d’Hambourg et d’ailleurs, le tribunal de Flensburg*** a été attaqué à deux reprises:

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Notes:

* Et en particulier de la loi ‘Dublin II’ : adoptée par le SPD au sénat récemment, celle-ci restreint l’accès au droit d’asile pour tous les réfugiés et la multiplication des contrôles au faciès des flics.

** On pourra se reporter à l’attaque du bureau du SPD à Francfort, ainsi qu’à la manif sauvage et de l’attaque du bureau du procureur à Hambourg,

*** Flensburg est une ville du nord de l’Allemagne, située à la limite de la frontière danoise.

 

source : lechatnoiremeutier

[Libye] Évasion massive du centre de rétention d’al-Hamra – 29 octobre 2013

Près de cent migrants enfermés au centre de rétention d’al-Hamra (région de Gharyan), situé dans la prison, se sont évadés mardi 29 octobre 2013. Les fugitifs ont profité du bordel engendré par une opération d’expulsion vers le Mali, organisée par l’Organisation internationale des migrations (OIM) et en présence du Comité international de la Croix rouge et du Croissant rouge libyen. Malheureusement 75 d’entre-eux ont ensuite été rattrapés.
Espérons que les autres courent toujours !

[Hambourg] Attaque du bureau du procureur – 24 octobre 2013

Dans la nuit du 24 octobre 2013, le bureau du procureur d’Hambourg a été attaqué avec des pierres et de la peinture.

Fugitifs, demandeurs d’asile, insatisfaits, opprimés…. nous causons des ennuis à l’autorité !

Des lois, des papiers de contrôle d’exploitation, aux frontières des meurtres quotidiens !

Des uniformes dans les rues, pour protéger leur ordre.

Nous devons nous lever aujourd’hui, et non demain !

Source – Traduit avec contrainfo, par lechatnoiremeutier 27 octobre 2013

[Sicile] Pietre sulla policia – 22 octobre 2013

Des pierres contre la police

Des demandeurs d’asile du « centre d’accueil » (CARA) de Minéo près de Catane en Sicile ont exprimé leur colère dans la rue le 22 octobre dernier. Ils ont bloqué la route nationale et ont assailli une station service. Des affrontements à coups de pierres les ont opposés aux forces de l’ordre et les voitures de flics stationnées le long de la route ont été systématiquement attaquées.

Dans ce centre de semi liberté, et donc de semi enfermement, 4000 personnes attendent depuis des mois la réponse à leur demande d’asile. Les demandeurs d’asile exigent une réponse afin de pouvoir enfin vivre et organiser leur vie sans dépendre du centre d’accueil, de ses flics et de ses humanitaires.

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[Tanger] La police assassine un migrant – 10 octobre 2013

À Tanger, dans le quartier de Boukhalef, un migrant, Moussa Seck, a été tué par la police le 10 octobre 2013. Il a fait une chute du quatrième étage de l’immeuble où il habitait. Les autorités et les flics parlent d’un accident, M.S. aurait voulu prendre la fuite par la fenêtre en apprenant l’arrivée de la police.

Une personne présente avec M.S. dans l’appartement raconte lui que quand les flics ont débarqué dans l’appartement ils l’ont insulté puis tabassé à coup de matraque avant de le basculer par dessus le balcon et de prendre la fuite.  Dans le quartier, on raconte que pendant trois jours, toutes les rues étaient quadrillées par la police et les militaires qui raflaient tous les migrant-e-s subsaharien-ne-s présent-e-s.

Quelques jours après, la personne qui a témoigné (auprès des associations de défense des migrants) s’est faite arrêtée par la police pour l’expulser. Quand au corps de Moussa Sick il n’a pas pu être vu par ses amis et par les associations qui l’ont pourtant réclamé afin de pouvoir y constater les traces de coups de matraques des flics qui l’ont tué.

Ça fait plusieurs années que le Maroc (comme d’autres), en bon gendarme de l’Europe et moyennant des accords économiques, contrôle ses frontières extérieures pour empêcher coûte que coûte le passage clandestin en Europe (comme a Ceuta et Melilla), et rafle des centaines de migrant-e-s dans les villes et provinces avant de les déporter dans le désert à la frontière avec l’Algérie ou la Mauritanie. En août déjà, lors de grosses rafles, plusieurs migrant-e-s ont été tabassé-e-s. Une femme a été violée par des flics et un homme battu a mort.

Le 28 mai dernier, une centaine de migrant-e-s avaient occupé l’ambassade du Sénégal à Rabat contre l’acharnement de la police marocaine à leur encontre puis s’étaient affronté-e-s pendant plusieurs heures avec la police.

(à écouter également, une interview dans l’émission Sans papiers ni frontières du 6 septembre 2013 sur la situation à Melilla et les rafles)