Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Grèce] Les projets du nouveau gouvernement

Tou-te-s les migrant-e-s détenu-e-s depuis plus de 6 mois dans les centres de rétention vont être progressivement libéré-e-s. Illes recevront un papier suspendant l’expulsion pour une période de 6 mois. Pendant cette période illes devront quitter la Grèce par leurs propres moyens. Les migrant-e-s sans papiers qui traversent la frontière ne seront plus arrêté-e-s mais (comme par le passé) illes recevront un papier disant qu’ils ont un mois pour quitter la Grèce. Si illes sont arrêté-e-s après cette période d’un mois, illes recevront également un papier reportant l’expulsion pour 6 mois. Ainsi illes auront un statut incertain, comme c’est le cas depuis de nombreuses années. La plupart des centres de rétention ne seront pas fermés. On se retrouve donc presque dans la même situation qu’il y a 3 ans. Mais pas exactement. Avant la durée maximale de rétention était de trois mois, pas six, il y avait sept centres de rétention de moins, le parti nazi faisait 0,15% et pas 7% et la population de migrant-e-s était bien plus importante – en effet durant les trois dernières années la population totale a diminué, pour la première fois depuis la création de l’Etat grec.
Et la police continue de chasser les vendeurs/euses à la sauvette sans papiers.
On est donc loin de la récente politique d’extrême droit (notamment le pic anti-immigrant de l’été 2012 à l’automne 2013), mais on est également loin de février 2011, quand Syriza supportait la grève de la faim de 300 migrant-e-s pour la régularisation.

Mise à jour : Le gouvernement ne confirme pas que les sans papiers entrant en Grèce ne seront pas arrêté-e-s. Ils disent qu’il s’agit d’une fausse information divulguée par l’opposition.

PS : Ne pas arrêter les sans papiers et leur donner un papier leur donnant un mois pour quitter la Grèce, c’était plus ou moins la pratique commune jusqu’à il y a 3 ans. Les sans papiers arrêté-e-s à la frontière étaient retenu-e-s dans les locaux de la police pendant trois jours pour des examens médicaux puis relâché-e-s avec le même papier. Celles et ceux qui demandaient l’asile étaient gardé-e-s en centre de rétention pour trois mois maximum, comme une forme de punition pour dissuader les gens de demander l’asile. Très peu d’entre elleux obtenait le statut, très peu étaient expulsé-e-s, certain-e-s étaient occasionnellement arrêté-e-s, tou-te-s les sans papiers faisaient face à la répression policière et tou-te-s étaient coincé-e-s en Grèce et contrôlé-e-s par les mafias.

Après l’opération « Zeus l’hospitalier » (« Xenos Zeus »), la pratique du « 1 mois pour quitter la Grèce » a d’une certaine manière changé et une partie de celles et ceux qui entraient en Grèce (mais pas tou-te-s) étaient maintenu-e-s en centre de rétention, en général pour 6 à 18 mois. Mais la majorité des sans papiers qui étaient initialement emprisonné-e-s quand les nouveaux centres de rétention furent créés (il y a deux ans et demi), étaient des personnes arrêté-e-s dans Athènes, et non pas aux frontières, et certain-e-s d’entre elleux vivaient en Grèce depuis plusieurs années.

Mais il s’agissait d’une partie de la politique d’échappatoire que le parti « socialiste » Pasok tout d’abord puis l’aile droite ND suivirent pour détourner l’attention de l’austérité et renforcer l’appareil répressif d’Etat. En réalité c’est en partie grâce à la rhétorique anti-immigrant officielle de l’Etat que les résultats électoraux des nazis ont augmenté de 0,15% à 7% en même que les discours de haine devenaient légitimes.

Après le meurtre de Pavlos Fyssas [rappeur antifa assassiné en septembre 2013] la situation a commencé à changer. L’hystérie anti migrant-e-s était plus réduite. Durant les derniers mois (même avant les élections) les migrants étaient libérés discrètement, le centre de rétention de Komotini fermé en novembre dernier.
Comme nous l’avons écrit plus haut, à cause de la fameuse crise beaucoup de sans papiers ont quitté la Grèce. Pour les même raisons, vraiment très peu de migrant-e-s ont traversé la frontière grecque ces dernières années , surtout des réfugié-e-s de la guerre en Syrie. Dans la même période plus de 200000 albanais-e-s qui avaient vécu là légalement depuis des années sont devenus illégaux/ales, vu que la régularisation en Grèce est liée au cachet de travail. La crise et non plus la répression policière est devenue le problème principal des migrant-e-s. En réalité la violence cachée de la police était extrême contre les migrant-e-s même avant la crise et malheureusement ça ne semble pas s’arrêter avec la victoire de Syriza aux élections.

Les centres de rétentions ont été créés il y a deux ans et demi principalement pour des raisons de propagande liées à l’instabilité sociale (le pic des manifs anti-austérité a été le 12 février 2012 lorsque de nombreux bâtiments furent incendiés à Athènes). Tandis que la situation s’est d’une certaine manière stabilisée ces dernières années, la nécessité pour l’Etat d’une rhétorique anti-immigrant-e est devenue moindre, même sous l’ancien gouvernement d’extrême droite.
Il y a un an les syndicats de police ont demandé au gouvernement de fermer les centres de rétention et de les remplacer par des « plus appropriés » financés par l’UE (200,000,000 euros ont été offerts pour ça!)

 

Traduction approximative depuis clandestina

Category: Brèves des frontières

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