Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Australie] Grèves de la faim, occupation et émeute au centre de rétention de Wickham Point

Mardi 14 avril 2015, une émeute a éclaté au centre de rétention pour demandeurs d’asile de ‘Wickham Point’* en Australie.

Ce qui aurait déclenché la révolte serait le renvoi prévu vers l’île de Nauru de plusieurs familles originaires d’Iran et l’auto-mutilation d’une vingtaine de retenus.

Le même jour, trois demandeurs d’asile (dont une femme enceinte) ont tenté de se suicider.

Ben Pynt, soutien au demandeur d’asile, a dit que les retenus ont occupé massivement la cour pour protester contre cet énième renvoi. Au moins 100 migrants retenus auraient participé à la révolte.

« Ils craignent de nouvelles violences, les conditions de rétention, le manque d’eau et d’intimité et refusent d’être transférés à Nauru »

Durant l’émeute, les barrières, portes et poubelles ont été endommagées.
Les flics ont envoyé des agents du ‘Metropolitan Patrol Group’ équipés de chiens pour rétablir l’ordre.

Les révoltes sont récurrentes dans ce centre après l’arrêt des services médicaux et les transferts plus fréquents vers le centre de rétention de Nauru.

Dimanche 12 avril vers 19h, un retenu a grimpé sur le toit pour protester contre les conditions d’enfermement et le manque de soins médicaux. Il venait d’être transféré de Perth plus tôt dans la semaine et a été menacé d’être transféré vers Christmas Island.

Vers 22h, les cris de « liberté, liberté » étaient entendus depuis le toit.

Un rassemblement de solidarité s’est tenu devant le centre ce mercredi 15 avril.

Au cours des trois dernières semaines, 15 retenus ont tenté de mettre fin à leurs jours.
Il y a eu plus de 20 grèves de la faim depuis décembre 2014 dans les murs d’enceinte du centre de ‘Wickham Point’.

Les réfugiés retenus sont principalement originaires du Sri Lanka, d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan. Le nombre de migrants morts en tentant de traverser par bâteau depuis les côtes indonésiennes jusqu’à l’île australienne ‘Christmas‘ a considérablement augmenté entre 2012 et 2013. La politique d’immigration de l’Etat australien est réputée pour incarcérer systématiquement chaque réfugié qui arrive sur le sol australien et de les détenir dans des conditions misérables pendant de longues périodes.

Au nom du ministère australien de l’immigration et de la protection des frontières, c’est l’entreprise SERCO qui gère et exploite 8 centres de rétention en Australie (hébergement, gestion et entretien des installations, bouffe, éducation, ainsi que du maintien de la sécurité avec des « Officers of the Commonwealth »): en plus de ceux du Territoire du Nord (Wickham Point et Northern), elle s’occupe de Christmas Island IDC** (Christmas Island), Villawood IDC (New South Wales), Maribyrnong IDC (Victoria); et Yongah Hill IDC, Perth IDC et Curtin IDC (Western Australia). De plus, le champ de collaboration de cette société avec l’Etat australien ne se limite pas aux centres de rétention: elle exploite et gère également quatre établissements alternatifs de rétention (‘Alternatif Places Of Detention‘). L’entreprise a signé un contrat de 5 ans en septembre 2009 pour collaborer avec l’Etat australien. Elle se charge aussi des ‘Immigration Residential Housing – IRH‘ («logements sécurisés de type familial pour migrants») et des ‘Immigration Transit Accommodation – ITA‘ («Hébergement sécurisé à court-terme») depuis janvier 2010.

Pour les contacter:

Heath Chapple
Managing Director
Level 1
39 Brisbane Ave
Canberra
Australian Capital Territory 2600
e-mail: information@serco-ap.com.au

NdT:

*Situé dans le territoire du nord à la périphérie de la capitale du territoire Darwin (à environ 50km), ce centre de rétention est l’un des plus récents et plus grands centres de rétention: il a été ouvert le 8 décembre 2011 et enferme plus 1000 demandeurs d’asile.
**Pour ‘Immigrants Detention Centre’

Mercredi 15 avril 2015, les protestations des demandeurs d’asile se poursuivent. Aux environs de 16h30, deux migrants sont montés sur les toits de la prison et une demi-heure plus tard, ce sont cinq femmes (enceintes) qui ont fait de même, tout en menaçant de brûler le centre si leurs revendications n’étaient pas entendues (entre autre contre le transfert programmé d’une femme enceinte et de son enfant dans la semaine vers la prison de l’île de Nauru). A noter que le ministre à l’immigration et à la protection des frontières a déclaré la veille qu’il n’entendait pas céder à leurs demandes et tente de nier ce deuxième jour de révolte relaté par les organisations de soutien aux migrants.

Deux détenus du centre ont dit que les troubles se sont déclenchés à la suite du transfert de deux familles avec des enfants de bas âge vers Nauru jeudi soir. Un réfugié du centre a affirmé que près de 70 retenus ont bloqué les portes d’entrée de la prison en scandant “libérez-nous”. Il a poursuivi en parlant de nombreux cas de blessures à l’encontre des réfugié-es monté-es sur le toit, infligées par les matons de Serco.

Solidarité avec les migrants en lutte ! Feu à tous les centres d’enfermement !

Reformulé de la presse australienne par le Chat noir émeutier

Toulouse: l’UMP expulse ! Expulsons l’UMP

Mardi 14 avril 2015 le local UMP de Toulouse a été expulsé.

La mairie UMP de Calais organise depuis de nombreuses années une politique raciste et sécuritaire contre les pauvres et notamment les migrant-e-s.
Dernièrement elle a ouvert un centre d’accueil de jour dans le but d’éloigner les migrant-e-s du centre ville et de pouvoir mieux les controler.

Elle a tout fait ces dernières semaines pour les forcer à se regrouper sur une ancienne dechetterie près du centre de jour.
Le 8 avril 2015 des élus de la mairie UMP, épaulés par des employés municipaux, se sont rendus dans un squat de migrant-e-s, à Calais, et ont forcé les occupant-e-s à partir.
Ils ont ensuite saccagé la maison afin de la rendre inutilisable.

LA MAIRIE UMP DE CALAIS EXPULSE !

A Toulouse aussi la Mairie UMP désigne des boucs emmissaires, que ce soient les zonard-e-s, les putes, les galériens et galériennes du logement. Chaque fois, ce parti assoie sa légitimité sur les oppositions de classe, de race, de sexe, en choisissant fièrement le camp des oppresseurs.
Aussi un groupe s’est introduit dans ses locaux, en plein coeur de Toulouse, afin de leur rappeler leur sale besogne. Leur mobilier a été déplacé sur la chaussée, leurs dossiers quelque peu désordonnés, leur façade redécorée : ce n’est rien comparé à ce que subissent quotidiennement les migrant-e-s de Calais (pressions, déplacements forcés, expulsions, harcèlement policier et administratif).

Aujourd’hui c’est l’UMP qui était visé mais n’oublions pas la responsabilité du PS, de l’Etat ou des fachos.

De nuit ou en plein jour, tout-e seul-e ou à 300, chacun et chacune peut agir !

ToulouzUMPdegage

Ci-dessous, le tract distribué pendant le déménagement forcé de l’UMP.

L’UMP de Calais expulse !
Expulsons l’UMP !

En France, comme partout ailleurs, des milliers de migrantes et de migrants font les frais de la guerre aux pauvres, engagée par les Etats, et désormais par l´Europe. Obligées de quitter leur pays -bien souvent à cause de désordres occasionnés par l´avidité des puissances occidentales- ces personnes se retrouvent traquées par la police, mises en danger de mort lorsqu´elles tentent de passer une frontière, et méprisées par toutes les admnistrations. Tandis que cette situation s´aggrave, certains et certaines considèrent que toutes les vies ne se valent pas : cela leur permet de fuir leurs responsabilités. Nous crions l´inverse : personne n´est illégal, bienvenue à toutes et à tous les réfugié-e-s.

A Calais, la mairie UMP cherche à profiter de manière obscène de cet état de fait. Elle n´a de cesse de favoriser le racisme vis à vis des migrantes et des migrants, quand elle n´envoie pas tout bonnement ses employés municipaux faire le sale boulot d´expulsion généralement réservé aux flics. Ce parti nauséabond tente de creuser la fracture entre différentes populations, en fonction de leur couleur de peau, de leur langage ou de leur pays d’origine.

Nous ciblons aujourd’hui ce repère de réactionnaires : si les flics n’ont même pas eu à expulser manu militari cette fois-ci, la pression exercée sur les sans-papiers reste tout autant inadmissible. Mais qu’on ne s’y trompe pas, il serait absurde de pointer un parti politique comme seul responsable. En effet, la préfecture “socialiste” du Pas-de-Calais n’est pas en reste quand il s’agit d’envoyer ses sbires en uniforme terroriser les migrantes et les migrants. Nous n’attendons rien des politiques, qui ne trouvent pas mieux à faire que de dresser les unes et les uns contre les autres. Nous considérons en revanche que la solidarité entre celles et ceux qui subissent la violence de l’Etat est la seule réponse adéquate face à leur cynisme.

Nous attaquerons les responsables et les structures qui cautionnent de tels mefaits.
Nous continuerons à combattre le racisme, où qu’il se trouve.

A bas les frontières !
Mort aux Etats et aux nations !

repris d’ indymedia nantes,

[Calais] Les expulsions ont commencé

A Calais les expulsions de squats et de jungles de migrant-e-s prévues pour avril à l’occasion de l’ouverture du centre d’accueil de jour ont commencé de manière informelle. Par une mise de pression quotidienne (descentes dans les jungles pour fouiller les tentes et contrôler les papiers, harcèlement dans la rue, …) les flics entretiennent la menace d’expulsions violentes à venir, poussant toujours plus de gens à quitter leurs lieux de vie pour s’installer sur le terrain autour du centre (le chemin des Dunes), seul campement désormais “toléré”. Les femmes de la maison des femmes ont été forcées de déménager dans le centre. La récente loi mise en place par la maire Natacha Bouchart qui interdit la distribution de nourriture dans le centre ville pousse également les migrant-e-s à converger vers le centre où un repas est distribué une fois par jour.

Le centre est situé en dehors de la ville, à 7km de Calais, isolé par une quatre voies. Le terrain qui l’entoure où le campement commence à s’installer est une ancienne décharge qui fait toujours office de décharge sauvage mais aussi de terrain de chasse. Heureusement selon le sous-préfet il n’y a pas de quoi s’inquiéter car il a dit aux chasseurs de “faire attention, et tant qu’ils tirent sur les canards dans les airs il ne devrait pas y avoir de problème”. Le paysage est trop vallonné pour pouvoir s’installer et les migrant-e-s se regroupent sur le seul espace aménageable. Les autorités ont refusé les miettes réclamées par les associations, à savoir aplanir le terrain et installer des sanitaires et un accès à l’eau.

Obligé-e-s de se retrancher dans ce ghetto insalubre, coupé-e-s de la ville et des solidarités qui s’y sont tissées, traqué-e-s par les flics, les migrant-e-s font de plus face à la haine de certain-e-s riverain-e-s. Le 25 mars le gendre d’une voisine a débarqué sur le chemin des Dunes armé d’une pelleteuse pour tenter de détruire les premières cabanes.

Violence également de la part d’un routier le 14 mars qui a tabassé les migrants trouvés dans son camion devant la caméra de ses collègues. Une ratonnade mise en ligne sur youtube puis retirée.

Au milieu de toute cette merde des gens continuent heureusement de s’organiser pour s’opposer à la chasse aux migrant-e-s. Le 21 mars un rassemblement anti-raciste a rassemblé une cinquantaine de migrant-e-s et solidaires, malgré l’interdiction de la mairie pour cause de veille de journée électorale.

Les habitant-e-s du squat Galou résistent et semblent vouloir tenir le bâtiment jusqu’à l’expulsion.

Des appels tournent pour se rendre nombreux et nombreuses à Calais afin d’entraver les expulsions, ne les laissons pas seul-e-s face aux flics et aux fachos !

Plus d’infos sur les sites Calais Migrant Solidarity et Passeurs d’hospitalités

En Grande-Bretagne les révoltes se propagent dans les centres de rétention.

Mars 2015. Depuis le début du mois, les révoltes se propagent dans plusieurs centres de rétention en Grande-Bretagne : grèves de la faim, occupations de cours de promenade, manifestations.

À l’extérieur des initiatives de solidarités sont menées : manifestations et rassemblements, témoignages de retenus, blocages d’expulsions, etc.

Pour tenter de mettre fin à ce mouvement, les autorités britanniques annoncent des expulsions massives. Plusieurs retenus ont été expulsés vers l’Afghanistan, où à leur arrivée ils ont été emprisonnés et torturés.

En Grande-Bretagne les centres de rétention sont sous gestion privée : ce sont des entreprises privées qui assurent la logistique et font régner l’ordre à coup de matraque. On peut citer Serco, G4S ou encore Mitie.

G4S est une des plus grosse entreprise de service de sécurité privée au monde. Elle a prospéré en profitant des politiques sécuritaires imposées par les États pour poursuivre son développement, notamment en Grande-Bretagne, aux États-Unis et ou encore en Israël. Elle assure la « sécurisation » de nombreuses prisons et centres de rétention dans ces pays et « offre ses services » en de nombreuses autres occasions.

Voici une chronologie incomplète des derniers événements et quelques liens pour aller plus loin (en anglais) :

Le 7 mars, une manifestation s’est tenue devant les deux prisons pour étrangers situées à côté de l’aéroport de Heathrow (Londres) en solidarité avec les migrants : pendant deux heures, un petit groupe de solidaires a fait un peu de bordel devant les lieux d’enfermement en secouant les barrières. À Colnbrook, quelques retenus ont répondu en sortant dans la cour de promenade en criant “Liberté” , “Laissez-nous sortir”À Harmondsworth, les retenus frappaient sur les fenêtres en brandissant des pancartes pour la liberté. Un message des personnes détenues disait : “Nous avons vu ce qui s’est passé aujourd’hui et nous voulons vraiment dire un grand merci pour votre soutien. Nous, les détenus … avons besoin de votre aide et de votre soutien”.

Le lendemain, au centre de rétention d’Harmondsworth, 200 migrants ont protesté et ont annoncé qu’ils commençaient une grève de la faim (les protestations de migrants ont débuté la semaine précédente dans ce centre et régulièrement des manifs bruyantes en solidarité se tiennent devant).

Géré par l’entreprise Mitie, c’est le plus grand centre de rétention de Grande-Bretagne : plus de 600 migrants y sont enfermés. Une vidéo tournée clandestinement et montrant les conditions de détention a été publiée sur internet et reprise par plusieurs médias.

Ce centre de rétention est connu pour les grosses émeutes qui y ont eu lieu en 2004 et 2006 (voir en fin de texte).

Harmondsworth, le 9 mars

Dans le même temps, au centre de rétention pour femmes de Yarl’s Wood, plusieurs retenues ont occupé la cour de promenade et protesté pendant deux nuits d’affilée. À plusieurs reprises ces dernières années des femmes ont dénoncé les violences sexuelles que les gardiens de la prison leur avait infligée.

Le 9 mars, la grève de la faim s’étend aux centres de rétention de Douvres et Dungavel.

Le 10 mars, 50 sans-papiers étaient en grève de la faim à Tinsley House, des manifs ont aussi eu lieu à Brook House (une expulsion a été empêchée vers 18h car des solidaires se sont agrippés au pare-brise des expulseurs et ont bloqué la route en direction de l’aéroport ; 4 personnes ont été arrêtées lors de cette action). (Tinsley House et Brook House sont situés à côté de l’aéroport de Gatwick)

Une grève de la faim a débuté à Moreton Hall (Nottinghamshire).

Dans la matinée des manifs se sont tenues devant les bureaux du ministère de l’intérieur à Victoria, ainsi que devant les prisons pour étrangers de Tinsley House, Brook House, Harmondsworth et Colnbrook.

Le 12 mars, plus de 20 personnes sont encore en grève de la faim au centre de rétention de Colnebrook. Ils sont enfermés dans les batîments du centre et ne peuvent plus accéder à la cour de promenade.

Dimanche 15 mars, la lutte touche désormais huit centres de rétention à travers le Royaume-Uni. Les retenus du centre de rétention de Dungavel en Ecosse (à côté de Glasgow) et de Douvres refusent la nourriture. Les six autres prisons dans lesquelles les migrants luttent sont celles de Yarl’s Wood (Bedfordshire), Harmondsworth et Colnbrook, Tinsley House et Brook House, à Moreton Hall (Nottinghamshire).

Le 16 mars, le gouvernement britannique annonce qu’un avion charter à destination du Pakistan doit partir le lendemain pour expulser des centaines d’immigrés du Royaume-Uni. C’est une manière pour le pouvoir de tenter de faire taire la contestation.

À l’extérieur, des solidaires font sortir la parole des retenus à travers des témoignages qui sont publiés sur le site Detained Voice :

Harmondsworth. Vendredi 13 mars:

« La réponse à la protestation, c’est comme s’ils n’avaient d’oreilles pour entendre, n’ont pas de cœur qui bat. L’eau a été coupée pour toute la journée. Non, ce n’était pas pour des travaux d’entretien parce que si vous voyez ils ont fermé l’ensemble de l’unité. L’aile complète a été fermée pour toute la journée. Parce que si vous voyez, il y a aussi des gens musulmans là-bas qui ont l’habitude de prier cinq fois par jour et ils ne pouvaient pas utiliser les toilettes, et ils ne pouvaient pas utiliser l’eau ou quoi que ce soit pour prier . J’entends qu’ils disent qu’il a été fermée pendant une heure ou pour près de six chambres, mais ce n’était pas fermé pour l’aile entière pas seulement pour six chambres, et ça a été fermée pendant toute la journée. »

« Ils ne se soucient pas de ce que nous faisons à l’intérieur. Nous sommes en train de mourir. A cause des protestation hier, un de mes potes est allé à l’hôpital à cause de cela, parce qu’il est tombé malade. Il a commencé à vomir parce qu’il ne mangeait pas. Il était en grève de la faim, il est tombé malade et a commencé à vomir, et maintenant nous ne savons pas où il est…. »

Plusieurs textes en solidarité ont été rédigés et distribués dans les rues, appelant à la solidarité active :

Comme ces déclarations le montrent clairement, l’approche des autorités pénitentiaire est la force brutale et l’isolement, sachant que quelques-uns entendront les voix qui traversent les murs.
La solidarité active est indispensable.

Les prisonniers demandent à maintes reprises que nous répandions leurs mots et de faire savoir à davantage de gens ce qui se passe à l’intérieur de ces prisons en grande partie oubliées.

Juste un petit groupe ou un individu criant à travers les murs peut aider à stimuler la force de ceux qui sont en grève de la faim. Devant la plupart des centres de rétention britanniques, il est toujours possible de s’approcher des cellules où les gens sont retenus, ainsi nous pouvons communiquer visuellement et avec le son.
Mais le régime des frontières est tout autour de nous. Nous pouvons nous-mêmes attaquer ça où que nous soyons.

Le ministère de l’intérieur britannique a signé et administre des bureaux, des cellules de rétention, et des bases d’où ils lancent des rafles, dans de nombreuses villes.

Une grande partie de leur travail de gestion des centres de détention est sous-traitée par des entreprises privées, dont Mitie, G4S et Serco, qui ont également des bureaux à travers le pays et partout dans le monde.

(en partie repris depuis Le chat noir émeutier et complété par nos soins)

Pour plus d’infos et lire des témoignages (en anglais) :

Rabble

Detained voices 

Anti raids network 

À propos des émeutes de 2004 et 2006 au centre de rétention d’Harmondsworth, voici un extrait du texte Beau comme des centres de rétention qui flambent, paru dans la revue à corps perdu n°1 (décembre 2008)

Harmondsworth prend le relais

Mais les émeutes et incendies n’allaient pas s’arrêter en si bon chemin. Après Yarl’s Wood en février 2002, c’est le centre de rétention de Harmondsworth qui allait faire parler de lui le 19 juillet 2004 puis le 29 novembre 2006.
Situé près de l’aéroport d’Heathrow (à l’ouest de Londres), ce centre de deux fois 550 places a ouvert en 2001 et était géré par l’entreprise privée Uk Detention Services (UKDS), en contrat pour huit ans avec le ministère de l’Intérieur, rebaptisée Kalyx Ltd suite à la première révolte. En mai 2004, éclate une première grève de la faim collective de 220 retenus, protestant contre la longueur des procédures et les violences des gardes. Le 19 juillet vers 20h, un demandeur d’asile kosovar de 31 ans est retrouvé pendu, sa demande venant d’être rejetée et son expulsion programmée pour le lendemain (il y a eu 17 suicides officiels en centre de rétention de 2001 à 2006 et 185 auto-mutilations rien que pour les 10 premiers mois de 2006). La nouvelle se diffuse alors comme une traînée de poudre et un groupe de Jamaïcains refuse de réintégrer les cellules vers 23h. L’affrontement avec les gardiens tourne à leur avantage et ces derniers se retirent. La révolte s’étend alors rapidement et les insurgés commencent à mettre le feu et à détruire la structure. Une petite centaine continuera jusqu’à 9h du matin, lorsqu’ils seront défaits face à la police, aux matons et à leurs groupes spécialisés anti-émeutes (les «tornado teams»). Le camp de Harmondsworth sera en partie fermé suite aux dégâts structurels (22 millions de Livres) et nombre de détenus seront transférés.

Suite à cette révolte, les conditions de détention se rapprocheront encore un peu plus de celles d’une prison de haute sécurité. A titre d’exemple, et en plus des tabassages punitifs, les matons ont institué le rapport disciplinaire, nommé I.P. dans leur jargon, sachant que plus de deux rapports envoyaient directement au mitard (une heure de promenade par jour et isolement total sans affaires personnelles). Les retenus ont raconté comment des I.P. étaient bien entendu totalement arbitraires, comme le fait d’adresser la parole à un garde «de manière maléduquée» ou pour «non-coopération». Cet isolement qui va jusqu’à 45 jours avait été utilisé près de 129 fois à Harmondsworth rien que pour les six premiers mois de 2006. Un second facteur de l’explosion est liée au durcissement des conditions extérieures : en plus d’incarcérer les immigrés en attente de déportation ou en attente de révision de leur refus de permis de séjour, Harmondsworth a vu croître de façon exponentielle au cours des dix mois précédant la seconde révolte la quantité d’immigrés incarcérés suite à un passage en prison. Le ministre de l’Intérieur John Reid avait en effet multiplié les dispositifs pour accélérer l’expulsion de tout étranger ayant commis un délit, y compris lorsqu’ils avaient la citoyenneté britannique depuis des années (soit un permis de résidence). Nombre de fils d’immigrés ayant grandi en Angleterre se sont retrouvés ainsi pris dans les filets de la double-peine.
Si les causes conjoncturelles liées à la révolte n’ont pas filtré, l’enfermement suffit à expliquer que du 28 au 29 novembre 2006, c’est l’ensemble du centre et ses quatre ailes qui ont été cette fois saccagés pendant 18 heures par les 484 retenus : sanitaires, murs, fenêtres, caméras de surveillance. Initiée vers 12h30, la révolte s’est amplifiée à partir de 23h30 lorsque le feu est venu remplir son office ravageur, aidé ensuite par l’inondation générale provoquée par les détecteurs anti-incendie. Se servant de couvertures, certains révoltés ont également composé le texte géant «SOS FREEDOM» (Sos, Liberté) dans la cour, qu’un hélicoptère de la télé Sky News a diffusé, provoquant immédiatement le black-out du coin, décrété «zone d’opération avec interdiction de survol». Enfin, une tentative de tractation a eu lieu pendant les affrontements dans l’aile C du centre : parlant au nom des autres, des retenus acceptaient l’expulsion immédiate des déboutés définitifs («plutôt déportés que prisonniers à temps indéterminé [jusqu’à 3 ans] dans un méandre juridique») en échange de la liberté conditionnelle pour tous les autres. Mais même ce réformisme revendicatif n’a suffi à éviter l’intervention des flics, pas plus qu’il n’a freiné la rage des autres (Jamaïcains, Iraniens, Irakiens, Kenyans, Nigérians,…), achevant la démolition entreprise deux ans auparavant.
Les retenus ont été transférés, et les dégâts se montent à plusieurs millions de Livres.

 

[Grèce] Les projets du nouveau gouvernement

Tou-te-s les migrant-e-s détenu-e-s depuis plus de 6 mois dans les centres de rétention vont être progressivement libéré-e-s. Illes recevront un papier suspendant l’expulsion pour une période de 6 mois. Pendant cette période illes devront quitter la Grèce par leurs propres moyens. Les migrant-e-s sans papiers qui traversent la frontière ne seront plus arrêté-e-s mais (comme par le passé) illes recevront un papier disant qu’ils ont un mois pour quitter la Grèce. Si illes sont arrêté-e-s après cette période d’un mois, illes recevront également un papier reportant l’expulsion pour 6 mois. Ainsi illes auront un statut incertain, comme c’est le cas depuis de nombreuses années. La plupart des centres de rétention ne seront pas fermés. On se retrouve donc presque dans la même situation qu’il y a 3 ans. Mais pas exactement. Avant la durée maximale de rétention était de trois mois, pas six, il y avait sept centres de rétention de moins, le parti nazi faisait 0,15% et pas 7% et la population de migrant-e-s était bien plus importante – en effet durant les trois dernières années la population totale a diminué, pour la première fois depuis la création de l’Etat grec.
Et la police continue de chasser les vendeurs/euses à la sauvette sans papiers.
On est donc loin de la récente politique d’extrême droit (notamment le pic anti-immigrant de l’été 2012 à l’automne 2013), mais on est également loin de février 2011, quand Syriza supportait la grève de la faim de 300 migrant-e-s pour la régularisation.

Mise à jour : Le gouvernement ne confirme pas que les sans papiers entrant en Grèce ne seront pas arrêté-e-s. Ils disent qu’il s’agit d’une fausse information divulguée par l’opposition.

PS : Ne pas arrêter les sans papiers et leur donner un papier leur donnant un mois pour quitter la Grèce, c’était plus ou moins la pratique commune jusqu’à il y a 3 ans. Les sans papiers arrêté-e-s à la frontière étaient retenu-e-s dans les locaux de la police pendant trois jours pour des examens médicaux puis relâché-e-s avec le même papier. Celles et ceux qui demandaient l’asile étaient gardé-e-s en centre de rétention pour trois mois maximum, comme une forme de punition pour dissuader les gens de demander l’asile. Très peu d’entre elleux obtenait le statut, très peu étaient expulsé-e-s, certain-e-s étaient occasionnellement arrêté-e-s, tou-te-s les sans papiers faisaient face à la répression policière et tou-te-s étaient coincé-e-s en Grèce et contrôlé-e-s par les mafias.

Après l’opération « Zeus l’hospitalier » (« Xenos Zeus »), la pratique du « 1 mois pour quitter la Grèce » a d’une certaine manière changé et une partie de celles et ceux qui entraient en Grèce (mais pas tou-te-s) étaient maintenu-e-s en centre de rétention, en général pour 6 à 18 mois. Mais la majorité des sans papiers qui étaient initialement emprisonné-e-s quand les nouveaux centres de rétention furent créés (il y a deux ans et demi), étaient des personnes arrêté-e-s dans Athènes, et non pas aux frontières, et certain-e-s d’entre elleux vivaient en Grèce depuis plusieurs années.

Mais il s’agissait d’une partie de la politique d’échappatoire que le parti « socialiste » Pasok tout d’abord puis l’aile droite ND suivirent pour détourner l’attention de l’austérité et renforcer l’appareil répressif d’Etat. En réalité c’est en partie grâce à la rhétorique anti-immigrant officielle de l’Etat que les résultats électoraux des nazis ont augmenté de 0,15% à 7% en même que les discours de haine devenaient légitimes.

Après le meurtre de Pavlos Fyssas [rappeur antifa assassiné en septembre 2013] la situation a commencé à changer. L’hystérie anti migrant-e-s était plus réduite. Durant les derniers mois (même avant les élections) les migrants étaient libérés discrètement, le centre de rétention de Komotini fermé en novembre dernier.
Comme nous l’avons écrit plus haut, à cause de la fameuse crise beaucoup de sans papiers ont quitté la Grèce. Pour les même raisons, vraiment très peu de migrant-e-s ont traversé la frontière grecque ces dernières années , surtout des réfugié-e-s de la guerre en Syrie. Dans la même période plus de 200000 albanais-e-s qui avaient vécu là légalement depuis des années sont devenus illégaux/ales, vu que la régularisation en Grèce est liée au cachet de travail. La crise et non plus la répression policière est devenue le problème principal des migrant-e-s. En réalité la violence cachée de la police était extrême contre les migrant-e-s même avant la crise et malheureusement ça ne semble pas s’arrêter avec la victoire de Syriza aux élections.

Les centres de rétentions ont été créés il y a deux ans et demi principalement pour des raisons de propagande liées à l’instabilité sociale (le pic des manifs anti-austérité a été le 12 février 2012 lorsque de nombreux bâtiments furent incendiés à Athènes). Tandis que la situation s’est d’une certaine manière stabilisée ces dernières années, la nécessité pour l’Etat d’une rhétorique anti-immigrant-e est devenue moindre, même sous l’ancien gouvernement d’extrême droite.
Il y a un an les syndicats de police ont demandé au gouvernement de fermer les centres de rétention et de les remplacer par des « plus appropriés » financés par l’UE (200,000,000 euros ont été offerts pour ça!)

 

Traduction approximative depuis clandestina

[Calais] Violences policières bis

Toujours selon le blog Passeurs d’hospitalités, les violences policières semblent s’intensifier ces derniers jours dans la région de Calais :

[…] les autorités ont maintenant recours à la pression, au harcèlement et à la violence pour faire partir les gens, sans doute encore trop nombreux pour procéder de manière confortable à l’évacuation des squats et campements promise pour fin mars – début avril.

Contrôles sur le chemin menant aux distributions de repas au camp Jules Ferry, accompagnés ou non d’arrestations et de violences (constatés et témoignages d’exilés), gazages autour du campement du chemin des Viviers, derrière Leaderprice (constatés par des bénévoles et témoignages d’exilés), contrôles accompagnés ou non violences autour du squat Galou (constatés par des bénévoles et témoignages d’exilés), descentes de police et violences au squat des Égyptiens (constatées par des bénévoles et témoignages d’exilés) : nous constatons ces derniers jours que le harcèlement et la violence se resserrent autour des lieux de vie des exilés.

C’est également le cas au centre-ville, à la gare ou au centre commercial des 4B, ou au fil des rues, de manière à dissuader les exilés de venir en ville.

Parmi les victime de ce harcèlement, les demandeurs d’asile qui sont dissuadés de se rendre aux bureaux des associations qui les accompagnent. Des mineurs que l’Aide Sociale à l’Enfance refuse de prendre en charge. Et de manière générale les exilés qui se sentent coupés de la ville.

En attendant la violence des expulsions et ce qui suivra, une chasse à l’homme visant à éloigner les exilés du regard du public, les autorités déploient la seule chose qu’elles sachent faire face à un problème qu’elles ont elles-mêmes créé : la violence encore.

[Calais] Violences policières

6 mars 2015. Il y a deux nuits, six fourgons de CRS entourent le squat des Égyptiens, où habitent une cinquantaine de personnes, dont une quinzaine de mineurs.

La même nuit, trois fourgons de CRS dans l’impasse des Salines, qui conduit au squat Galou. Des exilés doivent rester une heure et demie alignés contre le mur, sous prétexte de « contrôle d’identité ».

Les contrôles au faciès se multiplient dans les trains en gare, conduisant ou non à des arrestations. S’accompagnant ou non de fouilles, ou de situation surprenantes, comme obliger une personne à enlever ses chaussures et ses chaussettes dans le hall de la gare. Les policiers sont agressifs avec les personnes qui leur demandent pourquoi ils contrôlent certaines catégories de personnes et pas d’autres, ou qui prennent des photos.

Quand à la situation aux approches du port, déjà particulièrement violente, elle empire de manière alarmante, comme le montre ce témoignage d’une bénévole, datant d’hier :

« La police à nouveau enragée ? Visite ce matin au Bois Dubrulle vers 11h… des réfugiés sont de retour de l’autoroute où il y a un ralentissement donc beaucoup de tentatives des réfugiés pour monter dans les camions. La police frappe à tour de bras même sur les adolescents de 12, 13 ans… plaies et bosses, peut-être un bras cassé…

… passeurs d’hospitalités

[Lausanne] Tags contre les vautours de la machine à expulser de l’EVAM

22 février 2015. Cette fin de week-end nous avons recouvert les vitres d’une antenne de l’EVAM (établissement vaudois d’acceuil aux migrants) de slogans tels que “expulseur de migrantEs”, “solidarité avec les immigréEs” et autres messages.
Quelques bombes de peintures, un élan de motivation et hop une attaque de plus contre la machine à expulser et les pourritures de vautours qui gagnent leur pains quotidien en détruisant la vie de centaines de personnes migrantEs.
A lausanne, comme partout ailleurs, ce genre d’attaques contre les rouages de la machine a expulse est fréquent.

Ni nation ni patrie, vive l’anarchie.

Publié sur indymedia suisse romande, repris sur Le chat noir émeutier

[GB] Mouvements dans les centres de rétention

Repris de Getting the voice out

Grande manifestation dans le centre de détention pour immigrés à Harmondsworth

8 mars 2015 – Plus de 200 détenus du centre d’Harmondsworth se préparent à entamer une grève de la faim dès 8 heures demain matin, après une manifestation bruyante dans le centre aujourd’hui.

Ils ont manifesté pour mettre un terme à:

– leur privation de liberté et de droits humains
– l’utilisation de la procédure accélérée pour les détenus
– la partialité et l’incompétence du Home Office dans la gestion des dossiers
– aux déportations illégales sous la contrainte
– aux conditions stressantes et dégradantes qu’ils décrivent comme de la “torture mentale” et qui en conduisent beaucoup à s’automutiler
– aux cellules surpeuplées comparables à “des cages d’animaux”
– au refus de renvoyer ceux qui veulent rentrer dans leur pays d’origine

Des manifestations semblables ont été organisées cette semaine par des femmes du centre de détention pour immigrés de Yarl’s Wood. Ce mouvement de résistance fait suite à la diffusion par Channel 4 cette semaine de séquences de film en caméra cachée tournées dans les centres de Yarl’s Wood et Harmondsworth, et d’un rapport d’enquête parlementaire sur la détention.

Un manifestant a déclaré à propos du traitement du personnel de Harmondsworth: “C’est comme si nous étions des animaux. Ils ne nous donnent ni assistance ni nourriture. Si quelqu’un de l’extérieur venait ici et voyait les conditions, il nous libérerait.” Un autre manifestant a ajouté que la détention les “torture mentalement”.

Les manifestants disent que le personnel les menace d’emprisonnement s’ils n’arrêtent pas de protester.

[Grèce] Manifestations contre les centres de rétention

Le 14 février, 250 personnes ont manifesté jusqu’au commissariat central de Thessalonique et ont lancé des bombes de peinture rouge sur l’entrée. Cinq jours après une manifestation pour la fermeture des centres de rétention s’est déroulée dans les rues de la ville.

ΘΕΣΣΑΛΟΝΙΚΗ ΑΝΤΙΡΑΤΣΙΣΤΙΚΟ ΣΥΛΛΑΛΗΤΗΡΙΟ

Des manifestations contre les centres de rétention se sont également tenues à Patras le 17 février, à Athènes et Ioannina le 19 février et devant le centre de Xanthi le 28 février.

Samedi 21 février, il y a eu des affrontements entre les flics anti-émeute et 250 manifestant-e-s qui tentaient de rentrer dans le centre de rétention d’Amygdalezales retenus s’étaient révoltés le 14 février suite à la mort de deux d’entre eux.

Traduction libre depuis clandestina