Sans Papiers Ni Frontières

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Contre les frontières et leurs prisons

[Paris] Des réfugiés de La Chapelle aux harragas de Barbès, solidarité avec tous les sans papiers !

Cela fait plusieurs années que la pression policière est très présente à Barbès, à la fois sur les biffins, les harragas et autres sans papiers, les vendeurs de clopes, de menthe et de coriandre, les jeunes du quartier … bref sur les « pauvres » et « visibles » en tout genre, qui n’entrent pas dans le tableau d’embourgeoisement et d’aseptisation en marche dans le quartier.

On essaie donc de faire place nette, notamment pour la clientèle de la nouvelle brasserie Barbès, en harcelant voire terrorisant ces populations dont l’activité principale est d’organiser leur propre survie.

Toutes les formes d’interventions y passent. Et que j’t’écrase avec ma voiture les affaires que tu vas vendre pour une misère sous le métro en manquant de t’écraser toi aussi, en passant par le petit « contrôle » discret de flics en civil de la Goutte d’Or, pour la vingtième fois de la journée, de deux sans papiers qui discutent tranquillement dans un coin , au gazage à la lacrymo de la place du royal parce que quand même il y a trop de monde à ce moment-là et que c’est trop convivial, à la grande opération où on ferme les rues pendant 3 heures et on rafle 150 sans-papiers, les poursuivant jusque dans les cafés, restos et taxiphones du quartier.

Cela fait plusieurs semaines qu’un groupe particulièrement hargneux de flics agresse les gens dans ce quartier : violence, humiliations en tout genre, propos racistes en quantité.

Et avec le ramadan la police française semble être encore plus énervée. A moins que cela ne soit à cause des élans de solidarité envers les migrants de la Chapelle, que les flics du 18ème ne digèrent pas, à moins que cela ne soit les deux…

Comme le jeudi 18 juin 2015 , en ce premier jour du mois de jeûne, la police est appelée en renfort rue Caplat. Des dizaines de flics débarquent gazent et arrêtent plusieurs dizaines de sans-papiers. Ou encore, le 24 juin au soir, la police a copieusement inondé le quartier de sa présence et de gaz lacrymogène puis contrôlé, arrêté et placé en centre de rétention de nombreux sans papiers.

A l’heure où le gouvernement profite de la solidarité envers les migrants Soudanais, Érythréens, Tchadiens… pour opposer les « réfugiés » aux autres sans papiers et annoncer le durcissement des expulsions de migrants « économiques », c’est plus que jamais le moment de dire qu’on s’en fout de leur catégories. Qu’entre celles et ceux qui fuient un régime liberticide, une guerre, une persécution quelconque, une misère endémique, un avenir de merde ou on ne sait quoi, nous refusons de faire le tri. Que ce sont pour ces multiples raisons que les gens viennent et continueront à venir et non à cause de « méchants passeurs ».

Et, justement, de leurs annonces de lutte contre les passeurs nous ne sommes pas dupes. Ce sont les frontières, leur militarisation et l’obligation d’avoir des visas qui ont créé ce boulot de passeurs, et qui en rendent les personnes qui veulent rejoindre l’Europe dépendantes. Et plus ils mettent de patrouilles en Méditerranée et plus les passeurs augmentent leurs tarifs. Ce sont les États Européens qui engraissent les passeurs.

Liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous !

Category: Tracts, Textes & Affiches

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