Jan 19, 2015
[Calais] Accueil ?
18 janvier 2015. Caution pseudo-humanitariste à la logique répressive, le centre d’accueil de jour, tant vanté par les politiciens locaux et nationaux, vient d’ouvrir ses portes. Situé à l’extérieur de la ville, derrière la rocade, il est à la fois la caution humanitariste des politiques contre les migrant-e-s et une manière d’éloigner les exilé-e-s du centre ville, du port, des commerces, des habitant-e-s de la ville.
Celles et ceux qui veulent s’y rendre et retourner au centre ville ensuite doivent alors traverser la rocade de contournement de la ville, déjà réputée meurtrière pour les migrant-e-s.
C’est désormais le seul lieu de distribution de repas puisque son ouverture s’accompagne d’un arrêté municipal interdisant les distributions sur le reste de la commune. La maire de Calais voulait se débarrasser des migrant-e-s, elle a trouvé la solution.
Les migrant-e-s de Calais deviennent de plus en plus persona non grata dans le centre ville et autour du port : présence massive des flics, attaques des fachos, magasin leader price et cafés qui leur interdisent l’accès, pression municipale autour du stade de foot, etc. Contraints de vivre dans les jungles, isolés et à la merci des rafles, l’auto-organisation pour la lutte et la solidarité des migrant-e-s devient de plus en plus compliquée. Avec l’ouverture du centre d’accueil, la municipalité prend en gestion, dans un lieu contrôlé par les associations qu’elle y a placé, les besoins élémentaires, se nourrir, se laver, charger son portable, et réduit encore un peu toute possibilité de rencontre et d’échange, d’organisation et de résistance.
Récemment l’accès de la médiathèque municipale a également été « interdit » aux migrant-e-s qui venaient y consulter internet, lire la presse anglaise, se reposer, etc. Ne pouvant pas l’afficher aussi frontalement, la mairie a trouvé la parade : désormais son accès est réservé à celles/ceux qui ont une carte d’accès, délivrée gratuitement à qui peut présenter un papier d’identité et un justificatif de domicile.
Le 25 janvier prochain, les fachos du groupe « Sauvons calais » appellent à une nouvelle manifestation contre l’immigration. Une contre-manifestation va être organisée le jour même et un appel à venir à Calais autour du 25 circule.
Une bonne nouvelle quand même, il semblerait qu’un vent de liberté continue de souffler sur la ville. Outre les solidarités qui se construisent chaque jour sur place, dans les squats et autour des campements, la barrière anti-migrants construite autour du port est de nouveau tombée ce 15 janvier. 300 mètres de barrière couchée au sol, à un autre endroit que la fois précédente. Cette fois elle ne sera pas relevée.
« Tout peut être brisé. Nous rêvons d’un temps ou non seulement les soi disant fascistes organisés ne se montreront plus en rue, mais aussi les flics et politiciens responsables du régime frontalier n’auront plus l’opportunité de décider de nos vies et mouvements.
Pas de nation, pas d’état, pas de flics, pas de frontières. Pas de système d’asile qui peut interdire d’un endroit ou vivre. Pas d’Eurodac »