Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Mesnil-Amelot] Tentatives d’évasions – 7 décembre 2013

Deux retenus du centre de rétention du Mesnil Amelot ont tenté de s’évader après avoir appris qu’ils devaient être expulsés le lendemain. Malheureusement ils n’y sont pas parvenus : après avoir escaladé les grillages, ils ont été rattrapés par les flics. L’un d’entre-eux, blessé, a été conduit à l’hôpital et l’autre ré-enfermé au centre de rétention.

D’une prison à l’autre, Solidarité avec Ibrahim El Louar

RDV pour l’audience devant le JLD, lundi 9 décembre 2013 à 14h au tribunal annexe de Meaux, qui jouxte le centre de rétention du Mesnil Amelot

 

D’UNE PRISON À L’AUTRE    

Solidarité avec Ibrahim El Louar

 

Le 16 décembre 2012, cinq personnes tentent de s’évader du centre de rétention de Palaiseau. Quatre vont y parvenir mais la cinquième personne, Ibrahim, va rester dans les mains de la police qui le passera à tabac. Il est placé en garde-à-vue puis déféré devant un juge deux jours plus tard accusé d’avoir ceinturé un flic pour lui voler un badge magnétique qui a permis aux autres de se faire la belle. Il est ensuite incarcéré en préventive à Fleury-Mérogis. En centre de rétention, l’évasion n’étant pas un délit, les flics et les juges cherchent donc à charger sur d’autres chefs d’inculpation.

Le 2 avril 2013, les juges de la cour d’appel de Paris l’ont condamné à 1 an de prison ferme pour les violences aggravées sur agents dépositaires de l’autorité publique en état de récidive légale. En première instance, sans avocat et sans interprète, il avait été condamné à 2 ans. Quand on est isolé, étranger et qu’on ne parle pas français, sans avocat, la justice écrase d’autant plus.

Mercredi 4 décembre il arrivait en fin de peine et devait être libéré. Malheureusement ce ne sont pas ses proches qui l’ont accueillit à la sortie, mais une escorte de la PAF qui l’a transféré au centre de rétention du Mesnil Amelot.

À Fleury Mérogis, une brigade spéciale de flics est chargée de veiller à ce que les sans papiers incarcérés soient expulsés ou enfermés en centre de rétention à l’issue de leur peine.

Lundi il devrait passer devant le JLD, situé dans la nouvelle cité judiciaire qui jouxte le centre du Mesnil Amelot, dans l’anonymat de la zone aéroportuaire Roissy Charles de Gaulle

D’une taule à une autre, de la prison pour étrangers à la maison d’arrêt, du centre de détention au centre de rétention, le chemin est tout tracé. Le pouvoir profitera toujours des révoltes, des tentatives d’évasions, des refus d’embarquement, pour enfermer toujours plus les récalcitrants. Et inversement, quand on sort de prison et qu’on est sans papiers, ce qui nous attend c’est dans la plupart des cas, le centre de rétention et l’expulsion.

Quand on est enfermé dans un centre de rétention, quand tous les recours juridiques sont épuisés et quand s’annonce l’expulsion, la seule alternative c’est l’évasion et la révolte. C’est pourquoi ces histoires se répètent : en 2012, 58 personnes ont réussi à se faire la belle des centres de rétention. À Hendaye (sud-ouest) le 1er novembre 2013, deux personnes se sont évadées. Une a été rattrapée et condamnée à 1 mois de prison tandis que l’autre court toujours.

A Marseille, en mars 2011, des retenus ont mis le feu à la prison pour étranger du Canet. Après des mois d’instruction, de prison et de contrôle judiciaire, deux anciens retenus ont été condamnés le 26 novembre 2013 à un an de prison ferme.

Pour Ibrahim comme pour les autres, il est important d’être solidaire avec celles et ceux qui se révoltent pour leur liberté, qu’ils soient innocents ou coupables. Car tant qu’il restera des prisons, des papiers et des frontières, la liberté ne restera qu’un rêve.

À BAS TOUTES LES PRISONS

evasionpalaiseau@riseup.net

[Radio] Émission Sans Papiers Ni Frontières du 6 décembre 2013 en ligne

Émission Sans Papiers Ni Frontières du 6 décembre 2013

Au sommaire : *retour sur le procès les inculpés du Canet à Marseille*guide à l’usage des proches de détenus*point sur la situation d’Ibrahim El Louar*Italie*brèves

Téléchargez/écoutez l’émission ici

Émission tous les premiers vendredi du mois de 19h à 20h30 (rediffusion le mardi suivant à 8h)

sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM en région parisienne et sur internet partout ailleurs

Prochaine émission le 4 janvier 2014

[Hambourg] Attaque à la peinture contre un bâtiment du SPD en solidarité avec les réfugiés – 4 décembre 2013

Dans la nuit de mardi à mercredi 4 décembre, nous avons attaqué à la peinture le bâtiment du SPD du centre-ville et laissé un slogan – le 21 décembre Lampedusa est partout – Flora reste !

L’attitude du SPD à Hambourg participe activement à la politique raciste d’expulsions de l’Allemagne et de l’Europe, faisant des mobilisations racistes pour « l’aide à la protection » comme à Schneeberg, Greiz ou à Berlin-Hellersdorf. Le racisme en Allemagne n’est pas uniquement le fait d’une doctrine d’extrêmistes de droite affirmée par une bande de « parasites » fachos marginalisés, mais vient aussi du centre de la société. C’est ce que montre par exemple le SPD d’Hambourg, et le SPD dans son ensemble, par leur attitude envers le groupe « Lampedusa ».

Simultanément, la Rote Flora à Hambourg est menacée par les mesures d’urbanisme du Sénat, comme ils ont reconnu que le projet récalcitrant contraste avec les activités de paix et de réaménagement. Le SPD est responsable de la mise en place de «zones de danger» à Hambourg. Celles-ci permettent aux flics d’harceler les passants – en particulier les personnes en raison de leur apparence qui ne rentre pas dans le tableau des blancs Allemands normaux. Du contrôle individuel à l’expulsion, ils ont toutes sortes de représailles à disposition.

Nous voulons exprimer notre solidarité avec les réfugiés et en Allemagne à Hambourg et leur souhaiter plein de bonnes choses dans la lutte contre la politique d’expulsion et d’enfermement et les Etats racistes!

Tous-tes à Hambourg !

Détruisons l’Europe forteresse !

Traduit de l’allemand de linksunten indymedia, 05/12/2013 par lechatnoirémeutier

[Tanger] La police rafle et tue – 4 décembre 2013

« Ça c’est passé comme d’habitude. La police est venue vers 16h dans le quartier, elle entrait dans les appartements où logent les Subsahariens pour les embarquer dans des cars et les expulser. Elle est arrivée dans celui de ce jeune, même pas 20 ans. Il a probablement voulu résister ; quelques minutes après, on l’a vu tomber du 4e étage, il est mort en touchant le bitume ».  Ce mercredi 4 décembre la police marocaine a encore assassiné un migrant, Cédric, lors d’une rafle dans le quartier de Boukhalef. Les flics ont pris la fuite laissant le corps gésir sur le bitume.

Mais cette fois-ci la réaction de la part des autres migrants ne se fait pas attendre. Ils sont plus de 700 à se rassembler et à marcher en portant le corps aux cris de « policiers assassins » et « police raciste ». La police et les militaires se sont interposés, la tension est montée d’un cran et des coups ont été échangés, pierres et bouteilles contre matraques.

Vidéo de Tanja actualités

[Bruges] Mort d’un retenu et grève de la faim – 6 décembre 2013

Le 3 décembre 2013 un retenu a été découvert mort dans son lit au centre fermé de Bruges.

40 détenus ont entamé une grève de la faim au centre fermé de Bruges et 20 autres détenus au centre fermé de Vottem en solidarité avec les détenus de Bruges et avec la lutte des Afghans.

Le 6 décembre la grève s’étend : refus de manger, refus de dormir, refus de douche et de télé. Une partie des détenus de Bruges a passé la nuit dehors refusant de monter au dortoir.

[Barcelone] Mort d’un retenu et grève de la faim – 5 décembre 2013

Un retenu enfermé au CIE de Zona Franca – Barcelone a été retrouvé mort dans une cellule d’isolement mardi 3 décembre au matin. Alik était enfermé au CIE depuis 12 jours et placé à l’isolement. La veille, selon d’autres retenus, il avait été tabassé par les matons et étranglé avec les lacets de ses chaussures. Il avait ensuite passé une partie de la nuit à crier. Aujourd’hui, le 5 novembre, 30 retenus se sont mis en grève de la faim pour dénoncer sa mort et les conditions qui y ont conduit.

[Caltanissetta] Évasion déjouée – 5 décembre 2013

 La nuit dernière, il semble qu’une tentative d’évasion ait été déjouée au centre de rétention de Pian del Lago, à Caltanissetta. Les journaux rapportent que les retenus du centre avaient préparé des matelas et différents objets pour y mettre le feu et profiter de la confusion pour s’échapper. Malheureusement, après quelques heures de tension, les flics auraient réussi à reprendre le dessus sur la situation. On leur souhaite une prochaine tentative plus réussie.

On apprend également que dans les jours précédents retenus et solidaires que les journaux qualifient « d’extra-communautaires » avaient protesté contre les conditions d’enfermement des deux côtés des murs du centre.

Repris de Macerie

[France] Évasions awards 2012

Le nombre d’évasions centre par centre pour l’année 2012 (il est fort possible qu’il en manque quelques-unes, et on ne sait pas combien ont été retrouvés par les flics ensuite)

Mesnil-Amelot : 10 évasions – Rouen-Oissel : 9 évasions – Metz : 8 évasions – Vincennes : 7 évasions – Palaiseau : 4 évasions – Marseille : 4 évasions – Plaisir : 3 évasions – Nîmes : 3 évasions – Strasbourg : 2 évasions – Coquelles : 2 évasions – Lille : 1 évasion – Guyane : 1 évasion – Toulouse : 1 évasion – Nice : 1 évasion – Perpignan : 1 évasion – Rennes : 1 évasion

Soit un total de 58 évasions pour l’année 2012 !

Source : rapport 2013 des associations intervenant dans les centres de rétention.

[Italie] Bari brûle ! – 5 décembre 2013

Aujourd’hui en fin de matinée, un incendie s’est déclenché au Centre de rétention de Bari Palese. Il semble que l’étincelle qui a fait exploser les protestations ait été la non-libération d’un retenu, qui s’était lourdement tailladé hier soir. Après un bref passage à l’hôpital, il a été raccompagné dans le centre, où ses compagnons de réclusion ont tout de suite commencé à protester. Quand l’incendie s’est déclenché, la police à fait sortir les retenus des chambres, réussissant péniblement à éteindre les flammes. Dans la confusion un retenu a été pris les flics et séparé des autres, probablement pour être incarcéré. Pour le moment, l’étendue des dégâts n’est pas encore claire, mais il semble qu’un pavillon entier soit hors d’usage. En attendant des nouvelles, il vaut la peine de rappeler que le Centre de Bari Palese, géré par la coopératice Connecting People (ceux-là même qui géraient Gradisca jusqu’à sa totale destruction il y a un mois), était déjà fortement endommagé et il restait seulement une centaine de places sur les deux cents prévues.

Traduit de Macerie